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EPICENTRE films.
Synopsis :
- "Nana a quatre ans et vit dans une maison de pierres par delà la forêt. De retour de l’école, une fin d'après-midi, elle ne trouve plus dans la maison que le silence. Un voyage dans la nuit de son enfance. Le monde à sa hauteur."
Valérie Massadian :
- "Je voulais filmer l'enfant, la filmer elle. J'ai passé énormément de temps seule avec Kelyna. Temps nécessaire pour s'apprivoiser mutuellement. S'entendre, comprendre où se trouvait son acharnement, ce qu'elle aimait, sa rythmique, ce qui était pour elle un défi, là ou elle s'ennuierait... Je n'avais qu'une obsession en tête face à elle et ses quatre ans, ne pas imposer mes mots, mes gestes, mes idées ou mes émotions de réalisatrice, ne pas la trahir parce que je la respecte énormément. Si Kelyna avait dit une seule chose soufflée par moi, Nana serait un autre film, et sûrement pas celui que je voulais essayer de faire. Pour Kelyna, faire un film c'est un jeu, c'est passer du temps avec moi."
(Interview par Gregory Coutaut, FdC).
- "C’est drôle, parce que les enfants et les adultes réagissent au film de manière diamétralement opposée. Là où les adultes voient un drame, une histoire triste, les mômes voient le contraire. Ils s’approprient l’énergie de Kelyna. Quand elle se retrouve toute seule, on ne sait pas ce qu’est devenue sa mère : est-ce qu’elle est morte… est-ce qu’elle est partie… ça n’a pas vraiment d’importance. Ce qui compte, c’est la force de Kelyna, son acharnement, la façon dont elle conquiert le monde. Je voulais filmer l’effort, ce corps d’enfant d’une puissance incroyable, alors que la plupart du temps, on représente les mômes comme de petites choses fragiles qu’ils ne sont pas.
J’avais pensé à une structure plus narrative, plus explicative, et puis j’ai renoncé. Quand on est devant une peinture, ce n’est pas dictatorial. On se débrouille avec son imagination. J’aime que ce soit pareil au cinéma. Nana est entre le réel et la fiction : à la place du conte, de la culture orale.
(Interview par Cécile Mury, Télérama, 12 avril 2012).
Nana - Kelyna Lecomte (DR).
Jean-Marc Lalanne :
- "Lorsqu’on lui demande d’où vient Nana, petite fille élevée en forêt par une mère célibataire, elle répond : “Elle vient de l’animal que j’ai été, que je suis encore et que je crois que je ne lâcherai jamais.”
(les inROCKS, 14 avril 2012).
Didier Péron :
- "Nana, qui dure 1 h08, a été réalisé avec l’aide du Centre national du cinéma (CNC) qui avait accordé une somme pour faire un court métrage. Du coup, elle a fait un court (Ninouche, déjà diffusé sur Arte) et un long pour le même prix et avec la même petite fille, Kelyna Lecomte, rencontré par hasard dans la province du Perche, entre Beauce et Normandie. Tourner avec une si jeune actrice, qui n’a évidemment pas lu le scénario et à qui la réalisatrice s’est toujours refusée à donner la moindre ligne de dialogue fictif à dire, s’est transformé en expérience artistique de la patience et de l’imprévu. En fait, le montage a consisté à ramasser soixante heures de rushes. L’équipe technique n’a jamais excédé cinq personnes et la cinéaste a précisément pensé le projet comme quelque chose qui ne requiert pas un plan de travail implacable mais une disponibilité et une écoute sur plusieurs jours, oubliant le scénario."
(Libération, 10 avril 2012).
Xavier Leherpeur :
- "Dans une maison isolée à la campagne, Nana vit seule avec une mère affectueuse mais instable. Réfutant toute scénarisation, le premier film de la talentueuse Valérie Massadian est une succession de séquences filmées en plans fixes. Chaque séquence, superbement mise en cadre et en scène, fait à la fois ressentir le monde intérieur, cocasse et insouciant de cette enfant livrée à elle-même et éprouver sa solitude poignante. Rarement épure cinématographique aura été si généreuse en sensations et émotions."
