Robert Badinter,
Les épines et les roses,
fayard, 2011, 280 p.
"Récit de" son "voyage au pays du pouvoir", "Les épines et les roses" de Robert Badinter n'ont pas exactement soulevé de grands enthousiasmes médiatiques.
Pour certains, l'ancien garde des Sceaux donne sans doute de la gauche l'image d'idéaux vécus trop au-dessus des mêlées politiciennes. On préfère l'ignorer en braquant les projecteurs sur les réserves d'éléphants.
Pour d'autres, on ne pardonne toujours pas à Robert Badinter l'abolition de la peine de mort, ni la fin des juridictions et des lois d'exception, pas plus que la dépénalisation de l'homosexualité...
Enfin, du côté de la Présidence actuelle, on doit regretter de ne pas avoir pu accrocher à sa ceinture le scalp de ce symbole-là comme s'y prêtèrent d'autres "personnalités", elles provisoirement de gauche et aux égos opportunistes ne s'encombrant pas de convictions.
Robert Badinter consacre le premier chapitre de l'année 1983 à "l'affaire Barbie".
Editorial de Plantu.
Expulsé de Bolivie, Barbie est attendu à sa descente d'avion à Lyon par les ombres de Jean Moulin et de ses autres victimes : résistants, persécutés raciaux.
Le Monde, 6-7 février 1983 (Mont. JEA/DR).
Le 26 janvier 1983, Barbie est arrêté à La Paz. Le "boucher de Lyon" y avait été identifié dès 1971 par Beate Klarsfeld mais des protections américaines ainsi que celles de la dictature le protégèrent efficacement. Jusqu'au retour de la démocratie en Bolivie. La nouvelle coalition au pouvoir fit alors tomber Barbie sur une banale affaire de fraude fiscale. L'extradition vers la France pouvait passer du rêve à la réalité...
Robert Badinter :
Juger Barbie en France ?
- "Klaus Barbie était le chef de la Gestapo de Lyon pendant l'Occupation. Il y avait arrêté, torturé, fusillé, déporté des centaines de résistants et de Juifs. Nos lois prévoyaient que els auteurs de crimes contre l'humanité en répondraient jusqu'au terme de leur vie. Un gouvernement démocratique proposait de nous remettre Klaus Barbie afin qu'il fût jugé en Francve pour crimes contre l'humanité commis en France. Au nom de quoi refuserions-nous cette offre, assurant ainsi à Barbie une impunité injustifiable ?"
(P. 140).
Barbie à Montluc !
- "C'était le vendredi 5 février... A 7 heures, il (le chef de cabinet) m'appela pour me confirmer que Barbie volait vers Lyon où il arriverait en fin d'après-midi. "Toutes dispositions sont prises, ajouta-t-il, pour qu'il soit transféré à la maison d'arrêt Saint-Joseph."
Je me récriai : c'était au fort de Montluc, à la prison militaire où avaient été détenus et torturés résistants et Juifs, que Barbie devait être incarcéré (...). Il était essentiel que Barbie se retrouvât en cellule, à son arrivée, là même où, au temps de sa puissance, il avait torturé ses victimes (...).
Quarante ans après ses crimes, c'est à Montluc que Barbie devait passer la ,uit, seul dans une cellule avec les ombres des êtres qu'il avait martyrisé."
(PP. 141-142).
L'Etat de droit face à la barbarie.
- "Klaus Barbie était l'auteur présumé de graves crimes contre l'humanité. Son jugement relevait d'un impératif moral. Il nous incombait de veiller à ce que toutes les conditions d'un procès équitable, notamment le respect des droits de la défense, soient assurés (...).
J'y voyais le triomphe de l'Etat de droit sur la barbarie dont Klaus Barbie était l"une des incarnations."
(P. 143).
Barbie signa la mort de Simon Badinter :
- "Quelques mois après le retour à Lyon de Klaus Barbie, je reçus sous pli personnel, du procureur général Truche, la photographie d'un document du dossier dont il souhaitait que je prenne connaissance : c'était l'ordre de déportation des Juifs arrêtés rue Sainte-Catherine. Le nom de mon père, Simon Badinter, y était inscrit. Le document était signé : "Klaus Barbie". Mon père était un de ces Juifs russes, nés avant le début du XXe siècle, étudiant pauvre à Moscou, qui vouaient à la République française un culte dont ceux qui ont connu ces immigrés ont mesuré l'intensité (...).
