MO(T)SAIQUES 2

"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."

Milosz

jeudi 29 décembre 2011

P. 102. Décembre 1984 : Jules Roy et son Journal 2

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Jules Roy,
Les années cavalières, Journal 2, 1966/1985,
Albin Michel, 1998, 355 p.

4e de couverture :

- « Ce sont "Les chevaux du soleil" qui nous ont usés Tania et moi et qui m'ont tué. »
Cette remarque, Jules Roy la consigne dans son Journal en 1981. La parution des six tomes de cette saga romanesque s'est étirée en effet de 1968 à 1975, mobilisant toute l'énergie de l'écrivain, l'éloignant peu à peu des combats politiques et médiatiques qui avaient tenu, auparavant, une place importante dans sa vie.
Retiré sur la colline de Vézelay, blessé par ses infructueuses batailles pour forcer les portes de l'Académie française, il se console auprès de son âne et de ses chiens, s'immerge dans la foire aux chapons de Montrevel, tandis que, les uns après les autres, s'éteignent les amis : Maurice Clavel, Max-Paul Fouchet, Jean-Louis Bory, sans oublier Sigaux, Kanters et Doyon.
Et pourtant, à l'aube des années 80, le nouveau chef de l'Etat, François Mitterrand, s'invite volontiers chez lui, l'entraîne rencontrer Ernst Jünger afin d'écouter les deux anciens guerriers ennemis devenus écrivains confronter leurs visions du monde. Il ne tiendrait qu'à lui d'appartenir à la Cour. Seulement, pour flatté qu'il soit, Jules Roy n'est pas dupe."

Pierre Maury :

- "Le vieux lion rugit encore : Jules Roy donne le deuxième volume de son «Journal»: «Les années cavalières»
Curieux et intéressant bonhomme que ce Jules Roy (et les mots sont faibles).
Il se livre tout entier, contradictions comprises, dans «Les années cavalières» - le deuxième volume de son «Journal». Le volume couvre les années 1966 à 1985, et le montre sans cesse à se battre pour continuer à produire des livres, parce que c'est sa vie et qu'il a besoin de l'argent qu'ils peuvent lui rapporter (…).
Le cimetière de Vézelay, hanté par les fantômes de Georges Bataille ou de Max-Pol Fouchet (celui-ci davantage présent en raison d'une veuve envahissante), lui fait se demander s'il s'agit là d'un lieu pour vivre ou pour mourir... La mort, il y pense souvent, et d'autant plus que beaucoup disparaissent pendant ces vingt ans. Des proches ou de vrais amis. La forêt s'éclaircit, et Jules Roy reste debout, comme un chêne qu'on n'abat pas - pour parodier un titre de Malraux qui apparaît plusieurs fois dans le volume, portrait éclaté et brillant d'un homme dans ses dernières années.
De manière générale, Jules Roy excelle dans les portraits, qu'il trace sans esprit de système, au hasard d'une existence où les fréquentations lui donnent l'occasion de présenter quelques écrivains, avec leurs qualités et leurs défauts. Portraits privés, donc, dans lesquels la lumière se fait sur des aspects parfois inattendus."
(Le Soir, 14 avril 1999).

Biographie :

- "Né en 1907 en Algérie, Jules Roy vivait retiré à Vézelay depuis une trentaine d'années. C'était un personnage anticonformiste, iconoclaste, il avait écrit une cinquantaine d'ouvrages.
Officier de l'armée de l'air de 1927 à 1953, il avait ensuite été grand reporter à l'Express et était l'auteur de pièces de théâtre, essais, récits autobiographiques et romans. Il avait reçu les prix Renaudot (1946) et de l'Académie française (1958).
Ses différents engagements ont largement inspiré ses écrits. Ainsi, "La Vallée heureuse", prix Renaudot 1946, est-elle née de son expérience dans la RAF (Royal Air Force) durant la Seconde Guerre mondiale, où il participa à des bombardements dans la Ruhr.
La guerre d'Indochine, qui entraîna son départ de l'armée française, a nourri nombre de ses textes. Enfin, son pays natal, l'Algérie, a inspiré une fresque, "Les Chevaux du soleil", adaptée à la télévision, et qui retrace l'histoire des Français en Algérie de 1830 à 1962."
(Le Nouvel Observateur, 15 juin 2000).

