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(Ph. JEA / DR).Nos océans rouillent toujours plus intensément avec toutes ces épaves encerclées par les meutes hurlantes de vagues bravaches aux crocs bavants.
Les phares finissent par douter d'eux-mêmes et referment les bouquins évoquant encore le siècle des lumières.
Le sel avive cruellement les plaies des poissons voletants ne sachant plus à quelle branche des étoiles s'accrocher.
Les derniers arbres des derniers archipels ont été jetés dans des fosses communes après leur exécution par des armées de tempêtes spadassines et fières de leurs crimes contre l'humanité. Tempêtes qui sont provisoirement reparties après avoir muré la sortie des artistes.
Face à face, nos passés et leurs futurs ne parlent pas la même langue.
En ce début 2012 rubicond, surnage un îlot. Celui de la poésie. Nous sauvant et sauvant les nuages de naufrages systématiques. Dans l'unique boîte aux lettres de ce mouchoir-îlot, fut déposé un coquillage sans timbre mais pas sans voix et donc murmurant ceci :
- "J'ai écrit un petit texte, l'ai enregistré, ai aimé le dire, vous le confie dans sa version sonore et écrite..."
Signé : "Isabelle C."
Isabelle C. ? Elle possède le rare pouvoir de collecter, de comprendre et même d'apprivoiser les "Tremblements de taire".
Si vous divaguez par Paris, il vous suffira de scruter les noms à l'entrée des porches, des parcs, des passages, des cours, des jardinets, des ruelles, des venelles. Vous finirez bien par lire :
- "Isabelle C... mi se taire des mots ... mystère ... creux de ce qui reste du dire ...",
et vous serez arrivé(e)s chez elle. Là où le ciel est plus haut, les illusions en liberté non surveillée, les miroirs capables de prendre dans leurs glaces des fleuves entiers, les murs esquissés par des livres empilés, les éclairages fragiles et fantasques.
En sollicitant le parlophone, vous entendrez les noires et les blanches d'un piano magique puis sa voix que vous reconnaîtrez pour avoir ouvert cette page.
(Ph. Isabelle C./DR).
Isabelle C. : Cette si petite surface du globe
- Il me racontait cet homme
A moi dans les yeux tout près
Son souvenir si loin si puissant
D’avoir couvert sous ses pieds
Du haut de ses cinq ans
Cette si petite surface du globe
Sur l’asphalte d’un quai
Encore crissant du train
Qui l’avait arraché de la main
A sa mère, à son sein
Il entendait encore virginal
L’accent des passants
Etranges baisers sur ses plaies
Etranges bouées sur le vague
Des mémoires à larges failles
C’est là qu’il fît racine
C’est là qu’il me parlait.
Son et lumières : Isabelle C.
Autres venu(e)s d'ailleurs ayant répondu à l'invitation de ce globe-blog :
- "Imaginez un pays", la Belgique de Jean-Charles Verlinden, P. 18
- "Haïkus du bord de mer" et de Danièle Duteil, P. 26
- "Li Bia Bouquet" de Christian Delwiche, P. 40
- "Julos Beaucarne" sur l'île aux trésors de Colo, P. 90
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délicate poésie - bien mise en évidence
RépondreSupprimer@ brigetoun
RépondreSupprimersi nous pro-posons des mots et des illustrations, des sentiments et des sensations et des ciels en photo
Isabelle C. ajoute sa voix et le piano pour entrer dans "la troisième dimension"...
ce venu d'ailleurs si lointain et si proche traverse mon coeur.
RépondreSupprimerQuelle belle présentation d'Isabelle C, de son univers mystérieux et intimiste !
RépondreSupprimerCet abandon de la terre natale, il laisse toujours des fissures merveilleusement exprimées ici.
Tiens Isabelle, une chanson pour toi (si ce n'est que tu ne dors pas !) :
http://www.youtube.com/watch?v=vW-d8G2o80g
@ Lautreje et saravati
RépondreSupprimermatériellement, Isabelle C. est empêchée de vous répondre en ces moments
mais elle n'y manquera pas dès que les vents ne seront plus défavorables...
C'est splendide Isabelle, Bravo ! Votre voix donne une belle dimension aux mots et une grande profondeur.
RépondreSupprimerC'est très beau, la voix, le rythme, les mots, cette sensation de flottement entre deux mondes, entre deux temps.
RépondreSupprimer@JEA: Sensible à votre accueil JEA, très !
