MO(T)SAIQUES 2

"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."

Milosz

lundi 30 avril 2012

P. 139. Du papier bible pour l'antisémite Drieu la Rochelle

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Drieu la Rochelle et son linceul luxueux dans La Pléiade, 1936 p. (DR).

Alors que se déroule le premier tour des élections présidentielles en France, le père Le Pen rend un hommage officiel à Brasillach (1). Des célinolâtres se réjouissent de voir la démocratie française s'enfoncer dans un improbable voyage au bout d'on ne sait trop quelle nuit toujours plus à l'extrême droite. Et les éditions de La Pléiade frappent un grand coup médiatique : un blanchiment du fasciste Drieu la Rochelle.

L’Editeur :


- "Toujours incertain de lui-même, Drieu s’est mis à la merci de ses contemporains. C’est peut-être cette même incertitude de soi qui permet qu’aujourd’hui l’on s’attache à lui."

Bernard Morlino :


- "… Entrée des romans de Pierre Drieu La Rochelle dans La Pléiade, chez Gallimard. La polémique sera au rendez-vous : pour ou contre ? Par son suicide, Drieu s’est lui-même condamné. Après avoir déjà publié son Journal (1939-1945) - qui comporte plusieurs passages d’une grande bassesse - Gallimard publie une partie de l’oeuvre romanesque qui mérite qu’on s’y arrête. Une partie de Drieu m’écoeure mais je n’arrive pas à le détester totalement car on ne peut pas classer la période de l’Occupation en deux parties, avec les bons et les méchants. A la Libération, beaucoup d’écrivains se sont confectionnés une panoplie littéraire sur mesure. Loin d’être un héros, comme le trop injustement méconnu Jean Prévost, Drieu n’a pas cessé de nous livrer toutes ses contradictions. C’est néanmoins le contraire d’un imposteur. Désespéré chronique. Excessif en tout."
(21 avril 2012, le blog de Morlino).

Rue 89 :


- "Drieu la Rochelle, un collabo dans La Pléiade."
(10 avril 2012).

Aude Lancelin :


- "La promotion imminente de Drieu, un symptôme ? C'est aussi l'avis de l'historien Fabrice d'Almeida. « Ce que l'Italie a fait politiquement avec la Ligue du Nord et Gianfranco Fini, réintroduire le fascisme dans le jeu, la France est en train de le réaliser culturellement. On réhabilite le maurrassien Jacques Bainville, on célèbre Drieu... A l'évidence, ce qui se joue là n'est pas purement d'ordre stylistique. » Autre historien, Michel Winock, auteur de plusieurs études de référence sur le fascisme de Drieu La Rochelle, confie la même stupéfaction. « Cette mise à l'honneur est très étonnante. Maurice Barrès, la grande référence de ces années-là, celui qui les irrigue tous, n'est même pas en Pléiade et on y inscrit Drieu... Il y a forcément de quoi réfléchir. » En attendant, la maison Gallimard se dit très sereine. Né il y a quatre ans, ce projet n'a pas soulevé la moindre objection en interne et, jusqu'à aujourd'hui, personne n'avait appelé pour s'étonner. Ou plutôt si. Un critique du Figaro, il y a quelques jours... peiné qu'on ne republie pas l'intégralité des romans de Drieu.
(28 janvier 2012, Marianne).

En 1992, Pierre Nora, directeur de la collection "Témoins" chez Gallimard, décrivait Pierre Drieu la Rochelle, sous les traits d'un "personnage devenu mythique". Ajoutant : "on l'acquitte sans trop aller y voir".
Tandis que La Pléiade emballe le mythe dans du papier bible, nous avons préféré suivre le conseil de Pierre Nora. Pour se retrouver à patauger dans l'antisémitisme imprégnant le Journal (1939-1945) de Drieu la Rochelle (2).


Novembre 1941. A droite sur la photo, Drieu la Rochelle de retour d'un voyage de propagande à Weimar (Doc. JEA/DR).

Abécédaire antisémite du Journal de Drieu la Rochelle


Célébrités

- "Georges Auric. Je sens chez lui cette tendance sourde et invincible que je sens chez tout Juif ou judaïsé : sa femme est juive et naïvement judaïsante." (24 octobre 1939, p. 107).
- "Blum. Juif boulevardier." (28 juin 1940, p. 258).
- "Affreux Juif : Georges Boris." (15 mai 1940, p. 198).
- "Le Juif larbin Crémieux (3)." (3 janvier 1940, p. 136).
- "de Jouvenel. Demi-juif c'est-à-dire deux fois plus juif car l'empreinte dans la chair aryenne prend un relief extraordinaire." (21 mai 1940, p. 210).
- "La sinistre figure juive de Frossard, demi-juif, ex-agent de Moscou, bas politicien véreux." (2 mai 1940, p. 179).
- "Laval, ce métisse de Juif et de Tzigane, ce débris fait derrière une roulotte." (8 novembre 1942, p. 303).
- "Le Juif Mandel Rothschild (4), le plus grand recruteur des nègres et des bicots." (6 décembre 1939, p. 124).
- "Marat est juif." (3 janvier 1940, p. 137).
- "[Gaston] Palewski. Juif polonais (récemment naturalisé ?)." (21 mars 1940, p. 164).
- "Weygand. Un larbin juif qui imite son maître [Pétain]." (20 mai 1940, p. 209).

