(Ph. JEA / DR).
Rapatrié pas vraiment volontaire, un pied resté dans les Ardennes de France mais l'autre tâtant un cercle de terre condruzienne. Parmi les premiers réflexes : déployer l'une ou l'autre carte au 20.000. Imaginer pour ne pas changer les paysages à travers l'hydrographie, les couvertures du sol, les reliefs... Et la toponymie, mine d'or même pour les plus paumés des chemineaux. Une toponymie moins loquace et moins exubérante par ici qu'au pays des rièzes et des sarts. Mais avec des empreintes d'un Wallon d'autant plus attendrissant qu'il reste si expressif mais hélas près de s'éteindre...
Voici une mo(t)saïque rassemblant quelques lieux-dits autour de ce nouvel ici.
(Ph. JEA / DR).
A la Poterie
Al Baraque
Aux Goncês
Al Baraque
Aux Goncês
Aux Roupées
Aux Trois Saules
Bassine
Baya
Belle Vue
Baya
Belle Vue
Campagne de Djètefo
Champs Mabay
Coin à Viné
Eve
Champs Mabay
Coin à Viné
Eve
Fond de Gonwé, de la Neurette, de Morvâ, de Schelt, de Wallou, du Laveu
Fonteline
Forkechamps
Forkechamps
Germémont
Grande France
Grande France
Haponry
Havée des Fonds du Petit Jean (1)
Havée des Fonds du Petit Jean (1)
Haveligeoule
Hiétinne
Houripont
Joskinhaie
Houripont
Joskinhaie
La Béôle
La Boulhaie
La Caracole (2)
La Cour des Moines
La Pâche
La Posterie
La Boulhaie
La Caracole (2)
La Cour des Moines
La Pâche
La Posterie
Le Hêtre à Viné
Les Clavias
Les Comognes (3)
Les Dames Blanches
Les Comognes (3)
Les Dames Blanches
Les Golettes
Les Gottes
Les Gottes
Les Goyés
Les Grandes Triches (4)
Les Hourlettes
Les Mâlires (5)Les Grandes Triches (4)
Les Hourlettes
Les Piroux
Les Trihes
Les Tomballes
(Ph. JEA / DR).
Magrôle
Maizeroule
Malihoux
Moirnou
Muache
Muache
Offoux
Petit Brin
Pichelotte
Pré d'Amide
Pichelotte
Pré d'Amide
Pierre au Loup
Pîre al Gate (6), al Messe
Pierpont, Pont d’Ombre, Pourri Pont
Relay de Vyle
Relay de Vyle
Rômont
So les Trihes
Sur Bruyère, Sur Magrôle, Sur Roiseu
Stienhla
Sur Bruyère, Sur Magrôle, Sur Roiseu
Stienhla
Taille Guéry
Tchafor
Thier à la Tour
Tibiémont
Tienne aux Grives (7)
Tchafor
Thier à la Tour
Tibiémont
Tienne aux Grives (7)
Tige de Fraiture (8), de Hody, de l'Herberain, de Pair, de Ville, d’Oneux
Trou al Wesse, Bottin, Houssion
Val Clavin
Wachenne
Wavehaye
Wérissaux
Wachenne
Wavehaye
Wérissaux
(Ph. JEA / DR).
NB :
(1) Une havée serait une mesure de grains et par extension, la surface nécessaire à la récolte de ces grains.
(2) Mot wallon pour "escargot". Bien loin du terme de cavalerie...
(3) Terres communales.
(4) Déformation de "friches".
(5) Nom donné aux anciennes exploitations de marne.
(6) Pierre de la chèvre.
(7) Un tienne correspond à une côte, à une montée.
(8) Une tige représente une ligne de crête.
toujours semblable plaisir à ces listes de noms
RépondreSupprimer@ brigetoun
RépondreSupprimertoujours semblable apaisement à vous savoir veiller sur les nuits des blogs...
Revoici vos listes qui déclenchent tout un imaginaire. J'ai bien aimé "Caracole", notamment...
RépondreSupprimerVous avez rajouté des couleurs sur vos photos, mais même sans modifications elles nous parlent toujours.
@ D. Hasselmann
RépondreSupprimerEn Wallon, Caracole pour Escargot et Lumeçon pour Limace...
A La Plante, "la Caracole" marque la montée assez rude vers le cimetière. Il est vrai qu'à quoi bon se presser pour une dernière demeure ?
Quelle saveur, ce wallon. Moi qui viens d'un plat pays, j'ai fait mienne cette chaleur et tendresse que d'aucuns voudraient abandonner. Les fous!
