.
(DR).
Synopsis
- "Mahmoud est l'un des cavaliers de la place Tahrir
qui, le 2 février 2011, manipulés par les services du régime de Moubarak,
attaquèrent les jeunes révolutionnaires à dos de chameau. Tabassé, humilié,
sans travail, ostracisé dans son quartier qui jouxte les Pyramides, Mahmoud et
sa famille perdent pied. C'est à ce moment qu'il fait la connaissance de Reem,
une jeune égyptienne divorcée, moderne, laïque, qui travaille dans la
publicité, milite pour l'écologie et vit dans les beaux quartiers."
Yousry Nasrallah
- "Tout mon cinéma travaille à essayer d’extraire le peuple
égyptien de la place de la victime."
(les inRocks, 19 septembre 2012).
- "Une dictature, ça vous fait vous haïr vous-mêmes. Le
peuple mérite cette lettre d'amour que nous lui avons faite dans le film".
(Le Point, Festival de Cannes, 17 mai 2012).
- "Se libérer, rompre les tabous, dépasser la censure. C’est, à mes
yeux, la définition première du nouveau cinéma arabe."
(La Croix, Festival de Cannes, 7 juin 2012).
- "C'est ce qu'on a vécu pendant la Révolution. Elle
était belle ! Pendant 18 jours on avait l'impression et l'illusion
peut-être que tout ça avait sauté, les barrières entre classes, les genres,
entre l'homme et la femme et les ethnies évidemment … On a envie de
revivre ça, que ça soit constant, que ça reste, que ça ne soit pas illusoire,
pas seulement 18 jours de folie."
(AFP).
CinéObs
- "Avec seulement cinq pages de scénario, Yousry Nasrallah
a tourné sa fiction en même temps que les événements se produisaient,
filmant place Tahrir, écrivant, avec son co-scénariste Omar Shama, les scènes
la nuit précédant le tournage ou allant jusqu'à laisser ses acteurs « travailler en
incarnant des idées ». Au fil des deux heures du film qui
montre le rôle des femmes dans la Révolution, il tente de « familiariser
le spectateur avec ce qu'est un Egyptien aujourd'hui ».
(Festival de Cannes, 18 mai 2012).
Thomas Sotinel
- "Le cinéaste a toujours travaillé ces contradictions, ces
injustices (mais aussi cette culture, cet humour, cette esthétique) qui font
l'identité égyptienne. Il en a fait des fictions qui assument leur parenté avec
la tradition du cinéma arabe, et Après la bataille ne fait pas
exception à cette manière de faire."
(Le Monde, Festival de Cannes, 8 mai 2012).
Siegfried Forster
- "Après la bataille dresse un constat sans aucune
illusion : la véritable révolution n’a pas encore eu lieu, « ce
qui a commencé c’est le sentiment révolutionnaire », conclut Yousry
Nasrallah sous le slogan : « Pain, Liberté, Dignité, Humanité ».
(RFI, 18 septembre 2012).
Petit prince égyptien : "Dis, tu me dessines un printemps révolutionnaire ???" (DR).
Didier Péron
- "Le héros de l’histoire (…) n’est pas un jeune protestataire de la place Tahrir rempli d’une soif inextinguible de démocratie mais Mahmoud, un cavalier du quartier des Pyramides, au Caire, qui a participé à l’assaut spectaculaire à cheval et à dos de chameaux contre les protestataires réclamant le départ de Moubarak, le 2 février 2011. Mahmoud, pas armé, manipulé par le caïd du coin, est tombé de sa monture, la foule enragée l’a battu et il est revenu dans son misérable quartier de Nazlet la queue basse. Déprimé, rasant les murs, il rencontre Reem, fille émancipée des beaux quartiers qui bosse pour une ONG d’aide aux déshérités de la ville, en particuliers de Nazlet, quartier qui concentre la population des guides touristiques travaillant sur le site de Gizeh et que les attentats islamistes puis les manifestations ont mis sur la paille."
(Libération, 18 septembre 2012).
