MO(T)SAIQUES 2

"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."

Milosz

jeudi 7 avril 2011

P. 24. "Caducée" (Solvay-ULB) aux juifs : "Direction les fours polonais"

Caducée, magazine du Cercle Solvay, Université Libre de Bruxelles - numéro de mars 2011 (DR).

Le 4 avril, la presse belge francophone annonçait que "ça" recommençait. Cette fois, c'est à l'Université du Libre examen que le magazine lié au renommé Cercle Solvay (1) servait de grosse caisse et de cymbales à l'antisémitisme new age.

Dans son numéro du mois de mars, Caducée présenta les juifs en ces termes exacts (2) :

- " Votre jeunesse a été bercée par les aventures de Minus et Cortex et vous voulez rejoindre le mouvement international dont le dessein secret est de dominer le monde ?
Vous vous êtes inscrits à Solvay car la simple évocation de l’Or fait battre votre cœur au rythme des pièces sonnantes et trébuchantes que vous cachez dans la sacoche portée autour de votre cou ?
Vous trouvez votre penne has-been et vous voulez opter pour un couvre-chef beaucoup plus compact, j’ai nommé la Kippah ?
Ne cherchez plus, direction les fours polonais, la synagogue du quartier où le rabbin vous expliquera les démarches nécessaires ! Tout comme pour les musulmans d’ailleurs, attendez-vous à ce qu’ils cherchent à soustraire une partie de votre bijou familial."

A part ce que l'on suppose être sa recherche d'un humour estudiantin de haute tenue, l'auteur n'aura pas montré une grande originalité. Il s'est contenté de reprendre les leitmotive de l'antisémitisme basique, à savoir que les juifs ont :
- "un dessein secret... dominer le monde" ;
- "leur coeur qui bat pour l'or... caché" ;
- "les fours polonais" comme avenir ;
- une caractéristique physique qui les fit ainsi décrire par Henri Béraud : "baptisés au sécateur" (3).

Affiche de propagande de Vichy en 1943. Signature de O. Caniche (Doc. JEA/DR).

En 1941, l'ULB se saborde pour ne pas être nazifiée,
en 2011, on y rallume les crématoires...

Or donc, revoici ce grand classique du complot juif international. Avec ses variantes judéo-maçonniques. Et les "Protocoles...", faux archi-faux rédigés en France pour les services tsaristes et depuis, traduits dans toutes les langues où l'antisémitisme cherche à s'insinuer.

Quelques illustrations : deux signatures sous l'aile nazie et une contemporaine.

Céline :

- "... Mon premier possède toutes les richesses du monde.
Mon second fournit tous les cadres de la Révolution.
Mon troisième est un banquier richissime qui subventionne toutes les Révolutions.
Mon tout est un Juif.
Qui c'est le plus énorme têtard ?"
(Notre Combat pour la Nouvelle France Socialiste, n°4, septembre 1941).

Henry Coston :

- "Les auteurs des PROTOCOLES écrivent :
" (...) Nous créerons une crise économique universelle par tous les moyens détournés possibles et à l'aide de l'or qui est entre nos mains. Simultanément, nous jetterons à la rue dans toute l'Europe, des foules énormes d'ouvriers. Ces masses seront alors heureuses de se précipiter sur ceux que, dans leur ignorance, elles ont jalousées dans l'enfance ; elles répandont leur sang et pourront ensuite s'emparer de leurs biens (...).
Mais pour que la liberté puisse disloquer et ruiner la vie sociale des Gentils, il faut que nous établissions le commerce sur une base spéculative, ce qui aura pour résultat d'empêcher les Gentils de retenir entre leurs mains les richesses tirées de la production du sol ; par la spéculation, elles passeront dans nos coffres." (4)
(...)
Cette guerre constitue l'ultime phase de la lutte millénaire que le Judaïsme mène contre les peuples non juifs. Le triomphe des Juifs et de leurs "alliés" signifierait l'asservissement total de notre planète aux "Sages de Sion". (5)
( Je vous hais !, avril 1944, p. 14).

