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En Belgique, l'étoile stigmatisant les juifs. Un J pour Jood en Néerlandais et Juif en Français (Doc. JEA/DR).
Le Soir
- "M. Verhofstadt a présenté à deux reprises des excuses à la communauté juive pour le rôle de certaines autorités belges durant la seconde guerre mondiale, une première fois le 6 octobre 2002 à la même caserne Dossin – il s’agissait alors d’une première car jusque là aucun Premier ministre n’avait reconnu de telles fautes dans le chef des autorités belges – et une seconde fois le 16 mars 2005 lors d’une visite au mémorial Yad Vashem à Jerusalem. Le bourgmestre d’Anvers, Patrick Janssens, a fait de même en octobre 2007 et celui de Bruxelles, Freddy Thielemans dimanche dernier (1).
M. Di Rupo a souhaité dimanche 9 septembre lever toute ambiguïté sur la reconnaissance de la responsabilité des autorités belges. « Permettez-moi d’être clair. Le gouvernement fédéral est et demeure déterminé à conserver vivant le souvenir de notre passé, le souvenir à la fois des aspects positifs et des aspects négatifs. Le gouvernement ose donc regarder de face les pages les plus noires de notre histoire », a-t-il dit lors de cette commémoration à Malines, couplée avec le 56ème pèlerinage national à la caserne Dossin, en présence du prince Philippe, de plusieurs ministres, d’ambassadeurs et de personnalités."
(Avec Belga, 9 septembre 2012).
Caserne Dossin à Malines, le Sammellager de Belgique, 1942. Photo la plus connue de la cour intérieure : juifs qui viennent d'être arrêtés et leurs effets. Aujourd'hui, des appartements y accueillent des familles insouciantes (Doc. JEA/DR).
"Faire tomber un mythe trop largement répandu,
celui d'autorités belges qui auraient été impuissantes
face à l'occupant nazi...".
Ce 9 septembre 2012, Elio Di Rupo, Premier Ministre
- "Monseigneur,
Dames en Heren,
70 jaar geleden werd precies op deze plaats een van de zwartste bladzijden uit onze geschiedenis geschreven.
Hier werden vanaf juli 1942 meer dan 25 000 Joden (2) en 351 zigeuners bijeengebracht en gevangengenomen.
De meesten werden naar Auschwitz gedeporteerd.
Slechts 1 240 van hen overleefden.
Dat is dus minder dan 5 %.
De oudste, Etna KOLENDER, was 92 jaar oud. De jongste, Suzanne KAMINSKI, was amper 40 dagen oud (3).
Niet al deze mensen waren Belgen. Ze kwamen grotendeels uit Oost-Europa, Duitsland of Rusland en waren naar ons land gevlucht om te ontsnappen aan de vervolgingen en de pogroms, die lang vóór de opkomst van het nazisme bestonden.
Ce que ces personnes étaient venues chercher en Belgique, c'était l'assurance d'une sécurité. Elles s'imaginaient, à Bruxelles ou à Anvers (4), à l'abri de la haine raciale et de l'antisémitisme.
Elles pensaient trouver, dans notre pays, le droit de vivre en paix, tout simplement.
Hélas, l'occupation de la Belgique par les nazis allait faire voler en éclats ce sentiment de sécurité.
A peine installés, les nazis réquisitionnèrent cette caserne malinoise pour la transformer en antichambre des camps de la mort.
Il y eut d'abord les convocations pour le travail obligatoire, un piège dans lequel tombèrent des milliers de victimes. Ensuite, l'Occupant décida de doubler les objectifs.
Il lui fallait non plus 10.000, mais 20.000 Juifs. Ce fut le début des rafles, dans les rues d'Anvers surtout, et aussi de Bruxelles.
Si cet épisode est l'un des plus noirs de notre histoire, ce n'est pas seulement par l'horreur qu'il suscite.
C'est aussi parce qu'il a impliqué la collaboration ; collaboration de citoyens belges et de nombreuses autorités de notre pays.
Laten we de moed hebben de waarheid onder ogen te zien : er was wel degelijk een deelname van het Belgische staatsapparaat aan de Jodenvervolging.
