Synopsis :
- "Une épopée - du rock au slam en passant par le punk & le hip hop - incarnant un demi-siècle de résistance musicale flamboyante et se faisant porte-voix d'une jeunesse et de territoires en perte d'identité, sous les coups des mutations industrielles, des désillusions politiques et de l'agression constante des pouvoirs successifs les stigmatisant comme «voyous», «sauvageons» ou «racailles».
Ou comment, par strates successives, s'est fabriquée une contre-culture «underground» réinventant - par-delà le délitement des valeurs traditionnelles de la «banlieue rouge» - d'autres codes, d'autres mots, d'autres sons, d'autres façon de bouger, de colorer les espaces, d'écrire et de penser le monde… qui permettent à toute une jeunesse, se vivant comme exclue, de trouver ses repères et sa place dans la cité.
La banlieue - à contrario des clichés - se révèle un espace incroyablement riche de métissages engendrant une créativité époustouflante."
Arte et autres soutiens :
- "Ce documentaire existe grâce à l’action menée conjointement par deux associations culturelles de Seine-Saint-Denis :
Ou comment, par strates successives, s'est fabriquée une contre-culture «underground» réinventant - par-delà le délitement des valeurs traditionnelles de la «banlieue rouge» - d'autres codes, d'autres mots, d'autres sons, d'autres façon de bouger, de colorer les espaces, d'écrire et de penser le monde… qui permettent à toute une jeunesse, se vivant comme exclue, de trouver ses repères et sa place dans la cité.
La banlieue - à contrario des clichés - se révèle un espace incroyablement riche de métissages engendrant une créativité époustouflante."
Arte et autres soutiens :
- "Ce documentaire existe grâce à l’action menée conjointement par deux associations culturelles de Seine-Saint-Denis :
- Zebrock
et
- Périphérie.
Active depuis vingt ans, Zebrock développe de nombreux projets éducatifs et s’attache à faire vivre la création indépendante.
De son côté, Périphérie a accueilli le film de Jean-Pierre Thorn dans le cadre de Cinéastes en résidence, un dispositif d’aide à la création qui a pour particularité d’intervenir au moment du montage image.
Le film a été diffusé sur Arte le 25 novembre 2010 dans une version de 52 minutes, une sortie dans « quelques » salles de cinéma a suivi le 26 janvier 2011 dans un format plus long.
Enfin, la version DVD est disponible depuis début décembre 2010."
En novembre 2010, le blog Mo(t)saïques avait été sabordé depuis quelques mois déjà pour cause d'épidémie à bord. En conséquence, impossible de saluer la programmation sur Arte de ce docu refusant de mentir et de se taire...
Puis janvier 2011. La sortie - dans quatre premières salles - du film de Jean-Pierre Thorn coïncidait avec les débuts cahin-caha de cette seconde tentative de proposer sur un blog le sel de mes mots, de mers pas encore mortes et de terres à rides... Mais Le Monde, Libération et Positif, pour se limiter à ces trois références, mettaient leur poids dans la balance des infos et des critiques pour soutenir la belle pellicule rebelle de mon vieux pote JP. Que pesait le mini-David Mo(t)saïques 2 avec ses quelques commentaires, aussi somptueux soient-ils ?
Avec le temps, les regrets deviennent remords.
Et donc cette page pour au moins rappeler qu'un DVD empêche 93, la belle rebelle de finir au cimetière des films perdus...
De plus, un site pose dans toute la France les cailloux de projections-débats sans pellicule commercialement complaisante ni langue de bois.
Jean-Pierre Thorn, vous vous souvenez, en 1980 déjà... (DR).
Jean-Pierre Thorn, cinéaste :
- "Je ne cesse de chercher - d'un film à l'autre – un cinéma épique : trouver une forme éclatée, hybride, une écriture faite de collages, cette fameuse « unité des contraires »: les contrepoints image/son, les cadrages en conflit avec les couleurs, les cadrages serrés avec l'immensité des plans d’ensemble, l'intimité des êtres en conflit avec l'universalité de la fable qui les traverse. Un cinéma musical qui pulse le spectateur."
