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Oiseau au crépuscule (Ph. JEA/DR).Chaque soir, la nuit
reconnue handicapée à 68%
trébuche sur la même colline
puis tombe à la renverse
jamais personne ne la relève
... au contraire
le service d’ordre des nuages
la piétine avec ses chaussures à clous
et avec délectation
le crâne rasé
et authentique maroufle
en son uniforme noir
le crachin crachouille
ses mollards
qui s’élargissent
en marécages
pour oiseaux coupables
de vouloir peindre
le triomphe des couleurs
sur les tumeurs des douleurs
qui retourne sans cesse
la poivrière du ciel
et la salière de la terre
finira par renverser
l'huilier de l'océan
après le massacre du printemps
et la chasse à l'été indien
voici l’automne
saison qui sera amputée
si elle ne connaît pas
ses déclinaisons
sur le bout des doigts
quelques étoiles apatrides
s’excuseraient presque
d'avoir les yeux de faïence
des rescapées
et de ne pas saluer
les habitants amnésiques
d'une kazerne devenue
un jardin d'acclimatation
demain matin, le soleil,
encore en bretelles et en pantoufles,
se fatiguera de taper
mécaniquement du piano
et passera la main...
le papillon fera un noeud
au mouchoir de ses ailes
pour ne pas oublier
l'anniversaire de la mort du cygne...
reconnue handicapée à 68%
trébuche sur la même colline
puis tombe à la renverse
jamais personne ne la relève
... au contraire
le service d’ordre des nuages
la piétine avec ses chaussures à clous
et avec délectation
le crâne rasé
et authentique maroufle
en son uniforme noir
le crachin crachouille
ses mollards
qui s’élargissent
en marécages
pour oiseaux coupables
de vouloir peindre
le triomphe des couleurs
sur les tumeurs des douleurs
qui retourne sans cesse
la poivrière du ciel
et la salière de la terre
finira par renverser
l'huilier de l'océan
après le massacre du printemps
et la chasse à l'été indien
voici l’automne
saison qui sera amputée
si elle ne connaît pas
ses déclinaisons
sur le bout des doigts
quelques étoiles apatrides
s’excuseraient presque
d'avoir les yeux de faïence
des rescapées
et de ne pas saluer
les habitants amnésiques
d'une kazerne devenue
un jardin d'acclimatation
demain matin, le soleil,
encore en bretelles et en pantoufles,
se fatiguera de taper
mécaniquement du piano
et passera la main...
le papillon fera un noeud
au mouchoir de ses ailes
pour ne pas oublier
l'anniversaire de la mort du cygne...
Quelques autres poèmes, cliquer : ICI.
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reviendrai pour les autres poèmes - quand temps plus aurai - quel cadeau ce matin !
RépondreSupprimerMagnifique cadeau, oh oui, merci.
RépondreSupprimerLes papillons Gérard de Nerval
De toutes les belles choses
Qui nous manquent en hiver,
Qu'aimez-vous mieux ? - Moi, les roses ;
- Moi, l'aspect d'un beau pré vert ;
- Moi, la moisson blondissante,
Chevelure des sillons ;
- Moi, le rossignol qui chante ;
- Et moi, les beaux papillons !
Le papillon, fleur sans tige,
Qui voltige,
Que l'on cueille en un réseau ;
Dans la nature infinie,
Harmonie
Entre la plante et l'oiseau !(...)
@ brigetoun
RépondreSupprimerun couvert est toujours dressé à votre nom et quelques fromages nordistes (du genre Vieux Lille ou Dauphin) mis à affiner...
@ Colo
RépondreSupprimerSoyez remerciée pour cette attention...
Une légende voudrait-elle que lorsque Gérard Labrunie se pendit rue de la Vieille Lanterne, un papillon de nuit s'envola de son épaule pour aller se calciner les ailes au réverbère ?
brrr ... le climat est rude on dirait..
RépondreSupprimer(..)
"Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte."
(Verlaine)
@ k.role
RépondreSupprimerle climat ardennais ne me semble jamais prude(nt)...
mais cette perception n'engage personne d'autre que le photographe du papillon
tes mots sont forts JEA (déjà le titre, le premier & de ce superbe poème, qui cogne il faut le dire)
RépondreSupprimerCrois-tu que l'automne connaitra ses déclinaisons sur le bout des doigts?
