MO(T)SAIQUES 2
"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."
Milosz
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."
Milosz
jeudi 20 juin 2013
P. 241. Ce ne sont pas toujours des mirages, "Les beaux jours..."
.
Grâce soit rendue au cinéma :
il nous rappelle que "Les beaux jours"
existent encore...
Synopsis
- "Des beaux jours ? Caroline, fraîchement retraitée, n’a que ça devant elle : du temps libre et encore du temps libre.
La belle vie ? Pas si simple… Comment alors tout réinventer ?
Transgresser les règles, provoquer de nouvelles rencontres, ou bien simplement remplir son agenda ?
A moins que tout soit déjà là ?"...
D’après…
Le film est inspiré d’"Une jeune fille aux cheveux blancs" de Fanny Chesnel (cf bas de page).
Marion Vernoux, réalisatrice
- A propos des lieux de tournage, soit Dunkerque, Calais et le Cap Blanc-Nez :
"Je reviens toujours à cette région, tant elle est belle à filmer. Et puis je ne voulais pas enfermer les personnages dans une ville bourgeoise ou trop identifiable, je voulais qu’on se sente un peu « quelque part en Europe ». À part le vin français qui a beaucoup de place dans le film, il y a un petit côté no man’s land. Dès la préparation d’un film, ce sont vraiment les décors qui m’inspirent. Ces longues jetées sur la mer du Nord, je ne peux m’empêcher de les filmer…"
Fanny Ardant
- "Comme tous les protagonistes des “ Beaux jours ”, Caroline est une irréductible. Elle quitte son travail, compose avec plusieurs absences, dont celle de sa meilleure amie, décédée. Elle redoute en quelque sorte de tourner à vide. Mais Caroline est une rebelle et, à 60 ans, à ce carrefour de sa vie, elle estime qu’elle n’a pas à se faire pardonner d’exister. Je suis bien d’accord avec elle (…)
Au cinéma, on ne peut pas nier que l’âge pose problème, surtout pour les actrices. Comme les autres domaines de la société, le cinéma est encombré par les poncifs liés à la beauté physique. Il faut s’efforcer de lutter contre ces diktats car, si on les écoute, actrices ou non, on y perd sa vie.
Pour moi, gagner en âge, c’est aussi et surtout la possibilité de gagner en insolence et en liberté."
Fabienne Bradfer
- "Marion Vernoux (…) se place à un moment de la vie peu exploité par le cinéma : la soixantaine chez la femme quand elle sort du monde du travail et bascule dans l’anonymat. Fanny Ardant en blonde, en jeans et fréquentant le club des retraités exprime à merveille la peur de devenir transparente et ce besoin que le désir continue. Cela génère pas mal de questions intéressantes :
Qu’a-t-on fait de sa vie ? Pourquoi continuer ? A 60 ans pile, devient-on vieux ? Pourquoi rester ensemble ? Car du questionnement individuel, on glisse vers les questions de couple.
Avec Patrick Chesnais en mari (la complicité) et Laurent Lafitte en amant (la séduction), la réalisatrice compose un casting fort, les acteurs sachant donner épaisseur et charme à leurs personnages."
(Le Soir, 19 avril 2013).
Olivier De Bruyn
- "Dans « Les Beaux Jours », Marion Vernoux dynamite les poncifs et dirige Fanny Ardant dans l’un de ses plus beaux rôles.
Elle s’appelle Caroline et, depuis de trop longues années, bosse comme dentiste à Dunkerque. La soixantaine venue, lasse de soigner les caries de ses contemporains, elle choisit de prendre sa retraite. Quelle vie s’inventer désormais que la roulette est remisée au placard ?
Compter les heures auprès de son époux, qui pointe depuis trop longtemps aux désirants absents ? Accepter sans ciller le cadeau de ses deux filles qui l’ont abonnée au club de vieux du coin ? Caroline – mélancolie en bandoulière et rébellion à fleur de peau – préfère prendre la tangente. Passionnelle, la tangente (…)
Le temps de l’usure (celui du couple), le temps qui s’accélère délicieusement (avec son amant), le temps, aussi, dont on reconnaît parfois le douloureux passage sur son corps. Fanny Ardant incarne (le mot n’est pas trop fort) toutes ces problématiques, joue avec son talent, ses rides, et ignore les faux semblants qui encombre si souvent le cinéma."
(Rue89 Culture, 18 juin 2013).
Eric Vernay
- "Dunkerque, son port gris et son ciel bas se confondant avec la mer du Nord. La météo semble annoncer une chronique nuageuse au teint blafard, mais Marion Vernoux opte pour la brise du mélodrame et les éclaircies de la comédie. Caroline (Fanny Ardant), qui est en pleine crise de la soixantaine, se demande que faire de ses « beaux jours ». De la poterie, comme les autres membres du club de retraite ? Plutôt mourir. Refusant d’être confinée dans ce rôle de mamie gâteau un peu précoce, elle préfère se laisser porter par un flirt improbable avec Julien (Laurent Lafitte), séduisant prof d’informatique à peine quadra."
