MO(T)SAIQUES 2
"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."
Milosz
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."
Milosz
lundi 28 janvier 2013
P. 219. Dans le ventre de la baleine...
.
givre (Ph. JEA/DR).
au début, la surprise est réelle, même pour les blasé(e)s de service :
dans le ventre de la baleine, l’éclairage est d’autant plus éblouissant
qu'au dehors, une tempête ténébreuse vient de passer à tabac l'océan
en brisant et en piétinant les astéries innocentes
murs et plafonds tournent en rond et ignorent les saisons
les fenêtres et autres soupiraux sont strictement prohibés
pas de coins de paradis pour les enfants ni de statues ridicules
de ces maîtres à dépecer la pensée dépassée
les passants polycopiés sont à peine plus nombreux que les trépassés à bouche baie
les premiers en bleu froissé ou en vert délavé, les autres en blanc cassé
les silences même en cendres pèsent le poids des absences
les horloges piquent les heures pour qu’elles ne recommencent pas à gémir
ce jeudi, le ventre de la baleine abrite le tournage d'un docu médical
silence ! moteur ! ça tourne ! clap début : « Rechute, 11ème »
les acteurs ne connaissent pas vraiment leur rôle ni leur texte
pourquoi s’impatienter ? il n’y a pas de sortie prévue pour les artistes
.
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chez moi aussi, y en a qui passent...
RépondreSupprimerelle m'intrigue cette belle baleine au riche ventre
dans ce ventre-là, il m'a été donné d'entendre du Mozart, "remixé" pour utiliser le vocabulaire à la mode
Supprimeril y avait de la catastrophe dans l'air...
Merveilleux paysage peint par un peintre givré.
RépondreSupprimerBonheur des fenêtres.
Pour le reste, espérons le calme après la tempête.
on pourrait croire à du Van Gogh remonté vers un hiver nordique...
Supprimereffroi, angoisse, foideur clinique....on peut faire de la poésie avec cela? On fait bien du cinéma! répond la fin du poème!
RépondreSupprimerRené Char :
Supprimer- "La poésie vit d'insomnie perpétuelle..."
Cette photo est magnifique et le texte ne l'est pas moins;on est vraiment ailleurs...
RépondreSupprimerla photo ? en Condroz
Supprimerles mots ? des brouillons...
Ils répèteront jusqu'à épuisement puisque pas de sortie.
RépondreSupprimerDans le ventre de la bas-laine, les bols d'air sont pro-imbibés ...et les vitres invisibles à l'oeil mû et émues sont à jamais brouillées ...
pas de porte de sortie mais peut-être des issues de secours ?
SupprimerClaustrophobes s'abstenir dans le ventre de la baleine!
RépondreSupprimerOn ajoute toujours des scènes au film. Après le givre qui cotonne tout, viendra le printemps.
des cerises aux oreilles de la baleine...
Supprimertouchée loin profond par ces mots qui en disent tellement...
RépondreSupprimerje pourrais pointer chaque phrase
mais je m'attarde sur celle-ci:
"les horloges piquent les heures pour qu’elles ne recommencent pas à gémir"
J'ai aimé la photo de l'horloge, nette et péremptoire, sachant bien ce qu'elle veut
J'aime aussi cette photo, pour son tremblement fragile
chère Coumarine
Supprimerles caractères (d'imprimerie) de ce billet n'ont pas été victimes d'une folie des grandeurs mais répondent seulement au souhait de montrer sa sympathie envers celles et ceux que des troubles de la vue n'ont pas réussi à pétrifier...
Se laisser surprendre par la poésie ...Rentrer dans son ventre et écouter son chant ...
RépondreSupprimerMerci de se superbe texte :)
Douce journée ... :)
Prévert :
Supprimer- "...A pied sur une baleine
Au milieu de la lune
Dans un quartier perdu
Perdu dans une carafe
Une carafe d'eau rougie
D'eau rougie à la flamme
A la flamme d'une bougie
Sous la queue d'une horloge
Tendue de velours rouge..."
Une fenêtre se ferme et s'ouvre, la baleine ne mord jamais et à toutes les heures l'artiste crée ses sorties. Splendide photo, texte "trop"... bonjour l'artiste !
RépondreSupprimervenant d'une artiste comme vous, le bonjour me touche vraiment
Supprimerla baleine, son gosier, sa faim sans fin, angoissant, troublant et trouble comme votre belle image.
RépondreSupprimerdu moins n'est-elle plus obligée de porter le corset...
SupprimerPour sortir, lui chatouiller la glotte
RépondreSupprimerPlaignez, plaignez la baleine
Qui nage sans perdre haleine
Et qui nourrit ses petits
De lait froid sans garantie.
Oui mais, petit appétit,
La baleine fait son nid
Dans le fond des océans
Pour ses nourrissons géants.
Au milieu des coquillages,
Elle dort sous les sillages
Des bateaux, des paquebots
Qui naviguent sur les flots.
Robert Desnos
il va lui manquer un pêle-mêle où ne détonaient pas son ventre saint-gris et son pâle sang bleu...
SupprimerUn texte magnifique, très fort qui nous happe littéralement.
RépondreSupprimerCioran :
Supprimer- "Lorsqu'on abuse de la tristesse, d'homme on se retrouve poète..."
Dehors, dedans, opacité... mais entre les flocons passe un rai de lumière.
RépondreSupprimerVotre poésie me touche profondément.
Un malencontreux coupe de foudre m'avait laissée sans connexion, je vous retrouve avec émotion.
Chaude et douce journée JEA.
ah, si le ciel vous déclare sa flamme...
Supprimerici le vent souffre d'overdose, du coup, nous aussi et pour la première fois depuis plus de dix ans, pas un oiseau aux horizons des ardennes
la pluie qui n'y voit goutte, vient se heurter de plein fouet sur les glaces
assez sinistre en fait
givre digne d'un grand peintre. Quant au texte ... chapeau !
RépondreSupprimeret pourtant pas d'absinthe par ici...
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