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Ake Edwarson, Voile de pierre,
10-18, 2007, 526 p.
Présentation de l’Editeur :
- "Göteborg, Suède... C'est le règne de l'été indien et le début d'une enquête casse-tête pour le commissaire Erik Winter. Notre flic suédois se retrouve contraint de filer vers l'Écosse afin d'y élucider la disparition d'un marin pêcheur au large des côtes calédoniennes. Un fait divers d'autant plus troublant que le grand-père du disparu s'est volatilisé soixante ans auparavant dans des conditions similaires. Crime ou accident ? À lui d'y voir plus clair... Au même moment, à Göteborg, l'inspecteur Aneta Djanali, originaire du Burkina Faso, se frotte à une sordide histoire de violences conjugales. Quitte à raviver les plaies béantes de son passé, le temps d'un chassé-croisé transfrontalier à la moiteur inattendue..."
Citation :
- "Une fois que tout fut terminé, Winter put revoir le film des événements. Lorsque tout fut dit, il comprit que tout avait une autre signification. Tout s'éclaira.
L'identité est quelque chose que nous empruntons, un rôle, un masque. Nous franchissons la frontière qui sépare la vérité du mensonge, et la lumière se condense en ténèbres…"
Gérard Meudal :
- "Winter est, avec le commissaire Wallander de Henning Mankell, la figure la plus réussie du polar suédois contemporain, et ce cinquième épisode de ses aventures entre Göteborg et l'Écosse en est la confirmation éclatante."
(Le Monde des livres).
Le port de Pennan (Graph. JEA/DR).
Si votre lecture a suivi Erik Winter dans le sillage de cette enquête en Ecosse, un réverbère va s'allumer pour vous à la page 362 :
- "Il voyait une petite localité au bord de la mer. Ah oui : Local Hero. D'après ses souvenirs, ce film avait été tourné en Ecosse, sur la côte, à un endroit où on regardait de travers tous les nouveaux venus."
Puis un second réverbère page 363 :
- "Le film tourné en Ecosse lui revint à l'esprit. Les maisons serrées les unes contre les autres, l'auberge et l'homme plein de ressources qui la dirigeait. Un Américain et lui étaient en négociations à propos de la vente d'un terrain près de la mer."
A peine sadique, Ake Edwarson laisse tomber ces deux réverbères. Pour n'y revenir qu'à la page 474 :
- "Ils s'étaient garés devant une maison ornée d'un dauphin et portant le nom de Dolphin Cottage Nr 10.
- Tu te souviens du film ? demanda Macdonald.
- Oui, j'y repensais il n'y a pas longtemps au fait.
- Tu reconnais le village ?
- Je crois...
- Les baraques sont toujours là. Mais le film est bâti sur l'illusion, du bluff, si on veut. Illusion parfaite du mensonge de l'image.
- Ah bon, comment ça ?
- Tu vois ce petit coin de bord de mer, poursuivit Macdonald en le désignant de la tête. Dans le film, il a des proportions bien plus impressionnantes et Burt Lancaster peut l'arpenter dans tous les sens, en toute tranquillité.
- Ah.
- En réalité, ils ont monté des vues des maisons de Pennan sur d'autres plages de Morir. C'est sur la côté ouest, au sud de Mallaig, d'où l'on prend le ferry pour Armadale, sur l'île de Skye (...). Ils ont donc tout simplement mélangé Pennan et Morir.
(...)
Winter se retourna.
- Je reconnais aussi la cabine téléphonique, dit-il en désignant le petit édifice rouge, de l'autre côté de la rue.
(...)
Une femme sortit d'une maison, à soixante-dix mètres de là. Elle vint vers eux et les salua. Elle portait un fichu mais n'était pas plus âgée qu'eux.
(...)
- Par temps clair, on voit les Orcades, avait précisé la femme.
- Et des aurores boréales ? avait demandé Winter.
- Oh, vous avez vu le film, vous..."
LA cabine téléphonique de Pennan, image du film (DR).
Le dénouement déchirant cette Voile de pierre n'est plus loin. Mieux que le mot "fin", ce roman se termine sur des questions, tant pis pour les certitudes...
Alors, d'une bibliothèque, passons au cinéma.
Pour une projection de :
Local Hero
Un film de Bill Forsyth, 1983, avec Burt Lancaster, Peter Riegert, Fulton Mackay, Denis Lawson, Norman Chancer, Peter Capaldi, Rikki Fulton, Alex Norton, Jenny Seagrove, Jennifer Black...
110 minutes.
