MO(T)SAIQUES 2

"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."

Milosz

jeudi 1 septembre 2011

P. 67. "La guerre est déclarée", le film

.
Fabienne Bradfer :

- "Ce film pop bouleverse avec ses allures de comédie, de western, de film de guerre. D'un bord de mer à une fête foraine ou à un scanner, il prend aux tripes. Intime et intense, La guerre est déclarée touche en plein coeur car c'est avant tout un film vivant."
(Le Soir, 31 août 2011).
.
Pour ouvrir le site du film, cliquer : ICI.


Pas d'objection de conscience
face à l'occupation de certains crabes...


Synopsis :

- "Un couple, Roméo et Juliette. Un enfant, Adam. Un combat, la maladie. Et surtout, une grande histoire d'amour, la leur…"

Hôpital Necker :

- "La Guerre est déclarée, c’est le titre d’un film tourné en partie à Necker, dans le service de neurochirurgie, en octobre et novembre 2010. Réalisé par Valérie Donzelli, il raconte une histoire vraie : celle de la réalisatrice et de son compagnon face a la maladie de leur enfant, soigné il y a huit ans à l’hôpital Necker. Le film, « bouleversant mais rempli d’espoir », a fait l’ouverture de la 50e semaine de la critique à Cannes."

Amandine Schmitt :

- "Il s’appelle Roméo et elle, Juliette. Leur histoire est fulgurante, belle et limpide. En symbole de leur union, le plus beau cadeau au monde : un bébé. Sauf qu’après quelques semaines douloureuses pour le jeune couple, Roméo s’inquiète de l’état du nouveau-né, toujours en train de pleurer, vomissant parfois sans raison. Puis au fil des mois, il ne parle pas, et une paralysie faciale apparaît. Le verdict est sans appel, le petit Adam a une maladie grave et dangereuse.
De l’horreur de cette situation, hantise de tous les parents, Valérie Donzelli tire un film qui ne plonge pas dans l’esbroufe ni dans le pathos facile."
(Nouvelobs, 31 août 2011).

Danielle Attali questionnant Valérie Donzelli :

- "Pourquoi avoir mis en scène votre propre histoire?
- Pour dire la solidarité, le courage, le combat, l’espoir. Pour partager des valeurs qui me touchent. Je n’ai pas voulu faire seulement le récit d’un enfant malade, je raconte une grande histoire d’amour entre deux jeunes parents qui se retrouvent projetés dans une responsabilité d’adulte face à des questions de vie et de mort."
(Le Journal du Dimanche, 29 août 2011).

Roméo et Juliette (DR).

Gérard Lefort :

- "Pourquoi La guerre est déclarée nous a tapé dans l’œil au point de lui consacrer les pages «Evénement» de Libération ? Parce que dans le paysage «névrogène» et bien rangé du cinéma français, il secoue, réveille, se démène de toutes ses forces, hurle à la mort et rit à la joie, fait désordre, imposant, y compris dans ses manières de procéder (de sa production à son montage), un style dyslexique revendiqué et inédit. Certainement une tragédie, assurément une comédie.
Il n’est pas rien non plus que ce film dit autobiographique, où Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm montent au front, contrarie la question fatigante de l’autofiction et autres tambouilles psy sur l’exorcisme. Deux jeunes parents en guerre contre le cancer qui dévore le cerveau de leur enfant. Oui, ça leur est vraiment arrivé. Non, le film n’est pas le documentaire de cet événement.
Enfin, qualité fondamentale, c’est un film politique. Qui mondialise son combat local et encourage bien d’autres castagnes : contre la dictature du bonheur obligatoire mais aussi, plus subtil, contre le totalitarisme du malheur, son goût et son marketing. Compassion et résignation sont des passions tristes qui ne méritent aucun respect."
(Editorial de Libération, 30 août 2011).

Eric Libiot :

- "Le mieux, c'est d'attaquer bille en tête. Sans tergiverser et en deux temps. Un côté qui fait mal, l'autre qui caresse. Soit : La guerre est déclarée, de Valérie Donzelli, est l'histoire d'un jeune couple qui lutte pour la survie de son bébé atteint d'une tumeur au cerveau. Mais : La guerre est déclarée, de Valérie Donzelli, est un film à l'énergie folle, émouvant et souriant, qui se regarde les yeux mouillés de bonheur. Une réussite électrisante et un contre-pied total au résumé sec d'une intrigue (a priori) repoussante. A voir absolument. Pour se réconcilier avec à peu près tout. La vie, l'amour, les vaches, le cinéma."
(L’Express, 29 août 2011).

Excessif :

- "Un film d'une sincérité telle qu'elle échappe au carcan classique de ce type de drame mettant généralement en scène les bobos parisiens, figures favorites des auteurs français. Aucun cliché, pas de lourdeur, La Guerre est déclarée est comme une petite merveille toute fragile, l'œuvre d'une cinéaste encore en apprentissage mais qui s'impose un peu plus. Comment un couple peut-il gérer la maladie grave de leur bébé ? C'est le discours d'ouverture qui se transforme en un pur combat pour la vie et pour l'amour. Un brin maniéré mais enchanteur quand il étreint le conte, La Guerre est déclarée nous touche en plein cœur par son émotion vraie et ses acteurs totalement dévoués à un propos qui les as touchés personnellement. Une jolie surprise, un film vivant et la confirmation que Valérie Donzelli est un véritable talent d'avenir."