70 jaar later hebben we het recht niet om deze bladzijde om te slaan zonder deze belangrijke historische waarheid een plaats te geven.
De collaboratie van sommige overheden en ambtenaren tussen 1940 en 1945 is een realiteit die door diverse studies is aangetoond, waaronder de SOMA-CEGES-studie « Gewillig België » uit 2007.
Qu'il s'agisse de collaboration active ou passive, durable ou limitée dans le temps, individuelle ou collective, elle constitue une flétrissure que nous devons tous assumer.
De la même manière, nous portons collectivement la fierté d'avoir eu en Belgique de très nombreux résistants : près de 1500 « Justes » ont leur nom gravé au Yad Vashem de Jérusalem.
Plusieurs autorités belges ont, à des degrés divers, évoqué cette responsabilité dans ce crime épouvantable que fut la déportation des Juifs au départ du territoire belge.
Récemment, des excuses ont été adressées à la communauté juive par les villes d'Anvers (4) et de Bruxelles.
Voordien, en nog vóór de conclusies van de CEGES-SOMA-studie, waren er de verklaringen van een van mijn voorgangers, Guy Verhofstadt.
Ik wil mij vandaag volledig aansluiten bij die erkenning.
Ik wil hier bovendien, als u mij toestaat, de mogelijke twijfels of een eventueel onbehagen, uit de wereld helpen.
Sommigen van u vinden dat er een zekere ambiguïteit bestaat rond de erkenning van de verantwoordelijkheid van de Belgische autoriteiten in de uitroeiing van de Joden.
Laat mij duidelijk zijn. De federale regering is en blijft vastberaden de herinnering aan ons verleden levend te houden ; de herinnering aan zowel de positieve kanten als aan de negatieve kanten. De regering durft dus ook de zwartste bladzijden in onze geschiedenis onder ogen te zien.
Les conclusions de l'étude du CEGES sur la déportation des Juifs de Belgique sont accablantes.
Cette étude a notamment contribué à faire tomber un mythe trop largement répandu, celui d'autorités belges qui auraient été impuissantes face à l'occupant nazi.
Même si le gouvernement belge a quitté la Belgique pour Londres et s'est rangé dans le camp des alliés.
Même si la Belgique était sous régime d'occupation.
Même si de très nombreux Belges se sont illustrés par leur courage dans la résistance, en cachant des Juifs ou en sabotant l'action de l'occupant (6).
Il n'en reste pas moins qu'à travers l'implication d'un certain nombre d'autorités, l'Etat belge a adopté une attitude beaucoup trop docile.
Il faut le reconnaître officiellement : ces autorités ont mené avec l'occupant allemand dans des domaines cruciaux une collaboration indigne ; indigne d'une démocratie, indigne de nos valeurs fondamentales.
Cette collaboration a eu des conséquences dramatiques pour la communauté juive.
Oui, en prêtant leur concours à l'entreprise d'extermination mise en place par les nazis, ces autorités et à travers elles, l'Etat belge, ont manqué à leurs devoirs.
Elles se sont rendues complices du crime le plus abominable.
Cette faute criminelle restera une tache indélébile dans l'histoire de notre pays.
Une tache moralement imprescriptible, une responsabilité ineffaçable. Je ferai tout ce que je peux pour que jamais elle ne tombe dans l'oubli.
Je veux, dès maintenant, sur la base des informations avérées que nous possédons, exprimer les regrets et la honte que cette collaboration nous inspire.
En tant que Premier Ministre du Gouvernement belge, je présente les excuses de la Belgique à la communauté juive, même si les comportements de l'époque sont inexcusables.
Par ailleurs, j'invite le Sénat à débattre dès que possible de la proposition de résolution à propos de la responsabilité de l'Etat belge.
Le Gouvernement sera évidemment très attentif aux conclusions des travaux et il en tirera les enseignements pour l'avenir.
Monseigneur,
Dames en Heren,
Ook al is het nazisme dan verdwenen, rassenhaat is nog steeds in opmars.