A ce moment, pas plus qu'à aucun autre, je ne regrettais d'avoir tant lutté pour l'abolition. J'adressai une photographie du document à mon frère Claude, mais je me gardai de le montrer à ma mère. A quoi bon raviver sa douleur ?
Cette situation particulière me commandait plus encore de veiller à ce que la procédure contre Barbie se déroulât dans le respect absolu des principes du droit. Pour éviter toute confusion entre l'action de la justice et une action personnelle, je ne me portai pas partie civile."
(PP 144-145).
Face à face : Barbie lors de son procès et dans son uniforme de "boucher de Lyon" (Mont. JEA/DR).
Représentant 37 audiences, le procès Barbie se déroula du 11 mai au 4 juillet 1987.
La page 283 de Mo(t)saïques en proposa une synthèse.
Aujourd'hui encore, des néovichystes et d'autres révisionnistes tentent de dépeindre sous des couleurs aimables l'occupation de Lyon et sous des traits finalement complaisants les nazis et leurs collaborateurs. Un procès comme celui-ci remet à l'heure les pendules de Lyon, capitale de la résistance.
Des témoins entendus par la Cour, voici les témoignages de Lise Lesèvre, résistante, et de Simone Kadosché, juive.
Barbie : "Tout le monde parle..."
En 1944, ses victimes lui résistent !
En 1987, elles peuvent enfin témoigner...
Lise Lesèvre :
- "C'est le lendemain (14 mars 1944) que j'ai fait connaissance avec Barbie et ses yeux terriblement mobiles d'animal en cage…
Quand Barbie est entré dans la pièce, il était fou de rage. Il m'a emmenée dans une salle où j'ai tout de suite remarqué les choses étranges posées sur la table…
D'abord, Barbie m'a mis des menottes à griffes. Des griffes qui sont à l'intérieur. A chaque silence de ma part, il serrait les menottes un peu plus. J'ai cru que mes ongles se détachaient sous la douleur.
(Lise Lesèvre garde le silence sous la torture).
Alors, ils m'ont pendue par les poignets et m'ont frappée. Combien de temps ? Je ne saurais le dire. Je me réveillais toujours couchée sur le ventre, à terre. Et puis il me pendait à nouveau jusqu'à ce que je perde connaissance…
II (Barbie) portait toujours une cravache ou un nerf de bœuf. Il frappait systématiquement ceux qui étaient à sa portée. Lorsqu'il n'y avait personne, il tapait sur ses bottes. C'était comme ça qu'on le reconnaissait avant l'interrogatoire. Ce bruit terrible du fouet tapé en cadence sur des bottes. Quand il entrait dans la pièce, il n'avait rien d'humain. Vraiment, une sorte de chose sauvage. Il prenait un plaisir sadique à faire mal…
(Barbie) : « Nous allons aller chercher ton mari et ton fils. Devant eux, tu parleras. »…
Toute seule, je pouvais tenir mais avec eux, je savais que cela allait être plus difficile…
On les (son mari et son fils de 16 ans) a embarqués et moi, on est venu me réveiller en pleine nuit. Barbie m'a emmenée dans une salle avec une baignoire au milieu. Il a enlevé sa montre, l'a accrochée. Il était minuit. Cela a été une terrible épreuve…
Barbie surveillait les robinets. Une brute me pinçait le nez et une autre me versait de l'eau dans la bouche à l'aide d'une vieille boîte à biscuit en fer rouillé…
(Silence de Lise Lesèvre).
Alors ils m'ont entravé les pieds avec une chaîne et ligoté les mains derrière le dos.
Barbie : « Qui est Didier (un agent de liaison) ? »
Après chaque question, il tirait la chaîne et me plongeait sous l'eau. J'étouffais. On m'avait dit que, pour me noyer, il suffisait de boire, tout de suite mais je n'ai pas su faire…
Chaque fois qu'ils me ressortaient de l'eau, quand je perdais connaissance, j'avais peur d'avoir dit quelque chose. D'avoir parlé…
Mais je n'ai rien dit, monsieur le président…
Personne ne pouvait tenir sur une chaise. On nous faisait allonger à terre. Barbie retournait les visages avec la pointe de sa botte et écrasait la tête du torturé lorsqu'il croyait reconnaître un juif…
Ils m'ont fait la table d'étirement. C'était une table en acier. Mes chevilles étaient attachées d'un côté, les poignets de l'autre et ils agrandissaient la table tout en me tapant dessus avec un nerf de bœuf pour contracter mes chairs.
