.
(Ph. JEA/DR).
Ce fut presque chimérique : inviter sur ce blog quelques pages venues d'ailleurs. Avec d'autres regards, des mots différents, des géographies mentales variées, des oiseaux et des fleurs inconnus ici, des parfums et des alizés non labellisés, des itinéraires passant par des fuseaux horaires farfelus.
Bref, ne pas planter ou clouer en lisière de ces Mo(t)saïques 2 des pancartes du style : "propriété privée" (sans pour autant souhaiter la bienvenue aux plagiats)...
Jusqu'ici, pour passer le cap de cette invitation, il n'y eut jamais défilé marin, foule des grands jours, manif colorée, mer humaine.
Mais néanmoins cinq pages pesant leur poids de belles plumes plongées dans des nuages-encriers portant les noms de Bruxelles, de l'île de Ré, de Namur, des Baléares et de Paris :
- "Imaginez un pays", la Belgique de Jean-Charles Verlinden, P. 18
- "Haïkus du bord de mer" et de Danièle Duteil, P. 26
- "Li Bia Bouquet" de Christian Delwiche, P. 40
- "Julos Beaucarne" sur l'île aux trésors de Colo, P. 90
- "Cette si petite surface du globe" d'Isabelle C..., p. 105.
Pour la sixième page venue d'ailleurs, autant vous prévenir : elle vient du pays de Sauve, celui de la Mère Castor (pays à l'origine de l'expression : saine et sauve")... Ailleurs, il gèle à pierre fendre, chez elle à pierre fondre... Soit 38 degrés à l'ombre quand le soleil s'accorde enfin une sieste...
La première fois que je suis entré dans ce blog :
- "Des photos et des livres, du conte et du spectacle, des petites animations, tout ce qui passe par la tête de la Mère Castor",
j'ai enfin retrouvé des émotions, des sensations remontant à l'époque d'Emilie Carles et de sa "soupe aux herbes sauvages" !
Des femmes qui ne s'en laissent pas conter mais dont les vies portent des contes faisant rêver les enfants aussi bien que des adultes n'ayant pas étouffé l'enfant en eux. Dans une campagne qui n'est pas un paysage d'opérette avec des produits chimico-alimentaires vendus en supérette. Sous un ciel qui n'a pas à nous faire de cadeaux mais dont les étoiles ne peuvent se passer. Avec des greniers que l'on ne vide surtout pas de leurs livres-recueils d'empreintes de générations successives. Avec des jouets hétéroclites, surprenants et passant avec un plaisir évident de main en main. Avec des bouts de tout qui sont le début de (ré)créations si modestement sensationnelles.
Sur cette page, qu'elle publie alors que Rousseau fête dans l'intimité son 300e anniversaire, la Mère Castor ouvre l'un de ses labyrinthes de mots et de photos. Y fleurissent des galets. Les ombres sèment des questions. Le fleuve n'a nullement besoin d'interroger son miroir tous les matins du monde. Des inconnu(e)s ont laissé des traces indéchiffrables. Les racines ne dédaignent pas faire enrager d'éventuelles corneilles. Une herbe peut guérir de bien des paralysies. Les lumières ne dépendent pas de centrales nucléaires. Un insecte devient globe-trotteur...
Ce n'est pas un jeu de pistes tournant en rond ni de lois faisant feu de tout bois. Mais plutôt, il était une fois :
La Mère Castor : Peint-et-rature
sous les doigts maladroits
de la gauchère
la fausse pierre
chauffée à bleu
tend le dos aux bâtons
de couleur
chante
les fleurs les étoiles
les toiles
chante l’eau qui tourne vieille peau
bouillon de sépulture
couverture d’été pour fleuve évanescent
qui s’évapore
et s’exile dans les nuages
lentement aspiré par le chant perché
sciant strident
et agaçant
des cigales.
(S) La Mère Castor.
.
beau pays (et land art) que c'est, chez la mère Castor
RépondreSupprimerune pays sans portes graffées...
