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A toutes celles et tous ceux qui manifestèrent contre le nucléaire et qui, en retour de leurs indignations, furent traités de primitifs dignes de l'âge de la pierre, d'agents et d'oeils de Moscou, de contestataires manichéens simplistes, d'opposants indécents, de chevelus trop velus et même trop barbus, de pacifistes bêlants et dépassés ou d'affreux terroristes irresponsables...
Nous nous souvenons du 31 juillet 1977 à Creys-Malville ! Vital Michalon, physicien de 31 ans, perd la vie pour cause de grenade lancée par les forces "de l'ordre".
Pierre Barouh : "A l'ombre de nous, restera toujours..." (Ph. JEA/DR).
refusant un avenir de décombres
nos ombres
n'ont pas assez manifesté
voici l'ère du nucléaire funambule
clairement mis à nu
sur un air plus que funèbre
or les arbres écorchés vifs
demandent à garder leurs écorces
aussi claires qu'avant hier
les chats ne s'imaginent pas
métamorphosés en aiguilles aiguisées
d'une horloge aux trois coups fatidiques
le soleil migrant désire vivre encore
après minuit sans monter
sur de grands chevaux radioactifs
les livres se rebellent joliment
devant chaque garde-chiourme chicaneur
froissant leurs papiers
les colombes découvrent toujours
de nouvelles amériques
sans sombrer hébétées corps et ailes
les rêves argentés craignent d'être
irradiés par tant de champignons
aux hallucinations contaminées
les pluies n'ont pas assez
de larmes pour pleurer
la barbarie gangster gangreneuse
les rivières paniquées ne veulent pas
devenir des vallées de pierres tombales
et les pierres être liquidées...
Pailhe (Ph. JEA/DR).
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et la terre ne veut pas
RépondreSupprimergarder en son sein un poison oublié
pendant des siècles et des siècles
@ brigetoun
RépondreSupprimerIl ne s'écoule pas plus de quatre minutes après la mise sur orbite internet de cette page... et déjà apparaissent vos vers apportant un plus...
Vous écrivez plus vite que mon ombre !
Creys-Malville et ce mort longtemps oublié...
RépondreSupprimerUn léger "panache" radioactif nous rendra visite mercredi ou jeudi, en France.
Mais nos 58 centrales nucléaires continuent à fumer comme si de rien n'était.
NKM se pose tout à coup une question sur leur âge alors que Fillon a déclaré, sur France 2, qu'il n'avait rien à voir dans l'affaire.
Un poème laisse parfois des traces actives.
@ Dominique Hasselmann
RépondreSupprimerUn "poème", la politesse de mon peu d'espoir...
Juste merci, j'adore!
RépondreSupprimer@ SC
RépondreSupprimerJ'y vais tout doux, mais j'y vais aussi, au... charbon.
Ah oui, merci de ce joli billet (inter)actif...
RépondreSupprimerChe voeux lu d'un jour, che veux lus toujours !
@ Adria Cheno
RépondreSupprimerHors sujet et m'en excusant.
Auréolé par 14-18, Pétain joua sur son prestige pour suicider la République et instaurer un Etat se rasant tous les matins en se demandant s'il était fasciste.
Qu'une très grande majorité de Français se soient laissé entraîner, c'était un des buts de la manoeuvre. Puis les yeux se sont progressivement ouverts. Ne serait-ce qu'au moment de l'instauration du STO.
Tous ces Français n'ont pas pour autant adopté les postures et les conduites antisémites de Vichy. Il ne viendrait jamais à la plume d'un historien de la Shoah d'écrire une telle absurdité. Ne serait-ce qu'en mémoire des Justes de France.
Je suis de celles et ceux qui ont lutté de toutes leurs forces contre l'ouverture de la centrale de Fessenheim. Je ne peux donc qu'applaudir, mais avec tristesse et amertume, ce poème qui me parle tant!
RépondreSupprimer@ Euterpe
RépondreSupprimerComme un tour de France des centrales... Nous avions sur notre tacot au moins un autocollant qui nous désignait automatiquement aux contôles pointilleux. Le mien était en Breton (nan trougarez), pour saluer les femmes de Plogoff.
J’ai vu tous les ravages de notre pollution
RépondreSupprimerLa nature meurtrie par ces dégradations
L’océan rendu glauque par de l’algue à foison
Espères-tu mon cœur échapper aux poisons ?
Un billet qui ravive la mémoire si besoin était, le danger est toujours ailleurs nous disent les politiques !
RépondreSupprimer"Que les nuages ne tuent pas les hommes" chantait il y a longtemps Julos Beaucarne dans ce poème intitulé: "À vous les beaux messieurs"
RépondreSupprimerPluies de larmes.
En Bretagne nous eûmes Plogoff (gagné) et hélas Brennilis (perdu, mais l'époque était autre).
RépondreSupprimerPour le second site (premier par... l'ancienneté) il faut souhaiter que les vieux volcans ne se réveillent pas, le cœur est encore capable de fondre, paraît-il... Il ne faut jamais laisser un cœur seul dans la nature. Foi d'imberbe ex-hirsute !
@ Les Héphémères
RépondreSupprimerVous, après brigetoun (par ordre chronologique), peut-être au bout du chemin de cette page, un mini-recueil de poèmes ?
Jadis et naguère, nous avions déjà évoqué avec Zoé Lucider la création d'une modeste chaumière d'édition...
En espérant être lu(e)s avant d'être mis(es) au bûcher. Parce que les marginaux qui ont eu le culot d'imprimer Hessel n'ont pas fini d'être roulés dans la boue.