Chris Lefebvre présentant Alain Soral :

- "Comprenez ici que les nouveaux réseaux et organisations œuvrant à l’accomplissement du Nouvel Ordre Mondial  (tels que le CFR, le FMI, la Commission Trilatérale, le groupe Bilderberg, l’OMC, l’OCDE, l’OMS, les lobbys militaro-industriels, agro-alimentaires, énergétiques, pharmaco-chimiques, les Skulls & Bones, le Bohemian Club, Le Siècle, Le Club des Cordelières…et cætera)..., se retrouvent tous liés grâce à la présence commune de membres et dirigeants juifs ou sionistes dans leurs rangs.
La religion juive étant alors un réseau parmi les réseaux... et de ce fait, le "réseau des réseaux".
Concernant les actes et le projet de la Banque depuis sa prise de pouvoir, on peut y voir un fondement Judéo-Protestant puisé dans l’Ancien Testament, par opposition aux principes Héléno-Chrétiens, basés sur le partage et le message du Christ, ayant régi l’ère pré-Révolutionnaire." (6)
(Agora Vox, 10 mars 2011 : Alain Soral, Comprendre l’Empire, Editions Blanche).

Catalogue de l'exposition "Le Juif et la France" ouverte au Berlitz du 5 septembre 1941 au 15 janvier 1942 (Arch. JEA/DR).

Autre délire obsidional des antisémites : dépeindre les juifs en rapaces. Une mine d'or pour la littérature des judéophobes.

Clément Serpeille de Gobineau :

- "Les Juifs forment une race errante à la recherche d'un groupement humain dont l'exploitation lui est le plus profitable. Ils quittent la société pauvre pour s'abattre sur la société prospère qu'ils étrillent, qu'ils pompent à leur profit. Misérables au milieu des peuples peu producteurs et qui végètent, les Juifs s'enrichissent quand ils vivent chez les peuples grands producteurs, grands constructeurs, fondateurs des états civilisés, c'est-à-dire les peuples aryens. Là, ils peuvent mettre en valeur leurs dons incontestables de commerçants, de banquiers et de spéculateurs. Alors se réalise toujours la parole de Drumont (7) : "Les Juifs arrivent pauvres dans un pays riche et deviennent riches dans un pays pauvre." (8)
(Notre Combat pour la Nouvelle France Socialiste, n°4, septembre 1941, p. 1).

Pierre Costantini :

- "A la vérité, il demeure Juif : l'éternel Juif, errant à travers les patries de ses victimes. Il demeure de race juive, assoiffé des biens et du sang des non-Juifs.
Sa patrie, c'est l'argent ; il n'a pas d'autre idéal.
N'ayant pas d'idéal, il n'a pas de patrie. Il regarde la guerre d'un oeil sec comme un banquier.
(...)
Gorgé d'or et de puissance, assis sur les monceaux de cadavres de ses guerres, le Juif ricane. Rome peut brûler et Paris... et les moissons de France et les moissons spirituelles de l'Humanité. Que lui importe ! Son avocat, Roosevelt, n'a-t-il pas dit qu'avec quelques dollars on rebâtirait tout cela ! Et la majorité du peuple le croit. Plus il trompe le bétail non-juif, plus le veau d'or est adulé." (9)
(L'Appel, 26 août 1943).

"Penser français" :

- "Le Juif a l'esprit critique et subversif au plus haut point. Son esprit critique n'étant pas amendé par un loyalisme national, le porte à discuter les institutions des pays où il habite, jusqu'à les ébranler et même les détruire. Voilà pourquoi il entre si volontiers dans les groupes de la Maçonnerie. En outre, le Juif a le génie de l'argent; et, par l'argent, il corrompt tout ce qu'il peut approcher. Or, dans une France qui ne se défendait plus, parce qu'elle n'avait plus de ressort national, les Juifs avaient réussi à s'introduire dans tous les carrefours importants de la vie du pays : dans la Finance, bien entendu, dont nous avons vu le pouvoir dictatorial, mais aussi dans la Politique, dans la Magistrature, dans le Barreau, dans la Presse."
(Commentaires sur la déclaration de la Légion (31 août 1941), Editions de la Légion française des combattants et volontaires de la Révolution nationale, imp. à Clermont-Ferrand, 237 p., p. 106.)

