MO(T)SAIQUES 2

"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."

Milosz

jeudi 8 décembre 2011

P. 96. Adem - Oxygène, le film

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Un seul et même film :
- Adem, en version néerlandaise,
- Oxygène, en version française.


Site du ministère belge des Affaires étrangères :

- "Au Festival des Films du Monde à Montréal, au Canada, le film belge Adem (Oxygène), long métrage du metteur en scène Hans Van Nuffel, a remporté le Grand Prix des Amériques, le prix principal du festival, ainsi que le Prix du Jury Oecuménique. Par ailleurs, la presse et le public ont également fort apprécié ce film. Suite au 'buzz' causé par ce film, une projection supplémentaire s’est avérée nécessaire."
(12 octobre 2010).

Meilleure découverte à Berlin :

- "Aux Prix européens du Cinéma, Hans Van Nuffel, un Belge, a décroché le Prix de la meilleure découverte pour « Adem », son premier long métrage."
(Le Soir, 4 décembre 2011).

Synopsis :

- "Comme Lucas, son frère aîné, Tom est atteint d’une maladie génétique qui détruit ses poumons. En révolte contre son entourage et pour conjurer son espérance de vie réduite, Tom fréquente une bande de petits délinquants et vit intensément chaque minute de sa vie. Pourtant, à l’hôpital Tom est séduit par l’optimisme de Xavier qui souffre comme lui de la mucoviscidose et il succombe à l’humour dévastateur d’Eline, une jeune patiente confinée en chambre d’isolement.
Cette double rencontre va donner à Tom un nouveau sens à sa vie."

Hans Van Nuffel, biographie :

- "Né en 1981, il est diplômé du RITS, l’école de cinéma de Bruxelles. Son court-métrage de fin d’année THE END OF THE TRIP lui vaut la Wildcard du Fonds Flamand pour l’Audiovisuel. Cette aide financière lui permet de réaliser son second court-métrage, FAL, un film noir récompensé au Festival de Cinéma Leuven Kort et par le prix du Jury du Festival des Films du Monde de Montréal en 2008. Ces deux dernières années, il s’est consacré à la préparation de son premier long métrage OXYGÈNE."

Hans Van Nuffel et son film :

- "Il est vrai qu’au cours des années, j’ai souvent eu l’impression que les hôpitaux étaient comme des industries et les patients, des morceaux de viande. Le travail des docteurs y est bien plus de vous remettre sur patte que de vous réconforter psychologiquement. C’est une vision mécanique ne laissant aucune place à l’empathie et aux rapports humains. La vérité, c’est que lorsque les gens se sentent bien, ils guérissent mieux et plus rapidement."

Tom (Stef Aerts) le double de Hans Van Nuffel (DR).

Décembre 2011
meilleure découverte cinéma à Berlin...
et chez vous ???

Christophe Carrière :

- "Au larmoyant les scénaristes ont préféré le flamboyant. Leur jeune héros est pourtant atteint de la mucoviscidose, maladie qui laisse peu de place à l'espoir. Entouré de personnes souffrant de la même maladie, le garçon se révolte puis décide de savourer chaque instant de sa vie"
(L’Express, 11 octobre 2011).

Guillaume Fournier :

- "Il aurait été aisé, pour le cinéaste flamand Hans Van Nuffel, de verser bêtement dans le mélodrame afin de plaquer ce récit d’un jeune homme atteint de fibrose kystique qu’il avait en tête, et qui s’inspirait assez librement de sa propre expérience. Heureusement, avant d’être une simple "victime", Van Nuffel est d’abord et avant tout cinéaste, et le récit qu’il élabore en conséquence a bien davantage d’ambition que simplement celle de susciter la pitié chez son spectateur. En traitant ses personnages comme les êtres complexes qu’ils sont et en refusant de faire d’eux des martyrs, Van Nuffel élève son discours et réfléchit plus justement et largement à la nécessité pour l’homme d’évoluer dans l’illusion de son immortalité afin de mieux vivre sa vie. Un premier film tout en maîtrise, qui laisse présager le meilleur pour la suite."
(voir.ca, 4 novembre 2010).

