MO(T)SAIQUES 2

"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."

Milosz

jeudi 10 mars 2011

P. 16. "Correspondances", film de Laurence Petit-Jouvet

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(Affiche à diffuser...)


Dans la mouvance de la journée mondiale des Femmes...


Synopsis :

- « Des femmes de la diaspora malienne vivant à Montreuil en Seine-Saint-Denis s'adressent, dans une “lettre filmée” à une personne de leur choix, réelle ou imaginaire. Des femmes de Bamako et de Kayes au Mali s'en inspirent ensuite librement, pour réaliser à leur tour leur lettre “filmée”. Chacune était invitée à parler de son travail, chacune a saisi l'occasion pour dire ce qui est important pour elle. Toutes ont participé aux étapes successives de la fabrication de ces courts métrages, dans le cadre d'ateliers de création audiovisuelle menés en France et au Mali par Laurence Petit-Jouvet. L'ensemble forme un film qui enjambe les distances, fait résonner ces voix qui expriment les frustrations, les passions, la résistance de ces femmes. »

Ligue des Droits de l’Homme :

- « Ce film s’intitule « Correspondances » parce que ces Maliennes vivant en France racontent leur vie en « écrivant » une lettre filmée à une correspondante réelle ou imaginaire vivant au Mali. Elles racontent les journées exténuantes à faire le ménage de l’aurore au milieu de la nuit, les parcours en métro, les conditions d’hébergement et de vie quotidienne difficiles, la vie de clandestine… Certaines voient leurs enfants choisir de rester en France.
De l’autre côté, après avoir vu leurs « lettres » de France, des femmes de Bamako ou de Kayes leur répondent et montrent à leur tour leur combat quotidien pour vivre dignement et être reconnues dans leur emploi.
Toutes parlent de ce qui est important pour chacune d’elle, sans fioriture, nous livrant le fond de leurs pensées et nous faisant ressentir des émotions profondes. A travers leur énergie et leur volonté indéniable, chacune d’elles devient un personnage attachant, se battant pour un avenir meilleur pour elles-mêmes mais aussi pour leurs familles, leurs enfants, même si leurs lettres filmées montrent aussi les frustrations, les échecs, les passions..
Ces femmes ont participé aux différentes étapes permettant la fabrication de ces courts-métrages dans le cadre d’ateliers de création audiovisuelle. Ces lettres filmées nous montrent aussi la force indomptable de ces femmes et leur résistance. »

Jean-Luc Douain :

- « Ce sont beaucoup de désillusions, des leçons de courage et de dignité qui défilent. Et des mises en garde. A leurs sœurs restées au pays et qui pourraient rêver d'une vie meilleure, les "Françaises" disent qu'elles ont fait fausse route, qu'elles sont confrontées à des difficultés qu'elles n'imaginaient pas, soumises à un travail dur et mal payé. A leurs sœurs exilées qu'assaille la tentation du retour, les "Maliennes" disent que le Mali a changé, n'est plus celui qu'elles ont connu.
Solidement réalisé, ce montage de témoignages inspire le respect. »
(Le Monde, 1 mars 2011).

(Lettre filmée).

Véronique Klein :

- « Il est de ces films qui sont des aventures humaines qui emballent nos cœurs de spectateurs, « Correspondances », le film de Laurence Petit Jouvet en fait partie. Le film est né d’un atelier d’écriture audiovisuelle avec treize femmes maliennes ou d’origine malienne vivant à Montreuil en France et à Bamako et Kayes  au Mali autour de la thématique du travail. Ce qui aurait pu devenir un projet social intéressant est devenu un film étonnant. Porteur d’une grande émotion, inventif sur le plan esthétique, il est aussi une expérience originale du collectif. Très vite Madame Laurence  comme l’appellent les  « correspondantes » est devenue « l’accoucheuse » des paroles de ces femmes qui n’avaient jusqu’alors jamais osé ou  tout simplement imaginé plonger dans leur intimité pour dire leurs souffrances, leurs désirs, leurs aspirations, leurs regrets.
(…)
Il faut souligner au passage le remarquable travail sonore de Martin Wheeler qui s’est entouré pour la création musicale de deux figures majeures de la musique au Mali : Yacouba Sissoko à la cora et Tata Bambo Kouyaté grande griotte dont l’une des chansons à permis d’abolir la loi sur le mariage arrangé.
« Correspondances » est un hymne à la vie, un film généreux qui réchauffe les salles où il est projeté. »
(MEDIAPART, 28 février 2011).

