MO(T)SAIQUES 2

"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."

Milosz

lundi 16 avril 2012

P. 135. Dans les bras de morphine

.

(Ph. JEA/DR).

La lune avait oublié
la clef des mensonges
sous un paillasson de nuages

dans les bras de morphine
les déprimes sont plus
dérivantes que morbides

les ténèbres marchent pieds nus
quand elles portent en terre
les souhaits suicidés

un seul cri et lâchant la crinière
de la mer, le cheval tombe
dans une fosse commune

le sel des étoiles les étrille
pour qu’elles brillent malgré
les trous de mémoire

mais tant d’arbres podagres
raturent rageusement
les parchemins des écoliers

des pénombres sans nombre
tendent leurs pièges aux gitans
qui marchent ou rêvent

ce temps redoutablement
combustible et bavard
est pavé de natures mortes

la solitude ne prend plus
les vestiges du dépassé
pour des lanternes sourdes


(JEA/DR).

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10 commentaires:

  1. Le coeur un peu serré
    je contemple
    les arbres et leur envers
    et contre tout

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  2. le temps bavard buvard et buveur de nos vies.
    Merci pour ces mots salés comme des larmes.

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  3. Extasiée de la force du poème
    Angoissée par son motif
    Que le cheval ne lâche surtout pas la crinière de la vague.

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  4. Puisse le sel des étoiles faire scintiller vos jours.
    C'est le coeur serré moi aussi que je vous écris.
    Ce matin, en croisant un troupeau de moutons, j'ai repensé aux vôtres, enfin ceux de la belle prairie devant chez vous.

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  5. Bars de fer
    bras de mer
    arbres d'encres
    Arbres en vers
    Nuages coton
    Nuages sur les mots
    Les vôtres résistent,
    résistent et sol à seul
    Nous vous lisons
    Nous vous saluons.

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  6. La mort fine se débine dans les veines ....pas de vaine ... Un texte qui pique dans le creux des yeux ...

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  7. Vos arbres sont des étoiles et ils ont chaque fois la crinière qui se double dans la beauté de vos mots.

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  8. Poème-seringue, apaisez la douleur avec ces mots plus forts qu'elle.

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  9. Je me demande si je pourrais écrire quelque chose en partant des effets secondaires liés à la morphine. C'est vrai que cela met dans un état bizarre, on a moins mal, mais on est saoûl sans être saoûl, c'est autre chose ...

    Quel blog !

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