Ingrid Naour,
Le Bar des menteurs,
cherche midi, 2012, 119 p.
4e de couverture :
- "Dans le petit monde du Bar des menteurs sur l'île de Noirmoutier, chacun s'applique à ne pas être surpris en flagrant délit d'inconduite, car, selon Baudelaire, "un homme qui ne boit que de l'eau a un secret à cacher à ses semblables".
Qu'ils soient marins du zinc, rêveurs définitifs, inactifs surmenés, ces grandes gueules au verbe haut et au coeur tendre souffrent du mal de terre. Alors ils boivent pour oublier qu'ils ont déjà trop bu. Mais qu'y peuvent-ils si leur soif s'accorde aux étoiles qui dansent derrière l'horizon et s'ils ont en permanence "le toboggan à sec" ?
Menés par Remets-moi ça, le philosophe libertaire pour qui la vie est une joute amoureuse, la Bernique, l'Ardoise magique, Y-a-pas, Riz complet, Super nana, Toubib, Béné la saunière, le Pêcheur de lune et tous les autres membres de cette joyeuse bande où l'imagination a toujours le dernier mot colorient le quotidien en racontant des histoires qui deviennent aussitôt des légendes.
Drôle, tonique, impertinent et bien arrosé, le nouveau roman d'Ingrid Naour est un hymne à la vie et à la liberté."
Ouest France :
- "L'écrivain, Ingrid Naour, est, un jour, arrivée sur l'Île de Noirmoutier. « Ch'ti » déracinée à Paris où elle ne rencontrait que des visages tristes, la grisaille, elle eut un coup de coeur pour l'île, sa lumière. Surtout pour le village du Vieil et ses habitants. Sa gouaille, son goût pour les conversations de bar et les p'tits blancs ont su séduire. Son adoption fut immédiate.
Elle raconte, dans son dernier livre Le bar des menteurs, ce coup de foudre. Mais elle tient à préciser : « Attention je fais au moins 20 mensonges par jour ». Alors, oui, le lecteur y retrouvera des figures du Vieil, devinera des lieux, mais la vérité n'est peut-être pas celle que l'on croit.
Lors de sa séance de dédicaces, elle accueille tout le monde par un surnom affectueux, celui des personnages de son roman : « Ma fleur de sel » vient l'embrasser, « Oui-oui d'amour » passe sur son vélo, « schumacher » avec sa Papa Mobil, « Tonton Fernand »... Tous se relayent pour rapporter « le ravitaillement », en l'occurrence, un p'tit verre de blanc, à « leur » écrivain."
(20 avril 2012).
JEA
- "Que les nuages aient planté leur chapiteau et fassent leur cirque dans le ciel ou que le soleil joue au dictateur : une seule et même adresse pour ne pas déprimer gravement ou brunir idiot(e) : Le Bar des menteurs d'Ingrid Naour. Si vous ne vous prenez pas pour le Menneken-pis et vous gardez de coloniser Noirmoitier, le premier risque que vous courrez : recevoir un surnom. Vous entrerez ainsi dans le cercle des menteurs non disparus tels la Bernique ("enrobé du coquillage"), Dupond et Dupont (les évadés de leur mouroir), Quinté Spot (metteur en scène et acteur de son bistrot), Remets-moi ça, Riz complet (et son chat raciste), Schumacher (refusant de rouler à-droitement), Toubib (qui par solidarité, boit avec ses patients), Y'a pas le facteur (aucun besoin d'orgues pour se faire entendre), Zigzag (le taxi-ambulance)... Et l'auteur : Ingrid Naour, la Ch'ti, une authentique "ortie libertaire". Un roman ? Une boisson pour ne plus se sentir transparent, gris et nostalgique ! A consommer nuit et jour, sans modération. Une page, ça va, deux pages, bonjour les enthousiasmes."
(Le Monde, 13 juillet 2012).
Avril dernier : Ingrid Naour dédicaçant son roman à la terrasse du Bar des menteurs à Vieil (Ph. Ouest France/DR).
Un livre "à adopter" et qui "chasse le gris qui voile les yeux".
Un roman à consommer sans modération...
Entre autres plaisirs, voici - à mes risques et périls - son "Annuaire des surnoms" au fur et à mesure des pages :
Le Bar des Menteurs
- "Le vrai et le faux y sont siamois (…). Tu devrais t’y plaire, toi qui as toujours eu un rapport difficile avec la réalité."
(P. 18).
-"Le Bar des menteurs est une oasis. Je peux y dissimuler mes larmes derrière un rideau de rires."
(P. 87).
Dupond et Dupont
- "Ils s’évadent au moins une fois par semaine de leur maison de retraite. Ils ne risquent pas de se perdre, ils viennent directement au Jardin de Noirmoutier pour faire le plein."
(P. 55).
Fleur de sel
Béné pour les intimes. Saunière.
- "Toi, quand je te vois, il y a une atmosphère de champagne. Hélas, ce n’est pas de moi, c’est une phrase de Rosa Luxemburg à son amoureux Karl Liebknecht."
(P. 70).