Abdelkader Djemaï :

- "Confronté au temps, à la maladie, à la vieillesse, à la mort qui l’emportera en juin 2000, l’auteur de « La Vallée heureuse » Prix Renaudot 1946, ne perdra jamais de vue l’essentiel : construire une œuvre. Lui qui a connu, entre autres, Malraux, Kessel, Saint-Exupéry et qui admirait Jules Renard, un enfant de Bourgogne, écrira, le 25 avril 1989, au milieu de ses colères, de ses indignations et de ses excès : « Un rapetasseur, voilà ce que je suis, penché sur mes outils, rognant sur des phrases écrites le mois dernier ou l’année d’avant… ». Rapetasser qui signifie, selon le Robert, raccommoder, rafistoler, rapiécer comme le ferait un artisan conscient de la difficulté de la tâche et heureux de s’y atteler."
(Revue Texture : Vézelay, clos du Couvent, 2001).

Lire : Jean Louis Roy, Jules Roy l'intranquille, L'Harmattan, 2007, 222 p.
(Graph. JEA/DR).

Jules Roy :
- "Ce que je cherche alors ? Ne pas avoir honte de moi."

Pourquoi cette page ?
Pour autant qu'il m'en souvienne, j'ai été très tôt attentif au singulier itinéraire tracé par Jules Roy (que d'aucuns confondaient assez légèrement avec Claude Roy) (1).
Car de ses bombardements sur l'Allemagne, il ne rapporta pas des images d'Epinal pour amateurs de cocoricos aveugles et de récits guerriers hormonés. Mais un témoignage sans fards. Une fois la Seconde guerre mondiale aux pertes (et non aux profits) de l'histoire, Jules Roy suivit le corps expéditionnaire français en Indochine (2). Et là, prit la résolution non seulement de quitter l'armée mais encore de dénoncer son comportement de bras armé du colonialisme. Sursaut personnel de ses idéaux. On respectait toutes les lois de tous les silences et lui refusa. Depuis, et grâce notamment à des objecteurs de conscience comme Roy, le vocabulaire a évolué. Le terme générique de "sales guerres" a laissé place aux réalités des "actes de barbarie", des "crimes contre l'humanité".
Donc, Jules Roy laissa son uniforme aux mythes. Il sera journaliste et écrivain.
Cet humaniste confirmera ses engagements en 1972 quand il publiera courageusement : "J'accuse le général Massu" (3). Après avoir perdu l'Indochine, la France remettait les couverts en Algérie (4) dans un affreux climat de nouvelle guerre coloniale à laquelle s'ajoutait une autre guerre, civile celle-là. Tortures, camps, disparitions ("corvées de bois", "crevettes" jetées des hélicos) : l'histoire bafouillait. Peu se préoccupèrent de l'honneur de la France. Jules Roy, oui.
Puis il décida de s'inscrire dans le paysage de Vézelay (5). C'est là qu'il repose. C'est là que je l'ai salué. Sans oublier la si belle figure de son ami, Max-Pol Fouchet (6) qui s'est éteint lui aussi sur la colline inspirante. Tandis que Mstislav Rostropovitch (7) y enregistrait les 6 Suites pour violoncelle de Bach.



Voici quelques extraits du second Journal de Jules Roy, les pages portent une date de décembre 1984. 

La basilique de Vézelay.

- "Pendant l'hiver jusqu'en mai, la basilique m'a toujours caché le lever du soleil. Un signe, il me semble. Le mystère pour lequel elle a été orientée m'enlève le soleil. Tout se fabrique derrière elle, tout se machine au gré de cette langue de feu qui jaillit de-ci de-là, incendie l'horizon de collines et éteint une à une les étoiles. Dans la maison des franciscains, on dort encore, sauf le père Pascal ou, quand il n'est pas là, son disciple qui allume les cierges et ouvre la demeure sacrée, ombre d'abord, puis peu à peu forêt qui sort des ténèbres, frémit à peine et s'illumine jusqu'à devenir brasier.
De l'autre côté, au bas des murs et des remparts, ma table est éclairée d'un faible halo (8)."
(7 décembre 1984).