Jacques Mandelbaum
- "Les événements historiques se captent aujourd'hui en direct. Images sur le vif, reportages, voire documentaires, ont ainsi rendu compte très tôt, très vite, très bien et très mal à la fois, du "printemps arabe". C'est désormais au tour des premières fictions de nous parvenir. D'Egypte - où les manifestants de la place Tahrir ont délogé Hosni Moubarak le 11 février 2011 - arrive, un an et demi plus tard, le nouveau film de Yousry Nasrallah. Il n'y a pas si longtemps, on aurait parlé d'un film réalisé à chaud. Tout va si vite aujourd'hui dans la médiatisation des événements que ce délai suffit à en faire une oeuvre froide, quasiment anachronique, tant du point de vue du passé (déjà montré ailleurs) que du présent (l'histoire toujours en marche après la réalisation du film). Nasrallah - élève et successeur du grand Youssef Chahine au pays des pyramides - est un cinéaste trop averti des réalités de son temps pour l'ignorer. Judicieusement, il nomme son film Après la bataille.
- "Les événements historiques se captent aujourd'hui en direct. Images sur le vif, reportages, voire documentaires, ont ainsi rendu compte très tôt, très vite, très bien et très mal à la fois, du "printemps arabe". C'est désormais au tour des premières fictions de nous parvenir. D'Egypte - où les manifestants de la place Tahrir ont délogé Hosni Moubarak le 11 février 2011 - arrive, un an et demi plus tard, le nouveau film de Yousry Nasrallah. Il n'y a pas si longtemps, on aurait parlé d'un film réalisé à chaud. Tout va si vite aujourd'hui dans la médiatisation des événements que ce délai suffit à en faire une oeuvre froide, quasiment anachronique, tant du point de vue du passé (déjà montré ailleurs) que du présent (l'histoire toujours en marche après la réalisation du film). Nasrallah - élève et successeur du grand Youssef Chahine au pays des pyramides - est un cinéaste trop averti des réalités de son temps pour l'ignorer. Judicieusement, il nomme son film Après la bataille.
Il pose, ce faisant, le temps nécessaire à la fiction. Un temps pour
l'intelligibilité du fait collectif, d'une part, pour l'individualisation
romanesque de l'autre."
Les froidures reviennent, le cinéma rural de ce blog est ouvert (minimum) 24 heures sur 24. Cliquer : ICI.
(Le Monde, 18 septembre 2012).
Laure Dalzane
- "Le film de Nasrallah (…) nous invite à quitter le point de
vue du spectateur du JT de 20 heures, confondant tous les protagonistes dans
une indistinction réductrice, et nous convie à observer de l’intérieur les
contradictions de la société égyptienne : la lutte des classes, la guerre
des sexes, la coexistence entre extrême modernité des mœurs et archaïsmes, les
manipulations en tous genres, comme celle du riche et cynique propriétaire Haj
Abdallah, qui retourne sa veste toujours du bon côté en fonction de ses
intérêts financiers… Les personnages échappent à un schématisme qu’on craint au
départ, grâce à la façon dont Nasrallah leur offre le temps d’évoluer, de
douter, de se remettre en question tout au long du film.
Si le film de Nasrallah ne s’impose toutefois pas par la
maestria incontestable de sa mise en scène, il nous touche par sa belle
vitalité, par ses acteurs entièrement engagés, par l’urgence enfin que l’on
sent chez Nasrallah à se battre pour éviter la confiscation par les Islamistes
de cette Révolution du peuple arabe. Après la bataille, c’est encore à coup
sur… une âpre bataille qui se profile. Yousri Nasrallah en témoigne par les
moyens du cinéma, et nous émeut."
(Mediapart, Festival de Cannes, 26 mai 2012).
Mena Shalaby - Reem (DR).
(Mediapart, Festival de Cannes, 26 mai 2012).
Mena Shalaby - Reem (DR).