(Les tortures durent depuis dix-neuf jours. Barbie revient d’une opération anti-résistants dans le Jura).
Il était ivre. Avec lui, il y avait des Français, comme "Gueule tordue", des pauvres imbéciles qui suivaient. Barbie m'a attachée nue sur une chaise et m'a montré un manche de fouet sur lequel était attachée une boule hérissée de pointes. Ensuite, avec ça, ils m'ont frappée, jusqu'à me massacrer le dos. Ils étaient tous très saouls. Barbie buvait un mélange de bière et de rhum. Il semblait ne plus savoir ce qu'il faisait, comme s'il était devenu fou…
(Lise Lesèvre se souvient avoir perdu connaissance).
(Barbie) : « Je vous admire beaucoup, car vous êtes très courageuse mais j'ai très bien connu ça. Tout le monde parle. Vous parlerez. Pourquoi pas maintenant ?»
(Refus de Lise Lesèvre).
(Barbie) : « Liquidez-moi ça ! Je ne veux plus la voir. »
Lise Lefèvre est déportée à Ravensbrück. Son mari est mort à Dachau. Jean-Pierre, son fils, a été fusillé.
Simone Kadosché :
- "C'était le 6 juin 1944, un jour de joie, celui du débarquement des alliés. J'ai été arrêtée chez moi, sur dénonciation d'une Française. avec mon père et ma mère. Nous avons été conduits place Bellecour à la Gestapo. Dans le hall, des femmes allemandes en uniforme disaient "kaput", elles disaient qu'on ne reviendrait pas. On nous a disposés tous les trois devant chaque mur de lu pièce, c'était un salon beige. Barbie est entré, il portait un chat dans ses bras. Il le caressait... Je n'avais pas peur, il ne ressemblait pas aux SS que l'on racontait aux enfants.
Il est allé voir mon père puis ma mère les a dévisagés de la tête aux pieds. Il est venu vers moi, il m'a caressé la joue, il m'a dit que j'étais mignonne. Il a demandé à maman si elle avait d'autres enfants. Elle en était fière, elle a dit oui, deux, plus jeunes. Ils sont à la campagne. Il a posé son chat, il m'a demandé l'adresse de mes frères. Nous ne la connaissions pas encore.
Simone Kadosché :
- "C'était le 6 juin 1944, un jour de joie, celui du débarquement des alliés. J'ai été arrêtée chez moi, sur dénonciation d'une Française. avec mon père et ma mère. Nous avons été conduits place Bellecour à la Gestapo. Dans le hall, des femmes allemandes en uniforme disaient "kaput", elles disaient qu'on ne reviendrait pas. On nous a disposés tous les trois devant chaque mur de lu pièce, c'était un salon beige. Barbie est entré, il portait un chat dans ses bras. Il le caressait... Je n'avais pas peur, il ne ressemblait pas aux SS que l'on racontait aux enfants.
Il est allé voir mon père puis ma mère les a dévisagés de la tête aux pieds. Il est venu vers moi, il m'a caressé la joue, il m'a dit que j'étais mignonne. Il a demandé à maman si elle avait d'autres enfants. Elle en était fière, elle a dit oui, deux, plus jeunes. Ils sont à la campagne. Il a posé son chat, il m'a demandé l'adresse de mes frères. Nous ne la connaissions pas encore.
Barbie a tiré sur la résille qui retenait mes longs cheveux blonds. Ils se sont déroulés, il a tiré dessus de toutes ses forces et j'ai reçu la première paire de gifles de ma vie. Mon père a tenté de s'interposer, on lui a mis un revolver sur la tempe…
(Les persécutés sont conduits à Montluc).
J'étais avec ma mère dans la cave. C'est idiot, ce que je vais dire, j'avais 13 ans et j'étais effrayée à l'idée qu'il puisse y avoir des rats. Je n'ai pas dormi. Toute la nuit, par le soupirail, j'ai vu descendre des familles juives.
