MO(T)SAIQUES 2

"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."

Milosz

lundi 6 février 2012

P. 115. Mémoire de la Shoah : la gare de Bobigny n'est plus un "non-lieu".

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Etat ancien de la gare de Bobigny (Doc. JEA/DR).

La page 3 de ce blog présentait : "Bobigny, Gare de la Déportation".
Avec ce rappel de son importance dans l'histoire de la Shoah en France :

- si 42 convois, soit plus de 42.000 juifs, partirent de la gare du Bourget entre le 27 mars 1942 et le 23 juin 1943...

- 21 autres convois, soit plus de 22.400 persécutés raciaux, quittèrent la gare de Bobigny du 18 juillet 1943 au 17 août 1944.

Une année après cette Page 3, une actualisation et un développement s'imposent. D'autant qu'une exposition permanente vient d'être inaugurée à Bobigny pour mettre des visages, des noms, des documents sur ce qui ne peut rester une abstraction : la "solution finale" à la dimension de la France. Et cette gare longtemps "oubliée" symbolise bien ce retour à la mémoire là où "la nuit et le brouillard" ne furent pas loin d'effacer les traces et les souvenirs.

Prenant la parole ce 27 janvier, lors de l'inauguration de cette exposition, le Président de la SNCF, Guillaume Pepy, confirma qu'une autre étape était franchie dans l'élargissement, l'approfondissement et la prolongation du travail de la mémoire. En effet, les archives de la SNCF pendant la dernière guerre - soit plus d'un million de documents - vont enfin être accessibles à Paris (Mémorial de la Shoah), à Jérusalem (Institut Yad Vashem) et à Washington (Holocaust Museum)...


Exposition de Bobigny. Sur une ligne du temps : la liste des convois ayant quitté la France pour les camps d'extermination (Doc. JEA/DR).

Guillaume Pepy, Président de la SNCF :

- "Nous sommes rassemblés ici aujourd’hui et nous allons inaugurer l’exposition permanente qui transforme ce site ferroviaire en un lieu de mémoire et d’éducation. Nous nous y étions engagés ensemble, Madame la Maire, l’an dernier. C’est une première étape, et nous vous accompagnerons encore dans les prochains développements pour donner à ce lieu son sens et son importance.
Le 27 janvier est une date terrible – celle de la découverte en 1945 du Camp d’Auschwitz –, et une date d’espoir – celle de la libération des déportés encore présents et la fin progressive du cauchemar.
Elle est proche d’une autre date : le 20 janvier, date de la Conférence Wannsee, il y a 70 ans, où 15 hauts dirigeants nazis se sont réunis pour discuter de la mise en oeuvre la Solution Finale, décidée quelques mois auparavant.
La destruction des Juifs d’Europe, pour reprendre le titre du livre fondateur de Raul Hilberg, change alors de nature, elle devient systématique, méthodique, bureaucratique et industrielle. Le train sera partout utilisé, de la même manière, pour être un rouage de la machine destruction nazie.
2012 sera l’année du soixante-dixième anniversaire du début de la déportation des Juifs de France, avec le premier convoi parti de Compiègne, qui emmenait aussi des déportés de Drancy.
1942, c’est l’année du plus grand nombre de convois. C’est l’année de la Rafle du Vel d’Hiv, et l’abomination de la déportation des enfants du Vel d’Hiv.
A partir de l’été 1943, ce sont depuis ces rails que les convois sont partis, vers Auschwitz principalement.
Un tiers des Juifs déportés de France l’ont été depuis Bobigny.
Nous nous y sommes tous engagés : NE JAMAIS OUBLIER. Ne jamais oublier, car ce serait une deuxième mort pour les Déportés, et une impasse pour nous-mêmes.
À la SNCF nous poursuivons notre engagement,
- pour la transparence : toutes nos archives 39-45, soit plus d’un million de documents, ont été numérisées.
Et nous en avons remis une copie au Mémorial de la Shoah à Paris, à Yad Vashem à Jérusalem, à l’Holocaust Museum de Washington,
- pour l’Histoire : en poursuivant le travail de compréhension historique de cette période dans tous les aspects qui nous touchent : la déportation des Juifs de France, celle aussi des victimes de répression ; l’action courageuse, discrète ou forte, de résistance des cheminots ; le contrôle de Vichy et de la machine
nazie ; l’organisation des convois et le rôle des acteurs ; etc.
- pour la Mémoire : c’est ce que nous faisons ici, aujourd’hui, après d’autres actions dont l’objectif est de garder la connaissance, la conscience, des terribles drames de cette période barbare.
Nous poursuivrons cet engagement, mais désormais avec « l’éducation en perspective » dans toutes nos actions, parce que nous croyons que notre engagement le plus important est vis-à-vis des générations futures.
L’exposition installée ici est un lieu de mémoire, ce site est sauvé de l’oubli grâce à l’action de la municipalité notamment, et à notre engagement. Mais elle est beaucoup plus que cela : un lieu de pédagogie.
Nous croyons tous que l’éducation est un rempart contre l’ignorance, l’indifférence, le racisme et l’antisémitisme.
Je voudrais ainsi rendre hommage à l’inlassable travail d’éducation mené par les survivants, qui vont dans les salles de classe pour faire comprendre comment cet événement s’est déroulé, comment la machine à broyer les corps et les âmes s’est installée, ce qu’ont été les souffrances des victimes, la détresse des orphelins.
C’est le souhait et l’espoir de la SNCF : qu’à travers l’Éducation, nous apprenions du passé pour construire un monde meilleur pour le futur.
C’est notre souhait le plus cher."


