MO(T)SAIQUES 2

"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."

Milosz

lundi 4 février 2013

P. 221. Poisson pilote pour : "Crawl", un premier film...


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(DR)

Synopsis

- "En Cornouailles, dans une Bretagne de dunes et d’océan vit Martin, 25 ans.
Beau garçon, très sauvage, souvent seul et à l’air libre, il s’y entend comme personne pour attraper des mulets à la « planche ». Sa seule possession est une vieille Ford Taunus qui l’emmène un peu partout où son humeur le porte. Il ne garde aucun boulot très longtemps et vit avec peu. Il habite chez son père dans une veille maison un peu déglinguée, où il ne fait que dormir.
Mais depuis peu, il sort avec Gwen, cette fille mystérieuse qui habite seule dans un mobile home et qui nage tous les jours en pleine mer, même au plus froid de l’hiver. Gwen, 28 ans, est une jolie fille, assez bizarre, timide, mais parfois dure et jalousement secrète. Elle travaille à la conserverie de poissons et économise tout ce qu’elle peut pour partir au Mexique faire de la compétition en haute mer.
Mais Gwen tombe enceinte de Martin. Déterminée, elle accepte cette grossesse spontanément, tout en gardant en tête son rêve de partir.
Martin, lui, continue ses petits boulots et ses maigres larcins, et semble ignorer qu’il va être père bientôt... Jusqu’au jour où il est accusé de meurtre... L’arrivée de l’enfant va enfin les réunir et Martin l’indomptable se verra finalement sauvé par l’amour de Gwen."

Thomas Sotinel

- "On est dans le Finistère, en hiver. L'océan est gris ou vert, le ciel jamais très haut.
De cette lumière à la fois intense et triste, le cinéaste et sa directrice de la photo Emmanuelle Le Fur tirent un parti étonnant, donnant aux affrontements entre les personnages une couleur funèbre et une espèce de furie qui tire le film vers une fiction bien plus débridée que ne le suppose le scénario."
(Le Monde, 29 janvier 2013).

Marie-Elisabeth Rouchy

- "Un petit village de pêcheurs dans la pointe du Sud-Finistère. La conserverie de poissons va mal ; le bâtiment aussi. Confronté à sa future paternité, Martin plonge dans un engrenage qui l’entraîne en prison avant de le mener peut-être vers sa propre vérité. Hervé Lasgouttes signe un premier film social empli de poésie et de pudeur où terre et mer s’unissent pour dénouer les tourments des personnages. Dans le rôle de Martin, Swann Arlaud explose."
(CinéObs, 29 janvier 2013).


Nina Meurisse et Swann Arlaud (DR).

Christophe Carrière

- "C'est un premier film qui réjouit, malgré le ciel plombé et capricieux d'une Bretagne en hiver. Malgré, aussi, les situations anxiogènes que vivent les personnages, deux femmes enceintes et leurs hommes, l'un perdu dans ses problèmes financiers, l'autre écorché vif et inconséquent. Crawl est emballant parce que l'image est somptueuse, large, pleine d'oxygène. Crawl est enthousiasmant parce que les comédiens, habituellement brillants seconds couteaux (Gilles Cohen ou Swann Arlaud, pour ne citer qu'eux), ont ici toute latitude pour déployer leur talent. Crawl est réussi parce que le réalisateur, plutôt que se regarder le nombril, livre un film sombre, presque noir, et susceptible de plaire au plus grand nombre. C'est tout le mal qu'on lui souhaite."
(L’Express, 28 janvier 2013).

Theo Ribeton

- "Crawl reste un film fascinant dans sa façon d’intégrer les hommes à la faune littorale, à parler en sourdine de chair, de prédation : la Bretagne incarne un Far West français, une terre sauvage où le cycle vie-mort est une réalité quotidienne, celle des poissons qu’on pêche, des cadavres qu’on trouve, des grossesses inopinées. « Ici tout se bouffe », dit Martin, qui porte en lui-même une présence intensément animale, matérialisée par son visage de serpent. Les hommes mangent le fruit de leur pêche, tuent seuls – dans le bateau – ou dans une organisation industrielle qui ne fait pas l’économie de la violence du geste – la conserverie où le sang coule également quand une des poissonnières se fend la main au travail."
(Critikat.com, 29 janvier 2013).