Barbie voulait l'adresse des enfants. A 9 heures, il m'a emmenée dans sa voiture à la Gestapo. J'y suis restée toute la journée, il arrivait avec son sourire mince comme une lame de couteau. Cela a duré sept jours, coups de pied, coups de poing sur les plaies mal refermées de la veille. Le premier soir. il m'a ramenée lui-même à Montluc, j'étais comme un pansement sanguinolent. Il m'a jetée dans les bras de ma mère en lui disant : "Voilà ce que tu as fait de ta fille." Après une semaine, il m'a mise dans une autre cellule, pendant quinze jours. Ma mère a cru que j'avais été tuée.
J'étais avec ma mère dans la cave. C'est idiot, ce que je vais dire, j'avais 13 ans et j'étais effrayée à l'idée qu'il puisse y avoir des rats. Je n'ai pas dormi. Toute la nuit, par le soupirail, j'ai vu descendre des familles juives.
Barbie voulait l'adresse des enfants. A 9 heures, il m'a emmenée dans sa voiture à la Gestapo. J'y suis restée toute la journée, il arrivait avec son sourire mince comme une lame de couteau. Cela a duré sept jours, coups de pied, coups de poing sur les plaies mal refermées de la veille. Le premier soir. il m'a ramenée lui-même à Montluc, j'étais comme un pansement sanguinolent. Il m'a jetée dans les bras de ma mère en lui disant : "Voilà ce que tu as fait de ta fille." Après une semaine, il m'a mise dans une autre cellule, pendant quinze jours. Ma mère a cru que j'avais été tuée.
Simone Kadosché est déportée à Auschwitz avec sa mère.Celle-ci sera gazée le jour de la libération de Paris. Son père et deux neveux arrivent par le dernier convoi parti de France.
En janvier 1945, Simone aperçoit son père au cours d’une marche de la mort :
J'ai vu une tête qui dépassait dans une colonne d'hommes, je lui ai fait signe, c'était mon père. Les Allemands n'avaient plus rien, ils étaient en civil, en bottes et en capote. Un Allemand m'a dit : "C'est ton père ?" Tu vas l'embrasser. Il a fait venir mon père…
II a fait venir mon père, il l'a fait mettre à genoux. Il lui a tiré une balle dans la tête. Ce n'est pas Barbie qui lui a tiré une balle dans la tête mais c'est Barbie qui nous a envoyés là-bas. Mon malheur a été de n'avoir que 13 ans quand j'ai été déportée. Mais aujourd'hui, je n'ai que 57 ans et je peux témoigner longtemps, pour tous ceux qui ne sont pas revenus…
Et puis, en 1983, j'ai été confrontée à Barbie. J'ai dit que s'il y avait le moindre doute, que si Barbie avait un remords, je retirerais ma plainte. Pas une seule fois, nos yeux se sont baissés. Il m'a dit : «Si je vous regarde, c'est parce qu'après sept mois de prison, c'est toujours agréable de voir une femme appétissante.» J'ai fait consigner cette phrase et il m'a dit : «C'est dommage que vous ne compreniez pas la plaisanterie ».
Barbie est condamné à perpétuité le 4 juillet 1987. Le 25 septembre 1991, il meurt en prison à Lyon.
En vente depuis peu : ce coffret de six DVD.
Coproduction Arte-INA.
Synthèse du procès en 19h20. Philippe Truffaut et Dominique Missika.
Anne-Caroline Jambaud :
- "Lors de la présentation du coffret de DVD, mardi à Lyon, plusieurs personnalités, qui furent acteurs de ce procès, ont salué la qualité du document historique et pédagogique, jugeant que l’émotion était intacte et l’atmosphère très fidèle. Maître Alain Jakubowicz, qui figuraient parmi les parties civiles lors du procès Barbie a présenté ce DVD comme une œuvre citoyenne, « un vaccin contre le négationnisme »."
(LibéLyon, 21 avril 2011).
.
Barbie est condamné à perpétuité le 4 juillet 1987. Le 25 septembre 1991, il meurt en prison à Lyon.
En vente depuis peu : ce coffret de six DVD.
Coproduction Arte-INA.
Synthèse du procès en 19h20. Philippe Truffaut et Dominique Missika.
Anne-Caroline Jambaud :
- "Lors de la présentation du coffret de DVD, mardi à Lyon, plusieurs personnalités, qui furent acteurs de ce procès, ont salué la qualité du document historique et pédagogique, jugeant que l’émotion était intacte et l’atmosphère très fidèle. Maître Alain Jakubowicz, qui figuraient parmi les parties civiles lors du procès Barbie a présenté ce DVD comme une œuvre citoyenne, « un vaccin contre le négationnisme »."