Romain Le Vern :

- "En apparence, Oxygène ressemble à un de ces téléfilms pédagogiques pétris de bonnes intentions qui précèdent usuellement les débats télévisuels. En fait, il vaut mieux que cette impression fugace. Ce coup d'essai, dont on retient plus les qualités que les défauts, se situe quelque part entre Never Let Me Go et La permission de minuit, deux récents films hantés par la morbidité où l'espoir fait vivre. Au-delà de la maladie (la fibrose kystique, une maladie génétique qui s'attaque aux poumons), le récit propose le portrait d'un adolescent qui, confronté à la mort, passe du morveux qui grille sa vie au jeune adulte rattrapé par sa conscience et obsédé par ce qu'il va laisser aux autres. Les questions qui en découlent sont moins mièvres que cruelles : quel est la part d'espoir lorsque tout est condamné à l'avance ? Est-il possible de vivre une histoire d'amour ?"
(Excessif).

Tom (Stef Aerts) et Eline (Marie Vinck). Dans le désordre : la maladie, l'amour, la mort (DR).

Jacques Mandelbaum :

- "Son héros, Tom, est un adolescent atteint de cette atroce maladie génétique qu'on nomme la muscovicidose, qui détruit les poumons et qui condamne à une mort certaine à court ou moyen terme. Allez inventer une fable avec cela !
C'est pourtant ce que fait Hans Van Nuffel, en partant du postulat qu'on pourra difficilement lui contester, à savoir que les victimes de maladies létales ont le même droit que les autres à devenir des personnages de fiction.
Il brosse pour ce faire un portrait haut en couleur de Tom, en tête brûlée qui, n'ayant rien à perdre, a décidé de jouir de chaque seconde qui lui reste à vivre. Trafic de drogue, défonce avec les copains, virées interdites hors de l'hôpital où sa maladie le confine, rythment le film, jusqu'au moment où sa rencontre avec un autre patient, Xavier, ainsi qu'avec Eline, dont il tombe amoureux, infléchissent le récit vers une sorte de roman de formation inversé, puisqu'il aboutit à la mort plutôt qu'à la vie."
(Le Monde, 11 octobre 2011).

Loelise :

- "Une simplicité, une pureté, un cri d'espoir, une claque, un moment hors du temps, une envie, de la colère, de l'amour, un combat, du souffle, de l'humour "un peu noir", du courage, de la ténacité, du rêve, du don de soi, du don d'autrui, une réussite... et bien d'autre choses encore, voilà ce qu'ont été mes 98 minutes à voir oxygène !!!"
(Télérama, 15 octobre 2011).

Alice Leroy :

- "Assorti de son pote Jimmy, version flamande du parfait cockney, la mèche lustrée avec le même soin que ses jantes de voiture, Tom tue le temps entre petits larcins et virées sans but dans une tire carrossée comme un Kinder surprise. Si le film est chapitré d’ellipses de plusieurs années, le temps ne semble pas avoir de prise sur Tom, qui reste le même adolescent indécis. Le scénario ébauche des pistes invraisemblables, tel un improbable trafic de médicaments auquel se livreraient les deux copains après un premier vol fructueux dans les réserves de l’hôpital ouvertes à tous les vents. Au détour d’un couloir d’hôpital, Tom finit quand même par rencontrer des têtes moins abruties que son vieux copain Jimmy dont le QI dépasse difficilement sa température annale. Xavier, un baroudeur aux airs de grand frère (Wouter Hendrickx, tout droit sorti de La Merditude des choses), souffre lui aussi de la mucoviscidose, tout comme sa petite amie Anneleen (la pétillante Marie Vinck) qui ne veut pas que sa maladie soit un obstacle à son désir d’enfant. Face à ce couple parental bien plus combatif que les siens, Tom échappe au fatalisme qui plombe son quotidien, longues disputes familiales où les adultes, médecins ou parents, voudraient prendre à sa place des décisions qui lui appartiennent, et anniversaires sans joie où ni son frère ni lui n’ont jamais assez d’air pour souffler leurs bougies. Avec Eline, princesse contagieuse en quarantaine dans une chambre vitrée, Tom ébauche une histoire d’amour téléphonique aux accents de sous-Restless. Sortie de l’univers ouaté de l’hôpital, leur romance tourne à l’aigre et Tom revient bientôt à ses amitiés masculines."
(Critikat, 11 octobre 2011).