(PREMIERE).
Le Pas de Calais, Patrick Chesnais et Fanny Ardant (DR).
Eric Libiot
- "Au début, il y a quelque chose qui flotte. Un ton, un personnage, une ambiance, une atmosphère. C'est léger, presque insouciant. La futilité n'est pas loin, l'écume des choses, la vie qui passe. La vacuité menace, prête à désintégrer le truc en plein vol. Et puis non. Le film repart en avant, pousse un peu le bouchon. L'histoire prend corps. Celui de Fanny Ardant (…).
Caroline, jeune retraitée mais encore pleine de cheveux et de sourires, décide de foutre le boxon dans son agenda bien rangé et de mordre la pomme et les pépins qui vont avec (…).
Elle vit, elle croit au bonheur et pense à elle. Marion Vernoux retrouve l'esprit de son premier film, Personne ne m'aime."
(L’Express, 19 juin 2013).
Pierre Vavasseur
- "L’alchimie fonctionne à merveille avec Laurent Lafitte en prédateur, auquel se joignent de très beaux seconds rôles. On aime le côté rock de ce film joliment écrit, ses sentiments inflammables, sa sensualité et ses pulsions qui racontent de façon très juste la nature humaine. Vive "les Beaux Jours !"
(Le Parisien, 19 juin 2013).
Pour ce film, les jours sont moins beaux, s’il fallait en croire les critiques publiées dans
Le Figaro
et Le Monde…
Bande annonce :
Pour revenir à la source de ce film, le roman de Fanny Chesnel :
Quatrième de couverture
- "Ah, le cap des soixante ans ! Les joies de l'oisiveté, la peur du vide, les petits égarements et les grandes découvertes. Comme l'adolescence est facétieuse à cet âge...Caroline peut désormais vivre à plein temps pour elle et sa famille, savourer sa liberté nouvelle. Mais il n'est pas si simple de se réinventer... Lorsque, pour son anniversaire, elle reçoit une inscription à un club de loisirs pour seniors, elle sait, au fond d'elle, que c'est le début de la fin. Caroline craque et choisit une autre voie, plus périlleuse, plus drôle, plus sensuelle et surtout, moins conformiste ! Comédie de mœurs, portrait tendre et désopilant d'une femme ni vieille ni indigne, Une jeune fille aux cheveux blancs est aussi une satire aiguë sur la retraite."
Fanny Chesnel,
Une jeune fille aux cheveux blancs,
Albin Michel, 2011, 222 p.
NB : Ce blog tente de reprendre cahin-caha son chemin. Sans promesses trompeuses de rigoureuse régularité ni de grande singularité.
Au (re)départ, Blogspot semblait se refuser à rétablir les commentaires. La pagaille s'estompe. Soyez du moins remercié(e)s ici pour tous les mots et gestes de solidarité et d'amitié qui ont étoilé ces derniers temps (appelés à se prolonger quelques mois encore).
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Plaisir de vous retrouver, plaisir de vous lire à nouveau, plaisir de voir un nouveau film sous vos yeux et bientôt sous les nôtres !
RépondreSupprimerCher Dominique,
SupprimerPlaisir aussi de voir les affiches de ce film annoncer sa sortie simultanée en France ET en Belgique... D'ailleurs, nos deux pays partagent "l'exception culturelle", ce qui nous vaut l'honneur d'être stigmatisés par le sieur Barroso (un expert en la matière) nous taxant de "réactionnaires" !
Yes, on remet le couvert ! Et avec un film qui me paraît enchanteur pour les quinquas en fin de bail, merci JEA !!
RépondreSupprimerRemettre le couvert en vous invitant, chère MH, chez Marie à Audresselles... Avec la mer offrant ses fruits, les horloges restées dehors, à l'horizon quelques voiles vagabondes mais pas une blouse blanche.
SupprimerQuelle joie, quel bonheur de vous lire à nouveau !
RépondreSupprimerCordialement et respectueusement.
Sable
Mes remerciements pour votre commentaire comme une rose de... Sable.
SupprimerQuel plaisir de vous retrouver ainsi que le fan-club dans les commentaires!
RépondreSupprimerLe film me cause comme un malaise : Fanny Ardant en blonde....et puis cette période de la retraite m'angoisse un peu...
Fanny Ardant :
Supprimer- "Vous savez, c'est dur pour une brune de devenir blonde. Mais je me suis dit pourquoi pas... De toute façon, j'ai toujours aimé entrer dans un costume. J'aime cette idée de pouvoir détruire sa propre personnalité. C'est tout sauf un déguisement. Au cinéma, tout est information."
(L'Express, 20 juin 2013).
Je suis très heureuse de lire à nouveau des articles sur vos pages ; j'adore cette actrice et me demandais vraiment si vous alliez écrire sur ce film. Merci !
