Après Jean-Charles Verlinden : "Imaginez un pays..." (la Belgique),
une deuxième page
invitée sur ce blog...
(Ph. JEA/DR).
Venue de l'île de Ré et par ailleurs bienvenue...
Danièle Duteil
avec ses haïkus traversant les champs des mots
et les forêts des blogs et les océans des oublis
pour faire entendre sur ce rivage
leurs petites musiques métissant
les nuits blanches et les beaux jours ténébreux ...
Ah les îles... Toujours encerclées et assiégées solitaires quand le dernier bateau est reparti pour un continent absent. Elles refusent les complexes d'infériorité (et pitié, si possible, les complexes hôteliers). La surface émergée est-elle réduite ? Les îles surcompensent en rêvant encore plus grand et encore plus large. Elles sont nomades dans leur tête. Toujours à surmonter les horizons. A divaguer de vague en vague. Et leurs rives prennent des rides mais l'âge leur va bien tant elles trésorisent des histoires impossibles que colportent les coquillages de plage en page...
Sur la portée de ces îles : Ré.
Quand les volets sont refermés, les sentiers vides de tout douanier, les marées lasses, le pont égaré, alors des oiseaux bagués prennent sans hésiter la direction de l'Asie et d'autres s'en reviennent en des vols soyeux. Ils s'élancent des mains de Danièle Duteil ou retrouvent ses épaules. Même et surtout s'il ne figure sur aucune carte, ces oiseaux ont leur phare sur l'île de Ré. Son nom est peint en lettres que nulle tempête ne parvient à effacer :
- "haïkud'aile".
Une bibliothèque double l'escalier en spirale qui monte vers les feux. Vous y découvrirez "des haïkus, des haïgas, des tankas et d'autres textes libres encore..." :
nuit d’août
une étoile tire un trait
jusqu’à la mer
vol de l’alouette
sur les tournesols fanés
au loin les canons
brouillard au port
le cri d’un goéland
au bord de nulle part
grande marée
dans la laisse-de-mer
quelques squelettes
plage érodée
sur la falaise un pin
au bord du vide
sur la falaise un pin
au bord du vide
veille de grands froids
les cercles des goélands
.
(Ph. JEA/DR).
matin sur le port
converser avec les mouettes
converser avec les mouettes
en congé hivernal
marée ronde*
le dos gris des bigorneaux
Brouillard au port (Ph. JEA/DR).
.
le dos gris des bigorneaux
sur les algues
*marée ronde : marée de coefficient 100
à la mi-journée
le bec précis de la mouette
entre brume et bruine
saison des amours
deux iris fendent la brume
entre les salines
printemps sur la baie
dans l’air vaporeux les cris
d’oiseaux invisibles
(s) Danièle Duteil
Brouillard au port (Ph. JEA/DR).
.
ils sont presque aussi beaux que la réalité
RépondreSupprimerJ'ai découvert son blog à l'occasion de nos lundis et je le retrouve aujourd'hui ici!
RépondreSupprimerRéjouissant!!!!!
@ Le Journal de Chrys
RépondreSupprimerLundi matin, lundi partagé, lundi sublimé grâce à votre initiative...
Jeudi matin, jeudi Réyonnant et Révélateur grâce à Danièle Duteil...
@ brigetoun
RépondreSupprimermerci pour votre commentaire faisant ricochet et reparti vers l'île de Ré
Lire Danièle, quasiment chaque jour, est toujours un moment magique. Une vision s'impose toujours après ses mots... une belle vision qui met le coeur en paix.
RépondreSupprimerChouette post
@ le blög d'Otli
RépondreSupprimer"chouette" deux fois
@ JEA,
RépondreSupprimerMerci infiniment de m'offrir sur votre blog ce très bel espace introduit par votre poésie à vous, toujours aussi délicate et pleine d'enthousiasme. Le mots, comme les oiseaux, franchissent les océans et bâtissent des ponts, invisibles mais bien réels.
@ Bridgetoun,
RépondreSupprimerMerci de votre commentaire. Le haïku, la peinture de la réalité, avec des mots très simples.
@ Chrys,
RépondreSupprimerMerci ! Votre mot "réjouissant" me comble. Sur votre blog, j'ai aussi trouvé des merveilles.
@ Ötli,
RépondreSupprimerMerci, pour votre fidélité à mon blog quasi quotidienne. Je vais de même régulièrement chercher sur le vôtre bien des enchantements.
Contente de ce bel hommage, Danièle, parce que tu le vaux bien.
RépondreSupprimerJ'ai toujours pensé que les insulaires avaient leur vision particulière des éléments, proches du ciel, de la terre et de l'eau, ils palpent les choses différemment.
De cet amalgame, Danièle, nous envoie des textes proches de la nature et des hommes.
Superbes photos, JEA, la dernière est magnifique, on dirait un tableau délicat et puis, j'adore le bleu !