Synopsis :
- "Une multinationale décide d'implanter un complexe pétrolier dans un petit village de pêcheurs du Nord de l'Ecosse. Les tractations que mènent technocrates et villageois prennent une tournure bien surprenante."
Affiche du film en 1983 (DR).
Tad McIllwraith :
- "It is the story of a man from a Texas oil company sent to Scotland to buy up all of the property on an ocean bay for the construction of an oil refinery.
C'est l'histoire d'un homme qu'une compagnie pétrolière du Texas envoie en Ecosse pour racheter la totalité des biens sur une baie en bord de l'océan et afin d’y construire une raffinerie de pétrole.
It is presumed by the company that the task will be easy.
Il est supposé par la compagnie que cela ne posera aucun problème.
To the man's surprise, the people who live in the community on the bay are attached to their homes and to the bay on which they are located.
À la surprise de l'envoyé, les gens qui vivent dans cette communauté sont attachés à leurs foyers et à la baie au bord de laquelle ils vivent.
And, perhaps more surprising, the oil man falls in love with the place too.
Et, peut-être plus surprenant, le pétrolier tombe aussi amoureux de cet endroit.
Sorting out old loyalties to the oil company and new ones to the community by the bay further the plot of the film.
L’intrigue du film repose sur le choix entre la fidélité à la compagnie pétrolière et ce nouvel attachement à la communauté de la baie."
(Notes anthropologiques, Canada, 2 septembre 2010. trad. approximative JEA).
Danièle Heyman et Alain Lacombe :
- "Le film démarre dans les bureaux survoltés d'une multinationale pétrochimique de Houston (Texas). Le Pdg, Happer (Burt Lancaster), décrète l'installation à Ferness, port de pêche de la côte nord de l'Ecosse, d'un complexe pétrolier. Pas moins insolite qu'un martien, l'homme de la mission, Mac Intyre, débarque avec son costume trois-pièces, son attaché-case, son sens de l'efficacité dans ce village; beau comme un jeu de construction dont l'atmosphère et le mode de vie auront peu à peu raison de lui.
(...)
Réalisateur écossais, Bill Forsyth donne une personnalité cosmopolite et cependant infiniment authentique à son village, avec l'aubergiste aux multiples fonctions,le clochard de la plage pour qui le prix des choses s'évalue en grains de sable, le prêtre venu d'Afrique, et le pêcheur soviétique.
Par-dessus tout domine la tutelle de la nature. Ce sont la mer, la lande, les cieux bas et les aurores boréales qui commandent. Local Hero est un film souvent comique. Et un peu cosmique."
(L'année du Cinéma 1984, Calmann-Lévy, 1984, 253 p., p. 181).
Diki2 :
- "Vu une nouvelle fois et on ne s'en lasse pas. Décalé, sensible avec un humour toujours surprenant qui pourrait passer pour farfelu s'il n'y avait pas ce regard profondément humain posé sur des êtres improbables que tout oppose, mais qui se trouvent réunifiés par la grâce de ce film enchanteur. Un film gai, optimiste et porteur d'espoir pour ceux et celles qui ont eu le bonheur , comme moi de le découvrir. Comme si la mécanique subtile qui régit nos comportements avait été trafiquée pour nous conter cette fable à la fois branque et amoureuse des hommes. Inoubliable."
Un film montrant l'affrontement entre une multinationale et des amoureux de leur nature.Tad McIllwraith :
- "It is the story of a man from a Texas oil company sent to Scotland to buy up all of the property on an ocean bay for the construction of an oil refinery.
C'est l'histoire d'un homme qu'une compagnie pétrolière du Texas envoie en Ecosse pour racheter la totalité des biens sur une baie en bord de l'océan et afin d’y construire une raffinerie de pétrole.
It is presumed by the company that the task will be easy.
Il est supposé par la compagnie que cela ne posera aucun problème.
To the man's surprise, the people who live in the community on the bay are attached to their homes and to the bay on which they are located.
À la surprise de l'envoyé, les gens qui vivent dans cette communauté sont attachés à leurs foyers et à la baie au bord de laquelle ils vivent.
And, perhaps more surprising, the oil man falls in love with the place too.
Et, peut-être plus surprenant, le pétrolier tombe aussi amoureux de cet endroit.
Sorting out old loyalties to the oil company and new ones to the community by the bay further the plot of the film.
L’intrigue du film repose sur le choix entre la fidélité à la compagnie pétrolière et ce nouvel attachement à la communauté de la baie."
