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Fac-similé de la lettre ouverte par laquelle de grands noms de la chanson française marquent leur solidarité avec Jean Ferrat, le 26 avril 1965 (Doc. JEA/DR).
1965. Des responsables gaullistes ont dédouané une France très majoritairement passive pendant l'occupation pour la repeindre avec des couleurs plus honorables, plus valorisantes et plus exaltantes : celles de la Résistance. Tandis que des responsables communistes exigent le label de "parti des fusillés" pour le PCF tout en jetant aux oubliettes les chefs de leurs réseaux.
Aux militants sincères des deux bords de s'y retrouver.
Les Gaullistes sont au pouvoir. Ils l'exercent y compris avec le bras armé des ciseaux de la censure. Sans épargner le monde des arts. Surtout si des communistes s'y illustrent.
1965. C'est dans ce contexte d'une France divisée en deux, n'imaginant pas d'alternance politique à court ni à moyen terme, que Jean Ferrat a composé, sur des paroles de Georges Coulonges, une chanson qui va bien malgré elle, servir de révélateur. Une révolution perdue et bien dépassée puisque datant de 1905, reste un cadavre qui ne doit plus bouger...
"Potemkine"
La version retenue à l'origine pour ce blog : Ferrat chantant sur des images du film d'Eisenstein (1915), semble ne pouvoir être visionnée en France. D'où cette autre version, avec l'espoir qu'elle pose moins de problèmes.
- "M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Qui chante au fond de moi au bruit de l'océan
M'en voudrez-vous beaucoup si la révolte gronde
Dans ce nom que je dis au vent des quatre vents
Ma mémoire chante en sourdine
Potemkine
Ils étaient des marins durs à la discipline
Ils étaient des marins, ils étaient des guerriers
Et le cœur d'un marin au grand vent se burine
Ils étaient des marins sur un grand cuirassé
Sur les flots je t'imagine
Potemkine
M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Où celui qui a faim va être fusillé
Le crime se prépare et la mer est profonde
Que face aux révoltés montent les fusiliers
C'est mon frère qu'on assassine
Potemkine
Mon frère, mon ami, mon fils, mon camarade
Tu ne tireras pas sur qui souffre et se plaint
Mon frère, mon ami, je te fais notre alcade
Marin ne tire pas sur un autre marin
Ils tournèrent leurs carabines
Potemkine
M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Où l'on punit ainsi qui veut donner la mort
M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Où l'on n'est pas toujours du côté du plus fort
Ce soir j'aime la marine
Potemkine..."
Le pouvoir et ses censeurs prendront Ferrat au pied de la lettre. Ils lui en voudront tellement que toute tentative de défense de sa part relèvera du dialogue de sourds. Tel celui-ci avec un adjoint à la direction de l'ORTF :
ORTF : Nous sommes désolés, M. Ferrat... Personnellement j'aime beaucoup votre chanson, mais il nous est impossible de la diffuser actuellement sur les ondes...
Jean Ferrat : Pourquoi ?
ORTF : Comprenez-nous : nous sommes en période électorale... Après le 5 décembre, si vous voulez... car les paroles...
JF : Ont-elles quelque chose de répréhensible ? de scandaleux ?
ORTF : Je ne dis pas ça... Mais nous avons déjà eu l'affaire Bécaud avec "Vous le regretterez "...
JF : Ce n'est pas comparable. Elle parle d'un fait historique vieux de 60 ans ! Elle n'a rien à voir avec la campagne électorale.
ORTF : Chantez autre chose ...
(NB : la chanson de Bécaud, elle, cirait les chaussures de De Gaulle).
De Marcel Amont à Cora Vaucaire et à Claude Vinci, les artistes ayant pris la défense de Jean Ferrat face au mur de l'ORTF (Doc. JEA/DR).
La censure n'en était pas à son premier essai. En 1963, elle avait déjà prouvé et sa redoutable bêtise et sa provisoire efficacité.
