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Site : http://www.tourbillon-lefilm.com/
Synopsis
- "Elle a 81 ans et elle danse encore. Au Brésil, Bastu vit au rythme des fêtes de son village, de la musique traditionnelle, de ses imaginations surréalistes et des rêves qui ont composé sa vie.
Un matin, elle découvre son mari décédé dans son sommeil. Malgré le deuil soudain et l'impression de réapparitions incessantes, elle conserve tout son esprit, ses notes d'humour, son envie de s'amuser et de vivre."
Dossier de presse
- « Bon, tu es mort, ça suffit maintenant, qu’est-ce que tu veux encore ? » Dans sa maison de São Romão, au coeur du Sertão brésilien, l’octogénaire Bastú ne verse pas une larme quand elle trouve son mari Feliciano mort dans son lit. Mais l’impassibilité dont elle fait preuve face à ses petits-enfants masque un travail de deuil complexe : la présence du mort la tourmente, elle l’entend travailler la nuit dans son atelier de maréchal-ferrant. Comment aurait-elle peur, elle qui rappelle que jeune fille, elle aimait s’amuser à tirer au pistolet ?
Dans une veine ethnographique nourrie de musique locale (les magnifiques séquences de chant de Maria, l’amie de la grand-mère) comme de réalisme magique (les réalisateurs se réfèrent aux romanciers João Guimarães Rosa et Gabriel Garcia Marques), cette fiction fait jouer leur propre rôle à des acteurs non professionnels filmés dans leur intérieur, avec leurs objets quotidiens."
Helvécio Marins Jr. et Clarissa Campolina
- "Bastu et Maria, toutes deux octogénaires, sont deux femmes fortes et pleines de vie. Elles conduisent la narration de TOURBILLON aux côtés de leurs petits-enfants et neveux. Maria, c’est le mystère, la sagesse et la force du Sertão. Très ancrée dans les traditions locales, Maria a hérité de ses parents l’art des percussions. Sa musique, simple et authentique, évoque le temps passé et le monde qui l’entoure, ses croyances, l’amour, la souffrance et les rêves. Par son mystère, elle nous montre des vérités et des motivations qui nous resteront inaccessibles. Nous trouvons qu’il y a une véritable beauté dans cette incompréhension.
Bastu est plus sage, joyeuse, c’est une qui personne comprend les transformations de la vie. Elle est capable de dissoudre les frontières entre la réalité et l’imagination. Sa façon de voir les choses inspire une forme différente d’interaction avec le monde. TOURBILLON commence avec la mort de Feliciano, le mari de Bastu, et suit cette dernière dans ses questionnements et son désir de se rétablir dans une nouvelle vie. Lors de cette quête, le film dérive et dévoile son environnement, faisant ainsi la place aux plus jeunes et au paysage local. Ceci apporte l’atmosphère de leur vie contemporaine. Les jeunes personnages ont un rôle important dans le film. Ils portent de nouvelles formes de relation à la ville, au mariage et aux traditions. Ils ont un regard différent sur le monde et de nouvelles perspectives de la réalité. Dans ce contexte, les relations entre les personnages révèlent une tension subtile entre la réalité et l’imagination, entre la tradition et le mode de vie contemporain, entre la vie et la mort, le temps passé et le présent."
Maria (DR).
Xavier Leherpeur
- "Entre ses amis, sa famille, son goût pour la fête et la récente perte de son époux, Marie, 81 ans au compteur, continue de tracer sa route, répondant aux coups du sort par un large sourire jamais résigné. Le documentaire de Helvécio Marins Jr. et Clarissa Campolina évite l’écueil du pittoresque enjoué pour dessiner le portrait contrasté, entre énergie débordante et mélancolie profonde, d’une femme haute en couleur, digne des romans de García Márquez ou Juan Rulfo."
(CinéObs, 14 août 2012).
Journal cinéphile lyonnais
- "Un objet cinématographique un peu déroutant, dont on ne sait pas très bien s’il s’agit d’un docu-fiction, ou quoi… Fiction, assument les réalisateurs, mais basée sur la vie de personnages existants… Tourné avec des non professionnels, le film est « rattaché à la réalité de ses acteurs ».