@ saravati
RépondreSupprimerretour de Chausey, petit matin, mer étale dans une purée de pois, l'entrée du port de Granville
@ Saravati,
RépondreSupprimerMerci de tes impressions qui me vont droit au coeur. Tu sais comme j'aime aussi m'aventurer dans ton monde, toujours si finement perçu et tellement surprenant parfois.
@ JEA,
RépondreSupprimerJ'aime tant les jours de brume mais j'ai tellement de mal à obtenir de belles photos ces jours-là ! Comment être-vous parvenu à ce si bel effet dans la troisième ? C'est exactement l'ambiance !
J'aime aussi beaucoup le bouillonnement (foisonnement de la vie ?) dans la deuxième et les superbes dégradés de la seconde, avec cet effet miroir de la mouette.
@ Danièle
RépondreSupprimerSpontanément. Entre Chausey et Grandville, on n'y voyait rien de rien. Comme si la mer était un chaudron de lait monté. Puis, juste l'entrée du port, un coin de voile qui se soulève comme au théâtre. le soleil grand artiste jetant un coup d'oeil en se demandant si la salle est bonne. Je monte à quai. Un petit chalut s'en va. J'appuie, pas le temps de chipoter les ouvertures, le temps et tout le tralala. C'est quand même gros grains comme photo... mais bleu harmonieux comme le souligne saravati.
Le couple de mouettes passe au large de Jardeheu. La météo était d'humeur à cuisiner un mille feuilles.
Les photos m'impressionnent bien plus que les haikus qui sont assonnants (à mon goût). J'adore l'atmosphère des photos, je dirais...matinale. Elles me donnent envie de partir en bateau n'importe où.
RépondreSupprimerPetite préférence pour le vol de l'alouette... Très réussis ces Haikus, d'autant plus que l'art de Basho est dur à manier dans notre langue. Cette difficulté supplémentaire ne les rend que plus admirables.
RépondreSupprimer@ Euterpe
RépondreSupprimerDanièle Duteil illustre évidemment elle-même son blog. Et avec plus de rigueur qu'ici où la première photo n'a pas été prise à la mer mais en plongée sur un ruisseau condruzien...
Mes clichés ne sont qu'un bouquet d'étoiles rassemblées pour la remercier d'être l'hôte de ce blog. Et d'être venue avec ses livres de haïkus débordant de ses filets...
Danièle Duteil suspend l'instant pour toujours.
RépondreSupprimerJEA, votre deuxième photo a la douceur d'un Spilliaert.
Je m'aventure, je lis, je m'imprègne, je savoure l'air venu du large sans entrave car ce n'est pas une petite brume qui arrêterait les sensations.
RépondreSupprimerMi-océane, mi-terrienne de coeur et le tout du moins en imagination; je découvre de la marée ronde inconnue jusque là aux couleurs arc-en-célestes; j'oscille entre les haïkus et les photos. je me glisse en silence sur les pistes de Ré la Blanche . la dernière fois, cependant, c'était une île coquelicot au ras des vignes, au ras de l'eau.
Merci pour cette bouffée de poésie et d'ailleurs.
@ Tania
RépondreSupprimerPour un passager comme moi, Orsay se limitait à une gare. Par contre, Léon honora le musée en laissant l'illusion aux cimaises de pouvoir figer le surréalisme...
Notre seul point commun : la lecture de Verhaeren et de Maeterlinck.
Derrière ces divagations, vous aurez compris combien je suis touché...
@ Euterpe,
RépondreSupprimerLes photos de JEA sont effectivement très belles. Elles ont été réalisées et choisies avec beaucoup de sensibilité et d'attention à l'autre, c'est à dire à moi-même.
J'espère que ma partition imparfaite n'aura pas trop égratigné vos oreilles.
@ Merci,Tania !
RépondreSupprimerJ'apprécie particulièrement l'évocation de cet artiste souvent nommé "le peintre du silence". Le haïku laisse aussi une grande part au silence. La photo de JEA ouvre un nouveau chemin, un autre voyage au coeur du non-dit.
@ Les Ephémères,
RépondreSupprimerUn compliment qu me va droit au coeur de la part de quelqu'un dont les mots laissent une trace profonde et durable.
@ Maïté/Aliénor,
RépondreSupprimerUn peu de patience et l'île sera à nouveau coquelicot. La marée "ronde"... j'ai toujours trouvé ce terme amusant et le reprends par jeu. Il donne en même temps l'impression d'une grande sérénité.
Sur votre blog, la mer aussi, dans toute sa splendeur, impétueuse, tumultueuse à souhait !
très beau ! bel hommage ..merci pour la découverte.
RépondreSupprimer@ Miss K.,
RépondreSupprimerUne belle découverte pour moi aussi qui viens de goûter vos savoureux débordements.
@ Miss K.
RépondreSupprimerIci, des nuages ont repeint la façade à la Magritte pour lui donner aussi une nouvelle apparence, mais contrairement à votre blog, nul(le) ne s'est est aperçu(e)...
