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Revest-du-Bion (Ph. JEA/DR).
Une cage
un barreau
enrobée dans sa toge
d’avocate disparate
une dernière pie plaide
aussi vaillamment que vainement
contre la peine de mort :
celle-ci ignore tout remords
et les crabes bourreaux
des coeurs et des corps
auront beau broyer du noir
ils ne se tailladeront jamais
et les crabes bourreaux
des coeurs et des corps
auront beau broyer du noir
ils ne se tailladeront jamais
les veines
...
...
si l’on n’admire plus que poussivement
l’aurore se poudrant
pour son premier rendez-vous
alors changer l’écorce de ses yeux
si l’on se veut un tant soit peu
migrateur se fichant des heures
préférer voler
sur le dos
si l’on se sent caillou
dans la chaussure d’une rivière
autant continuer à rendre
les compromis boiteux
si l’on entend des épouvantails
revenir dans les jardins de ses secrets
revenir dans les jardins de ses secrets
les reconvertir en portières
ouvertes sur demain
ouvertes sur demain
si l’on dérive sur une péniche
baptisée "Vertuchou" et
prenant l'eau de tous les naufrages
prenant l'eau de tous les naufrages
il est trop tard pour apprendre à surnager
si des nuages crachinants
viennent jouer aux cacochymes
sur la scène d'un théâtre en faillite
laisser les guichets fermés
si des nuages crachinants
viennent jouer aux cacochymes
sur la scène d'un théâtre en faillite
laisser les guichets fermés
mais si l’on fait de l’ombre
à sa propre ombre
se dire que minuit
n’est quand même plus très loiNFenêtre en Condroz (Ph. JEA/DR).
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sagesse et mots savoureux
RépondreSupprimerHeureux de saluer votre retour après votre escapade en terres rurales...
RépondreSupprimerUn texte à la Prévert :)
RépondreSupprimerDouce journée :)
Je viens de voir que cela fait 91 ans que Sacco et Vanzette ont été interpellés ! Ce sont des personnages qui m'avaient beaucoup émue lors de la sortie du film ! Je suis sortie très en colère et abasourdie sur le dysfonctionnement du procès Je crois que c'est à cette époque où j'ai commencé à militer contre les injustices ....et i je suis devenue fan de Joan Baez
RépondreSupprimerJe me propose pour gommer un à un tous les barreaux et jeter la clé
RépondreSupprimer@ Marie
RépondreSupprimerVous êtes l'une des rares à ne pas passer à côté du calendrier de ce blog sans le voir...
Pour aujourd'hui, j'ai cherché évidemment Joan Baez en sons et lumières pour ce 5 mai. Hélas, soit les vidéos de la Balade sont illustrés n'importe comment, soit il s'agit de live et assez pauvret. Mais Joan Baez est certes l'une de ces voix qui nous sortent des chemins sans issue de désespoirs certains...
@ Dominique
RépondreSupprimerBienvenue aux volontaires...
Et la rouille de ronger tous les barreaux ? (ce qui n'est pas sans rappeler une certaine chanson et n'empêche pas non plus de se dire qu'il faut également l'aider dans cette oeuvre... même si le chantier est immense).
RépondreSupprimerSacco et Vanzetti...
RépondreSupprimerDes noms que je n'avais pas lus depuis des années!
Tu traces la mémoire.
@ Le Journal de Chrys
RépondreSupprimerTant que quelques braises subsistent...
NB : Bravo pour les premiers reflets avec un Reflex
@ le blög d'Otli
RépondreSupprimerla rouille dans des regards, sur des pétales, en écume des toujours...
Je regarde
RépondreSupprimerj'admire
la pie
la fenêtre
je lis
je relis
et tous ces je
pour dire
merci
à vous
@ Tania
RépondreSupprimerCette pie en octobre dernier, quand la première neige se sacrifia pour un débarquement perdu à l'avance sur le Ventoux...
NB : l'un ou l'autre commentaires sur votre blog ne seraient-ils pas confondus par une quelconque mécanique avec des spams ? Dernier exemple, votre page consacrée à Primo Levi. Vous pensez bien si j'y laissai une citation. Mais sans suite...
j'espère qu'il ne sera jamais trop tard pour "changer l'écorce de nos yeux et apprendre à surnager", j'ose croire au possible !
RépondreSupprimer@ Lautreje
RépondreSupprimerdes écorces tombent déjà quand les regards découvrent des pages de blog comme le vôtre...
La pie et le soleil c'est le début d'une fable de Lafontaine et votre "on" c'est celui du tous ensemble!!
RépondreSupprimer@ MH
RépondreSupprimerune pie affable et un soleil pirouette...
Il est de vous ce poème ? Excellent ! Voilà du poème ! Ca nous change des ratiocinations arrogantes d'un Houellebecq !
RépondreSupprimerExcellentes allusions auxquelles j'ajouterai le souvenir de Prévert: Pour faire le portrait d'un oiseau.
RépondreSupprimerEt que d'oiseaux différents dont il faut gommer les barreaux!