Jammer genoeg beschouwen te veel mensen Rassentheorieën, het opkomende antisemitisme, de eerste anti-Jodenwetten, de davidster, de razzia's, de deportaties, enkel als iets uit een ver verleden.
Of, nog erger, zijn ze er zich niet eens van bewust.
Or, je veux le redire ici solennellement.
Oublier, ce serait trahir. Trahir les victimes et leurs descendants.
Ce serait aussi préparer la montée de nouvelles formes d'extrémisme.
Sans références et sans bagage historique, trop de personnes sont susceptibles de reproduire un jour les erreurs du passé.
Nous le voyons bien à la façon dont, notamment, les insultes antisémites réinvestissent la place publique ; ce qui est totalement inacceptable et que je combats avec toute mon énergie.
Nous le voyons aussi à la montée de partis ouvertement xénophobes, chez nous et dans toute l'Europe.
La crise économique favorise hélas les replis sur soi et la recherche de boucs émissaires. Nous devons donc travailler dans deux directions, sans jamais négliger l'une au profit de l'autre.
De eerste richting die we moeten volgen, is het overdragen van de herinnering en van onze waarden. In dat opzicht wil ik benadrukken hoezeer ik dit memoriaal op prijs stel. Onder meer voor hoe men de jongeren erbij betrekt.
Ik wil ook de voortdurende inspanningen onderstrepen die de Joodse gemeenschap levert via haar diverse instanties. Inspanningen om de jonge generaties te onderwijzen en hen te behoeden voor extremisme.
Zoals u weet, is België actief lid van de Task Force for International Cooperation on Holocaust Education, waarvan ons land momenteel ook voorzitter is.
De deelname aan de werkzaamheden van de Task Force, in nauwe samenwerking met de Gemeenschappen, wijst op het belang dat wijhechten aan het onderwijs, de herinnering en het onderzoek over de Holocaust.
La deuxième direction, c'est la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.
Nous savons que plus une personne est reconnue dans sa dignité, plus elle est capable de tolérance et de respect de l'autre. Nous devons donc non seulement transmettre les valeurs et la mémoire. Mais nous devons aussi protéger notre modèle social et renforcer les dispositifs qui aident les personnes en difficulté.
La lutte contre le fascisme et toutes les formes d'extrémismes est complexe. Elle demande un investissement considérable dans l'éducation et la culture, mais aussi dans l'emploi, le logement et l'intégration sociale.
Fort heureusement, notre pays est très évolué dans ces différents domaines. Nous avons des dispositifs performants et des gens formidables, à tous les niveaux, pour les faire fonctionner.
Ik sluit dus af met deze hoopvolle boodschap.
In België, hebben we reeds vele zware beproevingen doorstaan, die we steeds te boven zijn gekomen.
De vreselijke periode van de deportaties in België moet een uitzondering blijven.
We hebben uiteraard veel lessen getrokken in 70 jaar tijd.
Daardoor hebben we een solidaire en broederlijke samenleving uitgebouwd, een samenleving waar iedereen het recht heeft om te vrij te leven en naar waarde kan worden geschat.
Merci à tous ceux qui œuvrent pour ce type de société.
Ces personnes sont dignes du flambeau qui leur a été confié. Elles sont à la hauteur des nouveaux enjeux de civilisation.
A l'heure de la mondialisation et du métissage généralisé, la promotion du respect, de la tolérance et de la diversité est plus que jamais essentielle.
Je vous remercie de votre attention et je souhaite à toute la communauté juive une très heureuse fête de Rosh Hashana.
Shana tova !"
Commémoration annuelle à la Caserne Dossin quand les rescapés faisaient encore nombre. Flèche jaune : Max Sztejnberg, le père de l'historien de la persécution des Juifs de Belgique, feu Maxime Steinberg (Doc. JEA/DR).
Nicolas Zomersztajn
- "Jamais un pèlerinage annuel à la Caserne Dossin de Malines n’a rassemblé autant de monde. Les plus hautes autorités du Royaume ont fait le déplacement. Le Prince Philippe et le Premier ministre ont rehaussé de leur présence cette cérémonie solennelle. Si le public est venu nombreux, c’est évidemment pour entendre le discours qu’Elio Di Rupo doit prononcer à cette occasion.
