MO(T)SAIQUES 2

"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."

Milosz

jeudi 19 avril 2012

P. 136. Yom HaShoah - témoignages de rescapés : A. Appelfeld, J. Bialot, I. Kertész, P. Schaffer, S. Veil, E. Wiesel et E. Zilberberg...

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Vieillards d'un convoi hongrois parvenu à Auschwitz (Doc. JEA/DR).

19 avril 2012 : Yom HaShoah, journée d'hommage aux six millions de juifs victimes des nazis et de leurs collaborateurs durant la Seconde guerre mondiale.

Jacob Glatstein :
- "La nuit est éternelle pour un peuple mort.
Ciel et terre effacés."
("Sans Juifs", Fun main gantzer mi, De toute ma peine)

Sur cette page, quelques flammes fragiles de bougies allumées par des rescapés...



Aharon Appelfeld
Histoire d'une vie
Editions de l'Oliver, 2004, 238 p.

Aharon Appelfeld :

- "La parole ne me vint pas facilement, et ce n'est pas étonnant : on ne parlait pas pendant la guerre. Chaque catastrophe semble répéter : qu'y a-t-il à dire ? Il n'y a rien à dire. Celui qui a été dans un ghetto, dans un camp ou dans les forêts, connaît physiquement le silence. Durant la guerre, on ne débat pas, on n'insiste pas sur les divergences. La guerre est une serre pour l'attention et le mutisme. La faim, la soif, la peur de la mort rendent les mots superflus (....).
Pendant la guerre ce n'étaient pas les mots qui parlaient, mais le visage et les mains. Du visage vous appreniez dans quelle mesure l'homme à qui vous aviez affaire voulait vous aider ou vous agresser. Les mots n'aidaient en rien la compréhension. Les sens apportaient la bonne information. La faim vous ramène à l'instinct, à la parole d'avant la parole (...).
Ce n'est qu'après guerre que les mots refirent surface. Les gens recommencèrent à poser des questions, abasourdis, et ceux qui n'avaient pas été là-bas réclamaient des explications. C'étaient de misérables et ridicules explications, mais le besoin d'expliquer et de donner un sens est, semble-t-il tellement ancré en nous que, même si on connaît leur peu de valeur, on ne peut s'empêcher de les fournir. C'est évident : il y avait dans ces tentatives un effort pour revenir à une vie civile normale, mais rien n'y faisait, l'effort était ridicule.
(P. 124 à 127).


Joseph Bialot
C'est en hiver que les jours rallongent
Seuil, 2002; 281 p.

Joseph Bialot :

- "Je n'ai rien à dire aux vivants.
Etre libéré ne signifie pas être libre. Je réalisais mal que j'avais un fil à la patte, lien qui s'allongerait au fur et à mesure de ma marche vers la normalité. Mais il était là, invisible, impalpable, me ramenant sans cesse à des flashes incontrôlables. Une odeur ? Et ça repartait, vers les rangées de châlits et leurs parfums insoutenables. Une guele ? Et revenait aussitôt le visage d'un garçon croisé au Lager. Une couleur ? Auschwitz dans ma mémoire était gris, couleur anthracite, mais les uniformes avaient une teinte, le ciel, la terre, les outils, les miradors, les armes possédaient leurs nuances et émergeaient de la grisaille installée dans mes pensées.
Toutes ces années après, cette chaîne, je la trimballe toujours avec moi. Elle me suit dans Paris, dans mes voyages, des mes rencontres. Personne, hormis ma femme, n'en a connaissance. C'est elle qui bénéficie de mes cris lorsqu'il m'arrive, la nuit, de me réveiller en hurlant (...).
Combien de fois à la vue d'un enfant, surtout des tout-petits, me ramène-t-elle, bouleversé aussitôt, à Birkenau(...).
Dans ma vie professionnelle, dans ma vie affective, avec mes amis, mes intimes, mes femmes, le Lager a été, est sans cesse, présent, partout, mais pour moi tout seul."
(PP. 226-227).


Imre Kertész
Etre sans destin
Actes Sud, 1998, 397 p.