Didier Péron
- "La relation entre Mahmoud, l’impulsif, le prolo floué, et
Reem (la vedette
Mena Shalaby), si occidentalisée qu’on la prend pour une
«Libanaise», ressemble à une improbable idylle édifiante, scellant la
réconciliation du peuple et de la bourgeoisie. Mais les allers-retours entre
l’existence nantie de Reem et la maison rudimentaire de la famille de Mahmoud
pointent aussi le fossé qui sépare des individus qui doivent, face à la
dictature, s’inventer une communauté de destin. On sent que ça ne va pas être
évident, même si les jeunes branchés donnent des leçons de syndicalisme aux
cavaliers de Nazlet (le film a été tourné avec les habitants de ce quartier
peuplé de Bédouins sédentarisés depuis le XIXe siècle).
En dernier lieu, c’est l’armée et les islamistes qui sont
les ennemis à circonvenir et qui bien entendu tirent en coulisse leurs épingles
du jeu. La fièvre verbale s’explique alors par la menace qu’ils font peser
sur le peuple à qui, par les armes ou la théologie, il demande à chacun de la
fermer et d’obéir. Nasrallah et ses actrices ont dû stopper les séquences
tournées en vidéo lors de la manif du 8 juillet 2011, insultés et
battus par des gens défendant des intérêts qu’on a du mal à imaginer
démocratiques."
(Libération, Festival de Cannes, 17 mai 2012).
Serge Kaganski
- "Il est vrai que la mise en scène de Nasrallah est
bordélique, truffée de zooms intempestifs, faux raccords, rythmes heurtés… mais
quelle énergie, quel à propos politique et quelles actrices ! Film feuilletonesque
entre Plus
belle la vie cairote et Mocky oriental, Après la bataille
nous dit que l’avènement de la démocratie et de l’émancipation des peuples
durera plusieurs printemps. Yallah !"
(les inRocks, Festival de Cannes, 19 mai 2012).
Gaël Golhen
- "En synthétisant le film politique rosselinien et le soap
égyptien (bariolé, vivant, lacrymal) Nasrallah réussit un OVNI, déconcertant,
parfois lessivant, et qui malgré la confusion du propos laisse quelques traces
indélébiles…"
(Première, Festival de Cannes, 17 mai 2012).
Pascale Fautrier
- "Beau mélodrame à voir sur les contradictions sociales de
l'Egypte quelques semaines après le printemps arabe, fait d'un mélange d'images
filmées au moment de la Révolution et de fiction. Les trois comédiens
principaux sont excellents. La Révolution n'a pas commencé, ce qui a commencé,
c'est le sentiment de la Révolution, dit le réalisateur Yousry Nasrallah. Reste
la montagne à gravir, plus haute que les Pyramides : rocher de Sisyphe. Un
film contre le découragement."
(Mediapart, 11 septembre 2012).
Les froidures reviennent, le cinéma rural de ce blog est ouvert (minimum) 24 heures sur 24. Cliquer : ICI.
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La 2e image, associée à sa légende, est très belle : j'aimerais bien savoir ce que pense le Petit Prince devant cette fresque...
RépondreSupprimertant que le passé ne sert pas d'habit de scaphandrier pour plomber l'avenir...
Supprimeravis entendu à plusieurs reprises, en effet : il faut aller le voir
RépondreSupprimersauf si l'on fréquente les salles de cinéma en Israël, l'auteur n'ayant pas souhaité que son film y soit programmé...
Supprimermerci !
RépondreSupprimercher Cactus, le ciné de ce blog est évidemment à entrée libre mais vous êtes de ceux qui ont toujours un couvert les attendant à la table du banquet des amoureux du 7e art...
SupprimerMerci pour l'info. On a besoin d'artistes tels que ce Nasrallah.
RépondreSupprimerreste à espérer une programmation parallèle en Belgique
Supprimermais tu vas être presque au paradis avec le Festival du film francophone à Namur...
À lire les critiques d'ici aussi, (oui, il passera à Mallorca!), à voir pour ne pas oublier que tout n'est pas noir ou blanc, que les révolutions, les changements, sont le fait des millions d'individualités. Je reviendrai vous rendre visite après!
