MO(T)SAIQUES 2

"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."

Milosz

lundi 22 juillet 2013

P. 250. 22 juillet 2000 : Claude Sautet ne filme plus l'air du temps ni les choses de la vie...


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Claude Sautet

Le Nouvel Observateur

- "Le réalisateur Claude Sautet est mort samedi à Paris, à l'âge de 76 ans, des suites d'un cancer du foie, a indiqué ce lundi son producteur Alain Sarde. Il était né le 23 février 1924 à Montrouge, dans la banlieue parisienne, avait rejoint en 1946 les bancs de l'Idhec (Institut des hautes études cinématographiques) après un court passage à l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (…).
Claude Sautet avait découvert le cinéma "sous l'Occupation, et surtout à la Libération, avec l'arrivée des films américains : Orson Welles, le Film noir... Avant j'avais été très impressionné par Le jour se lève de Jean Carné (1939)".
Mais le réalisateur n'est pas venu au cinéma par passion, au contraire : "C'est mon manque de développement dans la pratique de la musique et de la sculpture qui m'a fait venir au cinéma". Ce qui explique l'importance croissante de la musique dans ses films, qui lui fera dire : "aujourd'hui, quand je commence un film, l'anecdote m'ennuie, je suis contraint de fournir un minimum d'explications, mais en fait, le véritable développement du film est d'ordre musical". "Plus l'univers se standardise, plus la singularité m'intéresse", poursuit-il.
Celui que l'on nommait le "cinéaste des quadras" (Le Monde du 19/10/95) (…) répondait : (…) "Je filme l'air du temps et c'est tout".
(24 juillet 2000).

Jean-Paul Rappeneau
(1)

- "Je ne sais pas si j'ai perdu un père ou un frère, en tout cas un ami. (...). Il m'a appris -à moi comme à d'autres- l'importance d'un ressort dramatique souterrain, comme une corde cachée et tendue, courant sous le récit, avec de très brefs éclats, des ruptures violentes dont, à l'écran, les colères de Michel Piccoli auront été la plus juste expression: ces éclats étaient ceux-là mêmes dont Claude était coutumier."
(Le Monde, 23 juillet 2000).

Rodolphe Marion de Procé

- "Le cinéma de Claude Sautet constitue bien un cinéma marginal. Il n’intègre aucune tendance, et possède une touche très personnelle. C’est pour cela que Claude Sautet occupe une place particulière dans le cinéma français. Claude Sautet est un homme dont la carrière a été atypique : il a été une sorte de touche à tout dans le milieu du cinéma et dans l’univers artistique en général. Il a en même temps toujours cherché à rester humble et discret, tant au cours de son activité de « ressemeleur de scénario », qu’au moment de recevoir une récompense (…).
Si le cinéma de Claude Sautet a pu être beaucoup critiqué, ses œuvres ont ému et continuent à émouvoir. Ses films n’ont certes pas tous été des succès : certains films, comme Un mauvais fils ou Garçon !, ont représenté des échecs cinglants. Au contraire, d’autres réalisations, à l’image des Choses de la vie, ont fait l’unanimité.
Il s’agit d’un cinéma problématique, ce qui explique que bon nombre de films de Sautet ont été jugés différemment par les critiques de cinéma, les cinéphiles et le public."
(il était une fois LE CINEMA).



Les Choses de la vie

D’après le roman de Paul Guimard (2).
Tournage de juin à août 1969.
Prix Louis Delluc 1969.
Première composition de musique de film pour Philippe Sarde (3).
Avec aussi Léa Massari, Jean Buisse (4).

Synopsis


- "Un grave accident de la route rassemble badauds et policiers à un croisement. On donne les premiers soins au conducteur de l'un des véhicules, Pierre, qui vient de perdre le contrôle de sa voiture. Tandis que l'ambulance l'emmène vers l'hôpital, le moribond se souvient. A 40 ans, architecte estimé, il semble avoir parfaitement réussi sa vie. En réalité, son existence l'ennuie. Il s'est séparé de sa femme, qu'il aime peut-être encore, et étouffe sous l'amour trop exclusif de sa maîtresse, Hélène. Son fils ne cesse de lui témoigner une hostilité nourrie du dépit d'avoir été abandonné. Le jour de l'accident, Pierre décide de rompre avec Hélène, et prend la route..."