La Chevrette
- "Une toute ridée (…) qui se promène toujours avec ses chèvres (…). N’a qu’une chanson à son répertoire. C’est « Le Temps des cerises »."
(P. 55).
La Ch’ti
L’auteur.
- "Je préfère que l’on dise que je suis de la fosse quatre. Les terrils, je ne les ai jamais vus que de loin. Ce sont les plus belles collines du monde. Un mélange de poussière de charbon, de misère et de sueur."
(P. 52).
- "Dès que j’ouvre la bouche, c’est comme si je présentais un extrait d’acte de naissance. On m’estampille chti."
(P. 88).
- "Rebelle. Ortie libertaire."
(P. 116).
L’Ardoise magique
- "Un homme très distingué qui claque la langue pour passer sa commande (…).
C’est la plus belle descente du Bar des menteurs. Ailleurs, on refuse de le servir."
(P. 39).
La Bernique
Jean-Bernard.
- "C’est un caractère. Il a des durillons dans les oreilles. Dès qu’il entend une connerie, il hurle comme si on lui écrasait des callosités."
(P. 18).
La Veuve araignée
- "Ce n’est pas une femme mais une veuve. Elle a enterré deux maris avec ses soupes."
(P. 62).
Le Manneken-Pis
Le touriste à la Mercedes.
- "Tu viens nous polluer l’oxygène en nous couinant de travailler. Mais le travail, ignorant, c’est la machine à l’aide de laquelle on assujettit les grands animaux. Tu veux nous ferrer avec ton fric ? Ramasse ton portefeuille et va exploiter l’indigène ailleurs."
(PP. 71-72).
Marquis
Paysan.
- "Il est si voûté que ses pieds semblent avoir quelque difficulté à suivre la tête."
(P. 31).
Mon Homme
Celui de l'auteur.
- "Il a une tête à être le gros lot de la loterie des Gueules cassées (...). Il est mon tiers monde à domicile. Mon oeuvre sociale."
(PP 75-76).
Peint-Bleu
- "Nous avons un artiste-peintre sur l’île. C’est un grand mystique. Il croit que le monde sera sauvé par la couleur bleue."
(P. 30).
Pellok le chanteur
Philippe. Compagnon de Super nana.
- "Je ne suis pas un homme-sandwich et je n’apprécierais pas d’avoir pour amis des imprésarios."
(P. 92).
Quai des brumes
- "Il a un peu les neurones ailleurs. C’est un personnage magique. Un peu guérisseur aussi. Il calme les angoisses rien qu’en parlant."
(P. 88).
Quinté spot
Patron du Jardin de Noirmoutier.
- "Il serait parfait en artiste de music-hall. Après tout, un bistrot, c’est un théâtre en représentation permanente. Les tournées, c’est nos rappels."
(PP. 53-54).
Ravachol
Chat de Riz complet.
- "Si je veux le caresser, je suis obligé de mettre des gants noirs. Il ne supporte pas qu’une peau blanche le touche."
(P. 90).
Remets-moi ça
- "Un écologiste, bien avant que ce soit à la mode et récupéré par le commerce. Il ne consomme que des produits naturels. Jamais de pharmacie ! Des décennies de vie saine à entretenir sa descente. « J’ai le toboggan à sec ». Ce sont ses premiers mots le matin. Trois rasades de vin blanc et il attaque sa gymnastique : traire la vache. "
(P. 42).
Riz complet
- "Sans doute parce qu’il a la peau tachetée de points blancs."
(P. 41).
Schumacher
- "C’est un ancien marin. Il souffre en permanence du mal de mer. Il ne trouve un semblant d’équilibre que grâce au rosé. Ses verres devraient lui être remboursés par la Sécu. Tu ne l’as jamais croisé au volant de sa papamobile ? (…) Sa voiturette électrique (...). Il roule au milieu de la chaussée par phobie des trottoirs. Et quand il tourne, même les oiseaux se planquent dans le ciel !"
(P. 98).
Super nana
Compagne du chanteur Pellok.
- "C’est un bulldozer. Une terroriste de l’amitié. Elle est allergique à l’injustice. Autant dire qu’elle est de permanence sur le pied de guerre."
(P. 44).
Tête raide
Claude. Ami de l'auteur.
- "Cela lui va bien. Quand on a des idées fixes, on finit par ne plus avoir de rachis."
(P. 32).
Toubib
- "C’est un gentilhomme. Il ne laisse jamais ses malades boire seuls (…). Il partage nos vies et les prolonge."
(P. 46).
Y-a-pas
Le facteur.
- "Y-a-pas de lettres !"
(P. 42).
Zigzag
Henri. Ami de Claude. Taxi ambulance.
- "Tu fais aussi corbillard à l’occasion ?
Hélas non ! Mais c’est une bonne idée. Je devrais peut-être en parler à la mairie. Cela dit, nos vieux sont difficiles à déraciner. Ils s’entretiennent au rosé et au tabac à rouler."
(P. 29).
Deux dernières phrases
- "La mélodie de Barbara accompagne mon sourire et je me sens légère. Si légère…"
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