H. Michaux : "J'avais la mer en moi..." (DR).

Arnaud Schwartz


- "À la mise en scène discrète, parfois agrémentée d’un joli sens de l’image, répond l’interprétation convaincante de Swann Arlaud (dans le rôle de Martin), Anne Marivin (Corinne), Nina Meurisse (Gwen), Gilles Cohen (le mari) et Jean-Marie Frin (le père). L’univers âpre de Crawl, son ancrage social – prégnant sans être démonstratif –, ses questions liées à la solitude, au chemin de vie, au désir d’enfant, au refus de paternité, à l’incommunicabilité familiale, sont autant d’éléments qui plaident en faveur de cette œuvre retenue."
(la Croix, 30 janvier 2013).

Guillemette Odicino

- "Une jeune fille qui nage pour partir ailleurs, un jeune homme qui navigue en eaux troubles parce qu'il n'a pas d'horizon... Ce couple, hésitant et fragile, est la force de ce premier film, ancré dans une Cornouaille mélancolique. Ses deux interprètes ont la grâce : Nina Meurisse, et surtout Swann Arlaud, nerveux et vulnérable, qui apporte à son personnage une étrange douceur. Les ouvrières au travail dans une usine de pêche, l'héroïne bravant les vagues en combinaison de natation : autant de corps que le réalisateur met en scène avec délicatesse. La scène initiale du coup de foudre où tout se joue sur le visage du jeune homme avant même qu'on découvre l'objet de son émoi en est un bel exemple. Beaucoup de talents à suivre dans ce film discrètement optimiste."
(Télérama, 30 janvier 2013).

Enfin, comme pousse-café, cette leçon qui se veut magistrale, distillant du haut de son autosatisfaction ces gouttes de mépris :
Vincent Ostria

- "Premier film qui empreinte les sentiers balisés du réalisme social. Au programme, précarité, marginalité et âpres conflits familiaux.
On ne va pas s’acharner contre un premier film comme Crawl. Il est somme toute de bon aloi et il n’y a “rien en lui qui pèse ou qui pose” (Verlaine). Tout est relatif."
(les inROCKS, 29 janvier 2013).

Ou ce clin d’œil, plus sympathique :
Le Canard enchaîné

- "Il y a vraiment du souffle sur la Breizh !"
(D. J., 30 janvier 2013).




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12 commentaires:

  1. me fait envie, encore une fois - ne le verrai finalement pas, encore une fois

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  2. J'aime bien le Finistère, cela a l'air tentant....

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    1. des séquences ont été tournées en baie d'Audierne...

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  3. Far West français ! Se prénommer Swann, quel programme. Rêver des images sous les mots.

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    1. quand les paysages sont libérés des colonies de fourmis touristes...

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  4. La Bretagne m'appelle dernièrement, de partout. Étranges coïncidences de la vie...
    Bien envie de le voir ce film, bientôt sur YT peut-être.
    Bonne soirée JEA.

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    1. Me zo ganet e kreiz ar mor...
      Naître au milieu de la mer et remercier la Bretagne de raviver nos souvenirs

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  5. Un pays sauvage, des sentiments sauvages, des situations sauvages... voilà qui sauve l'âge, qui sauve le temps, qui sauve ce qui bouge, qui empêche la cristallisation des pensées, à voir donc !! Merci JEA.

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    1. votre commentaire est le bienvenu au milieu de 15 tentatives de pollutions par spams débiles...

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  6. Nina Meurisse est la fille d'un de nos Pédo-psychiatre à Caen ( celui-ci est un excellent musicien et chanteur ) :)
    Pour le film , on plonge dans la houle et on déguste les paysages Bretons bercé par une belle histoire ...
    Douce journée :)

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    1. la Société des secours en mer a publié d'étonnantes photos de Nina Meurisse... nageuse solitaire à l'écran mais pas dans la réalité des conditions de tournage au large d'Audierne

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