Exposition permanente là où se déroulèrent tant de départ forcés et sans retour (Doc. JEA/DR).

Catherine Peyge, maire de Bobigny :
"... donner à ce lieu une dignité à la hauteur de l’impensable : l’extermination d’une partie de l’Humanité !"

- "Il y a 70 ans exactement, en janvier 1942, dans la banlieue de Berlin, à Wansee, les ministres d’Hitler se réunissaient pour entériner la Solution Finale. Il y a soixante dix ans débutait ainsi l’extermination massive et rapide du peuple Juif qui habitait l’Europe. La bête immonde secrétait déjà son projet depuis plusieurs années. En, 1942, l’heure sonnait pour elle de le développer en système.
En mars de la même année, en France, les premiers convois de déportation des Juifs internés à Drancy quittaient la gare du Bourget. Tous avaient pour destination Auschwitz-Birkenau.
Le judéocide durera plus de 3 ans et conduira à l’extermination de plus de 5 millions de Juifs, dont prés de 74 000 français. Au coeur de ce système, en juillet 1943, le SS Aloïs Brunner reprend en main la besogne confiée jusque-là à l’état français de Vichy avec l’aide de la police et à la gendarmerie française.
Il choisit alors la gare de Bobigny, comme lieu de départ des convois pour l’Est
Un tiers des déportés Juifs de France sont donc partis, d’ici, de cette gare où nous nous trouvons aujourd’hui.
Partout, en Europe, au même moment, des milliers d’individus embarquaient dans des wagons à bestiaux qui les conduisaient à l’extermination.
Le mur de photos que vous avez sous les yeux témoigne de ce moment exact, quand ces vies basculaient dans un univers impensable : celui de la concentration et de l’extermination.
En cette journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah, nous sommes réunis aujourd’hui pour leur rendre hommage.
Nous pensons à eux.
Nous pensons aussi à leurs descendants qui partagent aujourd’hui ce moment de
recueillement avec nous.
Je sais à quel point les blessures intimes, rejoignent ici l’Histoire.
Et pourtant. Au delà de la douleur, nous avons un devoir moral vis-à-vis de ces morts.
Celui de « penser tout ce qu’il y a de pensable dans l’impensable », comme nous y incite le philosophe Vladimir Jankélévitch.
C’est, je crois fondamentalement ce qui nous guide aujourd’hui dans notre souhait de préserver et de donner à voir cette ancienne gare qui fut l’un des principaux lieux de départ pour la déportation des Juifs de France.
Ensemble, nous avons porté ce projet longtemps et avec patience.
Etape par étape, nous avons entrepris de donner à ce lieu une dignité à la hauteur de l’impensable : l’extermination d’une partie de l’Humanité !
Quand la Municipalité de Bobigny décide de le restituer à sa mémoire tragique, à la fin des années 1990, il n’y avait ici que l’entrepôt d’un ferrailleur.