Depuis que les bourgmestres d’Anvers et de Bruxelles ont posé un geste de repentance très fort en reconnaissant l’implication de leurs autorités communales dans la déportation des Juifs, il est difficile pour les Juifs de ne pas souhaiter un geste identique de la part du Premier ministre : l’attitude des autorités communales n’était que la traduction locale d’une politique plus générale des autorités belges.
(…)
Les Juifs de Belgique savent désormais que le Premier ministre n’oublie pas ce qu’ils sont subi il y a 70 ans « Oublier, ce serait trahir. Trahir les victimes et leurs descendants. Ce serait aussi préparer la montée de nouvelles formes d’extrémisme ». Mais les Juifs de Belgique n’oublieront pas non plus que cela a pris beaucoup de temps pour que cette reconnaissance intervienne."
(Regards, publication du Centre communautaire laïc juif, 9 septembre 2012).
JEA
- "Il ne reste hélas plus beaucoup de rescapés pour entendre le Premier Ministre de Belgique déchirer ainsi le voile épais d'hypocrisie qui couvrait l'histoire de la Shoah en Belgique. A savoir que les occupants, même avec l'appoint significatif de leurs sbires wallons ou flamands, n'avaient pu à eux seuls, planifier, mettre en oeuvre et finaliser la déportation de 28.259 juifs du Royaume !!!
Celles et ceux qui sont revenus d'Auschwitz, des autres Camps, ont échappé aux rafles, ont été cachés par des Justes, tous ceux-là, leurs descendants aussi, ont donc attendu de 1945 à 2012 pour que chavire enfin le règne des non-dits, des dénis. Par contre, voici si longtemps que les collaborateurs et autres nostalgiques du nazisme dans toutes ses dimensions - à commencer par la Shoah - ont relevé la tête. Réclament même d'être amnistiés. Quand ce n'est pas de chasser les Résistants de la mémoire collective pour s'y substituer (7)...
Dans son discours, Elio Di Ripo n'a pas cité le rôle essentiel rempli par Maxime Steinberg (8). C'est pourtant lui qui, seul tel un David docteur en Histoire, a vaincu la nuit et le brouillard, les silences et les indifférences, les hostilités et les calomnies pour retracer le destin des juifs de Belgique sous l'occupation. Il fut le premier historien à veiller à ce que les victimes des persécutions n'aient pas disparu à tout jamais comme le voulait l'idéologie nazie. Avec un scalpel aigu, Maxime Steinberg a autopsié non seulement les cadavres du Haut Commandement militaire allemand à Bruxelles mais aussi ceux des "autorités" belges (administrations, justice etc). Pour mettre à jour les mécanismes de la Shoah à la dimension belge. Et redonner des noms aux persécutés mais aussi aux bourreaux...
Ce 9 septembre 2012 aurait été un jour à marquer d'une pierre blanche, pour lui aussi. Il aurait tellement mérité de vivre cet événement. Nous ne l'oublions pas.
Tout en ne nous leurrant pas. Le négationnisme reste en embuscade. Les intellectuels antisémites redeviennent à la mode. Les racismes ne cessent de reprendre du poil de la bête.
Il suffit de lire - avec des pincettes - la majorité des réactions publiées par les deux premiers quotidiens belges francophones, La Libre Belgique et Le Soir (8), au discours d'Elio Di Rupo. On éprouve un mélange complexe de consternation et de révulsion. Mais le travail de mémoire est sans fin. Ce ne sont pas des corbeaux ni des méduses qui vont éteindre les étoiles !"