L'Académie.

- "A l'Académie, rassemblement de momies, de vieillards à qui je ne sais quel nom donner, et d'hirondelles de cocktails grises comme le siècle. Là-dedans quelques innocences. J'avale en vitesse un whisky, cherche à saluer Druon qui reçoit déjà, en perpétuel, avec une plaque de Nissan Alaouite tunisien sur le flanc. Un journaliste de France-Soir me dit : "Il ne reste de lui que Le Chant des Partisans..." (9) Je réponds que j'aimerais bien qu'on en dise autant de moi. Quelle veine il aura eue, Maurice ! Ecrire ça, à Londres, avec Kessel !"
(14 décembre).

Des pompes funèbres surréalistes.

- "Retourné voir l'"Hôtel des grands hommes" où habitait Breton au troisième et où Maurice Clavel (10) disait qu'il avait couché par hasard au moment de la libération de Paris (11), place du Panthéon. Je voulais savoir si le magasin de pompes funèbres (...) à côté (...) existait toujours. Non. On l'a enlevé. C'est là, selon Soupault, que le surréalisme est né. "En ce temps-là, dit-il, il y avait des enterrements fastueux, on les admirait beaucoup." Ils sortaient de Saint-Etienne-du-Mont sans doute. Celui de Verlaine est passé par là."
(17 décembre).

Un tortillard volant.

- "Avant-hier, samedi, retour de Caen, j'en étais à la dernière partie du parcours dans la nuit entamée, entre Auxerre et Vézelay. Je m'étais assis tout à l'avant de la motrice, et le tortillard fonçait dans un bruit effroyable de ferraille, droit devant lui sur les rails qu'un faible falot éclairait. C'était hallucinant, cette glissée furieuse dans les ténèbres (...).
Ca me rappelait les vols de nuit. J'étais heureux, vaguement goguenard. Je revenais de Garcelles en Normandie, le château où le père de Guynemer (12) avait rencontré Mlle Julie de Saint-Quentin sa mère.
Vézelay était illuminée, je revenais des siècles en arrière. Il est vrai que j'avais traversé Paris avec mon baluchon, dans un taxi conduit par un Marocain qu'il me fallait guider. J'étais allé aussi chercher le récit de Fonck (13), Mes combats, à la librairie ancienne de la rue de la Pompe, non loin de la rue de la Tour où Guynemer est né il y a quatre-vingts ans. Dans un tintamarre du diable à travers les vallées de l'Yonne et de la Cure, je tenais le livre dans mes mains. Par moments, je me croyais redevenu bombardier dans un Halifax."
(31 décembre).

Vézelay (Ph. JEA/DR).

NOTES :


(1) Claude Roy (1915-1997). Autre écrivain au chemin personnel de droite et même d'extrême droite, puisque camelot du Roi, vers la maturité à gauche. Donc de Vichy pour entrer ensuite dans la résistance. Et finir sa vie en écrivant régulièrement dans le Nouvel Obs. Goncourt de la Poésie en 1985.

(2) Jules Roy, La bataille de Dien Bien Phu, Julliard, 1963, 379 p.

(3) Jules Roy, J'accuse le général Massu, Seuil, 1972, 120 p.

(4) Jules Roy, La Guerre d'Algérie, Ch. Bourgois, 1994, 190 p.

(5) Jules Roy, Vézelay ou l'Amour fou, Albin Michel, 1990, 140 p.

(6) Jules Roy, Eloge de Max-Pol Fouchet, Actes Sud, 1990, 32 p.

(7) Jules Roy, Rostropovitch, Gainsbourg et Dieu, Albin Michel, 1991, 182 p.