Jean Ferrat était le fils de Macha Tenenbaum, d'origine russe mais naturalisé français. Juif arrêté en cette qualité, interné à Drancy avant d'être déporté (n°6 de la liste 4) vers Auschwitz par le convoi 39 du 30 septembre 1942. Victime de la Shoah.
Enfant caché, orphelin d'une victime du judéocide, Jean Ferrat parvint à dépasser son histoire personnelle pour composer une chanson à la mémoire de tous les déportés que le nazisme voulut réduire en cendres.
1963 sera donc l'année de son "Nuit et brouillard". Mais alors, de Gaulle, lui, fait de la vraie, de la haute politique. Il recherche un rapprochement franco-allemand. Ce n'est pas le moment de laisser une petite chanson parasiter le grand bal feutré des chancelleries.
Le pouvoir et ses serviteurs "déconseillent" donc la diffusion de "Nuit et Brouillard" pour cause d'"inopportunité". Auteur mettant des gants pour ne pas laisser trop transpirer son malaise, Jacques Pessis excuse cette réal politique par ces mots :
- "Sans doute pour ne pas poser de problème au général De Gaulle à l’heure d’une réconciliation franco-allemande"... (Chronique de la chanson française, Ed. Chronique-Dargaud, 2003).
Fac-similé de la liste du convoi 39 : Macha Tenenbaum, né le 15 août 1886 à Ekatérinoslaw, de nationalité française, domicilié 3 avenue de St-Cloud à Versailles, bijoutier (Doc. JEA/DR).
Nuit et brouillard :
- "Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent
Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été
La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir
Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux
Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues
Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers
On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare
Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez
Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent..."
Les tentatives de mise en sourdine restèrent vaines. Le public empêcha cette chanson d'être abandonnée aux oubliettes...
1963, 1965, jamais deux sans trois !
En 1966, Jean Ferrat est à nouveau interdit des plateaux des mass media. La raison ? Il vient de poser sa candidature sur la liste communiste aux élections municipales d’Antraigues-sur-Volane, village d’Ardèche, dans cette montagne qu'il a chanté comme personne...
La médiocrité, la mesquinerie ont la rancune bétonnée !
Cette page concrétise une promesse exprimée voici près d'une année à Colo et à ma "soeur" Viviane.
Partition de "Nuit et brouillard" (Doc. JEA/DR).
Autres "artistes de variétés" sur le phono de ce blog :
- P. 48. Graeme Allwright, P. 27 et P. 85. Barbara, P. 90. Julos Beaucarne, P. 15. Bourvil, P. 43. Georges Brassens, P. 27. Jacques Brel, P. 85. Robert Charlebois, P. 48. Leonard Cohen, P. 48. Judy Collins, P. 50. William Dunker, P. 27. Thomas Dutronc, P. 110. El Gusto, P. 15 et P. 85. Léo Ferré, P. 48. Françoise Hardy, P. 85. Félix Leclerc, P. 85. Philippe Léotard, P. 63. aLLain Leprest, P. 55. Paul Louka, P. 48. Maurane, P. 27. Melanesian Choirs, P. 27. Claude Nougaro, P. 27. Nicole Obele, P. 95. Michel Polnareff, P. 72. Cora Vaucaire, P. 85. Gilles Vigneau.
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ah l'heureux temps de l'ORTF et des journaux avec censure - ah la vision idéalisée que l'on a maintenant du pouvoir gaulliste (de celui d'après 58)
RépondreSupprimersous de Gaulle, rien que la présence au gouvernement d'un ministre de l'Information...
Supprimertandis qu'aujourd'hui, Forza Nicolas, sans doute nostalgique, s'affirme victime du "terrorisme" des médias
Merci Jean-Emile !
RépondreSupprimerlà, je ne fais qu'honorer le moins maladroitement possible une vieille promesse...
SupprimerMerci JEA, je l'attendais un de ces jours, en effet.