Le Soir : 3 réactions sur 9
Atahualpa, 09/09/2012, 15:24 :
- "Pourquoi essaye-t-on de réduire la seconde guerre mondiale à l'anti-sémitisme? A quand les excuses aux peuple Palestinien pour l'existance d'Israel ?"
plectrude, 09/09/2012, 16:39 :
- "EdR a rapidement évoqué les victimes tsiganes au début de son discours les effacer ensuite totalement et ne plus évoquer que les Juifs qui seuls, ont droit à ses excuses. C'est assez révoltant, mais révélateur du dynamisme des associations juives pour faire reconnaître les préjudices subis par la communauté dans le passé, tandis que les associations roms et/ou tsiganes sont moins actives ou douées pour susciter la culpabilité."
wafwaf, 09/09/2012, 20:00 :
- "Pour ma part, jattends toujours les excuses de ma voisine qui laisse son chien venir déposer ses crottes dans mon jardin. A chacun ses priorités."
La Libre Belgique : 5 réactions sur 25
bravo, 09.09.12 | 20h17 :
- "Pourquoi toujours cette repentance et ce 70 ans après les faits et alors qu'il n'était même pas né et que son pays d'origine n'est même pas celui-ci ??
Il serait dès lors opportun de réclamer aux italiens un acte de repentir pour les nombreux chrétiens envoyés au martyr il y a 2000 ans !!!"
cigpa, 09.09.12 | 18h41 :
- "de quoi tu parles e l i o, tu n'étais même pas né et tes parents en tant qu'italiens étaient du mauvais coté avec un certain benito, si vraiment tu as besoin de pardon excuse toi pour un de tes ancêtre un certain jules qui nous a envahi et asservi."
arth, 09.09.12 | 17h26 :
- "Quel est le but? par devoir de mémoire? Certains le pensent à la manière du péché originel (la pomme d'Adam) ou de la responsabilité des hommes dans la mort du christ. C'est en fait une conception qui s'inscrit dans la culture judéo-chrétienne.
C'est également une manipulation des politiques dont le but est de contenir le peuple dans les repères du politiquement correct, dans les limites hautement subjectives "du bien et du mal".
anafo, 09.09.12 | 17h16 :
- "Ce qui me met mal à l'aise, c'est qu'à force de ne parler que de la shoah, j'ai l'impression qu'on oublie les 16 autres millions victimes de la guerre 40-45... C'est comme si elles n'existaient pas, ou comme si elles n'avaient pas soufferts... Ce n'est pas en oubliant 16 millions de victimes que l'on fait un réel devoir de mémoire."
horreurliberale, 09.09.12 | 15h11 :
- "Et pourquoi doit on s excuser éternellement pour quelque chose dont personne , ici , n'est coupable???
Elio nous te rappellons que nous sommes en crise : AU TRAVAIL !!"
Déjà usée par le temps et les pollutions, la Plaque commémorative à la Caserne Dossin (Ph. JEA/DR).
NOTES
(1) Lien proposé par Tania : le discours de F. Thielemans, bourgmestre de Bruxelles. Cliquer : ICI.
(2) 25.835 juifs furent déportés au départ de la Caserne Dossin. 576 d'entre eux s'évadèrent lors de leur transport. Sur les 25.259 juifs entrés dans les Camps d'extermination, 24.019 perdirent la vie.
Au nombre de ces victimes figurent les juifs arrêtés dans la zone du Nord de la France (Lille...) rattachée au Haut commandement militaire de Bruxelles. De même que les Tziganes de la même zone française, ces persécutés furent transférés à la Caserne Dossin avant leur déportation vers les Camps de la mort.
Pour le sort spécifique des Tziganes, lire la page 114 ce blog.
(3) Suzanne Kamenski est née le 11 mars 1943. Elle a été emportée par le Convoi XX du 19 avril 1943. Celui-ci comprenait 1.632 déportés dont 287 enfants. Seuls 11 rescapés étaient encore en vie à la libération.
(4) Plus exactement et par ordonnance allemande du 25 novembre 1941, les juifs de Belgique ne pouvaient plus être domiciliés qu'à Anvers, Bruxelles, Charleroi ou Liège.
(5) Les excuses présentées par la Ville d'Anvers ont été aussitôt contestées par Bart de Wever, l'actuel leader de la N-VA, parti flamand le plus important (et partisan de la fin de la Belgique). Lire la page 9 de Mo(t)saïques.