La signature en janvier dernier avec la SNCF d’un protocole de coopération pour la réhabilitation du site a permis de franchir une étape longtemps espéré pour ce projet.
Avec l’aide de ses partenaires, la ville de Bobigny transformera cette friche ferroviaire en un jardin de la mémoire, en faisant face à trois réalités : le fait, la vérité, le sens. Il faut toute la profondeur d’Hanna Arendt pour sérier tout cela : « le besoin de raison n’est pas inspiré par la recherche de la vérité, mais pas la recherche de sens, et sens et vérité ne sont pas la même chose »
Familles de déportés, visiteurs scolaires, mais aussi habitants de Bobigny reprendront ensemble, avec sérénité et respect, possession des lieux. L’exposition que vous avez aujourd’hui sous les yeux, contribuera aussi à ce que chacun renoue un lien entre le passé, le présent, et l’avenir.
Nous répondons ainsi à une demande, forte, de personnes toujours plus nombreuses à se rendre sur les lieux de mémoire et d’histoire de la seconde guerre mondiale en France.
Pour cela, le soutien de la SNCF et de Guillaume Pepy que je voudrais ici remercier personnellement, a été précieux. Par la mise à disposition du terrain, certes, mais aussi par un fort engagement à accompagner le travail commun.
Cette exposition et les livrets de visites qui l’accompagnent ont été conçus par la Ville de Bobigny avec le soutien de l’Union européenne et la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Son installation a été rendue possible grâce à la contribution de la SNCF.
Je voudrais aussi remercier Bernard Emsellem et tous les corps de métiers de l’entreprise : les conducteurs de travaux qui sont quotidiennement sur le terrain, les ingénieurs, les responsable de la communication et les prestataires.
Tous ont contribué avec une implication particulière à la réalisation de cette exposition, pour que le site puisse aujourd’hui ouvrir au public.
Pour les années à venir, je sais que la SNCF restera aux côtés de la ville avec ses autres partenaires d’ors et déjà engagés : le conseil régional, le conseil général et la fondation du patrimoine.
D’autres suivront.
J’espère, que notamment l’Etat apportera sa contribution juste et incontournable.
Penser un aménagement scénographique paysager et urbain d’un lieu de mémoire et d’histoire nous oblige à être exigeants. C’est pourquoi ce travail a été encadré par un conseil scientifique, présidé par l’historien Denis Peschanski.
Je vous voudrais aussi remercier Serge Klarsfeld ici présent, qui a également participé à ce travail. Ses recherches fondatrices pour l’historiographie de la Shoah ont été précieuses.
La liste des 74 convois de la solution finale qui nous parle aujourd’hui a été établie d’après ses travaux, dans les années 70."


Plaque commémorative en gare de Bobigny (Doc. JEA/DR).

Catherine Peyge, maire de Bobigny (suite) :