Jean-Pierre Thorn, le 93 :
- "J'aime l'immensité des espaces de la banlieue : cet enchevêtrement d’architectures en perpétuel mouvement : construit, rasé, remodelé, reconstruit… Et dans ce «no mans land» fascinant – intervalle de la ville en jachère – l'incroyable surgissement de la nature qui ne cesse de repousser et recouvrir les ruines des industries passées. J'aime les friches, la poésie des squats, la beauté des canaux et voies RER qui transpercent la ville et ouvrent des brèches dans l'imaginaire vers d'autres destins possibles. J'espère, par mes images, rendre compte de cette beauté sauvage, de ces vibrations de couleurs pastel, de ce murmure de la ville quand on la contemple depuis les tours."
Jean-Pierre Thorn, son film :
- "Le film épouse le mouvement allant du rock pour fuir l'usine (dans les années 60) jusqu'au slam aujourd'hui pour recréer de l'activité et du lien social dans un monde d'où le travail s'en est allé. C'est cette mutation intense, que je cherche à cerner, derrière le déplacement des musiques et des personnages. (...) À travers le raccourci du film, prendre conscience de l'incapacité chronique de tous les pouvoirs (de droite comme de gauche) à répondre aux utopies de la jeunesse autrement que par l'expulsion et la violence."
Marc Perrone et son accordéon diatonique. A Saint-Ouen, avant une soirée centrée sur le cinéma de Jean-Pierre Thorn et avant que le public ne vienne bruisser et frémir, Marc Perrone nous offrit un "Temps des cerises" qui reste le plus merveilleusement mélancolique des souvenirs (DR).
Yann Tobin :
- "Rebelle, la "belle", comme après une revanche. Loin des clichés médiatiques et du côté boy-scout bien-pensant, la banlieue chante sa révolte, et c'est revigorant."
(Positif).
Xavier Leherpeur :
- "Il y a le rock de complaisance, pour amis du président réfugiés en Suisse. Et celui de résistance, pour populations indésirables, entassées à la périphérie parisienne. C’est à celui-ci que s’intéresse ce documentaire, revenant aux origines de cette musique de banlieue et fière de l’être, prolétarienne, identitaire et rageuse. Pulsation de ces lendemains qui déchantent mais refusent d’abdiquer qui, depuis près de cinquante ans, avec le hip-hop ou le slam, ne cesse de se régénérer."
(Le Nouvel Obs).
Le Parisien :
- "Depuis les années 1960, c'est dans le 93 que ça se passe. La naissance du yé-yé, puis du hip-hop, avec NTM et le DJ Dee Nasty, la chanson engagée de Marc Perrone, le rock alternatif, avec Bérurier Noir et le fameux squat de Montreuil, évacué par la police en 1986, et plus récemment le slam, de Grand Corps Malade à D'de Kabal. Autant de parcours militants entre bidonvilles et cités ouvrières qui permettent de mieux cerner cette banlieue à fleur de peau."
(26 janvier 2011).
Serge Teyssot-Gay (DR).
Carole Melleliri :
- "Loin du prosélytisme aveugle, Jean-Pierre Thorn construit une parole éminemment structurée et richement documentée sur des banlieues, dont il a suivi l’évolution de manière privilégiée et constitué une vision précieuse au fil de ses travaux documentaires depuis la fin des années soixante. Dans On n’est pas des marques de vélos (2003), il avait choisi l’univers de la danse hip-hop pour se pencher sur un sujet politique : celui de la double peine. Dans 93 La belle rebelle, histoires sociale et musicale sont imbriquées pour montrer la splendeur d’un territoire souvent décrié, où la création artistique relèverait toujours d’une forme d’engagement.
(…) En retraçant l’histoire culturelle de la Seine-Saint-Denis, 93 La belle rebelle montre comment des courants musicaux ont émergé successivement en réaction avec le contexte politique et social, de telle sorte que chaque nouvelle tendance apparaît comme la conséquence ou le prolongement du précédent. La succession des numéros musicaux (archives ou performances) et des témoignages intimistes font du rock, du punk, du hip-hop et du slam les maillons d’une même chaîne, concourant à libérer la voix révoltée de populations tantôt négligées, tantôt stigmatisées."