Tom et son copain Jimmy (Wouter Hendrickx) (DR).

Steven Tuffin :

- "Peut-être que cela semble un peu cliché, mais Hans Van Nuffel en tant que 'first time director' se charge de rendre neufs les éléments mêmes les plus typiques. Dès lors, il n'utilise pas l'approche du jeu vidéo dans la lignée de 'Ben X', il mise sur une mise en scène équilibrée qui traduit de manière appropriée les situations tragiques. Tant les performances d'acteurs subtiles du nouveau visage Stef Aerts et des têtes familières Marie Vinck et Wouter Hendrickx que l'admirable jeu de caméra du photographe de 'De helaasheid der dingen' Ruben Impens contribuent à élever le film à un haut niveau."
(cinenews.be, 7 septembre 2011).

Fabienne Bradfer :

- "Adem, c’est avant tout l’histoire d’un jeune mec (un Stef Aerts très convaincant) qui survit. Conscient de sa finitude, il est en urgence. Cela se traduit par des errances dans les couloirs de l’hôpital, des pizzas dévorées sur le coin du lit, des virées avec une bande de copains peu fréquentables, des courses-poursuites dans les sous-sols, du vol de médicaments, de l’amour à travers une vitre de chambre d’isolement, de la déprime. Évitant toute lourdeur psychologique, le film, porté par la fougue et les maladresses de la jeunesse, se révèle drôle, émouvant et romantique à souhait. Van Huffel, atteint lui-même de la fibrose kystique, a pris assez de distance par rapport à la maladie pour en faire l’environnement de son film et en dire les réalités sombres sans plomber l’atmosphère. Par là, il rappelle joliment à chacun l’importance de vivre tous les instants, sans en oublier aucun."
(Le Soir).

Site du film, cliquer : ICI.




D'autres films sur les écrans de ce blog ? Cliquer : ICI.

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24 commentaires:

  1. ce blog qui fait que je me dis chaque fois : mais pourquoi diable est ce que je ne vais plus au cinéma ? et puis je continue à ne pas y aller - alors je me rattrape un peu en lisant ce blog

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  2. Vivement les vacances! Car d'ici là, je n'aurai pas le temps d'aller au ciné... Merci pour ce "repérage".

    Bonne journée!

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  3. @ brigetoun

    depuis qu'il est devenu évident qu'aucune salle de projection ne vous voit franchir son seuil en Avignon, je vous assure que les pages cinéma de ce blog ont été espacées afin d'éviter tout harcèlement frustrant...

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  4. @ Chrys

    juste cette précision : cette semaine, le film n'est plus à l'affiche que de 8 cinémas pour toute la France (et encore, il y a des séances uniques...)

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  5. Un sujet périlleux que seul un grand talent peut éclairer d'une vision neuve.

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  6. Bonne nouvelle JEA, le film est attendu sous peu en Espagne; mais on verra où il sera projeté car j'en ai lu une excellente critique sur un site qui s'appelle "cine invisible"...
    Salles d'art et d'essai?
    http://elcineinvisible.com/2011/02/22/adem-oxigeno-belgica-2010/

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  7. @ Danièle Duteuil

    à en croire les prix décrochés (ils ne sont pas tous étalés sur cette page), et son jeune âge, un nom qui va marquer non seulement le cinéma flamand mais européen ?

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  8. @ Colo

    merci pour ce lien qui m'avait échappé lors de la préparation de cette page
    bonne projection en Espagne
    ici, depuis deux jours, le vent se fait les dents sur les toits et fenêtres
    on se croirait sur une île mais non, les pluies ne parviennent pas à remplacer la mer, nous avons le son mais pas les lumières ni les images...

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  9. Rester en mouvement, jusqu'à son dernier souffle - merci de parler de ce film, JEA.