N. T. Binh (5)

- "C’est par hasard qu’un de ses amis, l’écrivain et scénariste Jean-Loup Dabadie (6), lui fait lire en 1969 un projet qui va changer sa vie. Il s’agit des Choses de la vie, d’après un roman de Paul Guimard, un drame sentimental construit en flash-back, à partir d’un accident de voiture. Pour Sautet, c’est un contre-emploi, car il n’est connu que pour des polars virils… et peu rentables. Mais il se passionne pour le projet et le film devient l’un des plus gros succès de l’année, transformant Michel Piccoli et Romy Schneider en superstars du cinéma français. Par la même occasion, Sautet devient un des metteurs en scène les plus « en vue » du moment. Pendant dix ans, il va connaître des triomphes au box-office : César et Rosalie (1972), Vincent, François, Paul… et les autres (1974), Une histoire simple (1978), autant de films écrits par le même Dabadie, où le public et la critique vont percevoir une chronique sociale douce-amère de la France des années 1970."
(Cinémathèque Québécoise, février-avril 2012)

Gérard Crespo

- "La mélancolie et la mort hantent ce film où l’humour et les agréments sont absents, cette noirceur étant d’autant plus manifeste que le récit est celui d’un homme qui se souvient des jalons de son existence au moment de son accident de la route... C’est d’ailleurs à cet égard que le montage des Choses de la vie est fabuleux, le crash de Paul donnant lieu à une série de flash back judicieusement agencés, avec pour leitmotiv le véhicule conduit par un malheureux bétailleur (Bobby Lapointe). Grand film romanesque porté par la sublime partition de Philippe Sarde, Les choses de la vie obtint le Prix Louis Delluc, connut un grand succès public et marqua un tournant dans la carrière de ses deux interprètes à qui Sautet fera de nouveau appel. Michel Piccoli, sobre et puissant, devint, avec Montand, l’acteur vedette de sa génération le plus important de la décennie. Après La piscine, Romy Schneider, superbement belle et émouvante, s’inscrivait définitivement dans le paysage du cinéma français dont elle sera la star jusqu’à sa mort."
(avoir-alire).


Pierre et Hélène (DR).

Festival du Film d’Amiens

- "Les Choses de la vie fait connaître Claude Sautet au grand public et ouvre une nouvelle étape de sa carrière. Quatre rencontres majeures sont à l’origine de cette renaissance : Romy Schneider, dont il marquera à jamais la carrière ; Michel Piccoli, qui devient son double à l’écran ; Jean-Loup Dabadie, à l’origine du projet, qui deviendra son principal scénariste ; Philippe Sarde qui signera toutes les musiques de ses films.
Les Choses de la vie n’est pas le marivaudage bourgeois que l’on imagine parfois, mais l’histoire d’un homme heureux de mourir. C’était le point de vue de Sautet, qui ne parlait pas avec la complaisance du pessimiste, mais avec la perspicacité du philosophe. Par ailleurs, la fameuse scène de l’accident demeure l’un des plus beaux moments de bravoure du cinéma français."

Guillemette Odicino

- «Les choses n'arrivent jamais comme on croit. C'est le sujet de tous mes films.» : Claude Sautet concluait ainsi ses Conversations avec Michel Boujut, parues chez Actes Sud. Foin de la bourgeoisie pompidolienne et des ambiances de bistrots à l'heure du coup de feu ! Claude Sautet fut surtout le cinéaste de l'angoisse et de la confusion de vivre, et cela dès Les Choses de la vie, son troisième film.
Avec Pierre (Piccoli, intériorisé), ce quadragénaire qui hésite entre deux vies, celle avec sa femme et celle avec sa maîtresse éprise d'absolu (Romy, frémissante), il entamait une longue liste d'hommes qui fuient. Son accident de voiture au début, filmé en divers ralentis (scène célèbre, composée de soixante-six plans, souvent citée par John Woo !), donne sa puissance tragique à ce banal dilemme. Pierre roule pour être seul et différer sa décision. Le moment euphorique du choix (oui, je l'aime) lui sera fatal. Dans les histoires de Sautet, il est quelquefois « trop tôt », souvent « trop tard », mais les femmes restent les plus beaux accidents qui puissent arriver aux hommes."
(Télérama, 11 août 2012).



La Chanson d'Hélène,
paroles de Jean-Loup Dabadie
et musique de Philippe Sarde

- "Ce soir nous sommes septembre
et j'ai fermé ma chambre
Le soleil n'y entrera plus
Tu ne m'aimes plus
Là-haut un oiseau passe comme une dédicace
Dans le ciel

Je t'aimais tant Hélène
Il faut se quitter
Les avions partiront sans nous
Je ne sais plus t'aimer Hélène

Avant dans la maison j'aimais quand nous vivions
Comme dans un dessin d'enfant
Tu ne m'aimes plus
Je regarde le soir tomber dans les miroirs
C'est ma vie

C'est mieux ainsi Hélène
C'était l'amour sans amitié
Il va falloir changer de mémoire
Je ne t'écrirai plus Hélène

L'histoire n'est plus à suivre
et j'ai fermé le livre
Le soleil n'y entrera plus
Tu ne m'aimes plus."