Helvécio Marins Jr. s’est lancé dans la réalisation de Tourbillon, son premier long métrage, après avoir été récompensé pour plusieurs courts métrages.
Clarissa Campolina, spécialisée en arts plastiques et réalisatrice de courts elle aussi, l’a suivi dans l’aventure avec la même envie de faire découvrir au public, une population et un lieu qui les a fascinés tous les deux."
(13 août 2012).
Jacques Mandelbaum
- "Le personnage principal, Bastu, est une vieille et forte femme, férue de tir au pistolet et peu encline au sentimentalisme, qui vient de perdre son mari. Celui-ci lui rend depuis lors des visites régulières et inopportunes, à la faveur de la nuit, qui laissent penser à Bastu qu'il est "encore pire qu'avant". Le naturel avec lequel Bastu entremêle la réalité et le songe détermine la tenue du film et le type de rapports entre les personnages.
D'un côté Maria, la copine octogénaire de Bastu, complice en sortilèges et en humour, chanteuse et percussionniste hors pair. De l'autre, les petits-enfants des deux grands-mères, qui éprouvent tendresse et affection pour les ancêtres, ce qui ne les empêche pas de cultiver un rapport plus contemporain au monde.
Le film, qui fait de l'absence jamais justifiée de la génération intermédiaire l'une des clés de sa beauté et de son mystère, divague sans objectif précis, si ce n'est celui de composer une sorte de fugue où la présence somptueuse de la nature, l'incantation chantée, l'esprit des mots et l'inquiétude de l'avenir forment un tableau comme suspendu dans le temps.
On pense, plus d'une fois, à la superbe indolence de l'été portugais mise en scène dans Ce cher mois d'août (2008) de Miguel Gomes. Rythmée par le cours infini de la rivière proche, le Sao Francisco, la magie endeuillée de Tourbillon opère ainsi sans qu'on y prenne garde. Comme le dit Bastu, "ce n'est pas le temps qui s'arrête, c'est nous qui nous arrêtons".
(Le Monde, 14 août 2012).
Bastu (DR).
Thomas Roland
- "Cette œuvre sur le deuil peut en rebuter plus d’un par son refus d’utiliser la grammaire cinématographique, ses dialogues qui semblent improvisés tout en étant didactiques, ses acteurs non dirigés et son absence de réelle histoire. Une intrigue légère où des personnages apparaissent et disparaissent dans le quotidien de Bastu rendent le tout un brin décousu. Comme dans la vie. Pourtant, Tourbillon bénéficie d’un beau travail de photographie, arrive à capter le réel pour mieux le rendre palpable malgré la barrière de l’écran. Parfois, l’ambiance flirte avec le fantastique, notamment lors d’une scène de rituel dans une rivière, le plus beau passage du film, qui par son traitement du son acquiert des accents tarkovskiens."
(Mondomix, 15 août 2012).
Jean-Baptiste Viaud
- Tourbillon est un film de musique, en forme de mélodie même, rythmé par les chansons traditionnelles que Bastu fredonne tout le temps et dans lesquelles elle puise joie et conseils de vie. « Je vais cesser de t’aimer pour pouvoir enfin vivre. » À 81 ans, il est encore temps. Et puis elle rit, elle rit toujours, à gorge déployée même si sa voix ne porte plus autant qu’avant. Elle rit parce que c’est drôle, en fin de compte, cette vie qu’elle aime mais qui n’a pas de sens. « Nous n’avons ni début, ni fin. Nous ne sommes ni jeunes, ni vieux. Nous vivons, c’est tout. » Tourbillon n’oublie pas d’être un film de cinéma, et pas une œuvre de ciné-club en terra incognita. Marins Jr. et Campolina font s’alterner plans serrés pour les petits détails du quotidien, comme ratisser les feuilles sur son perron ou faire du thé ; et plans larges pour les vastes paysages, ces paysages infinis du Brésil, tout autour et juste à côté, dans lesquels Bastu ne s’aventure que rarement."
(Il était une fois le cinéma, webzine).