Imre Kertész :

- "Grosso modo, je pouvais déjà me considérer comme sain et sauf, hormis quelques bizarreries, quelques insuffisances de moindre importance. Ainsi, par exemple, quand j'enfonçais mon doigt à l'importe quel endroit de ma chair, on y voyait longtmeps la trace, comme si je l'avais enfoncé dans une espèce de matière sans vie, sans élasticité, du formage ou de la cire, disons. Mon visage aussi m'a surpris un peu quand je l'ai vu dans une chambre confortable munie d'un miroir de l'ancien hôpital des SS, car j'avais gardé le, souvenir d'un autre visage. Celui que je voyais maintenant avait un front très bas sous des cheveux qui avaient déjà repoussé de quelques centimètres, et les deux toutes nouvelles enflures difformes près des lobes auriculaires étrangement écartés, les cernes, poches flasques, étaient dans l'ensemble - du moins selon ce que j'avais pu apprendre dans mes anciennes lectures - plutôt les traits, plis et rides caractéristiques des hommes que l'abus du luxe et des plaisirs a fait vieillir avant l'âge, quant à ces yeux devenus minuscules, j'avais en mémoire un regard plus amical, qui inspirait plus confiance, dirais-je (...).
Des femmes, des vieux, des hommes et toutes sortes de gens se sont rassemblés autour de nous. Ils nous demandaient si nous venions d'un camp de concentration, et ils questionnaient beaucoup d'entre nous, y compris moi-même, pour savoir si je n'avais pas rencontré par hasard un de leurs proches, qui s'appelait comme ci ou comme ça. Je leur ai dit que dans les camps de concentration les gens n'avaient en général pas de nom. Alors ils s'efforçaient de décrire leur apparence, leur visage, la couleur de leurs cheveux, leurs traits caractéristiques, et, moi, j'essayais de leur faire comprendre que cela ne servait à rien, puisque dans les camps de concentration, la plupart des gens changeaient beaucoup. Alors ils se sont dispersés, à l'exception d'un seul (...). Il était curieux de savoir, et cela m'a fait un peu sourire, si j'avais vu les chambres à gaz. Je lui dis : "Alors, on ne serait pas là en train de parler."
(PP. 327 à 332).

Paul Schaffer
Le soleil voilé, Auschwitz 1942 - 1945
Préface de Simone Veil
Société des Ecrivains, 2002, 231p.

Paul Schaffer :

- "Bien sûr tout le monde me posait des questions sur ces années passées dans les camps. Il ne m'était pas facile de trouver les mots justes pour expliquer un univers monstrueux, infernal.: la peur, la faim, le froid, les humiliations, les souffrances physiques et morales et la mort constamment présente.
Confucius écrivait :
"Si je détenais le pouvoir absolu je m'efforcerais de rendre aux mots leur juste sens."
Parler, c'est porter le monde à l'échelle de l'humanité. Comment dire l'inhumain sans en trahir la signification ?
Ce que je venais de vivre me hantait encore. Je m'étais tenu à la frontière de l'être et du non-être. Je revenais d'un monde où l'espace et le temps avaient perdu leur juste valeur, un mondé dénué de tout repère, un monde où le néant s'était substitué à la conscience.
Il s'était agi d'admettre comme possible ce qui avait été considéré jusqu'ici comme impossible. Nous nous adressions à une région de la conscience encore inexplorée.
A notre retour, nous avons été souvent contraints au silence par ceux qui ne désiraient pas savoir et espéraient aveuglément en la paix retrouvée, alors que la lutte contre le nazisme et ses crimes devaient se poursuivre bien après leur défaite militaire.
Peut-être parce que trop fragile et sensible, j'ai cru à tort que mes auditeurs se lassaient vite et je mettais fin à mes tentatives de rendre compte de mon passé (...).
Le retour de déportation des résistants fut célébré dans la joie ; quoi de plus naturel et de plus juste que de rendre hommage à ceux qui avaient tant souffert ! Leurs récits entraient dans un schéma plus classique et pouvaient s'inscrire immédiatement dans le cours de l'histoire. Contrairement à ceux des Juifs qui embarrassaient et rendaient mal à l'aise. Que faire de ces témoignages tout à la fois bouleversants et inconcevables ? Comment et où les classer ? Notre statut de victimes non identifiables désemparaient ceux auxquels nous en parlions !
A quelle catégorie appartenaient donc les crimes commis par les nazis ? L'histoire ne pouvait encore assimiler Auschwitz."
(PP 132-133)..

Simone Veil
Une vie
Stock, 2007, 398 p.

Simone Veil :