(Critikat.com, 25 janvier 2011).
Isabelle Regnier :
- "A la rencontre des musiciens du 93 qui ont écrit, depuis les années 1960, les pages françaises de l'histoire du rock, du slam en passant par le jazz, le hip-hop ou le punk, Jean-Pierre Thorn montre comment la musique fut une planche de salut pour des générations de jeunes, confrontées, les unes après les autres, aux maux de la banlieue.
(…)
On croise ainsi la route de Daniel Baudon, qui commença sa carrière de batteur dans un groupe de rock'n'roll au début des années 1960, de Lauran, guitariste des Béruriers Noirs, de Dee Nasty, ou encore Joey Star et Kool Shen de NTM. Ces derniers n'apparaissent que dans des images d'archives mais pas des moindres : des captations de leurs concerts mythiques, mais aussi une confrontation édifiante, sur le plateau d'une émission de télévision animées par Paul Amar, avec Eric Raoult qui était alors ministre délégué auprès du ministre de l'aménagement du territoire, de la ville et de l'intégration.
La musique est forte, et la parole qui circule tendre, émouvante, sans concession. Porté par une foi dans l'art, dans le bouillonnement d'énergie de la jeunesse, le film n'en est pas moins sous-tendu par la perspective très noire d'une évolution constante de la situation de la banlieue en général, et du 93 en particulier."
(Le Monde, 25 janvier 2011).
Utopia :
- "Jean- Pierre Thorn, cinéaste des luttes depuis les années 70, aurait pu raconter son neuf trois, département objet de tous les fantasmes et de tous les clichés sous le prisme de l’analyse historique et politique. Jean-Pierre Thorn, cinéaste militant, est embauché comme ouvrier établi (l’établi désigne ces intellectuels qui faisaient le choix de s’immerger comme ouvriers dans la vie dune usine) à l’usine Alsthom de Saint Ouen et il sait donc très bien que la vie sociale et politique de ce département est foisonnante et mérite d’être racontée. Un département créé en 1968 par le pouvoir gaulliste pour contenir le rôle du parti communiste qui domine la vie politique sur tout l’Est parisien. Ainsi, grâce à De Gaulle, le ghetto rouge était né.
Jean-Pierre Thorn aurait pu raconter les bouleversements géographiques et architecturaux d’un département qui a vu les grands ensembles fleurir et remplacer les taudis et avec eux de nouvelles populations apparaître. Dans les années 60, les classes populaires françaises ont vu apparaitre les immigrés venus des pays du Sud. Puis les premiers taudis ont disparu et aujourd’hui réapparaissent, construits par les nouveaux immigrants venus de l’Est.
Mais Jean-Pierre Thorn a préféré aborder son département sous un angle bien particulier : celui de la musique et plus spécialement de la contre-culture musicale qui y a toujours sévi. Car en parlant de la musique, on parle de tous les bouleversements sociaux. Et Thorn convoque les témoins sur les lieux de leur crime : Daniel Baudon évoque l’apparition du rock à la sortie des usines dans les années 60 ; l’accordéoniste Marc Perronne raconte les luttes sociales des années 70 ; Loran de Bérurier Noir nous parle des premiers grands squats musicaux et de l’émergence du punk et du rock alternatif au début des années 80. Presque au même moment, Dee Nasty occupe un terrain vague pour y faire naitre le terreau du hip hop français, dont le plus célèbre représentant sera NTM. Aujourd’hui, alors que le rock incitait à oublier son usine, le slam retisse un peu du lien social largement ébranlé dans le 93."
Jean-Pierre Thorn aurait pu raconter les bouleversements géographiques et architecturaux d’un département qui a vu les grands ensembles fleurir et remplacer les taudis et avec eux de nouvelles populations apparaître. Dans les années 60, les classes populaires françaises ont vu apparaitre les immigrés venus des pays du Sud. Puis les premiers taudis ont disparu et aujourd’hui réapparaissent, construits par les nouveaux immigrants venus de l’Est.