- "Thomas Fontaine, le conseillé historique de l’exposition, me confiait que le travail qu’il a effectué sur les extraits de témoignages que chacun pourra découvrir sur la façade du bâtiment des marchandises, était inspiré du texte de préface que vous aviez écrit, Monsieur Klarsfeld, à l’occasion de la parution du témoignage d’Henry Billy, un « Destin à part ».
Vous y évoquiez le courage qu’il fallait aux anciens déportés pour témoigner, et
l’enseignement que le lecteur pouvait retirer de leur lecture.
Au moment où ses milliers de victimes embarquaient ici dans cette gare, pour une destination de laquelle ils n’allaient pas revenir, une anonyme, Renée FEVRIER, commerçante à Bobigny, cachait une enfant Juive et la sauvait.
Si Renée SKOUROUPKA née CHECHMANN est présente parmi nous aujourd’hui, c’est grâce au courage de cette femme qui avait agit de façon désintéressée par simple amitié pour la mère de l’enfant. Son petit frère, Maurice, lui aussi caché à Bobigny dans une autre famille est mort dans les bombardements alliés, alors qu’il était un tout jeune enfant. Nous rendrons hommage à Renée FEVRIER en déposant très prochainement auprès de Yad-Vashem, une demande de reconnaissance à titre posthume de Juste parmi les nations.
Mais nous devons dépasser l’émotion. Je veux vous dire, que nous avons aussi un devoir vis-à-vis des nouvelles générations. Celui de leur d’offrir une vision du monde et de l’histoire qui ne soit pas fataliste et résignée. Il faut aussi agir au présent.
Nous savons que cet impensable dont nous témoignons aujourd’hui a débuté par l’Ecole de la haine et du mépris de l’Autre, et cela dans tous les domaines des fonctions humaines : l’économie, les sciences, l’art, le sport et bien sûr la politique.
Contre ces engrenages, si bien huilés que beaucoup les oubliaient, nous tenterons avec vos soutiens de donner à voir et à penser un lieu qui pendant un temps n’avait pas d’histoire.
C’était un « non-lieu » sans échanges ni rencontres. Un non lieu de départ pour un inconnu. L’anonymat du non lieu est enfin brisé pour toutes celles et tous ceux qui voudront le savoir.
Ensemble nous redessinerons la communauté des destins humains."


Autre plaque en gare de Bobigny : la mémoire de ce convoi exceptionnel, le 73, qui prit la direction de la Lituanie et de l'Estonie (Doc. JEA/DR).

NOTE : Que Viviane Saül trouve ici l'expression de ma gratitude pour ses apports précieux en documents et pour ses soutiens sans faille.

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27 commentaires:

  1. et accessoirement, (pas tant) ne pas prendre; même en mineur, le même chemin quelle que soit la population visée

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  2. Combien de fois, allant Gare de l'Est, suis-je passé en cette gare, sans savoir, sans même imaginer...Chercher le pensable dans l'impensable avec Jankélévitch.

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  3. @ brigetoun

    personnellement je ne cultive aucune illusion à propos d'un "plus jamais ça"
    et donc, si vous le permettez, je vous rejoins sur la nécessité de travailler sans cesse sur la mémoire (un travail et non un devoir) et du passé n'ayant point fait table rase, s'engager dans le présent, s'indigner mais encore résister

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  4. @ jeandler

    Pierre Emmanuel :
    - "Ce sang ne sèchera jamais sur cette terre
    ...
    Nous grincerons des dents à force de nous taire
    ...
    Mais nous nous souviendrons de ces morts sans mémoire..."

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  5. La SNCF qui longtemps nia toute "collaboration" avec les nazis, devant la charge implacable de l'Histoire a fini par reconnaître le rôle qu'elle a joué (sachant que certains de ses employés ont su résister à l'embrigadement et à l'ignominie) durant cette période.

    Hélas, l'humanisme affiché ne peut faire oublier le passé ni donner un satisfecit a posteriori sur ce que le service public des transports ferrés de voyageurs est devenu : une vaste entreprise commerciale où seul le profit décide et où les managers lui obéissent - comme en d'autres temps à l'occupant.

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  6. @ Dominique Hasselmann

    Les choix actuels de la SNCF n'effacent en rien les responsabilités dans son passé. Ainsi, vers 2007, j'avais pris publiquement position dans la très mauvaise querelle faite aux Lipietz.
    Le père, Georges, avait été déporté racial. Rescapé, il s'est vu remettre une facture de la SNCF pour son "voyage" vers les camps. Enorme, scandaleux mais vrai.
    A sa mort, ses enfants, Alain et Hélène prirent le relais.
    Et l'emportèrent en premier jugement. Ce qui n'empêcha pas, au contraire, des flots de calomnies de se déverser sur eux.
    Puis la justice fit marche arrière en appel.
    De cette facture indécente, on en était arrivé à une dérive au chantage du style : "Il y eut trop de cheminots résistants qui perdirent la vie, un peu de respect pour eux. Que les Lipietz se taisent". Comme si le respect de résistants empêchait de respecter des victimes de la Shoah !
    Et quitte à passer pour obtus, je ne cesse de répéter que pour toute l'Europe, un seul convoi pour Auschwitz fut arrêté par trois résistants (en Belgique). Comprenant que des déportés s'évadaient, un cheminot se prêta au sabotage provisoire de ce convoi.
    Ces chiffres parlent d'eux-mêmes : 4 hommes pour 231 évadés mais un événement resté unique au long de toutes les années de l'occupation nazie. Ces 3 résistants et ce cheminot restèrent hélas des exceptions !