Jean-Luc Porquet :

« Allers-retours fluides et contrastés, dont Laurence Petit-Jouvet tire le maximum : toutes ces femmes sont magnifiques, intelligentes, lumineuses même quand elles sont en colère (ainsi l’une, à sa mère : - « J’ai choisi de faire passer ma vision du bonheur avant la tienne »).
Cinquante-huit minutes d’empathie. »
(Le Canard enchaîné, 2 mars 2001).




Autre film qui ne risque pas d'être accusé d'abuser du marketing : "Vents de sable, femmes de roc" de Nathalie Borgers. Ou : les femmes Toubou du Niger.

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27 commentaires:

  1. belle initiative, et à première vue je leur fais confiance pour que, au delà du bon sentiment de départ, au delà du film militant, il y ait saveur et humour (juste ce qu'il faut pour en faire un film et non un tract, et ainsi avoir vraiment de la force)

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  2. @ brigetoun

    prenant comme exemple, dans un autre registre, Jean-Pierre Thorn cité p. 15 dans les "vous vous souvenez"... je confirme qu'il y a place dans le 7e art pour la militance, du cinéma d'abord, mais pas une écorce sur un fruit vide ou uniquement commercial

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  3. Un film à recommander à Chantal Brunel.

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  4. @ D. Hasselmann

    Et comment !
    Nous sommes confrontés à une banalisation de la banalisation du racisme brut de chez brut. Et des élus d'applaudir un Zemmour condamné par la justice et ne faisant même pas appel...

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  5. J'irai voir "Correspondances" en toute confiance quant à la qualité artistique de ce film.

    Le film sur les femmes Toubou du Niger, ce doit être quelque chose...

    Merci, JEA, et très bonne journée.

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  6. @ Michèle

    Les femmes Toubou dont les brefs témoignages figurent sur la bande annonce, pfff elles n'ont pas une langue de sable.

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  7. Merci pour cet éclairage!!! Voilà un film qui m'attire.

    Il passe au cinéma????? Je ne le vois dans aucune salle lyonnaise.


    Bonne journée

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  8. @ le Journal de Chrys

    Sous-titre de cette page : "les fims qui resteront obstinément écartés de mes campagnes"...
    Aujourd'hui, deux salles parisiennes le proposent pour à elles deux, cinq projections seulement !
    Mais à Lyon, il y a de l'espoir ?

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  9. Abreuver depuis quelques jours de propos politiques bêtes à pleurer cela fait du bien de se voir proposer un film comme celui là, j'espère qu'il sera diffusé à Lyon
    j'ai eu l'occasion des années durant de former des jeunes femmes au dur métier d'aide soigantes, j'avais une grande proportion de jeunes femmes africaines et plus particulièrement du Mali, quelle effervescence avec elles, quelle joie de vivre, elles illuminaient carrément certains cours réputés difficiles, un souvenir très fort

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  10. @ Dominique

    Grand merci pour votre témoignage.
    Loin d'avoir une expérience en la matière, j'ai été néanmoins appelé à donner en milieu infirmier quelques "leçons" d'éthique (dans une perspective historique). Et effectivement, loin d'être passives ou poliment attentives, les jeunes femmes noires creusaient ardemment le puits du cours...

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  11. Je ne connais pas ce film, mais dans le même état d'esprit j'ai vu celui ci, le premier film du photographe JR.à voir absolument.
    http://www.dailymotion.com/video/xambh2_jr-extrait-women-are-heroes-kibera_creation

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  12. @ Gérard Méry

    Soyez remercié pour ce lien. Hélas, blogspot n'en accepte pas dans les commentaires. Alors à nos claviers...