RépondreSupprimerChère Claire,
Supprimersur fond d'écran noir, le bâillon mis si brutalement en Grèce sur son orchestre et son c(h)œur a mis le feu aux poudres de ce blog
puis suit ce film dans le Pas de Calais, autre déclic
car voici un pays où le vent m'a interdit autrefois la station debout plus des multitudes d'autres souvenirs originaux comme ceux du cran aux œufs
un pays où d'ailleurs un cinéaste alors méconnu et pas encore mégalo s'appelant Lelouch tourna "Une fille et des fusils"... de somptueuses glissades en noir et blanc sur des routes flirtant avec les falaises
des décors alors sans tunnel ni émigrés entassés !
Je suis si contente de vous retrouver ici, tout le monde s'inquiétait, mais vous voilà.
RépondreSupprimerMoi aussi, je suis un peu transfuge des blogs, mais je continue à passer voir les blogs que j'aime. Portez-vous bien !
de sous-sols à la lumière terriblement artificielle (le ventre de la baleine) à un troisième étage avec une fenêtre si haute que les regards ne peuvent se perdre sur la vague ville : la promotion est éclatante !
Supprimercomme toutes celles qui sont authentiques, votre sympathie monte les escaliers jusqu'à ce couloir pour lequel il n'est pas obligatoire de laisser le mot "espoir" au vestiaire
J'aime ces acteurs, les critiques sont mitigées, comme vous le montrez.
RépondreSupprimerUn titre qui me rappelle Madeleine Renaud dans "Oh les beaux jours" dont je reprends quelques lignes pour fêter votre retour.
Winnie : "Ah oui, si seulement je pouvais supporter d'être seule, je veux dire d'y aller de mon babil sans âme qui vive qui entende. (Un temps.) Non pas que je me fasse des illusions, tu n'entends pas grand-chose, Willie, à Dieu ne plaise. (Un temps.) Des jours peut-être où tu n'entends rien. (Un temps.) Mais d'autres où tu réponds." (Beckett)
Chère Tania,
SupprimerGrâce à vous, voici furtivement la silhouette de Beckett, s'il venait annoncer une fin de partie ???
Oh, excusez-moi, JEA, mais Winnie ne se tourne pas vers la fin mais vers la vie, les petits riens qui la rendent belle, le plaisir de parler à quelqu'un, d'être entendue. J'aime Winnie et son bonjour au monde, le titre du film m'a entraînée vers elle.
Supprimervous n'allez quand même vous excuser pour la substantifique moelle de votre premier commentaire ? du titre du film, vous fûtes entrainée à celui de la pièce de théâtre, de cette pièce de Beckett, je glissai vers une autre...
SupprimerJe vous souhaite bon courage pour la suite.
RépondreSupprimerVous revenez prendre le fil de l'actualité.Vous ferez ce que vous pourrez et nous en serons heureux pour vous.
merci.
je ne sais pourquoi, en vous lisant, reviennent ces paroles de Félix Leclerc :
Supprimer- "Quand mes souliers iront dans les musées
Ce sera pour s'y, s'y accrocher..."
Miracle! Vous êtes là, les commentaires sont rouverts...dire que je n'étais pas revenue pour voir si...
RépondreSupprimerJe vous laisse donc cette pensée de Saint Exupery: "Les miracles véritables, qu'ils font peu de bruit !."
Que nous sommes contents de vous retrouver!
ah, chère Colo, comment l'exprimer ?
Supprimermême quand la mer semblait semblant d'être morte, quand les nuages en pesaient des tonnes et des tonnes, quand les horizons fondaient comme du triste plomb, quand les voix semblaient sans issue, quand les violoncelles cherchaient leur âme égarée, toujours, semaine après semaine, vous avez offert des futurs avec votre lanterne magique...
Des beaux jours pour ce blog aussi. Je file de ce clic voir la bande annonce, que je ne peux voir ici (questions de droits).
RépondreSupprimerA bientôt alors !!!
sincèrement désolé d'apprendre lien que le lien pose des questions de droit
Supprimermon premier critère : éviter autant que possible les publicités intempestives et mammouthesques
j'ignorais qu'en l'espèce, les droits étaient limités...
Merci d'être à nouveau là en dépit de la fatigue. Votre présence essentielle.
RépondreSupprimerAmitiés très vives.
G. E. Clancier :
Supprimer- "Nous qui sommes trace éphémère
Dans la merveille et dans l'effroi..."
J'ai vu aujourd'hui ce film...le jour de mes 37 ans de mariage!
RépondreSupprimerIl y a tout ce qui est décrit entre sentiments de la soixantaine,de la retraite(quel vilain mot!),de la drôlerie, de l'acide, du tendre, du beau, du vrai et beaucoup d'arrière-plans flous avec des premiers plans plus vrais que vrais.De très beaux portraits, de l'espoir, des choix...
J'ai vraiment aimé le jeu des acteurs.
Rassurez-vous...même les vraies blondes se posent un jour la question du vide succédant à un (trop) plein de vies au pluriel concentrées dans des jours qui ne faisaient pas plus de 24 h!
37 ans, la Mexique vous envoie un trois mats, un pont se lève, comme le chantait Brel, c'est moins périssable que des bougies...
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