Affiche du Parti Populaire Français :

- "A qui profitent les crimes ?
Aux Français, NON.
Aux JUIFS qui ont voulu la guerre et qui ont envoyé les Français se faire tuer pendant qu'eux restaient prudemment à l'arrière.
Aux JUIFS qui veulent la victoire anglo-saxonne pour assurer leur hégémonie sur le monde.
Aux JUIFS qui utilisent les hommes de main de la Troisième Internationale pour faire régner le terrorisme.
Aux JUIFS qui veulent empêcher à tout prix que la FRANCE et l'ALLEMAGNE puissent s'entendre pour établir un nouvel ordre européen.
Aux JUIFS qui veulent que la France ne se relève pas, dans l'espoir de mieux la dominer plus tard.
Aux JUIFS qui sont les maîtres du marché noir et qui, au détriment des femmes et des enfants, stockent les marchandises pour mieux s'enrichir.
Les JUIFS sont responsables de tous nos malheurs. Ils doivent payer.
(...)
Pas de demi-mesures.
Toute la Race est responsable." (10)

1942 : affiche de Venabert. Le soldat inconnu chassant un franc-maçon et un juif (Doc. JEA/DR).

Pour ce qui concerne la Shoah et les fantasmes sur les caractéristiques physiques supposées permettre de reconnaître une personne d'origine juive, les lecteurs comprendront que le magazine Caducée ne soit pas suivi jusque-là. Ne serait-ce que par respect pour la mémoire des 25.267 déportés du Sammellager de Malines vers Auschwitz.

Magazine "d'étudiants pour des étudiants", le Caducée vient donc de connaître son heure de déshonneur. L'article déversant "joyeusement" son antisémitisme a suscité au minimum de l'incompréhension stupéfaite et plus généralement de l'indignation (encore que ce beau mot ait été pollué par l'aversion orchestrée contre Stéphane Hessel).
En conséquence, on constate l'une ou l'autre marche-arrière.

Gaulthier Roelants de Stappers, président du Cercle Solvay :

- "Ça nous a échappé, c'est une erreur de l'avoir laissé passer. Il y a des choses sur lesquelles on ne rigole pas. Le rédacteur de l'article regrette. Nous ne voulions pas choquer, cela ne nous dérange pas de choquer et de faire rire, mais pas avec la Shoah."
(Déclaration à l'ADI, 4 avril 2011).

Voilà bien la question. Comment laisser "échapper" de telles infâmies (en se dédouanant avec le mot "erreur" alors qu'il s'agit de "faute grave"). La rédaction s'est montrée incompétente et l'auteur complice d'une banalisation supplémentaire mais toujours criante de l'antisémitisme.
L'auteur n'a pas "choqué" avec son invitation grâcieuse vers les "fours". Il s'est montré ignoble en utilisant sciemment l'une des symboles les plus insupportables de la Shoah !

Jonathan Schreiber, rédacteur en chef du Caducée :

- "Le Cercle Solvay souhaite s'excuser auprès des lecteurs qui ont pu être choqués et blessés par l'article..."

Pardon ? Le Cercle s'enfonce.
 "... des lecteurs qui ont pu être choqués" ??? Parce qu'il n'y aurait pas unanimité ? La judophobie ne serait pas l'effroi des tous les humanistes mais limitée aux seuls juifs ? Le génocide des Arméniens ne concernerait que ceux-ci ? Et celui des Tutsis, que les victimes des Hutus ?

Il faut ajouter que le Cercle n'en est pas à sa première. En effet, cette année académique, quelques grands esprits de Solvay s'illustrèrent déjà en utilisant des uniformes et des drapeaux nazis pour le "baptême" des étudiants. Et pour faire plus kolossal encore, on reprit le "Arbeit macht frei" d'Auschwitz !!! Les excuses qui s'en suivirent, furent de la même eau que celles ressorties pour le Caducée de mars. D'excuses en excuses répétées, ces messieurs pourront bientôt en faire des copiés-collés.
Le Centre Communautaire Laïc Juif ne s'en montra pas dupe.

Ouri Wesoly :

- "Qu’on en parle aux dirigeants du Cercle Solvay et ils vous regarderont sans doute bouche bée : « Si on ne peut plus rigoler ! » s’exclameront-ils, mi-étonnés mi-indignés. Si on insiste, ils feront des excuses - même des officielles, s’il le faut -, pour qu’on leur fiche la paix."
(CCLJ, 1 avril 2011).

Mais, dira-t-on, la page est tournée...
Voire !
Les premières prises de position d'étudiants donnent déjà la triste l'impression qu'ils n'éprouvent aucune envie de se remettre en cause. Que du contraire.