RépondreSupprimerLe pouvoir des mots.
La peur des mots.
Et l'horreur du mot "censure".
J. Semprun :
Supprimer- "On utilise les mots comme écran pour voir le monde..."
J'aimerais aujourd'hui entendre des artistes de cette trempe !
RépondreSupprimer(Dés)espoir partagé, cher Albert...
SupprimerNous mettre un coup de bambou comme ça JEA c'est pas humain
RépondreSupprimerLes années ORTF et la valse des journalistes, les artistes interdits d'antenne, idem à la radio souvent !
La bêtise et le sectarisme était monnaie courante, hélas en entendant Mélanchon dire que Cuba n'était pas une dictature je ne suis pas certaine que nous ayons beaucoup progressé
ce qui nous éloigne sans doute le plus des années ORTF, c'est sans doute la désertification des titres de la presse écrite
Supprimercertes internet a pris son envol mais sans éthique
mais, personnellement, je n'accepte pas de voir le "papier" disparaître (livres, quotidiens, journaux personnels etc)
Les expressions des visages du film Potemkine accompagnées des mots de Ferrat, quelle émotion et quelle puissance !! Mais quelle tristesse aussi quand on pense à l'évolution concrète du communisme.
RépondreSupprimer"Nuit et brouillard", chanson déchirante et qu'il nous faut, plus que jamais, faire résonner dans toutes les têtes. Merci.
l'ogresse communiste a dévoré ses propres enfants
Supprimeret le libéralisme triomphant ne s'est pas contenté de compter les cadavres du haut de son balcon
Désormais, il n'ya plus de censure officielle, simplement on ne passe pas des artistes telle Dominique Grange : http://www.youtube.com/watch?v=r0Y3G1keJho.
RépondreSupprimerMerci Jean Emile.
ah, Zoé, on se sent revivre à l'écouter :
Supprimer- "Il pleut, Il pleut, Il pleut, rentre tes noirs moutons
Notre usine a fermé, disparus les patrons
Envolées les machines, au Maroc ou en Chine
Et nous, là, comme des cons …Délocalisation !
Tu as cherché à faire croire -et y en a qui t’ont cru !-
Que tu s’rais le sauveur des pauvres et des exclus
Qu’on allait en finir avec tout ce gâchis
Qu’aucun loup n’entrerait plus dans la bergerie !
Il pleut, Il pleut, Il pleut, voici venir l’orage
Il pleut, Il pleut, Il pleut, Dégage ! Dégage ! Dégage ! DÉGAGE !
Tu as fait semblant d’entendre la colère et l’angoisse
Des métallos lorrains condamnés à la casse
Tu as baratiné, aux quatre coins de France,
Des milliers d’ouvriers sacrifiés d’avance
Avec des jolis mots : « Egalité », « Justice »,
Solidarité», dans ton sac à malices,
Tu as soufflé des promesses sur les braises de l’espoir
Mais tu les as trahies dés qu’tu as eu le pouvoir !
Il pleut, Il pleut, Il pleut, et nous avons la rage
Il pleut, Il pleut, Il pleut, Dégage ! Dégage ! Dégage ! DÉGAGE !
Des sans-droits, des sans-voix, des Damnés de la terre
Des Roms désignés comme boucs émissaires
Des clandestins errant aux marches du Sacré-Cœur
Aux gamins foudroyés dans un transformateur
Regarde-la cette France que tu as méprisée
Celle des sans-papiers, précaires, handicapés
Celle des suicidés, harcelés au turbin
Forcés de trimer plus pour gagner toujours moins !
Il pleut, Il pleut, Il pleut, tu peux plier bagages
Il pleut, Il pleut, Il pleut, Dégage ! Dégage ! Dégage ! DÉGAGE !