    Reste que la SNCF actuelle ouvre, hors de tout contrôle de sa part, l'ensemble de ses archives. Le travail de mémoire pourra ainsi progresser.

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  7. je trouve courageux de reconnaitre qu'on a participé à l'horreur, même si cela ne dédouane en rien ce qui fut, important aussi de raviver la mémoire surtout lorsqu'on voit poindre en tous lieux l'antisémitisme latent dans les discours mêmes des biens pensants !

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  8. @ MARIE

    L'histoire ignore heureusement le définitif tandis que des négateurs ne cessent de prendre le relais pour tenter de la bâillonner, ou du moins de la rendre bancale...
    Mais la Shoah me semble hors d'atteinte, du moins telle qu'imprégnant ces deux vers de Jacob Glatstein :
    - "La nuit est éternelle pour un peuple mort.
    Ciel et terre effacés."
    ("Sans Juifs", Fun main gantzer mi, De toute ma peine).

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  9. "Mais nous devons dépasser l’émotion. (...) Il faut aussi agir au présent.
    Nous savons que cet impensable dont nous témoignons aujourd’hui a débuté par l’Ecole de la haine et du mépris de l’Autre, et cela dans tous les domaines des fonctions humaines : l’économie, les sciences, l’art, le sport et bien sûr la politique."
    C'est utile de le rappeler encore et encore.

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  10. Merci JEA pour ce rappel.
    N'oublions pas que cela fut et que cela peut recommencer. Les "Rescapés de la Shoah"
    sont très pessimistes sur le plus jamais ça.
    Il faut continuer le travail de Mémoire qui est aussi un devoir.
    "L'intelligence sans la mémoire est une forteresse sans rempart" phrase de mon très cher ami, Paul Schaffer, rescapé de l'HORREUR.

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  11. @ Otli

    mais parfois la mémoire prend un omnibus...

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  12. @ Tania

    C'est bien la première fois sur les quelques blogs dont j'assumai le contenu, que celui-ci se limite à deux discours officiels. D'habitude, je les fuis et leur préfère documents originaux et témoignages recoupés (voir la page 3).
    Mais ici, nous pouvons acter l'engagement de la SNCF - un progrès -. Et surtout soutenir une Maire (quelle que soit sa couleur politique) dans sa démarche humaniste. Les préoccupations pédagogiques de cette Maire rejoignent celles des rescapés et des descendants de déportés.
    Ainsi que vous le soulignez, face aux écoles de la haine, ouvrir les portes et fenêtres d'écoles de la citoyenneté.

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  13. @ Espoir

    Parfois quand les jours deviennent trop sombres, je pense au Président Schaffer. Sa sagesse oxygène ces moments où l'étouffement guettait...

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  14. Merci de rappeler encore et encore l'Histoire.
    Ce temps de trop longue prescription terminé par la communication des documents m'a fait pousser un soupir: enfin!
    Pour contrer tous les révisionnistes qui ne désarment jamais.
    Pour rester vigilants!

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  15. @ Maïté/ Aliénor

    Les chercheurs n'ont pas connu en Belgique des freins voire des murs aussi impénétrables qu'en France. Au cours de mes travaux se déroulant dans les deux pays, la comparaison s'imposait... La seule interdiction dans le Royaume étant de citer nommément d'éventuels collabos (mais si vous reproduisez par exemple un article de presse signé par ce collabo, pas de problème). Par contre dans les deux pays, quelle pauvreté quand il faut évoquer les moyens financiers mobilisés pour sauver puis conserver les archives.
    Ainsi dans un département où j'ai effectué des recherches pendant quelques six années, j'ai demandé à consulter les archives relatives à un camp pour juifs, il me fut répondu qu'aucune n'existait. Pour comprendre après quelques mois que, dans ce département, les documents avec ma mention "juif(s)" n'avaient jamais été répertoriés faute de moyens. D'où un échange de bon procédés : les dépouiller et les classer en obtenant forcément l'autorisation de les consulter en profondeur...