@ Danièle Duteil
RépondreSupprimerbien entendu , j'irai lire plus en profondeur vos blogs ou sites que j'ai d'ores et déjà mis en favoris et en lien.
J'aime les haïkus , en général. J'aime les vôtres en particulier et les illustrations que j'ai pu apercevoir.
Merci d'être passée chez moi.
Merci JEA pour cette découverte.
@ Maïté/Aliénor
RépondreSupprimerQuand c'est marée basse sur internet, et que ce blog reste à découvert, il propose du côté de chaque nouvelle lune des coquillages, des bois flottés, des fruits venus d'autres mers.
Pour être plus précis, vos vagues, vos dunes et vos autres mots seraient eux aussi les bienvenus ici...
Danièle, sur un vent ou un nuage je fais souvent des sauts d'île en île, -dont vous parlez si bien JEA-, et je lis avec délice et en silence vos mots.
RépondreSupprimer@ JEA
RépondreSupprimerexcellente idée que ces refrains de mers. Je ne m'en lasserai jamais.Mais il est vrai que je n'ai pas encore tout exploré. Les découvertes se savourent peu à peu, loin du premier coup de cœur.
Pour votre dernière idée qui me touche, c'est une idée à creuser et façonner comme les châteaux de sable.
@ Maïté/Aliénor
RépondreSupprimerChâteaux ? En Espagne, pour Colo.
Avec des vignobles incroyablement nobles, chez vous...
@ JEA
RépondreSupprimerévidemment ceux-là sont plus pérennes que les châteaux de sable.Et ils flirtent parfois avec des accents d'estuaires.Ils laissent sur la langue le goût de la tradition, du savoir-faire alliés à la caresse du vent, du ciel, de la terre et de l'eau.
Récemment j'ouvrais grands mes yeux autour du château Margaux.
@ Maïté/Aliénor
RépondreSupprimerBonjour le cafard sous nos cieux nuageux.
Allez, un doigt de Chasse-Spleen...
@ Colo
RépondreSupprimerConnaissant peu d'îles, je n'y vécus qu'en échappant au temps et en y retrouvant toutes les nuances des silences. Choisies sans circulation possible pour les engins motorisés. L'une d'elle sans eau potable même, ce qui abrite encore mieux des vols de corbeaux trop touristes.
Hélas, les enfants en sont souvent absents, mis en internats sur le continent. Mais personne ne lancerait une pierre dans une fenêtre de l'école pour mieux souligner son abandon...
Partir vers 4h relever les filets mis en mer la veille. Par tous les temps que la météo marine peut s'amuser à démonter. Laisser l'aube tenir ses prouesses.
@ Merci, Colo, de vos visites régulières. J'interrogerai encore davantage le vent et les nuages.
RépondreSupprimer@ Maïté/Aliénor,
RépondreSupprimer2ème essai, mon commentaire précédent s'est envolé.
Votre région est superbe. Je sens que je vais en savourer tous les délices à travers votre blog.
@ Ah, JEA ! Les yeux des crevettes la nuit, à l'heure où les filets remontent ! Et les feux follets sur l'estran...
RépondreSupprimer@ Danièle Duteil
RépondreSupprimern'oubliez pas de faire un petit calcul au bas du message(obligatoire pour éloigner les robots bien présents, hélas!)
Belle journée du côté de l'île.
@ Maïté/Aliénor,
RépondreSupprimerOui, merci ! Je suis parfois étourdie... Bon week-end !
Pointillisme délicat
RépondreSupprimercomme les branches du mimosa
de port-Briac
@ Dom A.
RépondreSupprimerLa fuite au prochain numéro...
@ Dom A.
RépondreSupprimerEt que dire des pointes roses des jeunes tamaris dans la lumière du soir !
Port-Briac, un lieu où il fait bon se promener aussi.
Eh......mais on tient salon ici bas, et je n'ai toujours ta mon thé..... MOnsieur le service tient à désirer.......!
RépondreSupprimer@Danièle : Fiouuuu.... ça c'est du compliment, a dire vrai ai beaucoup de mal à me l'approprier...mais j'avoue que mon sale égo l'a aimé. Merci.
@ Les Héphémères
RépondreSupprimerplutôt un sablon qu'un salon...
au creux d'un buisson de rochers, quelques boissons (et quelques tartelettes au citron de ma maison)
le soleil est seul de service ce samedi
haïkud'elle, haïkud'oeil, comme pas sur le sable, bientôt effacés par l'océan, seront emportés au loin par les goélands...
RépondreSupprimer@ lucia mel
RépondreSupprimeret la voix de Mariza :
- "Boa noite solidão
Agora quero dormir
Porque vou sonhar com ela..."
@ Luciamel,
RépondreSupprimerC'est ainsi : tout passe, le vent, le nuage, la fleur, la fleur de l'âge... C'est pourquoi je saisis l'instant.