Supprimerdu land art pour les grenouilles et les araignées, en effet. Et pour quelques lecteurs de blog...
Supprimer@ JEA : belle invitation.
RépondreSupprimerMais, dans la vallée des Merveilles, vous pouvez voir des pierres "graffées" (qui ne datent pas d'hier) !
Et Rousseau, qui "fête dans l'intimité son 300e anniversaire", est quand même en couverture de "Télérama" d'hier.
les portes graffées : une courte référence à l'illustration du dernier billet sur le blog de Brigetoun...
Supprimerquant à Télérama, dans une maison ardennaise sans étrange lucarne, en marge d'un hameau sans librairie à moins de 20km (et encore, le terme de "librairie" est surfait), j'avoue le consulter plus que rarement
par contre, mes remerciements n'ont pas perdu de leur enthousiasme après la page 198 que vous aviez publiée sur la première version de Mo(t)saïques : "Une si jolie carte postale"...
Certains galets me font penser à la poésie parue sur le blog de Tania hier matin... ils sont aimables, lisses, doux et ne frottent pas le feu. Voilà un bien joli livre d'images et de mots, des vraies "fleurs d'étoiles", sincère bravo à la mère Castor !
RépondreSupprimerTania qui, elle aussi, accepta d'insérer un page parmi celles de l'ancien Mo(t)saïques
Supprimerc'était le 25 novembre 2009 : "Un Résistant : Hilaire Gemoets".
merci beaucoup pour les étoiles et les fausses pierres même pas précieuses...
SupprimerOn est bien chez vous, encore et encore merci. Si je pouvais partager avec vous notre chaleur de plomb, notre soleil impitoyable....
RépondreSupprimerBrassens, l'Auvergnat et le soleil :
Supprimer- "Elle est à toi cette chanson
Toi l'étranger qui sans façon
D'un air malheureux m'as souri
Lorsque les gendarmes m'ont pris
Toi qui n'as pas applaudi quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
Riaient de me voir emmener
Ce n'était rien qu'un peu de miel
Mais il m'avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr' d'un grand soleil..."
une des deux chansons de Brassens que je connais par coeur et que suis (à peu près) capable de chanter.
SupprimerSuperbe balade au pays où les pierres ne font pas trébucher, où il s'agit de suivre l'ombre du romarin, où l'eau reflète les rêves.
RépondreSupprimerGrand merci à vous JEA, une invitation de choix et une introduction qui ne l'est pas moins.
Je m'en vais découvrir votre blog Mère Castor, merci et bravo!
chère Colo, vous reprendrez bien un peu de Julos Beaucarne ?
Supprimer- "Sacré Périclès ! Il est toujours représenté avec un casque su' s' tiesse (1)
Il a un nez tout ce qu'il a de plus grec
Et dans ses yeux de pierre...
Parce que les photographies de ce temps-là étaient en pierre !
Les photographes ont bien changé, sais-tu !
Et dans ses yeux de pierre, on voit beaucoup d'aménité, enfin, et de tendresse
On voit qu'il est resté simple, qu'il est resté comme nous autres
Malgré qu'il était chef de la Grèce
Et puis, pas rapiat (2) pour un sou, hein !
Il n'était obligé d'aller manger chez les autres par souci d'économie comme font certains chefs d'État de maintenant
Maria todi, est-ce t'y possip' !
Çou qu' ça 'stou, çou qu' ça a sti et çou qu' c'est co ! (3)
Le monde a bien changé, sais-tu..."
Julos ultra-lucide...
pour le Wallon et si je ne me plante pas :
(1) sur sa tête
(2) avare
(3) Marie toujours, est-ce possible !
Il en fut ainsi, il en a été ainsi, il en est toujours ainsi !