NOTES :

(1) Jean-Paul Rappeneau. Né le 3 avril 1932. Réalisateur (économe) de : La Vie de château (1966), Les Mariés de l'an II (1971), Le Sauvage (1975), Tout feu, tout flamme (1982), Cyrano de Bergerac (1990), Le Hussard sur le toit (1995) et de Bon voyage (2003).

(2) Paul Guimard (3 mars 1921-2 mai 2004). Epoux de Benoîte Groult.
Institut F. Mitterrand :
- "Paul Guimard eut tout au long de sa vie deux passions, la mer et l’écriture. Ce breton grand et massif était né le 3 mars 1921 à Saint-Mars-la-Jaille (Loire-Atlantique). Après des études à Nantes, Paul Guimard débute sa vie professionnelle comme journaliste en animant à la radio « La tribune de Paris » où il invitait des hommes politiques. Sa carrière littéraire commença en 1956, avec un premier roman, « Les faux frères ». Le succès fut immédiat : le livre remporte le grand prix de l’Humour. Un an plus tard, « Rue du Havre » fut couronné par le prix Interallié. Membre du jury de ce prix à partir de 1960, Paul Guimard fut également éditeur conseil chez Hachette et éditorialiste à l’hebdomadaire « L’Express », de 1971 à 1975. En 1962, il fit le tour du monde à bord du voilier La Constance et tient en direct son journal de bord pour une émission de la radiodiffusion française, « Cap à l’Ouest », qu’il poursuivit en dépit d’un grave accident qui le cloua au lit en 1963. Cette expérience lui inspira son ouvrage le plus connu, « Les choses de la vie » paru en 1967 et adapté au cinéma par Claude Sautet avec Romy Schneider et Michel Piccoli.
Vers 1965, François Mitterrand, qui appréciait ses livres, demanda à rencontrer Paul Guimard. Il participa alors à toutes les campagnes électorales et cette complicité devait amener l’écrivain peu familier des antichambres gouvernementales, à rejoindre l’Elysée en 1981."
(Hommage, 24 décembre 2004).

(3) Philippe Sarde, né le 21 juin 1948. Il est âgé de 20 printemps quand en un mois, il donne vie à sa première composition musicale pour le cinéma : Les Choses de la vie. Coup de baguette de maître ! Ensuite, son nom ne cessa de fleurir sur les affiches du 7e art. Avec une belle fidélité au long cours : 8 autres films de Sautet après Les Choses... Et pour ne citer que "quelques" exemples : 13 films réalisés par Pierre Granier-Deferre, 10 films d'André Téchiné, 6 de Bertrand Tavernier etc...
Philippe Sarde reçut le César 1977 de la meilleure musique originale pour le film Barocco d'André Téchiné (avec Isabelle Adjani, Gérard Depardieu, Marie-France Pisier et Jean-Claude Brialy).

(4) Dans la distribution, je souhaite saluer la figure de Jean Buisse, un acteur emmuré à vie professionnelle dans les seconds rôles, les mises ne valeur des grands mais toujours avec une infinie distinction, un talent tellement respectable, une humanité sans artifice.
Jean Buisse (3 juin 1929 – 6 juillet 1989), époux de l’actrice Isabelle Sadoyan (comme par hasard, sa première apparition à l'écran : Les Choses de la vie).
Jean Buisse se confirma un second rôle exceptionnel et recherché dans plus de 70 films. César 1980 du meilleur acteur de second rôle pour Coup de tête de J. J. Arnaud (avec Patrick Dewaere, France Dougnac et Michel Aumont).
Besson :
- "La disparition de Jean Buisse a été un événement affreux, affreux. Sincèrement, depuis quinze ans que je suis dans le cinéma, c'est l'être le plus adorable que j'aie rencontré. C'était un type généreux, le coeur sur la main. Le genre d'homme qui, sur un court-métrage de jeunes, prenait le chèque que les gars étaient tout fiers de pouvoir lui donner, disait merci et ne le touchait jamais... Il le déchirait en rentrant chez lui. Il avait la faculté de donner le moral à tout le monde : il arrivait quelquefois à des moments du tournage où l'on était à bout, et il racontait des histoires, il nous remontait, il insufflait la pêche à tout le plateau. Il était vraiment très positif."
(Dédicace de Nitika, dernier second rôle de Jean Buisse).