@ Dominique
RépondreSupprimerEn vous faisant entière confiance pour tisser des liens avec la littérature...
@ Colo
RépondreSupprimerPardon mais vous nous mettez tant de beaume au coeur en évoquant Julos !
Accepteriez-vous de prendre tout le temps pour offrir ici une page sur ce saltimbanque de la chanson ?
@ Dominique Autrou
RépondreSupprimerOula, nous allons nous asseoir sur le même banc. Et imiter (en rigolant enfin), ces porteurs d'uniformes s'écriant en nous voyant : - "Et là, ces gauchos chevelus, pas question de les laisser passer... On va leur faire passer l'envie de traîner par ici !" Leurs gestes complétant leurs paroles.
douter de certains cumulus mercredi
RépondreSupprimerTe souviens-tu de cette colline verte ?
RépondreSupprimerMes chaussures recouvertes de pollen,
Mon mollet droit harcelé
Par une abeille un peu follette.
Le pain craquait sous le couteau,
Un pain d’une livre
A la mie dense
Que nous mordions à belles dents.
A l’heure où les ombres grandissent,
A même l’herbe fraîche,
Un seul duvet pour deux.
Nos rires atteignaient les étoiles…
Te souviens-tu ?
@ Gérard Méry
RépondreSupprimerEt orage jeudi avec un nouveau billet qui provoquera coups de tonnerre et foudre du style : "malhonnête intellectuel" pour cause de non alignement sur les révisionnistes de service.
@ Danièle Duteil
RépondreSupprimerPitié, votre poème ne va quand même pas rester confiné ici ?
Il y aurait bien un éventuel projet de mise en commun de nos mots. Mais nous devrions lancer un SOS à Frasby pour conseiller les mises en page et illustrations.
En attendant ces lendemains qui enchanteraient, sachez que vous ici seriez plus que la bienvenue pour publier sur ce blog un billet venu de votre ailleurs, de votre île...
Ma réponse d'hier soir n'apparaît pas. Je ne suis peut-être pas allée jusqu'au bout de la procédure.
RépondreSupprimerUne mise en commun, pourquoi pas ? Bien que mes mots soient fort modestes.
Et mon île... j'y songe. Vrai de vrai !
@ Danièle Duteil
RépondreSupprimerHélas la réponse s'est égarée dans les méandres technico-trucs d'internet.
A propos de votre île, un billet venu de cet ailleurs-là serait plus que chez lui ici aussi.
On a créé un monstre qui a repris le pouvoir et on n'arrive pas à le maîtriser. Il faut au moins l'empêcher de se reproduire ...
RépondreSupprimerPauvre Japon, première victime de la barbarie nucléaire et qui a fait de son pays constamment menacé par des séismes une bombe qui n'est plus à retardement.
Merci pour ce texte que l'on aimerait visionnaire non réalisable et qui malheureusement est un scénario en train de se réaliser.
@ saravati
RépondreSupprimerUn vrai souhait : que dans les campagnes japonaises, des gamines puissent encore se faire picorer les pieds et s'en souvenir dans très longtemps...
@ JEA
RépondreSupprimerAdorable clin d'oeil, merci !
@ saravati
RépondreSupprimerHeureusement pour nous, le chevalier Maurice est resté au vestiaire...
@ JEA
RépondreSupprimerJe préfère quand Maurice parle des pommes sans nécessairement y tomber.
http://www.youtube.com/watch?v=UjCODmD88Ic
A l'époque elles n'étaient pas irradiées ni ionisées !
Pardon, les finales de Maurice sont épouvaaantabbbles ! Je les passerai pas deux foiiiis ...
@ saravati
RépondreSupprimerSous l'occupation, Chevalier Maurice préférait chanter pour des officiers allemands qu'écouter radio Londres. Peut-être parce qu'il ne pouvait réclamer des droits pour le générique : "Pomme-pomme-pomme-pomme, ici Londres, les Français parlent aux Français..."
La terre devenue galeuse se gratte et se secoue pour se débarrasser de la vermine qui lui pompe le sang (noir) et l'abreuve d'un sang (rouge) en retour.
RépondreSupprimer@ zoé lucider
RépondreSupprimerCe sera, disons au hasard, un Nuit-Saint-Georges ? pour vous remercier...
Une tendresse très spéciale pour Julos et des souvenirs très lointains JEA.
RépondreSupprimerMais je crois encore l'entendre réciter sa version du Lac ou dire à son public qu'il aimerait s'asseoir et passer un moment sur le canapé de chacun d'entre nous.
Ah, je veux bien essayer d'écrire quelque chose à son sujet, mais je ne vous promets rien de nada; tout cela est si loin de mon île.
Bonne journée au soleil, ici il fait si gris foncé ce matin.
@ Colo
RépondreSupprimerTendresse partagée. Et immense respect aussi quand Julos répéta son opposition à la peine de mort le lendemain de l'assassinat de France, sa compagne.
S'il vous plaisait, oui, un billet venu de l'ailleurs de votre île. Mais sans être scolaire au point de vous coller un sujet...
Zut ma fenêtre est grande ouverte aujourd'hui car l'air est doux et le soleil.... trompeur????
RépondreSupprimer@ au Journal de Chrys
RépondreSupprimerLe soleil fait son footing... Rassuré par les discours officiels ou pour fuir en douce un nuage qui lui marcherait sur les pieds ?
Elle pour quand cette radio...active ?
RépondreSupprimer@ Gérard Méry
RépondreSupprimerDu coq manifestant à l'âne le réprimant, votre commentaire fait ressurgir les espoirs portés par la création des radios libres (oubliée lors de la mise à plat de la page 1944-2001)...