Etudiants Libéraux de l'ULB :

- "Le folklore étudiant constitue une véritable culture au niveau universitaire et même s’il faut pouvoir en condamner les abus, les Etudiants Libéraux tiennent à ce que l’on ne porte pas atteinte à ce mouvement qui participe à la vie sur le campus non seulement par ses animations nocturnes mais également par le développement d’un esprit critique, notamment par le biais de la dérision."
(Communiqué officiel, 4 avril 2011).

Sophie Fluyt :

- "Alors qu’il y a 30 ans, Coluche raillait les Juifs sans que cela ne choque, la donne a bien changé.
A en croire le rédacteur en chef du Caducée, Jonathan Schreiber, le magazine est avant tout une «source de divertissement avec des articles de fond comme des articles de fions » dont le maître mot est « écrire pour se marrer ». Cependant, il semblerait que ces plaisanteries ne fassent plus rire tout le monde."
(Journal en ligne de l’Ecole Universitaire de Journalisme de Bruxelles, 4 avril 2011).

Qu'ajouter ?
Les "fours" appartiendraient donc au "folklore", ce seraient des "plaisanteries", "une source de divertissement" ? On écrit un truc vachement antisémite mais uniquement "pour se marrer" ?? On se bidonne devant les quinze étudiants (juifs) de l'ULB morts à Auschwitz et devant des millions d'autres victimes  ???  
Mais stop ! Pas touche à notre forme de "culture universitaire". On s'éclate sur les cendres des autres mais des "dérisions" lumineuses comme les nôtres, pas question de les mettre en veilleuse.
Quant à Mademoiselle Fluyt, en journaliste maîtrisant son sujet, elle se contente de confondre allègrement Coluche et Dieudonné. Excusez du peu.
C'est affligeant.

L'occupant considérait que l'ULB était "un repaire de juifs". (11)
L'université fut mise sous tutelle allemande. D'abord un "prof" de Munich : le capitaine Watz puis Ipsen qui voulut faire entrer dans le corps académique des enseignants germanophiles (les juifs ayant été exclus).
Exemple unique, l'ULB se saborda elle-même le 25 novembre 1941 pour ne collaborer ni de près ni de loin avec les nazis et leurs thuriféraires. Par mesure de rétorsion, sept membres du Conseil d'administration de l'université furent emmenés comme otages à la citadelle de Huy.
En 1941, même dans le plus noir des cauchemars, ces esprits résistants ne pouvaient imaginer que certains étudiants de 2011 trahiraient ainsi leur héritage.

NOTES :

(1) En nombre d'étudiants, Cercle de plus important de l'ULB. Il résulte de la fusion entre la Solvay Business School et les Sciences économiques.

(2) Texte in extenso. Le passage sur les "fours" a été retiré du magazine depuis que ce scandale a été rendu public.

(3) Henri Béraud, citation complète :
- "Tout ce qui, depuis cinquante ans, nous pille, nous affame, nous démoralise, nous désarme, nous déshonore, nous espionne et nous trahit, porte des noms étrangers. Nos prisons et nos bagnes sont remplis de déserteurs, de filous et d'hommes d'Etat baptisés au sécateur."
(Sans haine et sans crainte, Les Ed. de France, 1942, 308 p., p. 237).

(4) Des passages entiers de l'original sont imprimés en caractères d'imprimerie majuscules.

(5) Henri Georges (dit Henry) Coston (1910-2001). Vice-président de l'Association des journalistes anti-juifs. Fondateur du Centre publiant les Bulletins d'information anti-maçonnique ainsi que d'information sur la question juive. A la fin de la guerre, prit la fuite vers l'Allemagne puis l'Autriche. Condamné aux travaux forcé à perpétuité en 1947. Grâce médicale en 1951. Resta un forcené de l'extrême droite pendant cinquante années encore.

(6) Alain Bonnet de Soral (né en 1958). Passa du PC au FN. Pour aboutir sur une liste antisioniste de Dieudonné aux dernières élections européennes.

(7) Edouard Drumont (1844 - 1917). Créateur de la Ligue nationale antisémite de France. Auteur, en 1886, de "La France juive devant l'opinion". Inventeur de la formule : "la question juive" dont se régalent encore bien des blogs habiles à crypter leur antisémitisme.

(8) Clément Serpeille dit de Gobineau (1886 - 1944). Agent d'influence des nazis. Se glorifiait de son ancêtre auteur de "L'Essai sur l'inégalité des races humaines."