(5) N. T. Binh. Réalisateur du film : "Claude Sautet ou la magie invisible" (2003).
Co-auteur (avec Dominique Rabourdin) du livre : Sautet par Sautet, éditions de La Martinière, Paris, 2005.

(6) Jean-Loup Dabadie, né le 27 septembre 1938. Homme orchestre prolifique et inspiré : chanson, cinéma, théâtre, télévision… Pour ses rares moments de repos et faire semblant de croire à l’immortalité, il occupe le fauteuil 19 de l’Académie française depuis avril 2008.


Serge Reggiani : Le petit garçon,
paroles de Jean-Loup Dabadie,
musique de Jacques Datin.


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26 commentaires:

  1. Réponses
    1. Claude Sautet :
      - " Je filme parce que ça m'amuse. Parce que c'est un jeu. (...). Parce que, enfant, je suis resté timide et muet longtemps. (...). Et parce que les hasards de la vie - et la chance- ont fait que c'est devenu pour moi le seul moyen de communiquer". (Libération, Numéro hors série mai 1987).

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  2. Les choses de la vie, de la mort... très beau film et loin d'être désuet, merci pour ce rappel.
    ("Plus l'univers se standardise, plus la singularité m'intéresse", voilà une chose chance !)

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    1. comment ne pas vous approuver : un "très beau film" oh combien "loin d'être désuet"...
      comme ces autres Choses qui chamboulent la mort et élargissent la vie : celles de Perec et son Mode d'emploi
      (deux pages de ce blog : les 14 et 15).

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  3. Toute une époque qui s'en va mais comment oublier les magnifiques interprètes de ses films comme la sublime Romy Schneider...

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    1. De Romy Schneider et de Michel Piccoli, Claude Sautet se souvenait :
      - "C'était une entente comme je n'en ai jamais rencontré depuis, sans concurrence, une aide réciproque. Ils s'amusaient tout le temps. Ils étaient comme frère et soeur..."

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  4. J'avais ( j'ai encore ! )une profonde admiration pour Claude Sautet.
    Merci de faire " revivre " grâce à votre billet Romy Schneider, cette femme magnifique,complexe, au talent d'écorchée vive, que la vie quoi que l'on en pense n'a pas gâtée et de rappeler Serge Reggiani qui m'émeut aux larmes.
    Merci JEA

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    1. Serge Reggiani :

      - "Avec mes larmes avec mon sang
      Et l'encre rouge et bleue de ma mémoire
      Avec des films en noir et blanc
      Avec des femmes en blanc et noir
      Avec le grand pinceau du temps
      Et la palette de mon désespoir
      Avec la toile que me tend
      Le grand absent des reposoirs
      Je peins ma vie comme je peux
      Je peins ma vie comme elle vient
      Excusez-moi du peu Je peins!

      Rose-pastel du sentiment
      Cris de couleur lancés au vent du soir
      Ou cris qui quotidiennement
      Versent des cendres sur l'histoire
      Je peins ma vie comme je veux
      Sans m'occuper des copains
      Excusez-moi, Bon Dieu! Je peins!

      Tu écris
      Et moi je peins ma vie
      Je mets du ciel au milieu des ratures
      Tu écris
      Et moi je peins ma vie
      Polichinelle à la triste figure
      Je peinturlure.

      La vie n'a pas eu le talent
      De me donner l'oeil d'aigle de Renoir
      Alors je vais de mon pas lent
      Les chemins creux du purgatoire
      Moi tacheron de l'air du temps
      Je fais des taches sur mon grand miroir
      Et j'arlequine mes tourments
      Pour les salons de l'illusoire
      Je peins ma vie à petit feu
      Je peins ma vie tant qu'elle tient
      Encore un siècle ou deux
      Je peins!

      Tu écris
      Et moi je peins ma vie
      Je mets du ciel au milieu des ratures
      Tu écris
      Et moi je peins ma vie
      Polichinelle à la triste figure
      Je peinturlure

      Tu écris
      Et moi je peins ma vie
      Je mets du ciel au milieu des ratures
      Tu écris
      Et moi je peins ma vie
      Polichinelle à la triste figure
      Je peinturlure

      Oui, avant c'était c'était de la barbouille
      Et puis c'est devenu une espèce de peinturlure
      Et puis, maintenant, petit à petit, ça devient peut-être de la peinture
      Peut-être de la mauvaise peinture
      Mais de la peinture
      On verra, ah, ah, ah on verra bien..."

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  5. une belle façon de faire du cinéma, il nous manque

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    1. les salles obscures doivent tant aux Frères Lumière...