(Notes anthropologiques, Canada, 2 septembre 2010. trad. approximative JEA).
Danièle Heyman et Alain Lacombe :
- "Le film démarre dans les bureaux survoltés d'une multinationale pétrochimique de Houston (Texas). Le Pdg, Happer (Burt Lancaster), décrète l'installation à Ferness, port de pêche de la côte nord de l'Ecosse, d'un complexe pétrolier. Pas moins insolite qu'un martien, l'homme de la mission, Mac Intyre, débarque avec son costume trois-pièces, son attaché-case, son sens de l'efficacité dans ce village; beau comme un jeu de construction dont l'atmosphère et le mode de vie auront peu à peu raison de lui.
(...)
Réalisateur écossais, Bill Forsyth donne une personnalité cosmopolite et cependant infiniment authentique à son village, avec l'aubergiste aux multiples fonctions,le clochard de la plage pour qui le prix des choses s'évalue en grains de sable, le prêtre venu d'Afrique, et le pêcheur soviétique.
Par-dessus tout domine la tutelle de la nature. Ce sont la mer, la lande, les cieux bas et les aurores boréales qui commandent. Local Hero est un film souvent comique. Et un peu cosmique."
(L'année du Cinéma 1984, Calmann-Lévy, 1984, 253 p., p. 181).
Diki2 :
- "Vu une nouvelle fois et on ne s'en lasse pas. Décalé, sensible avec un humour toujours surprenant qui pourrait passer pour farfelu s'il n'y avait pas ce regard profondément humain posé sur des êtres improbables que tout oppose, mais qui se trouvent réunifiés par la grâce de ce film enchanteur. Un film gai, optimiste et porteur d'espoir pour ceux et celles qui ont eu le bonheur , comme moi de le découvrir. Comme si la mécanique subtile qui régit nos comportements avait été trafiquée pour nous conter cette fable à la fois branque et amoureuse des hommes. Inoubliable."
Mais encore une composition de Mark Knopfler auquel fut confié la bande originale, tellement originale qu'elle s'est construit sa propre vie :
- "Mark Knopfler est né le 12 août 1949 à Glasgow. Ses parents sont des immigrés hongrois qui ont fui le nazisme pendant la guerre. Impossible de ne pas associer le nom de Mark Knopfler à celui de Dire Straits. En effet, il fut de 1978 à 1993 le leader du groupe anglais le plus précurseur et le plus populaire de son époque. Mis à part Dire Straits, Mark Knopfler n'a pas été en reste et sa discographie et ses nombreuses collaborations ont fait de lui une star à ses dépends.
(…)
Il faut attendre 1982 (et une accalmie dans l'agenda du groupe Dire Straits) pour que Mark Knopfler commence sérieusement à travailler en solo, il enregistre sa première bande-son : Local Hero (un superbe film de David Puttman avec comme acteur Burt Lancaster). C'est une musique très celtique et Mark a pris beaucoup de soin à enregistrer l'album (il en est de même pour toutes ses bandes-son)."
(MYGMUSIQUE, webzine musical).
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plaisir de voir ce billet, de ce retour
RépondreSupprimeret pour une fois de connaître le film et le livre
C'est bien de continuer à faire vivre ce blog;la musique de Mark Knopfler nous ramène vers l'ailleurs de la jeunesse, une nostalgie heureuse...
RépondreSupprimerSurprise de trouver un texte, ici, aujourd'hui. Je revenais sur le blog, ne pouvant croire à son silence.
RépondreSupprimerMerci aux enfants de JEA.
Hommage à cet homme que j'aimais sans l'avoir jamais rencontré. Depuis des années, son blog m'enrichissait. Je fus surtout sensible à son travail sur les camps nazis de détention en Belgique. JEA a réalisé un travail unique. L'avenir le reconnaîtra.
Beaucoup de tristesse de son départ,mais la joie de savoir que toutes ses richesses demeurent sur la Toile.
C'est bien de continuer à publier ses trésors.
RépondreSupprimerMerci à vous de poursuivre son blog.
RépondreSupprimerUne bande son inoubliable: Knopfler.
RépondreSupprimerEt le train train de la vie reprend doucement.
Verrons-nous d'autres photos ? Elles sont uniques. Merci
RépondreSupprimerLocal Hero! un film que j'avais voulu voir et que j'avais laisser filer. Merci de me le rappeler....Merci de continuer ce blog qui m'a semblé si nécessaire.
RépondreSupprimerLa cabine éclairée comme un phare au crépuscule, image du film et image JEA.
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