RépondreSupprimer@ noel, vî soçon...
RépondreSupprimerle Wallon face au Français :
- "C'est todi li p'tit qu'on spotche..."
et comme tu l'écris, c'est plus qu'une soterèye, c'est une folîye
Vos listes de noms se chantent plus qu'elles ne se disent alors je pense à la "ptite gayole" et à la "lolotte" de Julos Beaucarne. Ce sont les seuls sons wallons qui me reviennent spontanément (mais ce n'est pas si mal pour une flamande, hen di ?).
RépondreSupprimerVos photos ont le bleu irréel de nos chers surréalistes... une teinture bleutée de notre drapeau ne saurait tarder ;-)
Aux Trois Saules, Eve, très Grande France, évite un Petit Brin les Dames blanches...
RépondreSupprimerC'est bien gai de retrouver dans votre liste ce mot de ma grand-mère pour la promenade par le chemin de "Tienne".
@ MH
RépondreSupprimerA certaines heures qui ne se laissent encadrer par aucune horloge, se dispersent dans ce recoin condruzien des bleus nés de palettes échappant aux lois des pesanteurs ...
Quant à Julos, plus d'une fois, il invita en effet dans ses chansons des mots wallons à la musicalité gentiment ironique.
@ Tania
RépondreSupprimerEn Wallon, la floraison de mots pour grand-mère en marque et l'importance et la reconnaissance. Et tous empreints de tendresse :
- "Grand-mame, boubonne, mémère, mémé, mami, mama, nénène, tayonne..."
J'ai encore appris beaucoup et fort plaisamment !
RépondreSupprimer@ Danièle Duteil
RépondreSupprimerLes hasards et nécessités m'ont conduit à naître très près d'une île...
Son nom wallon : "Vas-t'y-frotte".
Ne s'y frottent plus aujourd'hui que les multiples oiseaux d'une réserve naturelle.
Quel délice ce "replongeon" dans ma jeunesse; ma mère toujours à la recherche de cornes de gate, "les seules pommes de terre dignes de ce nom" disait-elle en riant.
RépondreSupprimerEt toujours vos extraordinaires photos!
@ Colo
RépondreSupprimerLe rire de votre mère s'accompagne des parfums culinaires libérés par "la cacasse à cul nu" des Ardennes de France ou "la salade liégeoise" (deux recettes familiales pour des régions où l'inventivité compensait la pauvreté).
En wallon : cwène di gate.
Émotion à ce voyage immobile. Vos photos qu'on regarde des heures (celles du cœur pas de l'horloge). Ce long poème des noms qu'on mâche et remâche en attendant de les suivre du doigt sur une carte. Ces expressions wallones et complices dont vous parsemez vos échanges avec vos lecteurs.
RépondreSupprimerC'est un grand bonheur et je vous dis un grand merci pour tout cela.
la toponymie est aussi savoureuse que la gastronomie pour connaître une région !
RépondreSupprimerun petit reproche (je peux ? pardon... je fais vraiment ma poison là ;-) : je n'aime pas les notes de bas de page, pas commode à l'écran de faire les rapprochement...
@ Michèle
RépondreSupprimerComment vous remercier ? Hélas ma maladresse et les limites de blogspot semblent empêcher de vous offrir une photo en commentaire.
Du Wallon, je ne retrouve que des expressions éparses ou même des mots solitaires.
Cette langue (car ce n'est un dialecte) n'était parlée autour de moi qu'en classes de gardienne et de primaire (j'avais été inscrit volontairement dans deux écoles réputées "populaires" dont la première située dans un quartier où la mère de B. Poelvoorde tenait épicerie).
Le goût du Wallon sur les lèvres n'est revenu qu'après bien des années. Notamment à Paris (où les potes découvraient la langue en même temps que ma salade liégeoise pas vraiment triste) ou dans des trains internationaux, quand venait l'envie de ne pas être compris des autres sardines entassées dans le même compartiment...
Assez paradoxalement, en posant des bagages légers en Ardennes de France, j'y ai retrouvé un engouement pour leur dialecte très imprégné de senteurs wallonnes. En témoigne en première page de l'unique quotidien départemental : "L'Union-L'Ardennais", la mini chronique de "la beuquette" (seul espace lisible de ce quotidien).
Mais sans que la toponymie ardennaise n'en garde des empreintes et des emprunts...
@ madame de Keravel
RépondreSupprimerauparavant, la toponymie des mo(t)saïques se passait de toutes notes annexes
ici, j'ai craqué sans doute par besoin de m'accrocher à des racines et pour compenser un retour obligé
mais en m'interrogeant sur le bienfondé de ces notes dont se passent les musicalités et les couleurs des mots
par réflexe, les notes en question figurent en bas de page, avec il est vrai un effet d'ascenseur qui peut donner plus d'un haut-le-coeur...
vous dire juste le plaisir de ce retour...