(6) Résistants honorés p. 105 de Mo(t)saïques: Léopold De Hulster, p. 199 Hilaire Gemoets, p. 32 Robert Maistriau
(7) Résistance et collaboration sont évoquées sur les pages 20 et 35 de ce blog. L'exemple de Carette-Marceau terminant au sommet de l'Académie française est rappelé page 125.
(8) Les p. 74 et 75 de Mo(t)saïques portent sa brève biographie. Maxime Steinberg est également salué comme historien de la persécution des juifs de Belgique sur une page de l'ancien blog du Comité français pour Yad Vashem. Cliquer ICI.
Mais depuis son décès, un site perpétue sa mémoire. Cliquer : ICI.
(9) Le Soir propose un portfolio de la cérémonie de ce 9 septembre 2012 à la Caserne Dossin de Malines. Cliquer : ICI.
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tant e gouvernements européens qui furent si soumis ou pire
RépondreSupprimerde Pétain qui mit en application des mesures antisémites avant même les demandes allemandes aux Danois qui évacuèrent "leurs" juifs par la mer pour les soustraire à la Shoah...
SupprimerUn " J ", jusque dans le plus petit détail, l'étoile insuffisante. La honte au front.
RépondreSupprimeret comme vous le savez, les nazis exigèrent avec cynisme que les juifs payent ces étoiles de David qui devaient en faire autant de cibles vivantes...
Supprimer"doubler les objectifs" cette comptabilité fait froid dans le dos. Les réactions des lecteurs laissent songeurs.
RépondreSupprimerc'est la "banalité du mal"...
Supprimerà propos des chiffres, la Shoah représenta le premier génocide à caractère industriel et sur une échelle européenne, il fallait faire du chiffre jusqu'à la "solution finale", puis effacer toutes les traces (ce à quoi continuent à participer les négateurs)
Cher JEA, Merci d'avoir repris ce discours intégralement et dans les deux langues. Et aussi pour toutes ces pages de Mo(t)saïques qui font oeuvre de mémoire.
RépondreSupprimerUn lien vers le discours du bourgmestre de Bruxelles à l'Hôtel de Ville, le 2 septembre dernier, "à l'occasion des 70 ans de la Déportation des Juifs de Bruxelles" :
http://www.ccojb.be/fr/communiques/13-communiques/948-discours-du-bourgmestre-de-la-ville-de-bruxelles-freddy-thielemans-a-loccasion-des-70-ans-de-la-deportation-des-juifs-de-bruxelles
Chère Tania,
Supprimerma gratitude pour ce lien précieux, celui-ci a été aussitôt intégré en (1) des notes...
JEA, Tania c'est bien de vous lire, c'est une période de notre histoire sur laquelle je lis beaucoup et parfois autour de moi on s'interroge : mais enfin c'est un intérêt un peu morbide, et puis tu n'es pas juive alors pourquoi ??
RépondreSupprimerEt bien parce qu'en lisant des billets comme celui là je me sens plus humaine, oui il a existé partout, dans tous les pays occupés des salauds et des justes et je crois qu'il est bon de garder le souvenir des deux.
Je suis ébahie (mais je ne devrais pas ) par les propos tenus dans les commentaires, ils sont à la fois terribles et à la fois justifient totalement des billets comme celui là
J'ai en préparation une série de billets sur le thème de la haine des voisins, je mettrai à ce moment là des lliens vers vos billets JEA
Alain Fleisher :
Supprimer- "Trop souvent l'Europe considère que la Shoah est la tragédie des seuls juifs, sans réaliser qu'elle est aussi le drame de son propre effondrement, car l'Europe qui se reconstruit peu à peu, restera longtemps encore, quels que soient les régimes politiques et la prospérité, un baraquement de chantier en préfabriqué, parmi les ruines de ce qui fut l'architecture même de l'esprit."
("Les Angles morts", Seuil)
Je suis effarée du niveau des commentaires, notamment celui de wafwaf qui mériterait un bon coup de pied au cul (pour rester du niveau fruste de ce crétin).
RépondreSupprimerAlain Fleisher en revanche que vous citez exprime parfaitement le sens de ce billet. La barbarie n'a pas disparu, au contraire, elle menace plus que jamais.
du pseudonyme à la scatologie, le commen-taire incriminé est soigneusement vulgaire et provoquant...
