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Synopsis
- "Un week-end du mois d’août, une fanfare amateur emmenée par son Président s'est donné rendez-vous sur la place d’un petit village ardennais. Ils sont 10 hommes de la quarantaine, 10 amis. Ils ont décidé de se rendre au «carnaval du monde» de Stavelot qui n’a lieu qu’une fois tous les dix ans. Une belle occasion de sortir le drapeau en somme. Une marche de 4 jours à travers bois, à la boussole, sac au dos et instruments en bandoulière, en rang par trois derrière leur étendard.
Initialement, le projet de randonnée ne comportait qu'une seule étape, mais l’ivresse est trop forte et trop belle et les 10 camarades décident de la prolonger, parcourant des centaines de kilomètres et traversant toutes les fêtes, des joyeuses et des plus glauques.
Néanmoins, au fil des semaines le groupe se disloque dans cette interminable marche. Un climat différent s'installe, moins festif, plus profond. Les excès font place à l'eau et au pain sec. L'insouciance à la conscientisation.
Au début du printemps, ils ne sont plus que trois sur les routes et le président, qui semble ailleurs, n’a visiblement pas l’intention de s’arrêter…"
Le réalisateur, Jérôme le Maire
- "Quarante ans…
Ce sentiment d’avoir déjà bouclé un premier « tour de piste », d’être à un tournant, je le partage avec les gars du Grand’Tour.
Il y a trois ans, Vincent Solheid m’a proposé de le filmer, lui, et sa fanfare bidon : la « Prînten ». Fanfare d’amour et d’amitié comme le dit fièrement sa bannière. Cette bande de Valeureux voulait partir, sortir, dormir dans les bois, marcher à travers champs. Boire, chanter. Peut-être rentrer, peut-être mourir mais avant tout se sentir vivant. Alors, j’ai attrapé ma caméra et je les ai suivis sans me poser de question.
Ce long-métrage est né de cette simple invitation et de ce geste spontané pour déboucher sur un projet de vie fou, démesuré. Un road-movie intérieur, un film organique ou plus simplement un Grand'Tour...
Je ne sais toujours pas si on est plus sage à quarante ans."
(La Parti Production).
La Libre Belgique
- "Un faux docu façon "Strip Tease", comme on en voit beaucoup tournés "près de chez vous", mais inspiré et bourré de moments de grâce. Un de ces films "ovni" dont le cinéma belge a le secret, porté par une poignée de comédiens amateurs, mais vrais amis (et vrais musicos amateurs)."
(26 septembre 2012).
Halte en forêt ardennaise de la Fanfare Royale du Printemps (bannière en Wallon).
Sébastien Chapuys
- "Le Grand’Tour est un film étonnant, dont les détours inattendus entre documentaire et fiction, farce et drame, empêchent toute lecture univoque (…).
Documentaire et fiction se retrouvent inextricablement entremêlés jusqu’à ce que les auteurs eux-mêmes ne semblent plus en mesure de les distinguer l’un de l’autre. Le Grand’Tour est une sorte de jeu de rôle grandeur nature dans lequel se perdent les participants. Totalement impliqués dans le projet, ils créent l’histoire au fur et à mesure qu’elle se déroule, jusqu’à ce que leur imagination ait entièrement remodelé leur réalité.
La frontière entre le vrai et le faux s’en retrouve brouillée, incertaine, et cette ambiguïté produit des effets d’une grande richesse."
(Critikat.com, 4 juillet 2013).
Fanny Deschamps
- "Un petit tour et puis s’en vont, les quarantenaires débraillés, assoiffés de liberté, avinés de fanfare et de rires. Un petit tour et puis s’en vont les hommes, quittant ville, travail, femme et enfants, pour devenir mercenaires de l’abandon, étendards du dérisoire. Non, la fête ne s’arrêtera pas. Ils vont la boire jusqu’à la lie. Ils marcheront, résisteront. De leurs obligations, de leurs attributs, ils se délesteront. Ils avaient rendez-vous avec le carnaval du monde, et c’est avec eux-mêmes démasqués qu’ils se retrouvent. Ici, réside le grand tour illusionniste du film, glissant incidemment du documentaire potache vers la fiction dont la puissance désespérée évoque La Grande bouffe de Ferreri, l’union subversive du baroque et de la télé réalité."
(ACID).