(9) Pierre Costantini (1889 - 1986). Cofondateur de la Ligue française d'épuration. Y rattache en 1942 son Mouvement social européen. Directeur de l'hebdomadaire L'Appel. A réussi à échapper à toute arrestation jusqu'en 1952. Déclaré... irresponsable.

(10) Exemplaire publié dans Le dossier juif, Documents, France 1940-1945, Ed. SNRA, 1979, 80 p., p. 21.

(11) Maxime Steinberg :
- "Sur les 79 [étudiants] inscrits au moment où l'occupant posait sa question juive à l'Université, 19 furent déportés de Belgique et 2 de France. Des 20 qui arrivèrent à Auschwitz - un étudiant s'était évadé de son convoi - 5 étaient encore en vie à la libération des camps. Le seul professeur interdit qui fut déporté lui ne survécut pas à son arrivée à Auschwitz."
(Un pays occupé et ses juifs, la Belgique entre France et Pays-Bas, Quorum, 1998, 314 p.).

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36 commentaires:

  1. D'erreurs en petites phrases qui voudraient se présenter comme des jeux de mots ou jeux d'humour...

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  2. @ Le Journal de Chrys

    D'horreurs en petits fracas...

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  3. Cette horreur qu'est l'antisémisme existe encore bel et bien !!! partout dans le monde ! Un post fort.

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  4. @ le blög d'ötli

    Vous verrez, vont se lever des défenses se disant outrées.
    De ces futurs ingénieurs, économistes etc, il nous sera répété que ce sont des intellectuels de très grand talent. Que celui-ci les rend intouchables. Et que finalement, ils n'étaient pas antisémites avant 2011. Et puis, on nous avancera qu'il y a une "question juive", non ?
    Pour finir par nous écrire que "c'est assez intolérant, pour ne pas dire davantage" que de
    rédiger cette 24e page...

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  5. Il est étonnant que ce genre de publication n'ait pas suscité plus de réactions en Belgique. Je pense qu'en France cela aurait suscité un tollé (quasi) général.

    A l'enseigne du caducée, ne trouve-t-on pas plus d'antidotes à l'antisémitisme ?

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  6. @ D. Hasselmann

    Vous savez, même la Tunisie, l'Egypte, le Japon et encore Kadhafi (dans le désordre) sont négligés par les infos. On trouve déjà qu'à Abidjan, ça traîne en longueur.
    Cet article scandaleux a juste fait un mince filet quasi identique (sauf Le Soir) dans les journaux francophones. Je ne vous parle pas des commentaires. La curée de tous ceux qui jouissent de l'antisémtisme.
    C'est devant le vide des réactions que cette page a été rédigée. Pas pour venir s'ajouter à une avalanche d'indignations...

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  7. Ça en dit long sur la puissance du virus en question, la mauvaise qualité de la prévention et l'inefficacité du traitement.
    Évidemment comment ne pas être pessimiste, si la rigolade englobe tout dans un méli-mélo foireux.

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  8. @ Dominique Autrou

    Ceci dans le contexte de la disparition inévitable des avant-derniers témoins. Certains s'en vont avec la certitude que leur histoire n'a rien ou si peu appris...

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  9. Affligeant! On a de plus en plus l'arrogance de dire ce type d'horreurs que ce soit sur les Juifs, les Musulmans, les Noirs et... les femmes.
    Les douleurs ne sont pas opposables mais voir ceci
    par exemple
    http://www.elle.fr/elle/Societe/News/Bangladesh-Hena-14-ans-tuee-pour-avoir-ete-violee/%28gid%29/1545454

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  10. @ zoé lucider

    si vous me permettez d'approuver,
    non seulement les crimes contre l'humanité (y compris plus de sa moitié : les femmes) ne sont pas opposables mais ils ne se trouvent pas non plus mis en concurrence voire pire encore, en compétition sur une échelle des horreurs...
    ces crimes, ces génocides sont spécifiques mais appartiennent tous à la face la plus obscure de l'humanité

    NB : merci pour le lien, mais comme vous le savez, blogspot se refuse à les activer dans les commentaires

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  11. La bête immonde reste encore vivante et les serpents vénimeux crachent leur venin à chaque fois qu'il y a une crise. Il faut bien toujours trouver un bouc émissaire surtout en période de pré-élection. L'antisémitisme et le racisme ont toujours existés, ils apparaissent par cycles depuis des siècles et il n'y a pas de raison pour que cela change.
    Tolérance.