(CinéObs, 13 avril 2012).
Gregory Coutaut :
- "Voilà un film fort singulier que Nana, premier long-métrage de Valérie Massadian, qui vient tout juste de remporter le Léopard du meilleur premier film au dernier Festival de Locarno. Un film tout court mais ambitieux, discret mais brillant, exigeant et pourtant très simple. Le film commence sur des apparences trompeuses : celles d’un hyperréalisme agricole et enfantin un brin austère, où la parole se fait rarissime. Pourtant Nana ne fait même pas semblant de se réclamer de la grande famille des films à-enfants-qui-découvrent-la-nature, et évite tous les trucs et tics des enfants acteurs, du misérabilisme ou de l’émerveillement toc que le spectateur pourrait projeter sur la fillette éponyme. Valérie Massadian affiche en effet rapidement une manière bien à elle de mixer la fiction et le documentaire. Pas au sens classique ou attendu du terme, mais dans le sens où chaque élément narratif (Qui est qui ? Que de passe-t-il réellement ?) est ici à deviner, laissé au soin de la capacité du spectateur à lire entre les lignes, et donné à voir à travers le prisme d’une héroïne dont on ne sait jamais vraiment ce qu’elle sait ou comprend du monde qui l’entoure.
Car Nana est surtout un film rempli de mystère."
(FILMdeCULTE).
Nana, enfant actrice qui ne... joue pas (DOC).
Fabien Reyre :
- "Si les jeux de l’enfant et les délices de l’improvisation ont permis, au montage, de construire un semblant de fiction, la thématique dominante s’impose d’emblée, telle une évidence. La mort est partout, s’immisçant dans tous les recoins du décor (une ferme quelque part dans le Perche), dans un quotidien si morne et difficile que chaque geste des adultes (la mère, en particulier) semble esquissé pour tendre vers l’instinct de survie qui permet de rester debout. Dès le premier plan (la saignée d’un cochon, à laquelle assiste la petite fille), le ton est donné : rien n’est et ne sera facile dans ce monde brut où la terre reste sous les ongles, où la frontière entre le dedans et le dehors est si mince que l’on ne sait plus bien à quoi servent les portes, où même les rares instants de détente (un jeu où la mère et sa fille s’amusent avec une bouteille d’eau, la lecture à voix haute d’un conte au coin du feu) sont empreints d’une redoutable violence que les rires et les chuchotements parviennent à peine à dissimuler."
(Critikat, 10 avril 2012).
Emile Breton :
- "Nana ne joue pas pour
la caméra, mais pour elle, qu’elle marche dans le sous-bois d’un sentier de campagne ou qu’elle installe un lit comme elle l’a vu faire à sa mère. Elle est elle-même, pas un enfant en représentation. C’est évidemment à cette condition seule que le film pouvait être ce qu’il est :
un roman d’apprentissage. Cette distance de la caméra
à son « sujet », la fillette ou la campagne, la mort
d’un animal ou la percée des premières fleurs annonçant
le retour de la vie, fait que rien n’est imposé, sinon cette idée qu’il faut prendre le temps de voir. Et que vivre s’apprend. Au spectateur de lier l’un à l’autre les épisodes de cette découverte de la vie au plus près de la nature. Telle est la secrète beauté de ce film."
(L’Humanité, 11 avril 2012).
BANDE ANNONCE :
Autres films sur l'écran de ce cinéma de campagne ? Cliquer : ICI.
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J'avoue que le thème, les commentaires et la bande annonce donnent envie de voir ce film.
RépondreSupprimerLe plus dur reste à faire, trouver un cinéma qui le programme à moins de cinquante kilomètres de notre bicoque perdue dans une campagne tout aussi profonde que lepéniste.
Mais, à cœur vaillant...