(8) Maison Jules Roy :
- "Le public peut découvrir le site à la belle saison pour des visites guidées et des rencontres autour de la littérature. A deux pas de la basilique, le Clos du Couvent propose aux visiteurs ses vastes jardins en terrasse, ainsi que le bureau de Jules Roy laissé en l’état au premier étage. Le rez-de-chaussée accueille soirées littéraires mensuelles et expositions. Les manifestations et la visite sont libres d’accès : un lieu à découvrir pour tous et toutes.
Le Conseil Général de l'Yonne a acquis la propriété de l'écrivain Jules Roy en 1999. L'objectif est d'en faire une maison d'écrivain, un lieu de culture et de mémoire ouvert au plus grand nombre. Dans cette perspective, Jules Roy a légué au département des manuscrits, de nombreux ouvrages et ses archives personnelles.
La maison et son parc sont situés au pied de la basilique Sainte Marie-Madeleine de Vézelay. Dans cette propriété, chacun pourra s'imprégner de l'œuvre et des combats du "barbare de Vézelay".
(Site du Conseil général de l’Yonne, cliquer : ICI).

(9) Interprétation d'Anna Marly, compositrice. Cliquer : ICI.

(10) Maurice Clavel (1920-1979). Encore un enfant terrible de la littérature française. Résistant mais prenant ses distances avec de Gaulle au moment de la sinistre affaire Ben Barka. Ardent acteur de Mai 68. Belle plume du Nouvel Observateur et de Combat. Créateur, avec Sartre, de l'agence de presse Libération. Il choisit de finir ses jours à Lesquins, village à l'ombre de Vézelay.

(11) (Re)Lire la page 65 de ce blog : du 16 au 26 août 1944, la libération de Paris. Cliquer : ICI.

(12) Jules Roy, Guynemer, l'ange de la mort, Albin Michel, 1986, 351 p.

(13) René Fonck (1894-1953). Aviateur aux 75 victoires homologuées au long de la guerre 1914-1918. Evoquait plutôt un total de 125. Moins glorieusement, en 1942, Live publia son nom sur la "liste noire" des "traîtres" de la France pour cause de collaboration.

Autres livres dans la bibliothèque de ce blog ? Cliquer : ICI.

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24 commentaires:

  1. il faudrait que j'essaie - suis passée à côté de lui parce qu'il était admiré par qui je n'aimais guère, adolescente

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  2. je suis admirative de la qualité de vos présentations !

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  3. @ brigetoun

    effectivement mais à un moindre degré que P. de la Bollardière, J. Roy n'était pas vraiment en odeur de sainteté chez les porteurs de galons...

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  4. @ Lautreje

    ancienne déformation professionnelle qui laisse des traces...
    (je n'ai pas trouvé de proverbe ardennais à ce sujet)

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  5. Votre billet donne vraiment envie de lire à nouveau cet écrivain et les voisinages de Max Paul Fouchet, ce grand passeur de poésie ainsi que celui de Maurice Clavel ce " monsieur les censeurs, bonsoir!" que fait que renforcer notre désir!

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  6. @ versus

    Clavel - Fouchet - Roy
    de fameux mousquetaires des lettres...

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  7. Je commencerais volontiers par une visite du Clos du couvent...un paysage rêveur et des rencontres sans doute surprenantes.

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  8. @ Colo

    A fuir en période touristique. Mais loger non loin en automne. Pour monter sur la colline avant l'aube et y retourner pour le soleil couchant. Le paysage vers le Morvan ne cesse de changer de visages.
    Le Clos, lui, se situe face aux marchand(e)s du temple. Mais les murs retiennent à l'extérieur les cacophonies de la foule...

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  9. @ Danièle Duteil

    qui n'a jamais pu faire le deuil de ses racines algériennes...

