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Synopsis
- "Ce long-métrage d’animation pour adultes (dans la veine de «Valse avec Bashir») raconte à la première personne la vraie histoire de Crulic, un Roumain de 33 ans, absurdement mort dans une prison polonaise à la suite d’une grève de la faim consécutive à une erreur judiciaire.
L’acteur roumain Vlad Ivanov («4 mois, 3 semaines, 2 jours», Palme d’or à Cannes 2007) prête sa voix au récit ironique que Crulic nous fait parvenir d’outre-tombe."
La réalisatrice, Anca Damian
- "Je suis partie de l’idée d’un docudrame dans lequel un journaliste, un personnage rencontrerait des personnes réelles, des témoins. Claudiu Crulic fournissait le prétexte à une analyse des dérapages qui se produisent au XXIe siècle dans une société soi-disant civilisée, peuplée d’individus qui ont accepté d’être les témoins passifs d’une mort lente, qui ont pu rester les bras croisés au lieu d’aider leur proche qui se mourait là, devant eux. Il y a eu quantité de ces témoins, venus des milieux les plus divers. Mais l’enfer qu’avait traversé Claudiu Crulic restait complètement inconnu, une espèce de vide autour duquel tournaient les autres, attentifs à ne pas se laisser entraîner dans le précipice…
C’est alors que j’ai eu l’idée de l’animation : elle me permettait de recréer ce vide. L’animation te donne la liberté et j’en ai profité pleinement. L’utilisation de l’animation se justifiait d’elle-même : comment quelqu’un de l’au-delà pourrait-il raconter autrement ?"
(Dossier de presse).
Stéphane Dreyfus
- "Les films d’animation qui sortent en cette fin d’année ne sont pas tous des beaux contes de Noël, loin de là. C’est le cas du Voyage de Monsieur Crulic qui raconte, avec une audace formelle étonnante, l’histoire vraie de la grève de la faim d’un homme emprisonné à tort."
(La Croix, 11 décembre 2012).
Vos papiers ! (DR).
Xavier Leherpeur
- "Un magnifique film d’animation basé sur l’histoire vraie et tragique d’un jeune homme pris dans les méandres d’une justice obtuse. Dans la continuité de « Valse avec Bachir », d’Ari Folman, un projet esthétique et protéiforme où le dessin alterne différentes écoles stylistiques pour proposer, via un kaléidoscope figuratif brillamment construit, une approche à la fois réaliste, poétique et symbolique où chaque proposition formelle cristallise l’émotion."
(CinéObs, 11 décembre 2012).
Marc Belpois
- « J'ai un nouveau passeport. Mortuaire. C'est comme ça que je passe les frontières. Je passe les frontières, vous m'entendez bien ! Sans que personne ne demande rien. Pologne, Slovaquie, Hongrie, Roumanie. Et en Mercedes ! » Alors que sa dépouille est rapatriée dans le véhicule d'une société de pompes funèbres, Crulic se raconte avec une douce ironie, un détachement presque amusé. A quoi bon fustiger ses bourreaux, les faits sont terrifiants.
Le 11 juillet 2007 à Cracovie, un juge polonais déclare le vol de son portefeuille. Le 10 septembre, le dénommé Claudiu Crulic, émigrant Roumain venu louer en Pologne ses talents de mécanicien auto, est accusé du larcin (imputation impossible puisqu'il se trouvait alors en Italie), puis incarcéré à Cracovie. Il entame immédiatement une grève de la faim et clame son innocence à longueur de lettres adressées au directeur du centre de détention, au procureur de la ville et, surtout, au consulat roumain. Personne ne daigne réagir. Les médecins de la prison ne se préoccupent pas plus de son état de santé, ou alors trop tard. Claudiu Crulic meurt un jour de février 2008, il avait tout juste 33 ans."
(Télérama.fr, 8 décembre 2012).
Isabelle Danel
- "D’outre-tombe, le Roumain Claudiu Crulic nous raconte son authentique histoire. Accusé de vol en Pologne, alors qu’il était ce jour-là en Italie, Crulic est emprisonné. Continuant de clamer son innocence, il mourra des suites d’une grève de la faim entamée en détention... Mêlant plusieurs techniques d’animation (cartons, dessins, insertions de photos), Anca Damian réalise un pur bijou. À la fois engagé et poétique, dramatique et ironique, cet objet filmique non identifié révolte par son propos et surprend par son invention."
(Première).
Geôle polonaise (DR).
Nicolas Thys
- "Directrice photo et documentariste roumaine, Crulic est le deuxième long-métrage mais le premier film d'animation d'Anca Damian. Et pour une première, c'est une réussite. Elle parvient à maîtriser plusieurs techniques et à les associer brillamment, depuis papier découpé jusqu'au dessin traditionnel en passant par l'animation par ordinateur, de la fluidité parfaite de certains plans à la fixité de certains objets sans oublier des mouvements saccadés qui apportent un rythme singulier mais précis à l'ensemble. Et cette profusion des styles ne nous perd pas mais, au contraire, nous aide à pénétrer l'univers intime du personnage, ses pensées, son environnement et son combat. On suit notre homme et son cheminement inéluctable vers la mort sans jamais se sentir largué, même sans avoir eu connaissance des événements auparavant, mais avec l'impression d'assister à un film singulier, cruel et fou mais d'une puissance plastique et formelle indéniable."
(Ecran Large).
Jacques Mandelbaum
- "Le film n'a pas l'ambition de trancher sur la culpabilité ou l'innocence de Crulic, quand bien même il suggère que le bénéfice du doute aurait dû jouer en sa faveur. Or, c'est tout le contraire qui va se passer, en une terrifiante succession de décisions où l'indifférence le dispute à la cruauté et à l'impéritie.
Bouleversé par son sort, Crulic entame une grève de la faim en prison et écrit à la terre entière pour faire valoir son innocence. Personne ne l'écoutera : ni la délégation roumaine en Pologne, ni les juges polonais, ni les médecins.
Lorsque ces derniers se rendent à leur devoir, il est trop tard. Crulic pèse cinquante kilos. Une sonde lui perfore le poumon. Il meurt quelques jours plus tard. Parmi les sombres volutes de ce beau film qui lui rend hommage, certains verront distinctement son âme."
(Le Monde, 11 décembre 2012).
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Je me demande si le choix du film animé ajoute ou allège le drame...en tout cas l'extrait est très réussi, merci.
RépondreSupprimerLa bande annonce est saisissante!
RépondreSupprimerNotre conscience morale se nourrit à partir d'événements comme celui-ci. Hélas ! Mais du mal peut surgir le bien. C'est le but d'une démarche comme celle d'Anca Damian avec espoir et avec notre volonté. C'est aussi ton but, cher JEA, avec persévérance. "Gutta cavat lapidem", dit un proverbe latin : "la goutte creuse la pierre"...
RépondreSupprimerCe billet me rappelle les portraits de Florin Mitroi - même univers tragique ?
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas cette réalisatrice, merci de nous parler de ce film, JEA.