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  12. @ Tolérance

    Aux dernières nouvelles, du côté des étudiants de Solvay, on se plaint d'une "campagne de presse". Le processus classique est en marche : ils vont se faire passer pour des victimes...
    Et nous, nous sommes des "terroristes".

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  13. Comme le sexisme, l'antisémitisme me paraît inexplicable.
    C'est juste le plaisir de se tenir les coudes pour stigmatiser des personnes puis les persécuter à la fin les exterminer. C'est la cour de récréation sans les instit' pour surveiller que la tentation du mobbing n'a pas gagné les enfants.
    Ici plus personne ne surveille rien. Et on s'attaque bien entendu à ceux/celles qui n'ont pas de protection/teurs ni trices, ni dans les lois ni ailleurs.

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  14. @ Euterpe

    Pour paraphraser Antonio Munoz Molina :
    - "Chacun(e) peut devenir la juive-le juif d'un(e) autre..."

    NB : en pensant aux affiches ici reproduites, celles des nazis sur la "condition" promise à la femme sous leur régime, sont tout aussi effarantes !

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  15. Scandaleux, effarant. La Libre Belgique y a consacré une courte dépèche le 4 avril : http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/652800/antisemitisme-derapage-a-l-ulb.html

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  16. @ Tania

    Quand l'antisémitisme semble la tasse de thé pour d'aucuns au Cercle Solvay (précision pour ceux-ci : c'est de "l'humour")...
    Merci pour le lien qui, malheureusement, refuse de se laisser activer dans les liens.

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  17. C'est terrible. Le monde s'affranchira-t-il un jour de toutes ces horreurs ?

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  18. SOS ! Ma page pour Motsaïques, retournée...

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  19. @ Danièle Duteil

    Le monde, seul, connaît les réponses...

    NB : pour le SOS, j'envoie un Canadair...

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  20. Personnellement,j'ai souvent eu l'occasion de vérifier dans mon entourage, que l'antisémitisme sévit toujours, avec beaucoup de férocité. je connais des gens ( nombreux) prétendent faire des "plaisanteries " sur les chambres à gaz ( comme si c'était possible d' en rire). Parmi eux, comme j'ai pu le vérifier, certains sont antisémites et le revendiquent; d'autres disent n'avoir rien contre les juifs et rien "pour" non plus. Ils sont complètement inconscients et tout à fait capables de se faire recruter par des nazis beaux parleurs. Comme je ne vis pas dans un milieu cultivé, j'en ai entendu des horreurs,dites par de soi-disant braves gens, et je suis très pessimiste sur le sujet. L'antisémitisme est très présent dans la population française ( aussi bien que belge...).

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  21. Effarant...je viens de lire l'article mis en lien par Tania..."humour déplacé" dit le président du cercle!
    Ça me donne envie de pleurer.

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  22. @ Dominique

    En cinéma, sans discours et sur base de l'histoire réelle d'un gosse caché, "Le vieil homme et l'enfant" illustrait ce paysan antisémite par tradition et ignorant parler à un petit juif...
    La judéophobie plonge ses racines dans le terreau de siècles entiers. Avec des tornades quand les conditions sont favorables (affaire Dreyfus, régime de Vichy...).
    Ceux pour qui aucun pardon n'est possible, ce sont les intellectuels antisémites. Ecrivains qui se débarrassent ainsi d'autres écrivains, universitaires d'autres collègues, notables se vengeant etc.
    Eux disent ne pas avoir de sang sur les mains ? Alors qu'ils sont les instigateurs, les manipulateurs. Ils préparent, argumentent, organisent, entretiennent, développent, systématisent, commandent.
    Ils sont si fiers de leur cerveau ? Qu'ils assument la part assassine de leur intelligence !

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  23. @ Colo

    Tous les fours du monde xhénophobe ne pourront faire s'évaporer nos larmes. Et elles ne sont pas silencieuses.

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  24. Bonjour JEA
    une toute petite contribution, je suis totalement stupéfaite par l'absence semble t-il de réactions officielles, comme D Hasselmann je suis surprise parce qu'il me semble qu'en France il y aurait eu plus de réactions ...mais c'est peut être totalement faux !! je suis également stupéfaite que les instances universitaires ou équivalentes ne réagissent pas
    C'est assez stupéfiant
    Je ne connais très mal la Belgique mais ce type de revue a-t-elle un lectorat important ?

