Il en est pour ramasser à quatre pattes leurs champignons
à quatre pas des centrales nucléaires,
pour tenter d’acheter le pas de porte d'un horizon,
pour perdre leurs pas mais ce n’est pas grave
car ils marchaient sur des pas de parade,
pour danser le soir à pas de loups
en attendant que des étoiles tombent de fatigue,
ou plus louche encore
des passagers bardés de passeports
pour apprendre un pas de tango
sur un cargo tanguant
aussi langoureusement que dangereusement,
aussi langoureusement que dangereusement,
des revenants (sur leurs pas)
pour tourner le dos à demain,
des faussaires ne laissant que des traces de faux pas,
personnellement et pourquoi pas
et ce n’est pas nouveau,
je préfère tomber admiratif devant les panneaux
de quelques artisans aristocratiques
Bistrot à Meillan :
Bistrot à Meillan :
Boulangerie à Aigueperse :
(Ph. JEA/DR).
Brocante à Noyers-sur-Serein :
(Ph. JEA/DR).
Café à Jaligny :
(Ph. JEA/DR).
Horlogerie à Mane :
(Ph. JEA/DR).
Hôtel dans le Haut-Beaujolais :
(Ph. JEA/DR).
Librairie à Fécamp :
(Ph. JEA/DR).
Pâtisserie à Simiane-la-Rotonde :
(Ph. JEA/DR).
Pêche, Tabac, Cadeaux, Loterie nationale en Sologne bourbonnaise :
(Ph. JEA/DR).
Puces à Issigeac :
(Ph. JEA/DR).
Relais aux Bidons :
(Ph. JEA/DR).
Stores, Moustiquaires, Fermetures à Céreste :
(Ph. JEA/DR).
C'est en 1942 et à Céreste que René Char entra en résistance armée sous le pseudo d'Alexandre. Lors de la libération, il y dirigeait le secteur "atterrissages-parachutages" pour la zone de la Durance.
A Céreste, il rédigea les "Feuillets d'Hypnos", dont voici le 87e :
- "... Vous veillerez à ce que la jeune équipe affectée au terrain ne se laisse pas entraîner à apparaître trop souvent dans les rues de Duranceville. Filles et cafés dangereux plus d’une minute. Cependant ne tirez pas trop sur la bride. Je ne veux pas de mouchard dans l’équipe. Hors du réseau, qu’on ne communique pas. Stoppez vantardise. Vérifiez à deux sources corps renseignements. Tenez compte de cinquante pour cent romanesque dans la plupart des cas. Apprenez à vos hommes à prêter attention, à savoir poser l’arithmétique des situations. Rassemblez les rumeurs et faites synthèse. Point de chute et boîte à lettres chez l’ami des blés. Eventualité opération Waffen, camp des étrangers, les Mées, avec débordement sur juifs et résistance. Républicains espagnols très en danger. Urgent que vous les préveniez. Quant à vous, évitez le combat. Homodépôt sacré. Si alerte, dispersez-vous. Sauf pour délivrer camarade capturé, ne donnez jamais à l’ennemi signe d’existence. Interceptez suspects. Je fais confiance à votre discernement. Le camp ne sera jamais montré. Il n’existe pas de camp, mais des charbonnières qui ne fument pas. Aucun linge d’étendu au passage des avions, et tous les hommes sous les arbres et dans les taillis. Personne ne viendra vous voir de ma part, l’ami des blés et le Nageur exceptés. Avec les hommes de l’équipe soyez rigoureux et attentionné. Amitié ouate discipline. Dans le travail, faites toujours quelques kilos de plus que chacun, sans en tirer orgueil. Mangez et fumez visiblement moins qu’eux. N’en préférez aucun à un autre. N’admettez qu’un mensonge improvisé et gratuit. Qu’ils ne s’appellent pas de loin. Qu’ils tiennent leur corps et leur literie propres. Qu’ils apprennent à chanter bas et à ne pas siffler d’air obsédant, à dire telle qu’elle s’offre la vérité. La nuit, qu’il marche en bordure des sentiers. Suggérez les précautions; laissez-leur le mérite de les découvrir. Emulation excellente. Contrariez les habitudes monotones. Inspirez celles que vous ne voulez pas trop voir mourir. Enfin, aimez au même moment qu’eux les êtres qu’ils aiment. Additionnez, ne divisez pas. Tout va bien ici. Affection. HYPNOS."
Pour ouvrir l'album photos de ce blog, cliquer : ICI.
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J'aime surtout L'Horloger fou, que vous n'avez pourtant pas dégotté à Saint-Paul.
RépondreSupprimerQuant à René Char, il rappelle toujours à l'ordre du jour.
(Vous aves changé la présentation de votre blog : c'est bien aussi !)
transfigurer la réalité, sans la perdre
RépondreSupprimerNe va pas si mal à Char
@ Dominique Hasselmann
RépondreSupprimerCet horloger : à l'aboutissement de la plus époustouflante allée de platanes qu'il m'ait été donné d'admirer...
Merci pour votre encouragement. Renouveler l'horizon de son blog n'est pas évident.
@ brigetoun
RépondreSupprimerA propos de Char, au moins, les réacs de service ne peuvent nous asséner l'un de leurs tics : "résistant de la dernière heure"...
A moins d'en voir adopter la posture du mépris : "Char, un poète ? Lui, juste bon pour les cabarets de la Sorgue..."