Quentin Chirol
- "Bien amené par des interviews des différents protagonistes venant couper le récit, on suit avec attention l’effet du « Grand’Tour » sur chacun. Que ce soit une prise de conscience, un changement de vie ou alors simplement des bons souvenirs. On est alors touché par la vérité qui se dégage et on devient une partie de ce groupe de joyeux lurons. Cette liberté qui ressort du voyage et les aventures qui en découlent viennent alors s’inscrire dans nos cerveaux comme des souvenirs nous étant propres. Au final, on regarde ce film comme on regarderait un film de vacances.
Et puis, la deuxième partie arrive, avec son côté plus introspectif grâce à ce personnage de Vincent, centre du groupe, qui s’étiole petit à petit. Les gros bourrus deviennent alors plus poétiques et commencent à parler de la vie. Car, au final, c’est le sujet principal de ce film, la vie. « Le Grand’ Tour » a donc su capter l’humain autant dans ses excès que dans ses silences, sans fioritures ni artifices de quelques sortes..."
(Abus de Ciné.com, 16 juillet 2013).
Le Grand' Tour passe par... quarante brouillards.
Bruno Icher
- "Bivouac. Road et buddy-movie alcoolisé et déjanté dans une Belgique carnavalesque.
Toute l’astuce du premier long métrage réalisé par Jérôme Le Maire repose sur une navigation dans les eaux troubles du faux documentaire et de la fiction bricolée à partir de vidéos amateur. Le prétexte de cette affaire se présente sous forme d’une dizaine de quadragénaires solidement déjantés, dont l’essentiel des loisirs consiste à se déguiser en diables rouges, avec costumes grotesques et instruments à percussions, pour participer aux innombrables carnavals et fêtes de village que compte la Belgique, leur pays natal."
(Libération, 23 juillet 2013).
Sur la route du cinéma
- "Le voyage qui ne devait durer que quatre jours s’est finalement prolongé sur plusieurs mois. L’aventure festive très singulière s’est transformée en une histoire humaine unique, d’amitié, d’amour, d’intenses et profondes réflexions sur soi et sa place dans le monde. Le délire initial se charge peu à peu de mélancolie voire de métaphysique. Commencé dans le bruit et la fureur des instruments à percussion, copieusement arrosé de bière dès le réveil, rehaussé de toutes sortes de substances qui se fument et se sniffent, la folle équipée un peu sauvage évolue vers une forme de quête du silence. Le film qui offre mille occasions de hurler de rire avance peu à peu vers une mélancolie inattendue et finit par serrer le cœur."
(31 janvier 2012).
Jacques Mandelbaum
- "Une simple partie de campagne se transforme ainsi insensiblement en Graal métaphysique, le défi étant de voir combien de temps le groupe va tenir sur cette trajectoire enfumée et funambulesque avant de craquer, de se disloquer collectivement, et de revenir tout simplement au bercail. Une sorte de Délivrance burlesque, sauce wallonne. Tout cela filmé sur le vif, mais aussi dans l'après-coup, chacun des participants de l'aventure revenant a posteriori sur son expérience. Le caractère assez primitif du programme, la narration très démembrée et lacunaire plongent le spectateur dans l'incertitude profonde de ce qui appartient ici au spontané du documentaire ou à la concertation de la fiction. Mais la question se révèle rapidement hors sujet : il est clair que le vrai sujet du film est celui de l'utopie et qu'il en offre une perspective assez actuelle."
(Le Monde, 23 juillet 2013).
Beatrice Moreno
- "Ce film est un ovni qui semble trouver son inspiration dans des œuvres telles que « Les Idiots » de Lars von Trier ou « C’est arrivé près de chez vous » de Rémy Belvaux et Benoît Poelvoorde… Sans doute un style qui n’a pas fini de faire des petits…
En définitive, même sans être sous l’emprise d’une substance illicite, on sort de la salle partagé entre l’envie de tenir des propos du plus grand sérieux et celle de réprimer un immense fou rire.
Mener le spectateur à l’incohérence du ressenti à ce point, le mener littéralement « en bateau » avec une telle force de persuasion, là est la prouesse. Pour parvenir à ce ressenti, le meilleur moyen reste de se laisser faire docilement par l’aspect documentaire de ce « funny trip »."
(Rue 89, 24 juillet 2013).
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