Cher Paul,
RépondreSupprimervous le savez, quand l'affiche d'un film est épinglée sur ce blog, cela signifie trois fois sur quatre, que ni vous ni moi ne pourrons l'apprécier, faute de salles de projections, celles-ci n'ayant pas échappé aux concentrations... urbaines
Mystérieuse enfance.(Cette Nana-ci a une cousine au Japon qui s'appelle Mariko.)
RépondreSupprimerHeureuse de vous retrouver ici et ailleurs, cher JEA.
Éparpillées (et parfois pillées) sur notre globe : de ces enfances qui refusent de n'être limitées et formatées qu'aux manques, aux regrets, aux échecs des adultes...
SupprimerOh, vous êtes là! Que je suis contente de vous retrouver.
RépondreSupprimerUn film de mystères...où on ne sait plus bien à quoi servent les portes...vivre près de la nature, tout ceci est fort tentant. Pour moi, un jour à la télé peut-être.
Ciel gris ardoises, quelques gouttelettes, le potager chante.
il y a aussi les porte-à-faux...
Supprimerici la météo n'a jamais qu'un mois de retard, les giboulées sortent par une fenêtre pour rentrer aussitôt par une autre
Bonjour JEA !! Voilà encore une de vos trouvailles, un film délicat et sensible sur ce qui se passe dans une petite tête d'enfant sans intervention aucune, si ce n'est celle de mère nature... encore un merveilleux film que j'irai voir grâce à vous, merci!!
RépondreSupprimersi je ne suis pas trop en retard pour placarder son affiche...
SupprimerJe note...un film certainement passionnant sur cette période de la vie riche et déterminante!
RépondreSupprimerquand le cinéma échappe aux tourbillons commerciaux et reste un 7e art...
Supprimerah! JEA contente de te retrouver...
RépondreSupprimerJ'espère que ce film passera en Belgique... m'en vais le vérifier dès que possible...
Chère Coumarine
Supprimerle film est retenu pour le prochain Festival International du Film Francophone de Namur
le 6 octobre 2012 à 18h30 au Cinéma Eldorado 2
le 7 à 13h15...
je n'ai rien trouvé de plus proche
merci JEA pour ta recherche
SupprimerJ'espère alors pouvoir venir à Namur, quand ce sera le moment...
parce que je suis très attirée par ce genre de film
je veux dire, que ce que j'en ai lu ici me donne envie...
ça donne envie ! J'en avais entendu parlé à la radio un peu. Mais là c'est un plébiscite. Bon je suis très patiente, dans trois ans je ne le louperai pas !
RépondreSupprimerA Paris, ce film passe dans trois salles, dont le MK2 Beaubourg, et je vois qu'il ne dure que 1 heure et 8 minutes.
RépondreSupprimerIl voisine avec, entre autres films projetés dans le même cinéma : "Le temps dure longtemps"...
Pour le temps de projection : 1h08 effectivement... A l'origine, Mme Massadian fut subsidiée pour un seul court métrage. Avec ce soutien financier, elle honora effectivement cet engagement mais géra si étroitement son budget, qu'elle put mettre aussi sur pellicule "Nana" (lire Libé).
SupprimerJ'allais demander où l'on pouvait découvrir ce film et D.H. répond pour paris . Ailleurs ... ?
RépondreSupprimerEt, pour une fois sans méchant loup pour ce chaperon charmant et si spontané.
cher jeandler votre question a été stupidement confondue par blogspot avec un vulgaire spam
Supprimerm'excusant du retard, et sauf erreur involontaire de ma part
ce film est toujours projeté à :
Angoulême, Ivry-sur-Seine, Lille, Loudéac, Montgeron, Mulhouse, Orléans,
Paris, Port-de-Bouc, Quimper, Rouen et Saint-Gratien
Zut, il n'y a pas Lyon...
RépondreSupprimerMais ça donne envie. Tellement fascinant ce monde si particulier de l'enfance.
ce 28 avril, confirmation pour les villes suivantes :
SupprimerAngoulême
Ivry-sur-Seine
Lille
Loudéac
Montgeron
Morlaix
Mulhouse
Orléans
Paris
Pau
Port-de-Bouc
Quimper
Rouen
Saint-Gratien