Allez, qu’ils s’en aillent tous ! Rentre tes noirs moutons,
Tes éminences grises et tes voyous-patrons
Les gardiens de ton Ordre, les fayots de ta Cour
Et les écrivaillons qui pondent tes discours
O ministres zélés, sinistres exécutants
Ni oubli ni pardon pour la chasse aux enfants
À bas les lois racistes ! A bas les circulaires !
Les contrôles au faciès pour remplir vos charters !
Il pleut, Il pleut, Il pleut, y aura pas de rattrapage
Il pleut, Il pleut, Il pleut, Dégage ! Dégage ! Dégage ! DÉGAGE !
Remballe ton triple A, ta dette et tes marchés
Ta Bourse et tes traders, tes parachutes dorés
Nous avons rêvé qu’un autre monde est possible
Nous nous n’acceptons pas d’être des « invisibles »
Car nous sommes le Peuple, celui qui crée l’Histoire
Fils de 89, rebelle et Communard
Dont les insurrections ont forgé nos consciences
Un Peuple qui se lève et entre en Résistance !
Il pleut, Il pleut, Il pleut, voici venir l’orage !
Il pleut, Il pleut, Il pleut, tu peux plier bagages !
Il pleut, Il pleut, Il pleut, Dégage ! Dégage ! Dégage ! Dégage !
DÉGAGE !"
Merci J. Emile, vous tenez toujours vos promesses.
RépondreSupprimerUne nouvelle fois Jean Ferrat a été censuré car je n'ai pu écouter la vidéo car un message apparaît "cette vidéo inclut du contenu de UMG et de Mosfilm, au moins un de ces propriétaires l'a bloqué dans votre pays pour des raisons de droits d'auteur"
Cela m'est égal car j'ai le disque et je peux l'écouter quand je le désire."Na"
Censuré ou non, Jean FERRAT reste toujours UN GRAND HUMANISTE qui nous manque.
Que son âme repose en paix. Nous ne l'oublierons jamais.
mobilisation générale pour tenter de sortir du piège UMG - Mosfilm dont je n'avais pas conscience en Condroz belge...
Supprimerj'avais promis Ferrat : il est donc prioritaire même si je rage de le séparer des séquences d'Eisenstein...
Ah Ferrat!
RépondreSupprimerSi j'étais loin des problèmes de censure à l'époque(et loin de l'ORTF), j'ai découvert tout cela en fin d'adolescence et ai baigné ensuite dans ses chansons en boucle (Potemkine et Nuit et Brouillard surtout, mais aussi Ferrat chantant Aragon). La découverte avait commencé avec Ferrat et Christine Sèvres chantant en duo, elle a continué aux côtés d'un admirateur de Ferrat...Et maintenant la palette s'élargit avec une amie qui fut aussi celle de Georges Coulonges
Merci.Beaucoup d'émotion au rendez-vous.
Emotion. Comme le Belem qui se glisse au quai de votre blog et la légende de vos photos : "ce soir, j'aime la marine..."
SupprimerUn énorme merci pour cette page! Chaque mot, chaque note de la chanson «Nuit et brouillard» est profondément en moi depuis 1965. Que réapparaissent des poètes de cette envergure!
RépondreSupprimerRené Char (et l'actualité) :
Supprimer- "Mais attention
Que les pardonnés
Ceux qui avaient choisi
Le parti du crime
Ne redeviennent pas tourmenteurs
A la faveur de notre légèreté
Et d'un oubli coupable..."
C'est toujours très intéressant le regard qu'on peut avoir sur les "anciennes" censures....
RépondreSupprimerAujourd'hui, "on" dit que les média sont manipulés ou manipulateurs (c'est selon), nous verrons dans quelques années, quand on se retournera vers notre présent qui sera un passé....
Merci d'insister ici sur la notion de relativité...
SupprimerReste à espérer sur la ligne du temps la persistance de médias intellectuellement honnêtes qui ne soient pas bâillonnés par les intérêts financiers et/ou idéologiques.
Jean Ferrat, un grand Monsieur pour qui j'ai une profonde admiration !