(LibéLyon, 21 avril 2011).
.
me copie ce billet pour lecture plus tranquille et éveillée - je sais qu'on peut toujours se tromper et le constater avec navrance mais me semble qu'il y a là un scalp impossible à prendre
RépondreSupprimer@ brigetoun
RépondreSupprimerc'est l'une des justices à rendre à M. Badinter...
J'ai une immense admiration pour Robert Badinter, pour sa rectitude, son courage, la force des ses convictions, il fait partie de mon panthéon personnel
RépondreSupprimerLa série de DVD d'arte va permettre de conserver pour mes petits enfants les témoignages de ces temps de douleur, à côté de Shoah.
@ Dominique :
RépondreSupprimerRobert Badinter arrivant à la Chancellerie, fait poser dans la bibliothèque le coffret d'acajou contenant les sceaux de la République :
- "Je posai sur le coffret un petit "schtroumpf" en caoutchouc, cadeau de mon fils cadet Benjamin. Ainsi combattais-je par ce clin d'oeil familial la tentation de vanité qui guette l'occupant temporaire des lieux historiques du pouvoir."
(P. 17)
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerMaria Salomon avait quatre fils ils ont été mis dans un train pour Birkenau, à Ludwigshafen un petit groupe dont les quatre fils de Maria arrivent à s'enfuir, en Rhénanie ils tombent dans une famille d'allemands les Bonn , le chef de famille est tailleur de pierre, et ses trois filles défilent dans les jeunesses hitlériennes la journée. Le soir elles nourrissent les jeunes gens tombés des trains et échoué de leur cave ... En 1948, deux des filles Bonn épousèrent deux fils de Salomon. Personnellement j'appelais un de ces deux couples : papi et omi !
RépondreSupprimer"La perte de la mémoire du passé est sans doute la pire infortune qui puisse frapper un peuple ainsi qu'un individu." F. LOT
@ Les Héphémères
RépondreSupprimerJean Cassou :
- "L'homme ou le peuple à mémoire courte, vit dans la mort, ce qui est pire que mourir..."
Je suis "en plein" dans Shoah... Je choisirai donc ton idée de rappel de vaccin sans doute en voyant aussi ce document. Ne jamais oublier...
RépondreSupprimer@ le blög d'Otli
RépondreSupprimerAlain Fleisher :
- "Trop souvent l'Europe considère que la Shoah est la tragédie des seuls juifs, sans réaliser qu'elle est aussi le drame de son propre effondrement, car l'Europe qui se reconstruit peu à peu, restera longtemps encore, quels que soient les régimes politiques et la prospérité, un baraquement de chantier en préfabriqué, parmi les ruines de ce qui fut l'architecture même de l'esprit."
Le père de Robert Badinter a été déporté sur ordre de Barbie ? il a dû lui en vouloir à mort et pourtant... en effet voilà bien une situation particulière.
RépondreSupprimer@ MH
RépondreSupprimerOn n'ose imaginer le cours pris par le procès si Robert Badinter s'était porté partie civile alors que c'était le moindre de ses droits ?!? Nous aurions aujourd'hui les révisionnistes de service pour nous parler de procès "tronqué", de peine inspirée par la seule vengeance etc, etc...
La conclusion de R. Badinter tient en ces deux phrases :
- "Lorsque je vis partir, sur l'écran de télévision, Barbie, condamné à la réclusion à perpétuité, vers la nuit carcérale qui serait dorénavant la sienne, j'eus le sentiment que la justice française avait bien rempli sa mission. D'avoir pu y contribuer est demeuré pour moi une source de fierté."
(P. 147).
La seule réponse à la barbarie : se prouver humaniste.
Le père Badinter a une autre envergure que sa fille ! Respect !
RépondreSupprimerMerci de présenter le livre de Robert Badinter, un homme exceptionnel, et le coffret de DVD. Surtout, ne rien oublier.
RépondreSupprimer@ Euterpe
RépondreSupprimerA ma connaissance très limitée, Simon Badinter eut uniquement deux fils : Claude et Robert.
Ce dernier, d'un second mariage avec Elisabeth Bleustein-Blanchet, eut trois enfants. Leur vie privée est particulièrement bien protégée. Et si d'après un extrait cité ici, Robert Badinter évoque "le cadet Benjamin", j'ignore totalement s'il eut une ou deux filles et encore plus si l'une ou l'autre pose un problème d'"envergure".
