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(Ph. JEA/DR).
Objecteur de conscience sans illusions et sans cravate
mais coiffé volontiers d'un panama
incapable de rendre ventriloque un piano mécanique
mais sifflotant le temps des cerises
se demandant comment marcher au futur antérieur
mais jamais sur une musique militaire
encourageant les agneaux à ne pas garder le silence
mais sans pour autant importuner le vent
imitant volontiers l'accent circonflexe
mais seulement au dessus du cercle des amis disparus
clown taiseux et buvard
mais sans sortie des artistes
ne prenant jamais de médocs pour dormir
même debout
mais aimable somnambule pour du juliénas
collectionneur d'encriers
mais après les avoir écrits jusqu'à la dernière goutte
la course d’un lièvre se termine
à travers un champ de mines…
crevés par des averses perverses
mais répétées de silex aiguisés
les horizons perdent leur sang
devenu trop froid
et finissent
par se dégonfler
en silence autour de lui
un papillon en fauteuil roulant
tente encore de tirer son épingle
de ce jeu de perdants
au soleil déclinant
dérivant déprimant
déchirant
reste ce lièvre
refusant de laisser réduire en fumées
ses vieilles barricades
et de porter le deuil
de ses dernières pavanes
avec une enfance
depuis si longtemps défunte
il espérait échapper
aux histoires à sens unique
et s’arrêtant brutalement
faute d'imagination
manque de pagination
aux falaises d’une mer bien morte
dans son linceul d'écume
débordant de crabes
bons vivants...
(Ph. JEA/DR).
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Dans les fonds de greniers des usines à vidéos,
cette version inattendue
de la bande sonore composée par Francis Lai pour le film de René Clément en 1972 :
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l'aurais bien suivi le lièvre - et refusé avec lui
RépondreSupprimerOh.. Il fait mal ce texte. J'ai pas envie que la lassitude l'emporte ni les crabes d'ailleurs.
RépondreSupprimerVers vous un million de pensés emplies d'une infinie tendresse et par la force de l'espoir transportées
Un résistant, ce lièvre, qui se dit "tant qu'il y a de la vie..."...
RépondreSupprimerJe lis et relis ce poème depuis ce matin.
RépondreSupprimerComme LH, envie de vous donner force de nos pensées grandes de tendresse et d'espoir infini
Très grande tendresse pour ce lièvre valeureux, courageux et si passionné de la vie. Je vous embrasse.
RépondreSupprimerMusique mélancolique
RépondreSupprimerdans sa course l'oeil du lièvre
croise le coeur d'une marguerite
Soleil viens nous réchauffer
viens redorer le monde
L'oeil du poète toujours s'en réjouira
(De Bruxelles sous la pluie ce matin, où le ciel, à l'instant, remet son bleu de travail, je vous envoie un pigeon voyageur porteur de doux baisers.)
Toutes mes pensées convergent vers vous pour conjurer la faiblesse du lièvre et faire jaillir la force nécessaire.
RépondreSupprimerJe ne parlerai pas de la beauté tragique de ce texte. il est hors concours.
De mon île pas si lointaine, je vous envoie toute ma tendresse ensoleillée.
RépondreSupprimerVous êtes quelqu'un de formidable.
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