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  10. ahhhhhhh! "mes lois de l'écriture"
    C'est ça! exactement ça!!!
    Je pourrais relever chaque phrase... c'est magique!
    Merci pour cette page ;-))

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  11. @ Coumarine

    Dès que possible , soit après le passage du cap Nouvel an
    promis je t'envoie cette écriture de Jules Roy :
    - "...refuser de se laisser arrêter"

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  12. tu sais, suis émue en lisant cette page de Jules Roy...Parce que même si je m'obstine à écrire des petits trucs sur mon blog, j'ai "perdu" mon écriture (pour le moment en tout cas...)
    "refuser de se laisser arrêter"... et tout le reste qu'il dit là...oh lala!!!

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  13. @ Coumarine

    J. Roy :
    - "jusqu'au retour de la grâce..."
    peut-être pas celle d'hier
    mais si c'est la grâce !!!

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  14. Merci pour ce billet fouillé et soigné jusque dans les petits coins.
    Rapetasser son écriture. je suis aussi très sensible au mot, à sa signification et au texte.
    Continuez à nous instruire, JEA. Continuez. il y a tant et tant à apprendre encore.
    Meilleurs vœux de santé surtout.

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  15. @ Maïté/ Aliénor

    Nos blogs sont assez semblables à des marées. Parfois d'équinoxe, parfois à voix basse. Déposant sur nos plages quelques coquillages. Ceux-ci en ont, des histoires à partager. Tandis qu'autour de nous, ça pollue, ça concasse...

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  16. Je préfère l'artisan au medium en transe - intéressant, ce calligramme. Merci, JEA.

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  17. @ Tania

    "Les chevaux du soleil" ont représenté pour lui plus qu'un trop long accouchement en douleurs. Jules Roy se saignait aux quatre veines pour écrire cette somme. Il semble que souvent, il se sentit au midi d'un désert. Inspiration si pas tarie, du moins les mots et les phrases comme des mirages.
    Une somme comme un horizon reculant sans cesse. Et pas d'oasis.
    Alors ce choix personnel : sortir de lui-même, de son écorce pour écrire quand même. D'où cette image du medium en transe. Qui fait effectivement plus tape-à-l'oeil que l'artisanat de l'écri-vain rivé à son bureau et face à la feuille blanche.
    Il estimait que "Les chevaux de feu" allaient fasciner, entraîner des enthousiasmes, convaincre de son talent. L'histoire littéraire est restée poliment indifférente !!!

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  18. @ Cactus

    Comment ne pas saluer un retour aussi piquant que le vôtre ?

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  19. Un auteur qu'il me reste à découvrir car honte à moi pendant longtemps j'ai fait l'amalgame entre Jules et Léon Bloy , maintenant que cet aspect est éclairci pour moi il faut que je le lise

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  20. @ Dominique

    c'est un des aspects fabuleux de la littérature française : un tel foisonnement que nul(le) humaniste ne peut espérer en découvrir tous les auteurs et encore moins toutes les oeuvres
    mais Jules Roy et Bloy ont vécu sur des planètes différentes, l'ombre du second ne risque pas de rejoindre le premier...

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  21. Je suis passé une fois à Vézelay (j'en avais parlé sur feu Le Chasse-clou) et j'avais été étonné que Georges Bataille y ait habité comme Jules Roy, car ce n'est pas vraiment un endroit qui "inspire"...

    Froid, ténèbres, montée vers la basilique, petites rues pavées, une sorte de mini-village presque désertique (un écrivain "en résidence" paradait en chemeise blanche à la fenêtre de la maison... de Jules Roy, je crois bien !), brrr...

    Mais le caractère "trempé" de celui dont vous dressez le portrait a sans doute surmonté cette "retraite" plus adaptée à un chanoine qu'à un ancien pilote de guerre.

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  22. @ Dominique Hasselmann

    pour qui souhaite vous (re)lire : voir le 30 avril 2008

    Claudel a aussi hanté cette colline, tout comme Le Corbusier, mais moins que Romain Rolland ou que D. E. Ingelbrecht (fondateur de l'Orchestre national de France)
    quand on ajoute Bataille, Clavel, M-P Fouchet et Roy, voilà qui donne à Vézelay plus que l'épaisseur d'une carte postale...

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