Entre la boucherie si vivante et l'hôtel- canard invisible - mon coeur balance...
RépondreSupprimerSuperbe présentation d'automne!
@ Colo
RépondreSupprimerMille fois hélas, Bébert, le boucher poète a quitté Hirson pour une bourgade du nord. Notre amitié résiste néanmoins à cet éloignement. Un dimanche de ce début octobre, il s'arrêtait encore dans mon coin ardennais pour y déposer quelques kilos de cèpes qu'il venait de cueillir en forêt de Saint-Michel.
Quant à l'hôtel Canard, il accueillait les voyageurs entre Charolles et Fleurie...
L'horloger fou l'emporte largement, dans une vieille montée vers la colline de Fourvière à lyon il y a la boutique de l'horloger qui servit au film l'Horloger de Saint Paul, celui là peinait à être père, fou le votre JEA remonte-t-il le temps ?
RépondreSupprimerCurieusement, seule la photo du libraire n'est pas traitée (joliment pour les autres, d'ailleurs !)
RépondreSupprimerJ'y vois, évidemment, du sens.
Quel festival de couleurs - et d'humanité - comme vous seul savez les montrer !
RépondreSupprimerJe me réchauffe à votre marge lumineuse.
@ Dominique
RépondreSupprimerLe temps de cadrer deux clichés (une verticale, une horizontale) et les volets s'ouvraient bruyamment, comme des façades m'encerclant dans une embuscade...
Peut-être les voisin(e)s de l'horloger craignaient-ils pour sa tranquillité ? Je suis reparti entre les platanes, me promettant néanmoins de revenir l'an prochain avec une vieille montre qui bafouille et s'emmêle les aiguilles...
@ Dom. A
RépondreSupprimerAu téléobjectif, depuis le trottoir opposé. Avant d'entrer dans ce labyrinthe, d'y trouver des bouquins attendus depuis longtemps, et de proposer - toujours en vain - d'être engagé gratuitement comme veilleur de nuit
@ Tania
RépondreSupprimerMais selon quelques échos, il semble que les couleurs retenues saluer l'automne sur ce blog, poseraient problème. Trop brunes sur certains. Jaunissantes pour d'autres.
Sans doute des réglages hétéroclites d'ordis ?
Mais là, il semble que vous et moi, nous partagions la même palette.
La photo du café du Beaujolais, rendez-vous des amis, je crois que c'est celle-ci qui retient le plus mon attention!!!!
RépondreSupprimer@ Chrys
RépondreSupprimerJaligny, non loin de Lapalisse.
Les piles de mon appareil m'ont alors vilainement trahi. En effet, le village compte aussi une galerie d'art et un bouquiniste. L'une avec une écharpe de lumière. L'autre débordant sur deux vitrines de livres bien décidés à vivre encore...
Moi aussi, "personnellement et pourquoi pas et ce n'est pas nouveau"...
RépondreSupprimerJe suis venue quatre fois lire cette première partie de billet. Comme j'aurais aimé écrire tous ces mots, ils battent en moi alors j'emporte leurs pensées et les fais un peu miens...
@ LH
RépondreSupprimerA l'origine de cette première partie : une photo hélas perdue. A Belle-Ile-en-Terre : un salon de coiffure. Avec un carton bien en évidence : "Pas de porte à vendre"...
De cette image-collision entre un coupeur de cheveux cédant son commerce et un menuisier refusant de se séparer d'une seule porte, viennent ces autres "pas" de l'introduction.
Des mots qui ne sont évidemment pas de propriétés privées, des chasses gardées.
Quelle belle collection des enseignes jusqu'à l'enseignement donné par le lecture de Char.
RépondreSupprimerBravo!
@ Maïté/Aliénor
RépondreSupprimerPas de chance. Je n'ai reçu qu'aujourd'hui, donc bien trop tard pour la rédaction de cette page, le :
- "René Char, le poète et le maquis"
Texte de Dominique Bellec
et Photographies de Jean-Baptiste Duchenne
aux Ed. le passager clandestin, 2007, sans pagination
L'enseignement de l'enseigne.
RépondreSupprimerClin d'oeil malicieux du temps qui n'en fait qu'à sa tête...
@ noel
RépondreSupprimerau moment de répondre, olé, un début de feu de cheminée...
ça permet de prendre une photo des pompiers pour annoncer sur le site de ma commune ardennaise leur prochain journée "portes ouvertes"
un faible pour l'horloger fou ! Pauvre homme il doit passer son temps à recompter le temps qui se perd !! Vos pas de porte sont des portes ouvertes à la poésie, au partage du café dans le verre sur un coin de toile cirée.
RépondreSupprimer@ Lautreje
RépondreSupprimerRené Char :
- "Devant son regard, les heures tournent toutes noires, avant le complet naufrage de l'horloge..."
Les yeux ouverts pour saisir la poésie et la beauté du monde et trouver la force d'en abattre la laideur...
RépondreSupprimer@ Otli
RépondreSupprimerRené Char :
- "La poche d'un poète comme un carré de ciel, une pincée de terre, contient ce qu'un poète ne sait pas : les mousses et les brumes de sa propre vie. Et des gouttes de soleil et de sang."
Quel plaisir, toutes ces enseignes ! J'adore l'horloger fou... Merci, JEA
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