Comment l'identité de "Nadja" est imposée à "Neko" (DR).
Synopsis :
- "Sibérie soviétique, années 1960. La jeune Neko , enfant du peuple nomade des Nenets, vit au rythme des saisons en plein cœur de la toundra avec sa grand-mère et son père. Elle se destine à devenir chamane. Mais la région riche en énergie intéresse le pouvoir soviétique. Comme d’autres, Neko va être arrachée à sa famille pour être éduquée dans un internat à la gloire du parti. Rebaptisée Nadja, dernière de sa lignée, la vie ne sera plus jamais la même pour elle."
Note de production :
- "Les Nenets sont un peuple indigène vivant dans le nord ouest de la Sibérie en Russie.
Les contacts ont été nombreux entre les Russes et les Nenets dès le XIVe siècle. Mais la russification s’accélère au XXe siècle pendant la période soviétique. En 1957, un décret a contraint les Nenets à grandir dans des pensionnats d’état, de la naissance à la fin de leur scolarité. Ces enfants ont alors grandi hors de leurs racines. Au dernier recensement datant de 2002, ils ne restaient que 41 300 Nenets dans la Fédération de Russie, la plupart d’entre eux vivant dans la plaine du Yamal. Ils parlent la langue nenet. Les autres se sont peu à peu assimilés.la réalisatrice Anastasia Lapsui est native de ce peuple."
Utopia :
Note de production :
- "Les Nenets sont un peuple indigène vivant dans le nord ouest de la Sibérie en Russie.
Les contacts ont été nombreux entre les Russes et les Nenets dès le XIVe siècle. Mais la russification s’accélère au XXe siècle pendant la période soviétique. En 1957, un décret a contraint les Nenets à grandir dans des pensionnats d’état, de la naissance à la fin de leur scolarité. Ces enfants ont alors grandi hors de leurs racines. Au dernier recensement datant de 2002, ils ne restaient que 41 300 Nenets dans la Fédération de Russie, la plupart d’entre eux vivant dans la plaine du Yamal. Ils parlent la langue nenet. Les autres se sont peu à peu assimilés.
Utopia :
- "Vive les Nenets ! Les Nenets, c'est un tout petit peuple autochtone du Nord Ouest de la Sibérie, en territoire russe, coincé entre l’Océan Arctique, la toundra et les champs pétrolifères envahissants. Cousins très proches des Inuits du continent américain, dont il sont séparés seulement par un détroit. Les Nenets sont moins nombreux sur des milliers d’hectares de plaines désertes que la population d’une sous préfecture du Limousin mais un couple de réalisateurs a décidé depuis 20 ans de leur consacrer sa vie et ses œuvres, pour que leur mémoire perdure envers et contre tout, du moins en images : Markku Lehmuskallio, considéré comme le grand-père du cinéma finlandais, ancien garde-forestier, amateur de films animaliers, et Anastasia Lapsui, documentariste née du peuple Nenet. Une histoire de cinéma comme on les aime, une histoire où l’amour et la passion des images se sont croisés pour construire une œuvre cinématographique singulière et passionnante."
(site de Bordeaux).
Sortie en France le 10 août 2011 (DR).
Neko
au pays silencieux et volé
des Nenets...
Coralie Huché :
- "Les Russes rabattent la toundra pour envoyer les enfants de nomades à l'école, les éduquer, les acculturer. Rattrapée par ces derniers, Neko découvre l'internat soviétique, ses institutrices caricaturales, ses jeunes Nenets déjà résignés, et quelques occidentaux pour la bizuter. Le récit se construit autour d'anecdotes inspirées du passé d'Anastasia Lapsui, qui interprète la grand-mère de la jeune héroïne, et offre à son film le chant le plus habité.