Supprimerà l'heure où je vous écris, Le Soir précise seulement : "message constructif ? 2 oui et 5 non" !
à le relire, reviennent en mémoire ces mots d'Elie Wiesel :
- "Il fut un temps où tout m'incitait à la colère, et même à la révolte. Contre l'humanité complice. Plus tard, j'éprouvais surtout de la tristesse. Pour les victimes."
en publiant cette page, c'est tout particulièrement aux déportés du Judenlager des Mazures (et à leurs familles) ainsi qu'à des figures comme Eva Fastag que je pense - toujours -...
En français comme en flamand, la collaboration est un bien triste souvenir. petain et Laval n'étaient donc pas seuls!
RépondreSupprimeren Belgique, de 1944 à 1949 : 53.005 condamnations pour faits de collaboration...
SupprimerIl est réconfortant de lire ces lignes du premier ministre et du bourgmestre, merci à vous et à Tania.
RépondreSupprimerJe relève ceci dans le second: "une attitude souvent passive, parfois complice, de nos autorités et administrations...", des mots qui peuvent également s'appliquer aux individus isolés, tristement.
Je partage les sentiments et les mots de Dominique; n'oublier personne, justes et salauds.
Vous l'aviez déjà mentionné quelque part, mais j'ai des frissons regardant la photo de cette caserne maintenant transformée en logements!
aux débuts des années 2000, je m'y suis rendu pour la première fois et pour entamer des recherches en archives
Supprimerou j'étais aveugle ou les panneaux routiers pour indiquer la direction de cette Kazerne brillaient par leur absence
pas de gps à l'époque, je me perds, un policier finit par m'envoyer dans la bonne direction
hélas j'arrive par l'arrière de cette Kazerne et ne vois que fleurs aux balcons et comme une petite cité radieuse
persuadé de m'être planté, j'interroge une habitante qui me fusille du regard
oui j'étais bien à la Kazerne Dossin
un petit musée était confiné dans une partie de sous-sol
et les archives entassées sous des combles
depuis le gouvernement flamand a décidé de transformer le musée de la déportation et de la résistance des juifs en centre de "l'holocauste" et des "droits de l'homme", gommant ainsi la spécificité des lieux (persécution des seuls juifs et Tziganes) dans un grand "melting-pot" répondant aux voeux de ceux qui disent en avoir "assez" d'entendre évoquer la Shoah seule...
Je suis d'accord avec Dominique, moi aussi j'ai un besoin physique de lire tout ce qui touche à la résistance. Est-ce dû à une réminiscence de ce que j'ai vécu ?
RépondreSupprimerRésistance : l'un des plus beaux mots de la langue française !
SupprimerJean Cassou :
- "Elle [la résistance] fut et demeure un fait moral, absolu, suspendu, pur."
Enfin... Un jour tant attendu.
RépondreSupprimerJacob Glatztein :
Supprimer- "Nous sommes les souvenants
qui refusons l'oubli
escortés de millions de morts..."
("Nocturnes", Fun main gantzer mi, De toute ma peine)
En France nous n'avons pas à être fier du Veldhiv' honte et tache sur le blanc du drapeau tricolore.
RépondreSupprimerEn témoignent sur ce blog les pages 164 :
Supprimerhttp://motsaiques2.blogspot.be/2012/07/p-164-le-16-juillet-1942-premier-jour.html
et 166
http://motsaiques2.blogspot.be/2012/07/p-166-70e-anniversaire-de-la-rafle-du.html
Le discours d'Elio di Rupo honore ce Premier ministre socialiste belge (même s'il ne mentionne pas Maxime Steinberg).
RépondreSupprimerun personnage certes hors du commun : de parents italiens (vous avez lu ces commentaires qui ne cessent de le stigmatiser alors qu'il est orphelin de père), premier ministre bien qu'il soit et socialiste et francophone (maire de Mons), ayant dénoué une crise politique nationale hors du commun par sa gravité et par sa longueur, homosexuel...
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