@ Daniel Duteil
RépondreSupprimerEncore merci pour votre page d'haïkus. Elle continue à offrir ici votre bord de mer...
Il n'y a pas place sur ce blog pour des compétitions débiles et agressives. Mais cette page est la 3e la plus consultée du mois écoulé...
Merci de vos billets "historiques" subtils et précis.
RépondreSupprimer@ Adria Cheno
RépondreSupprimerQuel contraste entre votre commentaire, et celui-ci d'un grand intellectuel agacé par le rappel du passé indélébile de l'un ou l'autre Lyonnais collabo :
- "… vous recommencez à baver. C'est en effet obsessionnel ! Et assez intolérant pour ne pas dire davantage."
@ JEA : Robert Badinter est une des grandes figures de l'époque où François Mitterrand fut au pouvoir, quoi que l'on puisse reprocher à celui-ci par ailleurs.
RépondreSupprimerLe choix de cet homme comme ministre de la Justice a été un acte fondateur et a montré l'engagement réel du président de la République d'alors dans son parcours humaniste (sans doute aidé par une certaine culture...).
Par contre, le Plantu de l'époque de Barbie était d'un autre niveau que celui qui sévit actuellement en "une" du "Monde", et dont le "talent" serait mieux employé actuellement au "Figaro" sous la houlette d'un Etienne Mougeotte, dinosaure de l'idéologie réactionnaire toujours respirant.
@ D. Hasselmann
RépondreSupprimerEn effet, les archives le prouvent : pendant la campagne, le candidat Mitterrand s'affirme partisan de l'abolition de la peine de mort. Alors que les sondages restent favorables à cette barbarie.
Et la nomination de Robert Badinter à la Justice confirme sans la moindre équivoque ce choix de société.
Au passage, comme étranger, je me rappelle cette évidence : écartée depuis presque un quart de siècle du pouvoir, la gauche pouvait compter en 1981 sur un nombre incroyable de personnalités compétentes, très différentes mais complémentaires, avec des idéalistes, des artistes, des penseurs et autres serviteurs de la République. Pendant ce temps, à droite, on montrait déjà du doigt les chars soviétiques sur la Place de la Condorde...
Je me souviens très bien de ce procès et de la froideur du personnage. Quand à Badinter, je ne vois aucun homme politique actuel à sa hauteur.
RépondreSupprimer@ Gérard Méry
RépondreSupprimerEt cependant Robert Badinter fut lui aussi la cible de bien des haines ;
- "Le président de la République me le rappelait volontiers avec un sourire ironique : "Il paraît que vous n'êtes guère populaire ?" J'affectais l'indifférence. Et continuais sur ma lancée. Mais cela m'affectais plus que je ne le laissais paraître. Je n'avais pas la faiblesse de vouloir être aimé, mais de là à aimer être détesté !"
(P. 46).
Ah mais alors Elisabeth Badinter ne serait pas sa fille ! Voilà qui me rassure.
RépondreSupprimer@ Euterpe
RépondreSupprimerElisabeth Bleustein-Blanchet n'est autre que la seconde épouse de Robert Badinter...
Une nouvelle qui me réjouit. Merci, JEA !
RépondreSupprimerPour ceux qui sont en région parisienne :
RépondreSupprimer« Cité des Livres »
Robert Badinter présente “Les épines et les roses”
Lundi 16 mai - 18h45
Fondation Jean-Jaurès
12 cité Malesherbes - Paris 9e
(Accès par le 59 rue des martyrs)
Métro : Pigalle (l.2, 12)
Bus lignes 30, 54 et 67, arrêt Rochechouart-Martyrs
@ Amaryllis
RépondreSupprimerGrand merci pour cette actualisation mais aussi pour avoir surmonté les blocages techniques de vos "bris de mots", blocages qui nous en privaient brutalement...
Merci pour cet article qui remet en scène un phare d'humanisme qu'est Badinter, et le devoir de mémoire indispensable sur les ténèbres de 39/45.
RépondreSupprimerAmicalement
@ Cratès
RépondreSupprimercette page n'est plus de la dernière pluie et depuis mai s'est confirmé l'accueil tristement glacé et réservé aux épines et aux roses de Badinter...