- "Dès le retour des camps, nous avons entendu des propos plus déplaisants encore qu'incongrus, des jugements à l'emporte-pièce, des analyses géopolitiques aussi péremptoires que creuses. Mais il n'y a pas que de tels propos que nous aurions voulu ne jamais entendre. Nous nous serions dispensés de certains regards fuyants qui nous rendaient transparents. Et puis, combien de fois ai-je entendu des gens s'étonner : "Comment, ils sont revenus ? Ça prouve bien que ce n'était pas si terrible que ça." Quelques années plus tard, en 1950 ou 1951, lors d'une réception dans une ambassade, un fonctionnaire français de haut niveau, je dois le dire, pointant du doigt mon avant-bras et mon numéro de déportée, m'a demandé avec le sourire si c'était mon numéro de vestiaire ! Après cela, pendant des années, j'ai privilégié les manches longues.
Plus généralement, dans ces années d'après-guerre, les gens disaient des choses épouvantables. Nous avons oublié tout l'antisémitisme rampant dont certains faisaient étalage. Aussi, dès 1945, suis-je devenue, non pas cynique, car ce n'est pas ma nature, mais dénuée de toute illusion (...).
En 1959, j'étais magistrat au ministère de la Justice, en poste à l'administration pénitentiaire. Mon directeur reçoit un jour un magistrat retraité qui vient lui demander de présider un comité en faveur des libérés conditionnels. Il accepte (...) mais l'informe ultérieurement que le magistrat qui s'occupe de ces questions dans son service le représentera. C'était moi. Réponse de l'ancien président du tribunal de Poitiers : "Comment ? Une femme et une Juive ? Mais je ne la recevrai pas !"
(...) Pendant longtemps, les déportés ont dérangé. Beaucoup de nos compatriotes voulaient à tout prix oublier ce à quoi nous ne pouvions nous arracher ; ce qui, en nous, est gravé à vie. Nous souhaitions parler, et on ne voulait pas nous écouter.
(...) Mais au-delà des horreurs, seuls importent les morts. La chambre à gaz pour les enfants, les femmes, les vieillards, pour ceux qui attrapent la gale, qui clopinent, qui ont mauvaise mine ; et pour les autres, la mort lente. Il n'y a que la Shoah. L'atmosphère de crématoire, de fumée et de puanteur de Birkenau, je ne l'oublierai jamais. Là-bas, dans les plaines allemandes et polonaises, s'étendent désormais des espaces dénudés sur lesquels règne le silence ; c'est le poids effrayant du vide que l'oubli n'a pas le droit de combler, et que la mémoire des vivants habitera toujours."
(P. 97 à 103).

Georges Waysand
Estoucha
Denoël, 1997, 438 p.

Georges Waysand, au nom de sa mère : Estoucha, Esther Zilberberg :

- "Tu sais, nous allons rentrer, mais personne ne nous attend."
Cette phrase, Estoucha attendit des dizaines d'années avant de me la répéter (...).
A leur arrivée en Suisse {un convoi du CICR provenant de Mauthausen}, deux écoles de Saint-Gall les accueillirent. A la Hadwigschule ce fut le premier des ces rituels conjuratoires qu'elles allaient connaître à chaque étape : aspersion au D.D.T. qui provoquait des troubles pulmonaires, douche qui les refroidissait, désinfection avec, comme au camp, l'humiliant coup de pinceau.(...). Estoucha revenait toujours avec une colère froide sur cet hygiénisme obligatoire et meurtrier. Tout cela brûlait leurs dernières forces, alors qu'elles effectuaient un travail psychique formidable pour remettre en branle ce qui de leur conscience et de leur mémoire avait été étouffé au camp (...). Elles étaient en quarantaine et n'avaient le droit de sortir que dans la cour de l'école. Les Suisses venaient les voir en foule comme si elles étaient des bêtes curieuses et leur passaient des cigarettes dont les plus jeunes s'étourdissaient.
(...) Paris enfin avec le centre de triage installé à l'hôtel Lutétia. Une plaque sur la façade rappelle le souvenir du retour des déportés; bien avant qu'elle y fût apposée, le Lutétia faisait partie de ma mémoire. Son comité d'accueil n'était pas seulement constitué par ces femmes rebondies, les cheveux soigneusement frisés et portant un uniforme comme on le voit sur les photos prises à l'époque. Il y avait aussi des agents de police parmi lesquels des déportées communistes parisiennes reconnurent ceux-là mêmes qui les avaient arrêtées et qui, sans gêne aucune, étaient de service au Lutétia, comme si de rien n'était.
(...) Le Dr Cordonnier, qui était maintenant maire de Lille, avait fait publier dans les journaux un avis demandant aux personnes qui avaient des nouvelles de la femme {Estoucha} de Jean Waysand et de son fils {Georges} de se mettre en contact avec lui (...). Elle patientait depuis assez longtemps dans l'antichambre de son bureau à la mairie quand, enfin, la porte s'ouvrit. L'homme qui sortit jeta par curiosité professionnelle un regard sur les personnes qui attendaient pour être reçues. Estoucha, machinalement, leva les yeux, leurs regards se croisèrent, chacun reconnut l'autre dans l'instant. Pour lui, elle était un spectre. Jusqu'à cet instant il avait été sûr de ne jamais la revoir; surtout en cet endroit où il ne comprenait pas ce qu'elle était venue faire. Stupéfait, il le prit de haut :
"Qu'est-ce que vous faites ici ?"
C'était Dubois, le commissaire français qui participait aux interrogatoires. Suffoquée, elle riposta quand même.
"Mais vous, de quel droit, vous, êtes-vous ici ?"
Dubois changea immédiatement de ton. Il protesta qu'il ne l'avait jamais frappée - c'est vrai -,; qu'elle veuille bien s'en souvenir, il obéissait aux ordres."
(P. 246 à 259).