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  6. Tous ces personnages, ces acteurs, ces univers et ces musiques qui nous ont marqués et nous marquent encore à jamais! Preuve de leur intemporalité.

    Merci à vous...

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    1. Ossip Mandelstam :

      - "Mon temps, mon fauve, qui pourra
      Plonger au fond de tes prunelles ?
      Qui de son sang recollera,
      Les vertèbres de deux siècles ?"

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  7. Piccoli, Schneider, bien sûr, mais j'ai aimé aussi retrouver ici le nom d'une belle actrice moins citée dont le regard crevait l'écran : Léa Massari.

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    1. Léa Massari dans l'Avventura d'Antonioni :

      http://www.youtube.com/watch?v=r8zDl2WiTd4

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    2. ... ou dans le "Souffle au cœur" de Louis Malle, une histoire d'inceste (au féminin !), un sujet très audacieux pour l'époque et qui le serait encore aujourd'hui. Je me souviens d'un film avec Alain Delon, là aussi "elle crevait l'écran". Oui, en effet, Léa Massari est une grande actrice, qu'est-elle devenue ?

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    3. J'ai retrouvé cette critique de Jean-Louis Bory publiée le 3 mai 1971 dans le Nouvel Observateur :
      - "Ma main au feu : "Le Souflle au coeur" est le plus beau film de Louis Malle. Il y a quelque chose d'achevé, de plein de libre et de rapide qui comble notre attente. On sent Malle extraordinairement à son ais e : complice et lucide. Attentif à ses personnages et à la très délicate aventure qu'il raconte."

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  8. Je dois l'avouer modestement : je n'ai jamais vu des films de Claude Sautet, et pourtant j'appartiens à cette terre, francophone qui plus est... Je ne suis guère gourmand de cinéma et, encore moins, des drames qu'il véhicule. Mais je vais tenter de combler ce vide en visionnant d'une manière ou d'un autre "Les choses de la Vie" ou/et "La Piscine", films que je connais au moins de nom quand même ! Merci, JEA, de nous y sensibiliser.

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    1. Ces "choses de la vie", je les avais programmées en ciné-club scolaire et rural (séance le soir et tout public) : salle comble et débat prolongé
      comme si souvent, cinéma et réalité se bousculèrent ensuite : l'un de nos autobus scolaire entra en collision avec une 2cv calant son moteur en ne respectant pas le stop d'un carrefour à six branches...

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  9. Ces choses de la vie qu'on pourrait croire linéaires puis l'effet papillon qui transforme la morne plaine en fulgurante bataille...
    Amour, amitié, ces sujets traités avec beaucoup tact par Claude Sautet et de sublimes interprètes.
    Merci pour cet hommage !

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    1. du haut de leur mesquinerie, certains n'accordent qu'une minute au papillon !!!
      réplique d'Amos Oz :
      - "Mais allez expliquer des papillons à une tortue..."

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  10. Je ne peux pas écouter la chanson d'Hélène sans frisson. Nostalgie d'une époque, d'une belle personne, des amours mortes. Merci pour cet hommage

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    1. des amours qui ne furent pas plongées dans le formol ni empaillées
      leur ADN ne fut pas prélevé avec à la clé, la promesse fallacieuse d'une éternité... dans quelques années

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  11. Ces choses de la vie...merci, je me souviens moi aussi de l'avoir vu et "décortiqué" dans un ciné-club...dont vous n'étiez, fort malheureusement, pas l'animateur!

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    1. notre ciné-club rural n'était pas une salle de dissection, un café du commerce ou un salon de thé
      mon plus triste souvenir : le programme avait été fixé début septembre sur base des bulletins de vote des membres
      arrive février, mois difficile avec des routes verglacées
      la séance est prévue le premier vendredi soir, des précautions sont prises pour les retours par grands froids et routes mal dégagées (couvertures, camping-gaz, boîtes de cassoulet, chocolat chaud en thermos sont entassés dans nos deux bus)
      catastrophe : l'après-midi du vendredi, comme naufragé, un cirque familial un peu hagard vient planter sa tente sur la place communale
      à 20h, obligation de dénicher des chaises supplémentaires pour le ciné-club complet : faute d'un seul spectateur sous son chapiteau, la famille du cirque vient dans notre salle obscure... belle soirée d'échanges, de fous rires, de découvertes
      NB : faut-il préciser que ce ciné-club n'était pas implanté à Cholet ???

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  12. Réponses
    1. mille remerciements...
      du mont Olympe !!!
      pas celui des Ardennes de France ???

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