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  10. On en manque, d'oxygène...

    @ brigetoun : allez au moins voir "Tous au Larzac", un plateau différent de celui du Palais des papes !

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  11. Il est des maladies graves qui ne sont plus un mystère pour la science médicale, les soigner est possible, les guérir, pas. La mucoviscidose en fait partie.
    Mais il existe des maladies plus sournoises invisibles à l'oeil nu et qui rongent de l'intérieur celui qui en est atteint. Je connais un peu la situation décrite dans ce film, la souffrance, la révolte de ne pas vivre pleinement, les longues stations en hôpital où l'on est seulement un objet, une partie du corps à traiter sans tenir compte du reste et de ce qui se passe dans la tête de celui qui en est réduit à se conformer à ce que disent les médecins.
    Merci pour cette découverte, je ne sais pas quand il sortira chez moi, ce sera sans doute dans les salles d'art et essai.
    Pour ne pas trop choquer le public standard !

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  12. @ saravati

    pour cette semaine du moins, je n'ai pas trouvé de traces de projection ni à Bruxelles, ni en Brabant wallon ni en province de Liège...
    mais comme ce film est de réalisation flamande, j'irai aussi piocher par là...

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  13. @ Dominique Hasselmann

    la Demoiselle d'Avignon monte déjà sur tellement de fronts...

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  14. @ saravati

    rien à l'horizon du Brabant flamand, ni en province d'Anvers, ni en Flandre occ...
    rien non plus sur le site officiel du film (en Néerlandais) voir lien plus haut
    ce site n'est d'ailleurs pas actualisé, les prix décrochés à Montréal y sont mis en valeur, par contre pas un mot sur Berlin...

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  15. Très envie d'aller voir ce film, mais j'ai la larme facile...
    Je te souhaite une belle journée JEA

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  16. @ Kenza

    l'obscurité des salles de projection protège partiellement les émotions
    mais le film n'est pas défaitiste, fataliste
    peut-être parce que s'il faut partir, que ce départ ne soit pas subi
    mais prouve ce qu'il nous reste encore de forces pour préférer la sagesse au désespoir, et finalement s'en aller comme en fragile beauté...

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  17. @ JEA : le film a bénéficié d'une sortie en France le 18 octobre.
    A Paris, on peut le voir... lundi 12 décembre, dans un seul cinéma avec une séance l'après-midi, à L'Entrepôt (ancienne salle de Frédéric MItterrand du temps où il ne se prenait pas pour un homme politique de droite).

    Concernant Brigetoun, il s'agit juste d'un pur conseil amical et non évidemment d'un ordre quelconque !

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  18. @ Dominique Hasselmann

    je ne puis malheureusement que vous confirmer le refus de blogspot de laisser figurer des liens directs dans les commentaires
    voici celui que je vous remercie d'avoir tenté de placer avec l'Entrepôt :
    http://www.allocine.fr/seance/film-185046/pres-de/?cgeocode=115755
    quant à brigetoun, nous la taquinions chacun à notre manière mais toujours avec une vraie amitié...

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  19. Comme Tania, je relève aussi cette phrase:
    "Rester en mouvement, jusqu'à son dernier souffle"
    Je suis très touchée par le thème de ce film...le désir de vivre à fond malgré la maladie qui poursuit son chemin
    (je lis que le film ne passe pas Bruxelles...)
    Merci JEA pour cette riche présentation de ce film

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  20. @ Coumarine

    Effectivement, je n'ai pas trouvé de trace de projections, même en Flandres. Mais où je suis, je n'ai pas accès aux programmes des salles parallèles (arts et essais).
    Il est permis d'espérer que le Prix à Berlin va encourager une rediffusion ?

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  21. Ce film n'a pas été programmé à Lyon ou alors très brièvement
    Pour une fois qu'un bon film est basé sur de bons sentiments dommage de ne pas pouvoir en profiter
    Le thème est intéressant sagissant d'adolescents !

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  22. Une bulle d'air à ne pas manquer alors...

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  23. @ Otli

    Un peu comme les blogs qui nous sont chers...

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