RépondreSupprimer@ anita
RépondreSupprimerjuste pour vous remercier de votre bois flotté qui a remonté le fleuve mosan
J'aime bien la Pichelotte.
RépondreSupprimerIl reste encore beaucoup de coins de Wallonie profonde à explorer.
Ainsi, vous avez repassé la frontière ? Déraciné ? En prenant racine dans différents endroits, on laisse toujours des radicelles.
Bon dimanche.
@ saravati
RépondreSupprimerCe lieu-dit condruzien (ni un restaurant gesvois et autrefois célèbre, ni une rivière vers l'Escaut) a son pendant en Ardennes de France, dans la forêt de Signy-l'Abbaye...
Quant à la frontière que je franchis aussi allègrement que régulièrement, elle a re-vécu mais sous forme de palais aux miroirs déformants lors du tournage de D. Boon avec B. Poelvoorde. Ce film se fait actuellement descendre en flammes par des critiques français à la recherche de bûchers pour réchauffer leurs faits divers.
Superbes photos, avec cette irruption spirituelle de bleu... J'aime beaucoup la dernière, notamment.
RépondreSupprimer@ Sophie K.
RépondreSupprimerLa dernière : entre Atrin et Pair, face au bois de Sogne...
J'ai pris la tienne pour arriver jusqu'à vous ( même pas essoufflée ) J'ai admiré vos bleus frôlant la nature Condruzienne , j'aime ces mots que vous semez délicatement , nous devenons des Poucets ... ( attention , un jour il faudra nous restaurer ) :)
RépondreSupprimerJ'aime aussi caracole , il est chantant , c'est aussi un terme de cavalerie ...
Merci pour ce beau partage de photos :)
Douce soirée ...
@ Marie
RépondreSupprimerRestaurer ? Tant qu'il ne s'agit pas de monuments historiques...
Sur l'ardoise de ma cuisine, ces derniers jours :
un potage pas chiche de ses pois, une mousse de morue arrachée à son sel, une choucroute un rien paprika, une épaule d'agneau de trois heures grand minimum, quelques cailles au lomo, un velouté épice de haricots rouges italiens.
Douce digestion...
Comme Marie, nous grimperons sur les tiges et descendrons dans les chavées qui conduisent en votre recoin condrusien, pour saliver devant l'ardoise de votre cuisine et lever, au milieu des liqueurs que nous aurons amenées, le verre de l'amitié...
RépondreSupprimer@ Michèle
RépondreSupprimerAu pied de la lettre de Milosz :
- "Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête..."
Sur son esquif tout de blancheur non candide, une Bretonne a déjà franchi l'océan du virtuel pour venir respirer - trop brièvement - les sous-bois ardennais. Et un chroniqueur alors matinal partit avec un pâté de lapin nordique au marc de champagne. Et encore Viviane (l'invitation pour Bobigny) et Michel venus voir rattaker à plour véci...
Bien d'autres invitations ont été lancées. Leur encre ne s'est pas effacée.
En attendant, les très longues estouffades (on comprendra que j'évite le terme de "daube") s'améliorent tandis que des souffleurs inspirés créent les futurs verres des amitiés intemporelles.
Des liqueurs que nous aurons apportées, diraient avec raison les puristes...
RépondreSupprimerJe ne me suis jamais autant baladée (virtuellement) dans les Ardennes (de France et de Condroz)... et je vous remercie encore de ces Mo(t)saïques, de ce blogue, "passeur des serrures rouillées, des grandes neiges d'automne, et qui nous fait guetter le bruit du dégel derrière le mur".
Jean-Émile, nos commentaires se sont croisés. Je lisais justement, dans son entier, le poème de Milosz... tant est fort (j'allais dire réel) le désir de franchir l'océan du virtuel...
RépondreSupprimerHeureuses les fées Viviane et toutes celles..., et les enchanteurs venus goûter les estouffades du poète-photographe-gastronome.
Belle farandole de mots tous aussi goûteux les uns que les autres.
RépondreSupprimer@ Michèle
RépondreSupprimerAlors au moins envisager une fois l'an des "rencontres" entre passant(e)s venu(e)s avec pour seuls bagages des sons, des couleurs, des parfums, des encres, des histoires ???
@ Danièle Duteil
RépondreSupprimerPeut-être le Wallon se mâche-t-il un peu comme une nourriture "spirituelle" ???