RépondreSupprimerC'en est intimidant !
C'est un vrai bonheur d'être votre invitée, dorlotée:) Merci, vraiment.
@brigetoun: Merci, brigetoun, cette mise en évidence ... ce blog ! Quel espace, quelle ouverture !
@Lautreje: Hoo sans trop de peine j'espère hum ? Merci Lautreje.
@saravati: te retrouve ici, chère saravati, quel plaisir ! Nos terres intérieures se croisent et sédimentent ! L' Isabelle de Brel devait être magnifique :) Merci à toi
Les mots écrits naviguent et nous touchent au rythme de votre voix; magnifique Isabelle, merci.
RépondreSupprimerVotre photo, îlots de verdure....espoirs!
@ Isabelle C.
RépondreSupprimerMilosz :
- "J'ai porté sur ma poitrine le poids de la nuit, mon front a distillé une sueur de mur.
J'ai tourné la roue d'épouvante de ceux qui partent et qui reviennent. Il ne reste de moi en maint endroit qu'un cercle d'or tombé dans une poignée de poussières."
@LH: Je ne sais plus quoi dire LH :) si ce n'est que votre commentaire m'a donné l'occasion de retourner sur votre blog avec un plaisir tout renouvelé tellement je l'ai trouvé "grandi". Merci à vous !
RépondreSupprimer@Danièle Duteil: J'aime bien comme vous le dîtes, ce flottement entre deux ... belle découverte que celle de votre espace Danièle, merci !
@Colo: Que les mots "naviguent", vous ne pouviez pas me faire plus plaisir, j'en suis complètement ravie, merci colo :)
@JEA: Ce Milosz ... c'est ... je ne sais pas ... une respiration ? Quel cadeau mais quel cadeau de savoir trouver, JEA, si juste, si finement juste, les mots qui parlent ! Merci encore.
cette Isabelle C. est une belle personne, en écrit, en paroles, en vie ! je me réjouis, moi si petit scarabée, d'avoir partagé de précieuses minutes avec elle, et même des heures, ô heureuse de moi !
RépondreSupprimer@ madame de Keravel
RépondreSupprimerce matin plus que chagrin, Isabelle C. est en Bretagne et dans l'impossibilité de répondre
personnellement, je ne connaissais pas l'histoire de la scarabée devenant d'un coup de baguette magique dame habillée d'hermine...
La poésie me manquait, cette page m'y entraîne, j'ouvre "tremblements de taire" et je l'accroche à une branche basse, à l'abri des rafales, pour qu'elle ne s'envole pas, mais me donne des ailes.
RépondreSupprimerVoix émouvante, poème sensible et comme chaque fois la délicate enveloppe de soie de JEA
RépondreSupprimerTRES BEAU : le lyrisme simple.. vibrant whaouuu !
RépondreSupprimerMerci à tous les deux !
@ k.role
RépondreSupprimeret merci à vous quand vous "dites" Dom Juan face à la tempête et que celle-ci recule, qu'une seconde accourt à la rescousse sans plus de succès...
C'est tout simplement magnifique, il ny a rien à ajouter.
RépondreSupprimerEt merci d'avoir mentionné ce lien où l'on revoit un grand poète et chanteur dont on ne se lasse pas de réécouter avec nostalgie. Bel hommage à la femme qu'il devait aimer passionnément.
@ nostalgie
RépondreSupprimerde A à Z, en passant par le C de chanson et le P de poésie, la page consacrée à Julos Beaucarne est signée par Colo que je remercie encore d'avoir accepté de monter dans la galère de Mo(t)saïques 2, le temps d'y partager aussi une tarte aux noix et à la cannelle...
j'ai déversé une larme de je fonds ! sissi !
RépondreSupprimerBelle vidéo immobile et poème sensiblement dit qui sait la mettre en mouvement intérieur.
RépondreSupprimer@ Cactus, ciné-chineur
RépondreSupprimerune larme fabuleuse de la fontaine...