Mais Jean-Pierre Thorn a préféré aborder son département sous un angle bien particulier : celui de la musique et plus spécialement de la contre-culture musicale qui y a toujours sévi. Car en parlant de la musique, on parle de tous les bouleversements sociaux. Et Thorn convoque les témoins sur les lieux de leur crime : Daniel Baudon évoque l’apparition du rock à la sortie des usines dans les années 60 ; l’accordéoniste Marc Perronne raconte les luttes sociales des années 70 ; Loran de Bérurier Noir nous parle des premiers grands squats musicaux et de l’émergence du punk et du rock alternatif au début des années 80. Presque au même moment, Dee Nasty occupe un terrain vague pour y faire naitre le terreau du hip hop français, dont le plus célèbre représentant sera NTM. Aujourd’hui, alors que le rock incitait à oublier son usine, le slam retisse un peu du lien social largement ébranlé dans le 93."
(Avignon, 17 juillet 2011).
Loïc Ballarini :
- "C’est de l’attention à la complexité et à la profondeur que l’on tire les histoires les plus réussies. L’Histoire de la musique en banlieue que propose Jean-Pierre Thorn l’est assurément : parce qu’elle conte une histoire particulière, celle de la musique, dans ses soubresauts et ses continuités, traitant à la fois de l’apparition de nouveaux styles et des points communs avec les précédents ; et parce que cette « petite » histoire n’est jamais loin de la « grande », la musique jamais coupée des autres dimensions de la vie en et au-delà de la Seine-Saint-Denis."
(Lectures, 15 février 2011).
Isabelle Hanne :
- "93, la belle rebelle est une visite sensorielle dans l’espace et le temps, une succession d’images et de sons qui transmettent l’énergie vorace qui anime ces artistes. Insoumis, politisés, fiers, avec leur refus des codes et leur envie de gueuler : le réalisateur établit une parenté entre tous, une filiation. La culture de la Seine-Saint-Denis en héritage."
(Libération, 25 novembre 2010).
D’ de Kabal, rapeur :
- "Si je me sens pluriel, c’est parce que j’ai grandi ici, et qu’ici, les gens sont assez proches les uns des autres, les murs sont pas très épais…
(…) Même si on fait partie des gens qui ont écrit des textes assez virulents sur ce type d’environnement, sur l’oppression quotidienne qu’on peut ressentir à vivre dans ce genre de cadre, on fait partie aussi des gens qui avancent l’idée selon laquelle il se passe des belles choses."
Diffusions :
Le 10 octobre 2013 : au Mans (Sarthe), festival "Crève la Dalle"
Le 11 octobre 2013 : le Mée sur Seine (77350), Espace Cordier MJC Le Chaudron, 361 Avenue du Vercors 77350 Le Mée sur Seine
Le 17 novembre 2013 : à Toulouse, à la Médiathèque Grand M à 15h00
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Quelle bonne idée ce rappel, pour ceux qui l'auraient loupé sur Arte ou en DvD!
RépondreSupprimerJe vais acheter le DVD (tant pis pour le grand écran, Jean-Emile).
RépondreSupprimerParce que le 93, et puis, et puis surtout parce qu'il est aujourd'hui terriblement lié à votre route Jean-Emile.
Je m'y reprendrai sans doute à plusieurs fois tant l'émotion sera forte. Mais j'irai au bout. Pour vous Jean-Emile. A cause de cette note incroyable.
Je m'arrête sur ce mot du rappeur, "si je me sens pluriel" : une belle façon de caractériser ces pages cinéma de Mo(t)saïques, où j'ai tant appris grâce à l'ouverture d'esprit et à la curiosité du "relayeur".
RépondreSupprimerMerci Jean Emile, alerte et veilleur, jusqu'au bout. Je vais essayer de voir ce film à tout prix, d'autant que j'ai habité dans le neuf trois. Je vous embrasse dans votre éternelle retraite
RépondreSupprimermerci de faire continuer ce blog, j'y reviens régulièrement
RépondreSupprimerj'ai posté sur mon blog un article sur un film passé très discrètement à l’Entrepôt, Tinghir-Jérusalem, il aurait eu de la place das votre cinéclub virtuel...nostalgie, je pense si souvent à vous.
RépondreSupprimerHenri de Yolande Moreau aurait aussi eu sa place
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