@ Maïté/Aliénor
RépondreSupprimerTrès jadis et dans un naguère pacifique, j'avais commis un mémoire sur le thème de l'oiseau dans la poésie de Prévert.
Il est mort à la fois trop proche et trop loin de la mer...
@ Euterpe
RépondreSupprimerSi Houellebecq a signé : "Le conservatisme, source de progrès",
je me contenterais de cette indignation : "Une société, banque de conserves périmées..."
migrateur, préférant voler sur le dos, oh, que oui!
RépondreSupprimer@ zoé lucider
RépondreSupprimerce qui offre une vue imprenable sur l'arbre aux palabres...
Jolie image et tres beau texte bravo
RépondreSupprimerPrévert / Jean Marc TENNBERG...une référence !
RépondreSupprimerhttp://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/I06187252/jean-marc-tennberg-pour-faire-le-portrait-d-un-oiseau.fr.html
Je me souviens très bien du film lorsqu'il est passé en salle et j'avoue être ressortie avec des idées de révolte, je suis contre toutes formes d'injustice et bien sûr contre la peine de mort.
RépondreSupprimerJoan Baez fait partie des personnes qui se battent contre l'injustice et pour la liberté. Un regret, elle ne passe pas sur les ondes.
"Liberté"
@ noel
RépondreSupprimermerci de ne pas m'avoir demandé si j'étais l'auteur de la photo et des mots
je ne vous offre pas de partager un Bordeaux, ici les vignes n'embellissent pas encore les paysages (malgré le réchauffement climatique) mais il y a quelques bières trappistes pas tristes
@ Gérard Méry
RépondreSupprimergrâce vous soit rendue pour un lien de cette grâce...
@ Liberté
RépondreSupprimerHélas, la page du calendrier est tombée
laissant place à Steinbeck et demain, le 7, à... Jodl
mais nous partageons (nombreux semble-t-il) une belle tendresse pour Joan Baez...
JEA poète, poète si inspiré, talentueux, merci!
RépondreSupprimerJe découvre en cette aube, une photo d'oiseau canadien qui pourrait bien, en plus de la superbe vôtre, illustrer votre texte:
http://lesbeautesdemontrealbis.wordpress.com/
Belle journée à vous.
@ Colo
RépondreSupprimerBelle idée que la vôtre : un tour du monde en 80 oiseaux... Sur votre île : LE rossignol.
Et s'il n’était jamais trop tard, pour s'accrocher à la bouée ... j'aime à le penser !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ce poème ! Merci pour ce beau moment.
Désolée JEA je ne vous connaissais pas depuis assez longtemps pour savoir que vous écriviez de tels chefs-d'oeuvre, d'où ma surprise. J'espère que vous ne m'en voulez pas !
RépondreSupprimer@ Euterpe
RépondreSupprimerNi rancun-hier, ni aujourd'hui...
@ Les Héphémères
RépondreSupprimerUne bouée à l'amertume...
Quel talent !
RépondreSupprimerDésolée pour les problèmes d'intendance sur mon blog, le service technique n'est pas d'un grand secours jusqu'ici malgré mes appels répétés. Bon week-end. Merci de toute façon !
RépondreSupprimer@ Danièle Duteil
RépondreSupprimerC'est la réputation des natifs de ma ville d'origine : la lenteur... Je n'écris qu'au goutte-à-mot...
@ Tania
RépondreSupprimerIdem pour blogspot, dès qu'un pépin germe sur leur serveur, "ils" brillent par leur absence de compétences...
"La Pie qui chante", ça doit toujours exister, cette marque de bonbons ?
RépondreSupprimerIl y avait aussi des voitures-pie (4 cv de police, on en voit dans certains films français anciens)...
Oiseau farceur, en fait et qui se joue des barreaux comme vous en jouez vous-même.
@ D. Hasselmann
RépondreSupprimerPour prolonger à la manière de Frasby votre commentaire :
la piaf qui se déguise en moineau
la pianissimo musicienne émérite
la piassava d'un optimisme en béton armé
la pibrock en kilt
la picarde qui niche volontiers sur une péniche pour y suivre un vieux feuilleton télévisé
la picpoul portée sur la bouteille
la pigiste payée pour comprendre vite
la pilaf aux plumes poivre et sel
la pilier de cabaret et/ou d'église
la pilule dure à avaler pour les chats
etc etc etc...
Attendre minuit que les ombres se fondent dans l'ombre.
RépondreSupprimerHeureusement que vos photos ont été prises avant le couvre-feu, c'eut été dommage d'en perdre les couleurs !
@ saravati
RépondreSupprimerdans les pays où règne provisoirement un soleil de minuit, les photographes ne travaillent qu'avec de la lumière naturelle... et des rennes en deviennent albinos
je ne sais plus quelle heure il est. votre poésie nous met la tête à l'envers et le temps en charpie. c'est bien comme ça.
RépondreSupprimerMiss K.
RépondreSupprimerVous avez amplement raison : les cruautés du temps ne sont pas exactement les bienvenues ici...