@ Dominique Hasselmann
RépondreSupprimeren réalité, Isabelle C. avait prévu de proposer une version audio (piano - voix) de son poème
mais pour ne pas changer, je fus techniquement incapable d'insérer cette version dans la page blogspot
à mon SOS, Isabelle C. répondit par cette séquence YT qui elle, se laissa apprivoiser malgré mes maladresses
@Madame de Keravel: Je t'entends malicieuse ! :)
RépondreSupprimer@Tania: Volez, volez Tania, vous rejoindrai un jour de ciel ! :)
@Zoé Lucider : Quelle soie, oui !! Merci Zoé :)
@K.role: Merci K.role, ce que vous répond JEA m'intrigue et me donne envie d'aller découvrir votre univers :)
@Nostalgie: Ho ! JEA est bien entouré, vos commentaires sont si accueillants, merci Nostalgie :)
@Cactus, ciné-chineur : Une larme de je fonds pour une fleur qui pique ? :) Merci Cactus
@Dominique Hasselmann: C'est pas du muet, donc :) Merci Dominique Hasselmann.
@JEA: Bravo JEA ! vos progrès techniques sont indéniables ! :)) Quelle équipe mais quelle équipe !!!
Je cherchais une voix sans savoir qu'elle était sur l'image. Magnifique!
RépondreSupprimerÔ heureux Moi, comme dirait Madame de K. ! (Heureux nous!)
Oui, J.E.A. est un hôte exceptionnel.
@ Depluloin
RépondreSupprimerla voix n'était pas sans issue...
Est-il bien nécessaire de mettre cet admirable texte avec le monceau d'ordure que je viens d'apercevoir chez vous J.E.A et Zoë? Je suis revenu ici entendre de quoi me laver l'esprit l'esprit. C'est fait.
RépondreSupprimer@ Depluloin
RépondreSupprimerComment vous répondre ?
Isabelle C. avait été informée de la page précédant ici la sienne ainsi que de la suivante.
Sans trahir nos échanges, je puis confirmer qu'elle n'avait marqué aucune réticence.
Par contre, la récupération publicitaire d'Auschwitz ne pouvait alors être de l'ordre du prévisible. Cette actualité tomba comme un météorite venu d'une planète maudite. La presse française resta silencieuse au contraire de journaux belges francophones. J'ai estimé devoir sortir aussi de ma réserve eu égard notamment au nombre de lecteurs (masc. gram.) français de ce blog.
Croyez bien que je ne supporterais pas avoir ainsi porté atteinte au poème d'Isabelle C.
Mais celui-ci et la pub font le tour de la même planète quoique pas sur le même plan. La "petite surface" du poème, en réalité surface incalculable, est certes sans commune mesure avec la décharge publique de la pub. Mais tous deux existent.
Reste que leur proximité sur ce blog ne doit certes pas être lue au premier degré...
@Depluloin: L'esprit l'esprit ! Nous le garderons à voler bien haut sur la misère, la notre en somme, jamais à l'abri du pire ! Je te remercie mon Pluplu, suis touchée par cet élan de protection qui témoigne de ton affection, affection toute réciproque.
RépondreSupprimer@JEA: Je n'aurais pas mis l'ombre d'un orteil ici, si je ne me joignais entièrement à votre engagement JEA, celui d'une résistance en pleine conscience. Merci pour cette occasion d'exprimer ce dont la poésie nous sauve.
@ Isabelle C.
RépondreSupprimerD'Eluard, pour qui la résistance n'était pas qu'un mot :
- "Il faut passer sa vie à la recherche entêtée de ce qui ne déshonore pas la poésie..."
@ J.E.A. : Pardon, je me suis mal exprimé, et sous le coup de l'indignation : en aucun cas je ne voulais vous adresser le moindre reproche. Pas l'ombre. A près coup, je me demande si le hasard ne fait pas bien les choses. Deux regards, si éloignés l'un de l'autre, à l'opposé.
RépondreSupprimer@ Depluloin
RépondreSupprimerPitié, votre commentaire rejoignait mon propre malaise. Il y a du surréalisme dans le rapprochement entre un parapluie et une machine à coudre. Il y a problème assourdissant quand un poème se retrouve malgré lui à proximité immédiate d'une pub cloaque.
Le premier est une étoile filant jusqu'à ce blog.
J'ai pris la responsabilité de patauger dans la seconde par fidélité à des mémoires sans cesse remises à mort comme si un génocide ne suffisait pas.
Mais accueillir Isabelle C. est comme un passage de l'équateur tandis que la pub pollue comme pas possible (j'ai du moins tenté de l'encadrer pour qu'elle reste confinée à sa place : anus mondi).
whaou! je n'avais pas vu!! émue d'entendre la voix d'Isa!
RépondreSupprimer@ aléna
RépondreSupprimerune émission partagée...