Loin d'être manichéen, Neko, la dernière de la lignée, se veut aussi paradoxal que les effets de cette colonisation. Les coudes sur la table de sa cuisine, Nadja nostalgique triture son amulette, revient sur les faits, confesse qu'elle aimait bien l'école au fond. Tandis que les images montrent ses habitudes bouleversées. On y verra l'aveu de la réalisatrice nenet, attachée à sa langue et sa culture, qui laisse cependant le passé au passé. Avec son compère finlandais, elle dépeint une histoire devenue impersonnelle, dans laquelle chacun peut se plonger. Les sons du quotidien, la neige et le silence se chargent de l'ambiance. Le spectateur de juger."
(Le Monde, 9 août 2011).
Emmanuel Cirodde :
- "Élevage des rennes, pêche itinérante... la vie des Nenets dans l'ouest de la Sibérie se partage entre austérité matérielle et spiritualité. Dernière de sa lignée, la petite Neko s'apprête à embrasser le destin de chamane. Mais dans les années 60, le rouleau compresseur soviétique passe par là: Neko devra quitter cette vie, aller à l'école officielle, perdant sa langue et son nom. Le film s'inscrit dans cette même frugalité un peu déroutante et vaut surtout pour l'illustration de ce formatage culturel, drame silencieux perdu dans les vastes plaines."
(Studio Ciné Live, 9 août 2011).
Quelles que soient les latitudes, il ne fait décidemment pas bon être nomade sur notre planète (DR).
" avait été primée par le Jury du Festival de Films de Femmes, en 2010. (Studio Ciné Live, 9 août 2011).
Quelles que soient les latitudes, il ne fait décidemment pas bon être nomade sur notre planète (DR).
Estelle Charles :
- "Le thème de l’ingérence et de l’assimilation culturelle finit par former le fil conducteur du film, à tel point que l’on n’entrevoit que très peu les bienfaits de l’éducation offerte. Le géant soviétique embrume esprits et consciences au point de peindre de rouge les rêves de Neko. Ce sera d’ailleurs ce rêve rouge, contre lequel son grand-père l’avait mise en garde, et que l’on peut aisément qualifier de métaphorique, qui sonnera l’évasion de Neko.
Par le jeu d’un récit binaire mêlant temporalités et point de vues (jeune fille et vieille dame), le film prend source dans l’acte confessionnel et testamentaire d’une Neko en fin de parcours. Dans la délivrance de ses souvenirs, le contraste de la vie avant et après l’intégration de l’école russe est saisissant. A commencer par le cadre qui, d’ouvert sur l’horizon, se fait fermé sur la maison, celle de la nouvelle identité de Neko.
Face caméra Neko se raconte comme elle se confierait à un journal intime. De son enfance en terre Yamal ne reste plus que le manteau troué cousu par la grand-mère, jalousement conservé par notre héroïne. Mais loin de prendre le chemin d’une condamnation aveugle et d’une insurrection rancunière, ses conclusions étonnent. Son héritage mis à mal, elle ne rejette pas entièrement son parcours en classe soviète. Dans le cadre, la vieille Neko est maintenant totalement assimilée à la civilisation moderne russe. Son regard éteint, qui sera là pour guider le peuple Nenet ?
Neko est donc un joli petit film indépendant, porté par une héroïne attachante, des paysages à couper le souffle, le tout réuni pour une bonne cause : la préservation du multiculturalisme."
Neko est donc un joli petit film indépendant, porté par une héroïne attachante, des paysages à couper le souffle, le tout réuni pour une bonne cause : la préservation du multiculturalisme."
(avoir-alire.com, 10 août 2011).
Merci de cette découverte, Jean-Émile. Je n'avais pas entendu parler des Nenets.
RépondreSupprimerJe vous embrasse très fort.
Très tentant ce film... et l'extrait est splendide, tout en silence et beauté.
RépondreSupprimerGrand merci !
Un rêve rouge... Laisser le passé au passé... Il y a sans doute quelque chose d'universel dans cette rupture. Merci de nous parler de ce film, JEA.
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