Adam et ses parents (DR).

Marie Sauvion :

- "On pleure immanquablement, d’accord, mais on rit aussi à gorge étonnée devant ce que l’auteur décrit comme « un drame teinté de comédie ». « J’aime le mélange des genres, ça permet une pudeur, une distance juste, pour ne surtout pas être pris en otage. Je crois que l’émotion que ressent le public ne vient pas de l’enfant, mais de quelque chose d’intime, quelque chose de beau dans cette solidarité, comme un idéal qui fait du bien. » Elle vient aussi de la bande originale, ces musiques rythment, portent, voire submergent « La guerre est déclarée » jusqu’à rendre les dialogues inutiles. Ainsi cette extraordinaire ronde, sur « les Quatre Saisons » de Vivaldi, où les membres de la famille annoncent et/ou apprennent la terrible nouvelle. « J’ai visualisé la séquence en marchant dans la rue », se souvient la réalisatrice.
(Le Parisien, 31 août 2011).

François Guillaume Lorrain :

- "Cette formule, réalisme plus fantaisie, est la clé de l'emballement pour ce film juste, tellement juste, qui donne envie de se battre et d'espérer. Les qualificatifs fleurissent. Hymne à la vie. Déclaration de guerre à la mort. Tourbillon de fantaisie, de gaieté. Vous avez bien lu, de gaieté. À la fin des projections, le public se sent bien et se lève pour applaudir. Car voilà un film gonflé, très gonflé, qui va booster le cinéma français pour quelques mois."
(Le Point, 30 août 2011).

Eugenio Renzi :

- "Juliette et Roméo n'ont peut-être pas de Bible à lire sinon celle offerte par la culture dans laquelle ils baignent. Leur vérité plus profonde consiste en revanche à formuler à haute voix des maximes conformes à la réalité de leur rapport. Pas pour se donner des conventions. Mais pour se rappeler, lorsque la fatigue et l'angoisse entravent leur alliance, lorsqu'une couche d'opacité se glisse entre eux, ce qu'il y a de fort dans la jeunesse d'aujourd'hui : un rapport paritaire, direct, frontal entre amoureux."
(Rue89, 14 mai 2011).

Vivre d'aimer et d'être aimé (DR).

Isabelle Regnier :

- "Il ne faut garder que les bonnes choses", dit Roméo à Juliette après avoir appris dans une même phrase que l'opération de leur fils a été un grand succès et que celui-ci ne vivra peut-être pas plus vieux que cinq ans. Avec ce slogan en tête, Valérie Donzelli fait exploser la moindre parcelle de lumière, se laissant aller aux détournements les plus fous. Ces monochromes sublimes par exemple, obtenus à partir de tissus malades vus au microscope, qui interrompent le récit pour annoncer la maladie qui ronge.
Pour exprimer l'état d'angoisse paniquée de Juliette qui vient d'abandonner son fils aux médecins pour son premier scanner, elle la jette dans une course désarticulée, se fracassant contre les murs de l'hôpital au son d'une électro scratchée. La course est le grand motif du film. Depuis le sprint en voiture pour attraper un train jusqu'au marathon qui évoque les années de lutte à venir. Au pied de la lettre une fois de plus, Valérie Donzelli revêt ses personnages de tenues de coureurs et les filme gravissant péniblement, mais sans relâche, les reliefs des Buttes-Chaumont. Vitesse et endurance ne sont pas antinomiques, elles s'autoalimentent constamment, dans une tension dynamique. Pour tenir le marathon, il faut se saouler de fête foraine, de musique, de danse, de vitesse... Changer de régime pour se maintenir, coûte que coûte, dans le flot de la vie."
(Le Monde, 30 août 2011).

Jérôme Garcin :

- "La force de ce film pugilistique tient, par un beau paradoxe, à son énergie vitale, sa rage animale, sa physique élémentaire, son autodérision, sa fantaisie néo-Nouvelle Vague, sa permanente prise de risque, ses couleurs pop et sa bande-son radiothérapique (de Vivaldi au générique de Delerue pour «Radioscopie» et de Higelin à Biolay). 
A la guerre comme à la guerre, Valérie Donzelli a fait, d’une tragédie annoncée, une comédie qui avance en crabe et où l’on pleure autant qu’on rit. Cette déclaration d’amour au cinéma est le meilleur roman de la rentrée."
(Le Nouvel Observateur, 30 août 2011).





Les autres films de ce blog vous attendent : ICI
.

.

25 commentaires:

  1. C'est ma fille qui m'en a parlé, elle a vu des extraits à la télé, elle veut que nous y allions...

    Je vais me laisser convaincre.