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  16. "(...) à travers l’Éducation, nous apprenions du passé pour construire un monde meilleur pour le futur."
    L'éducation, c'est à dire répéter encore et encore.
    Merci JEA.

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  17. J'ai regardé un petit reportage aux infos sur le sujet, les délais de réfexions de nos institutions officielles : Etat, police et autre SNCF est proprement ahurissant et scandaleux, cela devrait nous rendre très humbles devant les avancées chaotiques de certains pays vers la démocratie
    j'ai lu avec grand intérêt toutes vos précisions, je suis plus pessimiste que Colo en matière d'éducation à l'heure où l'enseignement de l'histoire est réduit à une portion congrue

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  18. Une bonne nouvelle ! Mais que de freins en effet la recherche rencontre-t-elle. Un passé bien peu glorieux qui doit absolument sortir de l'ombre.

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  19. @ Colo

    Albert Jacquard :
    - "La fonction première d'une société est d'éduquer, c'est-à-dire de faire prendre conscience à chacun qu'il peut se choisir un destin et s'efforcer de le réaliser.[...] Il ne s'agit pas de fabriquer des hommes tous conformes à un modèle, ayant tous appris les mêmes réponses, mais des personnes capables de formuler de nouvelles questions."
    en nuançant : non pas "faire prendre conscience" mais "encourager, susciter, accompagner des prises de conscience..."

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  20. @ Dominique

    il importe de préciser que ni Colo, ni Tania, ni moi-même, nous n'avons enseigné en France (ailleurs ce n'est pas le paradis pour autant, mais vu de l'extérieur, l'enseignement dans l'hexagone ressemble à une cible privilégiée du pouvoir, ne parlons pas de pédagogie !)
    j'ai été invité à présenter des conférences pendant des heures de cours en France (lycées, enseignement technique et professionnel) et ce constat : des collègues ramant pour dégager la possibilité de dégager ces espaces pédagogiques dans les murs de leurs établissements scolaires...
    là où la blessure est béante, ainsi que vous le rappelez, ce sont les heures d'histoire réduites à des peaux de chagrin
    alors que mes immersions en milieu scolaire français (rarement en milieux "favorisés") prouvaient un intérêt remarquable des jeunes, un besoin de plus et mieux savoir...

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  21. @ Danièle Duteil

    Les recherches sur la Shoah traversent de plus les derniers espaces pour recueillir les paroles des témoins, des survivants. Nous ne sommes plus très loin d'un no man's land (si cette expression est suffisamment respectueuse) sans retour. Bientôt, ne resteront plus que les documents...

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  22. Pierre Bleuer Elsner8 février 2012 à 20:18

    J' aimerais remercier tous ceux qui ont oeuvré pour que ce site historique soit préservé.
    Cette gare de Drancy Bobigny, qui à vu partir des milliers d'êtres humains dans des wagons à bestiaux, pour une destination inconnue et une mort horrible. C'est un lieu de recueillement, pour les familles des déportés. Pour les jeunes, grâce à ce mémorial, parmi tant d'autres, un lieu où réfléchir et se poser des questions sur ce drame du 20e siècle .
    Mes parents étaient à Drancy, ainsi qu'une partie de ma famille, ils ont été emmenés dans ces trains, et ne sont jamais revenus.
    Merci encore de sauvegarder ce lieu

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  23. @ Pierre Bleuer Elsner

    Veuillez encore excuser les obstacles mis par blogspot à la publication d'un commentaire. Et soyez assuré de notre sympathie respectueuse.

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  24. merci à tous et à Viviane S. pour ce douloureux et nécessaire travail;
    n'oublions jamais ces souffrances et les circonstances qui les ont permises;
    et aussi ceux qui par leur solidarité ont empéché le pire

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  25. @ serge b

    Viviane : inlassable, toute de droiture, efficace, si humaniste
    difficile pour moi de parler de sa "soeur"...

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