Elie Wiesel
tous les fleuves vont à la mer
Mémoires

Seuil, 1994, 559 p.

Elie Wiesel :

- "La vérité, il faut la crier sur tous les toits : le malheur des survivants ne se limita pas à la durée de la guerre ; la société ne voulait d'eux ni pendant ni après. Pendant la guerre, on leur avait fermé les portes. Après la guerre aussi. Les preuves sont irréfutables : on les gardait dans les endroits mêmes où ils avaient souffert. Certes, après un certain temps, on les logeait (dans des baraques), on les nourrissait (mal), on les habillait (pitoyablement), mais on leur faisait sentir qu'ils étaient des parents pauvres, des mendiants, des bouches inutiles, des êtres superflus. Ils étaient en trop.
Le temps ne guérit pas toutes les blessures ; certaines restent ouvertes, vives, telles des brûlures.
Les rescapés, même en Amérique, on s'employait à les tenir à l'écart, en marge. Tarés, hantés, diminués, ils menaient une existence en marge, confinés dans une sorte de ghetto invisible (...).
Au lieu d'accueillir les revenants avec des fleurs (comme ce fut le cas au Danemark), au lieu de fêter leur retour, leur survie, en leur demandant pardon, en les entourant d'égards et de chaleur, on les considérait avec suspicion et rancune : "Vous voilà de retour, vous aussi ? Auschwitz n'était donc pas si terrible que ça, hein ?"
(...) Kielce, en Pologne, fut le théâtre d'un véritable pogrom. Plus de cinquante survivants juifs furent massacrés par la population en plein jour. Ailleurs, le nombre de victimes fut moins élevé, pas assez sans doute pour que la presse en fasse mention. Mais dans tous les milieux, on était au courant : une fois de plus, les Juifs subirent la haine et la terreur.
(...) Un jour, on pardonnera peut-être au citoyens du monde libre d'avoir si peu fait pour sauver les Juifs européens; on pensera : après tout, ils ne savaient pas, et s'ils savaient, ils ne croyaient pas, et s'ils croyaient, ils ne comprenaient pas, et s'ils comprenaient, ils se savaient impuissants à changer les faits. Et puis, il y avait la guerre, la guerre mondiale; il fallait détruire le régime hitlérien. On pourra donc évoquer pour eux des circonstances atténuantes. Mais on ne leur pardonnera jamais leur comportement à l'égard des victimes après la défaite allemande. Après la guerre, on savait tout, on ne pouvait plus se mentir à soi-même ni mentir aux autres."
(PP 179-180).


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10 commentaires:

  1. Ces derniers, Busnel en entretien à 17h sur France Inter avec Marcelline Loridan Ivens. Extraordinaire témoignage de cette femme sur les camps. A podcaster pour ceux qui n'auraient pu l'entendre.

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  2. Merci pour cette galerie "juste".

    Joseph Bialot : écrivain aussi de romans policiers (j'en ai quelques-uns de lui).

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  3. Merci pour ces bougies allumées.
    Quelques titres encore à découvrir pour moi.
    Amical bonjour au pilote.

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  4. Pour vous, le témoignage de quelqu'un que j'ai connu:Pierre Saufrignon

    http://livreblanc.maurice-papon.net/saufr-terri.htm

    et son livre: "Mémoire oblige"

    Merci pour cette mémoire des souvenirs courage

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  5. Que c'est tragique et émouvant
    Je ne les connaissais pas tous, ces auteurs, ces personnes qui ont eu le courage de témoigner
    Merci cher JEA

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  6. Ces extraits sont bouleversants.
    Merci JEA, bien amicalement.

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  7. Incroyable envie de vivre pour ces gens qui ont connus l'horreur et des témoignages indispensables ! merci...

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  8. Quelques uns des livres indispensables dans une bibliothèque humaniste
    je n'ai pas lu les mémoires d'Elie Wiesel un manque à réparer
    Merci pour ce billet qui vient nous réveiller si nous avions la tentation de croire que tout ça est loin

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  9. Merci pour ce choix de témoignages tous tellement bouleversants.

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  10. ce jour là j'étais à Hania (Crète) un quartier s'appelle toujours Evraiki même si tous les juifs périrent en mer, le bateau allemand les déportant fut atteint par un sous-marin britannique. Sombre ironie.

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Les commentaires sont modérés dans la mesure où les spams ne sont pas vraiment les bienvenus (ils ne prennent pas de vacances)