    RépondreSupprimer
  2. très très bonne presse en tout cas et qui semble avoir évité l'écueil apitoiement

    RépondreSupprimer
  3. @ Chrys

    Un film de femme susceptible de proposer à votre fille des réponses complémentaires à celles de sa mère ?

    RépondreSupprimer
  4. @ brigetoun

    à propos du contenu de ce film, la lecture du site de l'hôpital Necker donne les meilleures assurances signées par des pros en première ligne...

    RépondreSupprimer
  5. Souvent dès que l'on franchit les portes de l’hôpital, on devient petite chose ballotée, asservie, inaudible, respectueuse... Ce film bouscule et chamboule tous les clichés de la spirale du bonheur à la spirale du malheur ! D'après les critiques, il déménage et redonne toute sa place au respect et à la dignité. Je vais le voir, c'est sûr !!!

    RépondreSupprimer
  6. Je reprends complètement à mon compte le commentaire de Lautreje.
    Déclaration d'amour à la vie et au cinéma, je prends.

    RépondreSupprimer
  7. @ Lautreje

    Derrière quelques murs blancs, en oncologie du moins, l'humanisme n'a pas toujours disparu. Par exemple, beaucoup commence par le nom de la personne malade, nom qui est connu et retenu dès l'accueil jusque dans les sous-sols des scanners et des rayons... La maladie ne vous réduit pas alors à une ombre, un chiffre pour les stats, un objet encombrant.

    RépondreSupprimer
  8. @ Michèle

    Madame Donzelli prouve que l'avenir du cinéma n'est pas un tueur...

    RépondreSupprimer
  9. Roméo et Juliette et Adam = l'amour et la mort et la vie... filmés, vécus par des acteurs "ça tue" la mort, un must !!

    RépondreSupprimer
  10. @ MH

    et autre must : projeté en Belgique...
    avec sur cette page, Madame Bradfer en exergue !

    RépondreSupprimer
  11. Quel thème bouleversant et délicat à porter à l'écran ! J'ai eu l'occasion d'admirer ainsi le sublime courage de parents face à l'adversité.

    RépondreSupprimer
  12. @ Danièle Duteil

    Autre résistance face aux tumeurs, aux tueurs...

    RépondreSupprimer
  13. je l'avais mis dans mes favoris.. je le remonte en tête de liste, il est sorti hier... ça laisse un peu de temps, mais pas trop : un film chasse l'autre à une telle vitesse aujourd'hui !...

    RépondreSupprimer
  14. @ k.gibi

    En France, ce jeudi 1er septembre, il semble que ce film soit à l'affiche de 192 cinémas.
    En Belgique, vous avez Magritte qui vous salue du chapeau...

    RépondreSupprimer
  15. Sans doute ne le verrai-je pas, du moins pas tout de suite. Quel dommage...mais qui sait?

    Amour, pleurs et rires, ciments de la vie.

    RépondreSupprimer
  16. @ colo

    pour plagier (c'est à la mode en ce moment)
    Marguerite Yourcenar :
    votre île est à la frontière entre une spectatrice comme vous et l'univers du cinéma...

    RépondreSupprimer
  17. Le très récent Festival du Film Francophone d'Angoulême, initié par Besnehard, l'a sacré le dernier week-end ...

    RépondreSupprimer
  18. @ Vinosse

    Le sacre de l'été...
    Merci à vous.

    RépondreSupprimer
  19. Une fois de plus, dans Télérama (3 au 9 septembre-, Pierre Murat (déjà "contre" le film "Melancholia" de Lars von Trier) montre sa détermination à "descendre" une oeuvre qui a sans doute le tort de... le déranger.

    http://www.telerama.fr/cinema/films/la-guerre-est-declaree,428175.php

    RépondreSupprimer
  20. @ Dominique Hasselmann

    Merci à vous pour le lien. Lors de la rédaction de cette page, je n'avais pu prendre connaissance de cette critique.
    Je ne sais si c'est le cas de ce Pierre Lurat, mais il est à craindre que l'estime profonde suscitée par ce film ne le rende cible d'un rejet agressif. Rejet provoqué aussi par son succès.
    Sans comparer Valérie Donzelli à Monsieur Hessel, nous avons assisté à une campagne incroyable de dénigrement à la sortie d'"Indignez-vous". Parce que ces quelques pages dérangèrent trop l'ordre des gardiens obtus de temples peu éclairés...

    RépondreSupprimer
  21. Une très belle réussite... un film qu'on a envie de conseiller à tout le monde.

    RépondreSupprimer
  22. @ Chris

    Du magique et du tragique... Un Roméo et Juliette où la mort se trouve obligée de battre en retraite. Un Adam qui va pouvoir mordre dans la pomme de la vie et non être victime d'une poire d'angoisse.

    RépondreSupprimer
  23. @ Otli

    peut-être un mot sauvé de disparition par la toile : "merci" ?

    RépondreSupprimer

Les commentaires sont modérés dans la mesure où les spams ne sont pas vraiment les bienvenus (ils ne prennent pas de vacances)