Me voilà transportée au pays des jeannettes, quand j'étais petite fille et un brin scout, j'aimais les jeux de pistes et là je suis comblée de photo en photo je refais le chemin, à travers les fleurs, les petites bestioles et les pierres
RépondreSupprimerje viens de lire quelque chose sur les petites bêtes des bords de l'eau aussi je me sens en pays ami
promis, juré : ici, pas de piste brouillée, ni de fausses pistes, ni de piste cendrée... mais peut-être une piste d'envol, une piste sonore (avec la libération de l'otage Mozart, comme sur votre blog)
Supprimerpays ami et oublié aussi
Supprimerles clichés de mère castor sont extraordinaires
RépondreSupprimerj'adore
mais n'est-ce pas son regard qui est fabuleux
sa vision du monde etc etc....
marie la chti
des clichés surtout pas chiqués
Supprimeret une vision qui n'est pas en peau de vison...
merci Marie
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerAlors souhaitons un joyeux anniversaire à Rousseau et sans doute à quelques autres ;)
RépondreSupprimersans aucun doute : paroles d'initié...
SupprimerCoucou, cela faisait longtemps que je n'avais pas posé quelques mots sur vos pages, j'espere que mes mots vous trouverons heureux.
RépondreSupprimerVers vous
LH :*
heureux qui comme Ulysse, après votre long voyage, prend connaissance des mots que vous posez ici
SupprimerJ'aime beaucoup Sauve et le Vidourle qui charrie des trésors de galets. Les photos de la Mère Castor sont un bel hommage à cet art simple qui se suffit de regarder la beauté du monde. Merci.
RépondreSupprimeravec celles et ceux qui ont apporté leur page, nous pourrions finir par composer une plaquette (confiée à cette imprimerie coopérative toujours dans les limbes)
Supprimervous, chère Zoé, c'était le 15 décembre 2009 sur Mo(t)saïques : "Mélancolie spécieuse..."
Une bien belle page. Voilà exactement ce que je nomme "le regard poétique" ! Merci, Mère Castor, merci JEA.
RépondreSupprimerBarbara :
Supprimer- "Regarde :
Sous ce ciel déchiré,
Tout s´est ensoleillé.
C´est indéfinissable..."
deux yeux et un peu de temps passé au bord du'un petit fleuve à rêvasser.
SupprimerBon, il était temps que j'ajoute mon grain de sel à cette eau douce et à toutes ces belles pierres. Ça fait plusieurs lustres (un ? des ?) que je suis avec passion les exploits photographartistiques de Mère Castor. Ce qui me fascine en particulier c'est sa capacité avec de grands tout avec des petits rien. Le pays rêvé de Mère Castor est un pays où il fait bon se détendre des rigueurs d'un monde où l'on fait de grands riens avec presque tout.
RépondreSupprimerBelle rencontre que celle de ces deux blogs. Quand je pense que j'ai promis un échange de pages avec Mo(t)saïques V 1.O ! Je vais finir par me demander si le "qui trop embrasse, mal étreint" de la sagesse populaire ne contient pas une parcelle de vérité.
Amitiés à tous les deux, l'auteur et l'auteure invitée !
pour l'invitation : nul besoin de confirmer
Supprimermais elle ne remonte pas à la nuit des temps et donc pas à la première version de ce blog
et puis elle n'était surtout pas accompagnée de contraintes ni de glapissements de carillon annonçant que le temps passe...
merci la Feuille, amitiés en retour.
SupprimerCe qui m'étonne aussi c'est ma capacité à ne pas me relire et à publier n'importe quoi. Lire "ce qui me fascine en particulier c'est sa capacité de créer de grands tout avec des petits rien".
RépondreSupprimerÇa sonnera mieux que le son du clairon.
c'est ce que chacun(e) avait lu spontanément tant la formule est juste
SupprimerJe n'ai pas regretté d'avoir fait le voyage, c'est sublime et, en prime je découvre un nouveau blog. Pour mon retour du Silence, c'est un vrai cadeau. Je prends note du fait que tu acceptes de te délocaliser ...
RépondreSupprimermerci pour le détour Ariaga, je me réjouis de la fin du "silence"
Supprimer