RépondreSupprimerun film empêchant que les ayatollahs vociférants, les inquisiteurs sanglants, les guides illuminés, les apprentis dictateurs de tous poils et de toutes les couleurs ne détruisent les réserves d'oxygène de nos libertés
Supprimerdu cinéma qui se refuse à jouer avec le boomerang des provocations ciblées, à jeter par flots successifs de l'huile sur les bûchers déjà allumés...
si après visionnement, vous rédigez sur votre blog une de ces pages bilingues et inspirées dont vous avez le secret, les lecteurs (masc. gram.) ne manqueront pas
je viens de terminer les Chroniquese Egyptiennes d'el Aswany qui expliquent bien le pourquoi des Printemps arabes en Egypte , j'ai hâte de savoir le "après"
RépondreSupprimercarnets, chroniques, journaux de voyages, blocs d'aquarelles... vous ne battez jamais les chemins mais les rendez à leurs histoires, leurs aventures, leurs bâtisseurs, leurs philosophes, leurs poètes, leurs exilés, leurs idéalistes...
SupprimerUn point de vue qui doit être intéressant, en écoutant la radio on se prend à espérer que les couleurs de ces printemps ne ternissent pas trop vite emporter par la vague extrémiste ! croisons les doigts
RépondreSupprimerune pensée particulière pour les Tunisiennes qui furent les premières à monter sur les barricades, à faire tomber la famille d'un dictateur mais avec une victoire visiblement en grand danger d'être récupérée par des gens qui offriraient volontiers le féminisme au bûcher de leur fanatisme...
SupprimerLes mentalités n'évoluent pas aussi vite qu'on le pense, mais si déjà, l'esprit révolutionnaire est en marche, alors les choses peuvent changer...On surveillera!En tout cas, un film à voir.
RépondreSupprimerle cinéma égyptien témoigne aussi de ces lenteurs
Supprimerainsi "Les Femmes de l'autobus 678" de Mohamed Diab
dont j'aurais voulu lettre aussi à l'affiche de ce blog...
je me permets un dernier commentaire : le lien vers les Femmes de l'autobus 678
Supprimerhttp://miriampanigel.blog.lemonde.fr/2012/06/02/les-femmes-du-bus-678-film-de-mohamed-diab-printemps-pour-les-egyptiennes/
là, merci d'avoir réparé mon oubli involontaire...
SupprimerCe week end je me suis concocté un week end ciné-Proche Orient: La Bataille, Would you have sex with an Arab, la Vierge, lees coptes....j'espère que je vais remplir mon programme! Le problème c'est que je vais être obligée d'interrompre le carnet bulgare.
RépondreSupprimerl'un des bonheurs des carnets, c'est leur patience illimitée : ils restent ouverts à dernière page lue et attendent sans même prendre une ride
Supprimermais quel week-end, un triangle du 7e art arabe !!! de ces trois films, seul le "would..." n'a pas encore été projeté dans le ciné rural de ce blog, vos regards n'en seront que plus attendus...
lien vers votre page "Après la bataille... " :
Supprimerhttp://miriampanigel.blog.lemonde.fr/2012/09/22/apres-la-bataille-film-de-yousri-nasrallah/#xtor=RSS-32280322
merci pour le lien! Quel optimisme dans ce film! Elles ont la pêche ces Egyptiennes. Cela change du regard des médias qui voient des terroristes partout!
SupprimerEn Egypte, je ne sais pas, mais en Tunisie il semble que le pouvoir ait réussi, vendredi, à maintenir les "salafistes" dans leur enclos fanatique.
RépondreSupprimerLe cinéma a un rôle démocratique à jouer : on est étonné qu'en France la liberté de diffusion de celui-ci ne soit pas plus utilisée dans un sens politique et ne serve qu'à concocter, la plupart du temps, des navets consensuels.
Romain Gary traduisait, en son temps (1974), une crainte quant à la vieille Europe, crainte se reproduisant aujourd'hui face aux révolutions vertes :
Supprimer- "Les marionnettes de l'Europe ne font pas l'Histoire, elles font des histoires..."