RépondreSupprimerMerci pour le partage :-)
Tant et tant de braves gens n'ont pas laissé périr Ferrat dans leur mémoire que la mort en perd le nord...
SupprimerPour être tout à fait complets, mon mari me signale aussi d'autres chansons censurées:
RépondreSupprimer"Ma France" en 1968, chansons dans laquelle il s'attaque aux gouvernants.
"Un air de liberté" en 1975, sur la fin de la guerre du Vietnam et où la direction de la chaîne Antenne 2 cède à Jean D'Ormesson et fait disparaître la chanson de l'émission de Jacques Chancel.
Jean Ferrat avait fait de cette censure un sujet de chanson ironique: «Quand on n'interdira plus mes chansons, je serai bon à jeter sous les ponts...».
Et je suppose que la Commune n'a pas non plus laissé de marbre les oreilles cdes statues au pouvoir...
Supprimerde quoi proposer à votre époux de préparer ensemble et pour l'an prochain une autre page de ce feuilleton tout à l'honneur de Ferrat : "Anastasie, celle qui voulait tondre Ferrat..."
La liste des signataires me fait juste rêver...
RépondreSupprimerMerci.
C'est hélas vraiment faute de temps. A l'origine, j'espérais ajouter une seconde page avec des enregistrements de celles et de ceux qui exprimèrent leur sympathie active vis-à-vis de Ferrat...
SupprimerCurieusement, j'ai revécu hier soir tout le parcours de Ferrat en assistant à ce spectacle : http://www.jeandiciferratlecri.com/ Une soirée très émouvante.
RépondreSupprimerChère Danièle
Supprimeravec blogspot, les liens ne fonctionnent hélas pas quand ils sont hébergés dans un commentaire
mais même en sortant d'ici pour aller écouter ce cri que vous proposez, le lien semble poser problème...
Meilleurs moments. Il n'y a plus d'auteurs de cette trempe....
RépondreSupprimerProposée plus haut par Zoé, Dominique Grange donne quand même des palpitations...
SupprimerBonjour JEA
RépondreSupprimersans doute, sans doute et encore hier soir ai-je oublié la chanson très connue et dont je doute qu'on se souvienne qu'elle fait référence à mai 68 :"Au printemps de quoi rêvais-tu" 1969.Je suis parfois surprise qu'elle et bien d'autres soit affichées par des personnes tellement opposées à Jean Ferrat.
Votre proposition est très sympa parce que vous faites un travail de collecte et de synthèse remarquable mais mon époux se tient très loin de l'écriture sur le net.
Je suis désolée, un "s" malencontreux s'est glissé hier soir à la suite de "Ma France"
Jean Ferrat :
Supprimer- "Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Vieux monde clos comme une orange
Faites que quelque chose change
Et l'on croisait des inconnus
Riant aux anges
Au printemps de quoi rêvais-tu ?"
J'ignorais tout de ces interdictions, c'est fou ! Superbes chansons tant de fois écoutées, tant de fois chantées - sans jamais s'en lasser. La censure, assez !
RépondreSupprimerIl paraît que Juvénal déjà déplorait que :
Supprimer- "La censure épargne les corbeaux et s'acharne sur les colombes..."
Un grand artiste et un grand homme !... j'ignorais que la chanson Potemkine eut été censurée, elle appartient à mes souvenirs d'enfance !
RépondreSupprimerune enfance à laquelle au moins cette censure-là fut épargnée...
SupprimerAprès avoir écouté "Nuit et brouillard' :
RépondreSupprimernuit de brouillard
après le départ du train
l'épaisseur du silence
qui m'a valu un prix au Concours Mainichi Japon en 2010.
un prix sans...prix !
SupprimerJ’ignorais aussi que ces chansons avaient été censurées...
RépondreSupprimerPour chanter Potemkine je m'accompagnais à la guitare, et j'y mettais toute mon émotion
Bonne journée, JEA
ah Coumarine... vous imaginer la guitare à la main et faisant reculer des bulldozers chargés par les pouvoirs de nous rendre la vie d'une platitude désespérante, voilà une potion magique contre bien des maux...