Virgile Dumez
- "Pétri de références prestigieuses, le travail des deux novices se glisse dans les pas rigoureux de cinéastes aussi intransigeants que Carlos Reygadas, Nuri Bilge Ceylan ou encore Apichatpong Weerasethakul. Sublimé par une photographie très travaillée, Tourbillon offre de purs moments contemplatifs qui devraient bouleverser tous les amateurs de cinéma exigeant. Grâce à une attention maniaque apportée à la prise de son, les auteurs parviennent à saisir les moindres nuances d’un intérieur et à faire des éléments naturels une symphonie. Autant d’éléments qui font de cet hymne à la vie une expérience sensorielle unique."
(avoir-alire.com).
Julien Gester
- "Le film tisse ainsi son joli mystère, tournoyant élégamment autour de quelques béances jamais expliquées - grands-mères et petits-enfants vivent ensemble, mais où sont les fils et les filles ? De sa protagoniste, il adopte le singulier régime d’appréhension du monde, comme pour mieux scruter ce qui en elle résiste furtivement au deuil.
Quand le village pleure le défunt, Bastu demeure en effet impassible, pareille aux eaux du fleuve São Sebastião, qui chemine non loin et par lequel désertent peu à peu les jeunes gens. Alors qu’elle perd la vue, elle songe, pleine de gourmandise, à São Paulo et ses lumières - elle connaît, elle aime bien, elle y est allée de nombreuses fois (mais seulement en rêve, bien évidemment). Elle ne verse pas une larme, tout juste se rappelle-t-elle avoir pleuré une fois, il y a longtemps."
(Libération, 15 août 2012).
Autres films à l'affiche de ce cinéma rural ? Cliquer : ICI.
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Merci pour cette page cinématographique, JEA !
RépondreSupprimermême si ce film risque grandement de n'être jamais programmé sur votre île...
SupprimerElles sont très belles les vidéos que vous avez choisies en illustration. La menuiserie selon Gabriel García Márquez est épatante !
RépondreSupprimeravec les vidéos, un problème déplaisant : slalomer entre les pubs qui deviennent de plus en plus envahissantes...
SupprimerJ'ai l'impression qu'il s'agit ici aussi de compatir, d'entrer en résonance... sur un fond de pensée que nous sommes des mortels comme disaient les Grecs, de simples mortels.
RépondreSupprimerMerci de cette découverte.
René Char :
Supprimer- "Merci, et la mort s'étonne
Merci, la mort n'insiste pas
Merci, c'est le jour qui s'en va..."
j 'espère qu'il sera encore à l'affiche en septembre
RépondreSupprimerPour prendre son envol, ce film n'a été programmé que dans huit villes de France :
Supprimer- Arcueil, Cherbourg-Octeville, Grenoble, Hérouville-Saint-Clair, Nantes, Orléans, Paris et Rouen..
Cette femme semble avoir compris l'essentiel de la vie, elle est solaire...un personnage qui m'intéresse et je tâcherai de ne pas rater ce film. Merci!
RépondreSupprimerDans Télérama, Mathilde Blottière la décrit ainsi :
Supprimer- "A 81 ans, Bastu n'en a pas fini avec la vie. Dans son village du Sertão, au nord du Brésil, cette veuve entend continuer à chanter et à sentir sur sa peau tannée le souffle grisant de la nuit..."
Les films qui racontent la vieillesse, ses joies et ses tourments... que ce soit dans les pays du soleil ou ceux du nord... sont très rares. Encore un bon film découvert par JEA, merci !
RépondreSupprimerce film tourbillonne loin de Brel :
Supprimer- "Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend...."
Tourbillon de la vie, vertige de la mort, ou l'inverse ?
RépondreSupprimeret pas de trace de ce film en Belgique...-((
RépondreSupprimereffectivement le désert à Bruxelles ainsi qu'en Flandres et en Wallonie
Supprimernous devrons sans doute attendre les circuits de cinéma non commercial comme les Chiroux à Liège...
@ Tania
RépondreSupprimerdégâts collatéraux de la canicule ?
blogspot s'oppose obstinément à toute réponse directe...
pour fuir le torride et les blocages techniques, restent heureusement les bords de l'Escaut en suivant la carte vagabonde que vous avez tracée sur votre blog...
A la rentrée il y aura aussi le film d'Haneke... La vieillesse n'est pas un naufrage (sauf peut-être en politique) mais un sauvetage.
RépondreSupprimerje reviendrai vous lire et relire certains jours un peu trop plombés...
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