Chaque jour par ici amène sa moisson de soleil...ne le laisse pas passer la main...
@ coumarine
RépondreSupprimermais encore la PATIENCE du papillon
à la frontière entre passé et demain
avec des lumières incertaines
l'automne qui essuie ses doigts de peintre
sur la blouse blanche des aurores hésitantes
Le papillon
RépondreSupprimerTrois cents millions de papillons
Sont arrivés à Châtillon
Afin d'y boire du bouillon
Châtillon-sur-Loire
Châtillon-sur-Marne
Châtillon-sur-Seine.
Plaignez les gens de Châtillon !
Ils n'ont plus d'yeux dans leur bouillon
Mais des millions de papillons
Châtillon-sur-Seine
Châtillon-sur-Marne
Châtillon-sur-Loire.
Robert Desnos, Chantefables & Chantefleurs (à chanter sur n'importe quel air)
@ Tania
RépondreSupprimerColo et vous, évidemment... au Sud et au Nord d'une même rose des vents quand ils sont favorables
et cette fois Desnos dont je tentai de défendre la fourmi p. 69 de ce blog
mais pour ces papillons, les Châtillon auraient pu élever des "monuments" enfin rigolos et poétiques et pour lesquels les enfants auraient eu des yeux papillonnants...
La photo (en atterrissage en douceur du poème) se passe de tout commentaire.
RépondreSupprimerBravissimo, je ne peux m'empêcher pourtant.
@ Dominique Hasselmann
RépondreSupprimerautoportrait ?
Sur le grand étal de la cuisine du monde, les ingrédients réunis cherchent chacun à imposer leur rythme.
RépondreSupprimerEt quand ils pourraient presque s’avouer vaincus
Ils se relèvent et recommencent
Ainsi va le monde
Pendant que les hommes continuent sans vergogne à détruire ce qui leur reste d'humanité.
Très jolie vision surréaliste
Le papillon sera-t-il phénix ?
@ Saravati
RépondreSupprimerVous supposant habitante d'un Royaume surréaliste, inutile de rappeler un autre noeud de papillon : celui en passe de devenir le symbole d'un premier ministre qui n'a rien d'un papion...
Magnifique poème. Combien de papillons freinés dans leur élan ? Demain il fera jour...
RépondreSupprimermyosotis en fleur
un papillon plie et déplie
le silence
Splendide !! le clavier en tremble ;-)... vous êtes un "artiste" au milieu des guerriers.
RépondreSupprimer@ Danièle
RépondreSupprimermais ce papillon ne volera jamais jusqu'au salon du Livre à Paris où il vous aurait saluée avec grande sympathie...
@ MH
RépondreSupprimervous savez que je fus le premier prof reconnu "objecteur de conscience" en Belgique ?
je suis très touchée par votre texte.
RépondreSupprimerIl vibre de fureur et de tendresse.
mais impossible de toucher un papillon, sinon il meurt ...
fereh
@ Lautreje
RépondreSupprimerBrassens espérait que l'amour éviterait aux papillons d'être persécutés :
- "Mais tant qu'ils s'aim'ront, tant que les nuages
Porteurs de chagrins, les épargneront
Il f'ra bon voler dans les frais bocages
Ils f'ront pas la chasse aux papillons..."
Chapeau, l'artiste!C'est du très émouvant du début jusqu'à la pointe du reflet.
RépondreSupprimer@ Maïté/ Aliénor
RépondreSupprimeravec le changement radical de météo
fini le panama, bonjour le feutre noir
le laine d'Irlande étant réservé aux ardennes...
Mêmes idées que vous pour l'objection de conscience...
RépondreSupprimer@ Marcel Peltier
RépondreSupprimerLa première démarche pour être reconnu objecteur : envoyer un courrier avec les motivations et précisant le type d'objection (service militaire non armé ou service civil deux fois plus long).
J'avais daté ce courrier du 11 novembre. Coomme si j'avais agité un chiffon trop rouge...