SupprimerOui, ce rappel est indispensable (la liste des signataires, comme plus avant, celle du Manifeste des 121... parle d'elle-même) car la censure ne s'est pas arrêtée avec la fin de l'ORTF.
RépondreSupprimerEt d'accord avec Zoë Lucider : on n'entend jamais Dominique Grange, ni quasiment plus Léo Ferré...
Quant aux "humoristes" de notre temps (pas assez polis pour être honnêtes), du genre Stéphane Guillon, Didier Porte ou Gérald Dahan, on a vu comment ils avaient été éjectés des ondes, notamment par l'ancien directeur de "Charlie Hebdo", nommé patron de "France Inter" par celui qui a été désigné à la tête de Radio France par le président de la République (encore en place pour huit jours).
Après, cela devrait changer !
Si j'ai compris quelques bribes de l'actuelle campagne électorale, le candidat-président se plaint au contraire d'être la victime d'un complot, d'une coalition où se retrouvent les neuf autres candidats du premier tour, l'argent de leurs amis, tous les instituts de sondage qui avaient d'ailleurs minimisés la montée de sa copine Marine la républicaine, les journalistes liés par de mêmes intérêts corporatistes enzovoort...
SupprimerJ'ai chanté Ferrat et je le chanterai encore ne serait-ce que pour enseigner ceux qui n'ont pas la chance de connaitre son oeuvre et son parcours ... et pour mon plus grand bonheur aussi !
RépondreSupprimerClaude Duneton :
Supprimer- "Dans les couches molles de l'oubli, au milieu de ces morts qui n'existent plus...Rallumer la flamme, la vie...Frotter entre elles les pierres du silence..."
@ Maïté L.
RépondreSupprimertoute ma reconnaissance pour ce lien que vous offrez avec le blog democrite : une lettre à vous mettre les larmes aux yeux de Torreton à Ferrat
http://democrite.over-blog.org/article-lettre-de-philippe-torreton-a-jean-ferrat-103932228.html
Une pensée émue pour Georges Coulonges, aujourd'hui disparu, qui a écrit les paroles de Potemkine.
RépondreSupprimerD'autant qu'en préparant cette page, quelle ne fut pas ma désolation de constater que les deux tiers des sites proposant les paroles de Potemkine, les attribuent à Jean Ferrat seul, ne citant même pas Georges Coulonges...
SupprimerJ'adore Jean Ferrat mais son histoire de censure était ce que l'on appellerait aujourd'hui une occasion pour Barclay , son patron ,de "faire le buzz" : le nombre de passages télé ou radio dont Ferrat a bénéficié est incalculable , sauf par la Sacem évidemment . Son image de "maudit" nécessitait une communication appuyée autour de la "censure" , mot magique qui faisait vendre et suscitait la curiosité ,mais en fait , il faisait partie des artistes les plus soutenus par les médias de l'époque , à juste titre d'ailleurs , puisque sa production était excellente . Pierre Perret lui-aussi se plaignait de la non-diffusion des "Jolies colonies de vacances " alors qu'on l'entendait 20 fois par jour... Y a prescription !
RépondreSupprimerJe respecte votre point de vue tout en maintenant in extenso le contenu de cette page soit les censures ayant frappé
Supprimer- :"Potemkine" ainsi que
- "Nuit et Brouillard".
Les documents publiés ici n'ont pas été contestés. Par ailleurs, de Gaulle et la direction de l'ORTF ne s'appelaient pas Barclay. Par contre, un indéniable effet de boomerang a joué en défaveur des censeurs offrant par devers eux une pub tapageuse à l'auteur-compositeur.. Solidarités et sympathies voire même simple attirance de l'interdit ont certes empêché que ne s'effondre la vente de disques de Ferrat...