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  25. @ Dominique

    Sauf omission totalement involontaire de ma part, il n'y a jusqu'à présent qu'une seule élue bruxelloise - sur la liste libérale - à s'être publiquement émue.
    Et les étudiants ulbistes de son propre parti lui ont aussitôt répondu par le communiqué publié dans le corps de l'article.
    Voilà l'unique exception.
    En ce qui relève des autorités académiques, silence radio aussi. Mais là, ce n'est pas nécessairement à comprendre comme un assentiment. Le linge sale va sans doute se laver en famille universitaire.
    Quant au lectorat du "Caducée", mon ignorance est totale. Seul ordre de grandeur : le Cercle Solvay rassemblerait un bon millier et demi d'étudiants.
    Si vous permettez une précision. Ce qui me semble pervers dans cette histoire, c'est du côté des jeunes de Solvay et de l'école de Journalisme, cette insistance à souligner qu'effectivement ce sont les milieux juifs qui réagissent. Et personne d'autre. Pour encore mieux mettre en ghetto et déprécier les retours scandalisés à la sortie antisémite du Caducée...

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  26. Information prise ce soir auprès de jeunes gens, étudiants à Solvay, l'affaire a fait pas mal de bruit et sera suivie de sévère sanction dans un très proche avenir... à suivre.

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  27. MH

    Merci pour votre information.
    Qu'il y ait au moins une prise de conscience : l'ULB, maison du Libre examen certes, mais pas d'une banalisation de la xhénophobie.

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  28. ça fait peur !!!!! vous êtes un "débusqueur" d'infamies Monsieur JEA ? Un jour j'ai joué la femme juive de Brecht - dans son recueil "Grande peur et misère du IIIème REICH" ! La parole du poète pour dire la souffrance d'un peuple est d'une force inouÏe : c'est vraiment une traversée qui peut nous aider pas seulement à nous indigner mais aussi à nous sentir concerné. Plus jamais ça !! Hélas on sent bien que les consciences sont molles dans ce Maelström social, politique et idéologique. On sent bien qu'il ne faudrait pas grand chose pour que ça dérape......... n'est-ce pas ?

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  29. @ Miss K.

    Amira Hass :
    - "La Shoah m'explique. J'ai cette blessure, cette propension à l'échec et cette sensibilité à toute déshumanisation..."

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  30. @ Miss K.

    Quand un fleuve perd son nord, patauge, ne sait plus comment éviter l'envasement, alors un retour aux sources n'est pas superflu.
    Et donc retrouver ces Allemands comme Brecht ainsi que leurs créations (prose et poésie, théâtre, témoignages...), musiques et affiches et autres révoltes face au nazisme. Démonter ses mécanismes. Retouver les échos reçus et amplifiés dans des démocraties trahies de l'intérieur. Se ressourcer. Partager. Se relever quand retombent les rideaux d'un théâtre, pour repartir et répondre aux oiseaux de mauvais augures...

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  31. @ Miss K.

    Le lien avec votre blog semble avoir pris la clé des champs...
    Le voici :
    http://leporte-voix.blogspot.com/

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  32. J'ai vu dans ma cité resurgir le racisme
    Et la xénophobie qui mène à l'ostracisme
    De celui qui s'aveugle et souvent se déchaine
    Espères tu mon cœur échapper à la haine ?

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  33. @ Les Héphémères

    Celles et ceux d'autrefois finissent par se taire, les yeux définitivement fermés.
    Le témoin passe en d'autres coeurs, comme le vôtre...
    Grand merci pour votre poème.

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  34. je suis toujours sidérée d'entendre et surtout de lire des propos que j'aurais cru d'un autre âge... l'antisémitisme est quelque chose qui ne cessera jamais de m'intriguer.
    D'un catholique français on dira qu'il est français, d'un orthodoxe grec on dira qu'il est grec, d'un anglican anglais on dira qu'il est anglais... d'un juif français on dira qu'il est juif, d'un juif anglais on dira qu'il est juif... ça me dépasse !

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  35. @ MARIE

    ce qui ne manque pas poser questions avec ces étudiants d'une université laïque
    c'est de les voir s'inscrire dans une lignée antisémite plongeant si loin ses racines dans l'histoire
    et pour des supposés laïques, de les voir en plus confondre la personne de religion israélite et celle d'origine juive pour mieux participer à un rejet radicalement racial
    et pour des intellectuels, de les voir mettre leur intelligence au service de causes les plus à l'opposé aux progrès de l'humanité

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