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  13. Oui, quand un profond sentiment d'injustice peut devenir un tremplin de vie...
    Je voulais vous donner le lien de "Women are heroes" mais Gérard M m'a devancée !
    Quand un photographe ouvre aussi les oreilles pour faire parler les femmes à travers ses yeux et leur bouche ...ça donne une histoire de confiance et d'amitié qui dure !
    http://www.dailymotion.com/video/k1YZ0lDt1U6RoV1PuqG#from=embediframe
    Il suffit de faire copier coller !

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  14. @ saravati

    tout n'est pas perdu même si nous sommes parfois médusés de voir autant de naufrages dans nos idéaux...

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  15. Ces lettres filmées me rappellent la "Madame Bâ" d'Erik Orsenna. Merci pour ces échos empathiques.

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  16. @ Tania

    En ces lendemains d'une journée dite des femmes, il était élémentaire de déposer ce commentaire sur votre blog :
    - Il n'y a pas de journée (ce serait infiniment trop réducteur) mondiale pour ces femmes qui, comme vous, déposent si généreusement des livres ouverts presque au hasard du creux d'un arbre, sur un rocher torturé d'île solitaire, sur un banc public et gravé de coeurs, à la proue d'une péniche attendant que l'écluse éclose, dans la salle d'attente poussièreuse d'une maison communale, au pied d'uns statue épique, chez l'épicier sympa du coin, sur la banquette d'un train-train quotidien, sur un tapis survolant, dans les jardins y compris zoologiques, derrière les rideaux des théâtres, au fin fond des grottes hantées, sur les draps trop blancs des hôpitaux, aux terrasses quand nous terrasse la chaleur, au sommet d'une montagne encore inviolée, sous les étoiles rescapées, dans une bouteille à la recherche d'un océan vraiment pacifique, à l'entrée et à la sortie des labyrinthes...

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  17. Merci de votre passage sur mes mots.
    J'ai lu beaucoup des choses plus ou moins judicieuses et sympathiques sur les différents blogs, à propos de la journée internationale des droits de la femme.
    Je trouve ici, un article fort intéressant et je vous en remercie.
    J'aimerais ici rappeler quelques petites notions de solidarité et l'humanité auxquelles nous ramène cette journée.

    Je chérie le droit à l'agacement, à la dérision, à la réduction de cet événement par un grand nombre de mes frères et soeurs bloggeurs. Mais je pense qu'il serait bon de ne pas oublier toutes les victimes d’une société aux mœurs brutales, barbares et misogynes, qui bafouent les droits les plus fondamentaux et la dignité des femmes.
    Je suis consciente qu'il est doux de ne pas avoir chaque jour de sa vie à combattre l’obscurantisme et la haine sexiste et se lever libre dans un pays ou l'égalité peut se résumer à un "congé paternité" et "des gros sous" ne pas lutter contre l’oppression d'un frère d'un mari d'un père, la brutalité de ceux qui s’acharnent qui manipulent.
    Mais il est triste de ne pas faire de cette journée une vraie et respectueuse journée de solidarité avec toutes celles et tous ceux qui s’élèvent contre l’obscurantisme et les intégrismes et comme il est triste d'oublier que les droits élémentaires à la vie et à la dignité, lorsqu’ils sont bafoués, se heurtent encore tout particulièrement quand il s’agit des femmes, aux fanatismes les plus rétrogrades.
    triste d'oublier que renoncer à toute forme de violence contre les femmes, c’est tout simplement travailler à l’approfondissement et à la consolidation de la Démocratie, de la liberté et au progrès des Droits humains ,et mettre un coup d’arrêt à des pratiques intolérables qui constituent une menace permanente pour des milliers de femmes dans le monde. Et puis n'oublions pas non plus en France c'est tous les 3 jours qu'une femme meurt par les coups de son compagnon.
    Un progrès : la loi française vient de reconnaitre les violences psychologiques. Toujours en France, il faudra attendre 1938 pour que le Code Napoléon soit modifié et ne fasse plus de la femme mariée une mineure à vie ; et ce n'est que depuis 1965 que les femmes peuvent travailler sans l'autorisation de leurs maris....... Oui évidemment la femme n'est pas un Homme comme les autres, et cela ne se limite pas à ses jupons, et on est bien loin de la tyrannie de l'égalité ... Je reste de celles qui se battront pour les libertés égalitaires... toutes tes libertés et pas seulement un jour par an. Mais si quelques conscinences s'eveillent en ce jour c'est un pas de plus vers notre humanité.

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  18. @ Les Héphémères

    Ma gratitude pour ce commentaire nullement... éphémère. Personnellement, je suppose qu'il en va d'une journée officielle comme d'un monument. Beaucoup d'hypocrisies et une occasion de se donner bonne conscience. Enfin, à propos de monument, ne se dressent toujours pas ceux de la mère ou de la compagne du soldat inconnu (pour s'en tenir à ces deux exemples)...
    Mais ce film sort très très péniblement en ce moment. Présentant une coïncidence avec la journée. D'où la trace fragile placée sur cette page.

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  19. Une phrase m'a marquée dans cette vidéo de présentation : cette métisse qui dit "noire ici, blanche là-bas". C'est un peu hors sujet, mais ça me parle !

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  20. @ madame de Keravel

    Ne serait-ce pas une phrase sans emphase qui résume toute une déchirure et un dilemne ? Ici, on ne cesse de vouloir expulser l'immigrée stigmatisée comme si "différente" et on lui fait payer en attendant... Mais un retour forcé engendre la confrontation avec un là-bas où l'immigrée risque désormais d'être regardée comme une étrange étrangère...

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  21. Mon commentaire d'hier semble s'être perdu.

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  22. @ Danièle Duteil

    Les derniers que blogspot daigna transmettre, remontent au 8.
    Les commentaires sont soumis à des fantaisies techniques qui m'échappent et m'infantilisent. Ainsi, Frasby éprouve-t-elle les pires difficultés à venir prendre l'air et l'heure ici...

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  23. J'espère qu'il passera en Allemagne pour que je puisse le voir !
    Les "droits de l'Homme" devrait être, comme au Québec, repabtiser "droits de la personne". Parce que l'on ne dit jamais "homme" pour une "femme".

    Votre mesure du 11.3.11 pour les commentaires a t-elle à voir avec votre (excellent) com' déposé chez 10 000 v ? J'en serais vraiment désolée !

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  24. @ Euterpe

    Merci à vous. Quand il ne me semble pas totalement outrecuidant de déposer un commentaire sur un blog, j'assume.
    Donc pour 10 000 v aussi.
    La décision désagréable du 11 de ce mois, résulte d'un visiteur à la morgue superbe et gardant aux pieds ses bottes boueuses pour venir m'insulter chez moi. Il est venu écrire ici que je présente une "haine névrotique", tout en étant un "manichéen simpliste", "profondément malhonnête", "réducteur", "à l'indignation éculée", "terroriste intolérant à la réthorique éculée" (bis)...
    Tout cela pour avoir osé apporter un rien d'ombre à cette statue d'un commandeur antisémite : Béraud.

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  25. @ Euterpe

    Ma réponse a pris le pas sur l'essentiel : les choix musicaux de votre blog. Vous avez une baguette de sourcière pour faire jaillir des déserts de la toile ces concerts devenant des jardins d'oasis... Pas de réservation, ni de billet d'entrée. Pas d'habit exigé ni de permis de séjour. Pas de public prout ma chère ni de chair du haut de laquelle donner des leçons...

    PS : Tant qu'à faire, suis retourné sur 10 000v pour y lâcher un autre ballon.

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  26. Merci du compliment, JEA. Cela veut-il dire que je suis digne de porter le nom d'Euterpe ? :) Musique et activisme s'accorde très bien finalement. J'ai même une copine cantatrice qui, à ses heures perdues, s'attache sur les rails lors des transports de déchets radioactifs en provenance de La Hague ! :)

    J'aime bien vos ballons à 10 000 v. Finalement, c'est lui qui recoit la décharge ! ;)

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  27. @ Euterpe

    A vous lire et à imaginer la voix de cette cantatrice faisait si pas reculer du moins s'arrêter un convoi pourri...
    Ce souvenir qui sort du flou : une manif à Bruxelles (mais nationale) contre le nucléaire (j'avais organisé la présence des écoles de ma ville de province). Et là : BREL !!! Le Grand venu faire le Jacques avec nous.

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