Ecrivains

- "Il n'y a pas un grand écrivain juif en France." (2 février 1940, p. 146).
- "Aragon doit donc être juif.(5)" (17 octobre 1939, p. 103).
- "Le vieux Juif Benda." (3 janvier 1940, p. 136).
- "Claudel, l'ennemi de Voltaire, a servi le gouvernement maçon et les Juifs." (4 mai 1942, p. 295).
- "Et Gide avec tous ses amis Juifs allemands et ses pédérastes émigrés ?" (21 juin 1940, p. 246).
- "Maurois et Bernstein. Ces Juifs écriront en anglais aussi facilement et aussi platement qu'en français." (21 juin 1940, p. 245).
- "Demi-juif comme Proust ?" (2 février 1940, p. 146).
- "Le feux génie juif Suarès." (3 janvier 1940, p. 136).
- "Elsa Triolet, Juive bolchevique et de guépéou." (19 avril 1940, p. 176).
- "Ce Juif roumain Tristan Tzara." (24 octobre 1939, p. 109).

Europe

- "L'eugénisme dans une Europe nettoyée des Juifs, des bicots et des nègres." (21 mai 1940, p. 211).
- "L'hitlérisme aura tout de même éveillé la conscience européenne sur le problème juif, sur le problème de l'unité de l'Europe et aura avancé les affaires du socialisme. Il aura aussi introduit le sport dans la vie de l'Etat." (16 novembre 1942, p. 308).

France

- "L'Allemagne pourra cueillir avec cent mille hommes une France achevée par sa dernière reprise de démocratie. Les Juifs la lui livreront." (6 décembre 1939, p. 125).
- "Sans les Juifs, le royaume angevin pourrait redevenir une pureté." (28 mars 1940, p. 167).
- "Il y a des moments où je suis près de désespérer de la France quand je la vois tomber si irrémédiablement aux mains de la clique franc-maçonne et juive." (29 avril 1940, pp 178-179).
- "La France est une république judéo-française. Chaque corporation, chaque institution a ses Juifs." (7 mai 1940, p. 184).
- "Pauvre France qui as besoin de ministres juifs et de soldats nègres." (9 juin 1940, pp 238-239).
- "La restauration juive à Paris sera admirable (...). La France a montré de grandes dispositions à la bassesse sous les Allemands, mais que sera-ce sous les Juifs revenus !" (9 novembre 1942, p. 305).

Français

- "On commence à craindre en haut lieu la trahison massive des Juifs allemands réfugiés. A l'Intérieur, on estime que 90% sont suspects (6).
C'est effrayant de voir des Français chez eux trembler de parler entre eux de ces intrus. Beaucoup secrètement souhaitent la victoire de Hitler qui les en délivrera." (5 octobre 1939, p. 89).
- "Je me demande ce que serait la France en face de l'Allemagne sans les Juifs. Sans doute les Français devenus nonchalants s'en remettent aux Juifs de cette agressivité : s'il n'y avait pas de Juifs, certains Français rempliraient leur office." (17 octobre 1939, p. 101).

Juifs

- "Les Juifs du Figaro (...). Il est caractéristique que ce journal mondain soit aux mains d'un maquereau juif roumain." (2 février 1940, p. 145).
- "Les Juifs sont des bâtards d'Aryens, de Sémites et d'Arméniens. - Cela prouve aussi que la destinée juive n'est pas exceptionnelle (aussi les tziganes)." (4 janvier 1942, p. 286).
- "Le malheur des Juifs, ce n'est pas seulement d'avoir été racistes et d'avoir enseigné le racisme aux autres, c'est d'avoir lié leur sort au libéralisme, au rationalisme, au matérialisme, aux doctrines du XVIIIe et du XIXe." (4 janvier 1942, p. 285).
- "Si Staline sacrifiait les Juifs à l'alliance des Hitlériens de gauche ?" (10 mai 1942, p. 296).
- "Je hais les Juifs. J'ai toujours su que je les haïssais." (8 novembre 1942, p. 302).
- "Je ne veux plus de la démocratie et le communisme ne voudra pas de moi. En voudrais-je ? Non, c'est choisir entre deux groupes de Juifs." (9 novembre 1942, p. 305).

Juive, demi-Juive

- "Hier, une Juive vient me voir. Je ne me vois pas tout de suite qu'elle est juive (...). Puis un mot lui vient. Elle prétend que Franco n'est qu'un massacreur. Je tressaille, je la regarde mieux. Je vous ce gros oeil un peu dilaté, un peu exorbité, trop bleu, fixe, cette courbure moutonnière, cette mâchoire un peu lourde et déformée, ces dents un peu africaines, ces cuisses mal attachées au bassin." (13 octobre 1939, p. 94).
- "Nous passâmes la nuit dans une ravissante maison au bord de la Dordogne, chez une demi-Juive objet de mes mépris après avoir été ma maîtresse quelque temps." (20 juin 1940, p. 242).


Mars 1943. Manuscrit de Drieu : "Nos nigauds, libéraux et démocrates..." (Doc. JEA/DR)

Où ?

- "Où mettra-t-on les Juifs ? " (3 juillet 1940, p. 260).


NRF

- "Je suis bien décidé à ne plus mettre les pieds à la N.R.F. où dominent les Juifs, les communistes, les anciens surréalistes et toutes sortes de gens qui croient en principe que la vérité est à gauche." (19 avril 1940, p. 176).
- "Quant à la N.R.F. elle va ramper à mes pieds. Cet amas de Juifs, de pédérastes, de surréalistes timides, de pions francs-maçons, va se convulser misérablement." (21 juin 1940, p. 246).

Palestine

- "Histoire juive qui me fut racontée par un Juif : Dans un conseil d'administration, trois Juifs et deux chrétiens. L'affaire marche bien (...). Les deux chrétiens meurent et sont remplacés par deux Juifs. L'affaire périclite. Les Juifs en sont réduits à se critiquer entre eux, ils se chamaillent et se perdent. Voir la pagaye en Palestine."
(14 mars 1940, p. 159).

Parabole

- "La situation des Juifs dans un pays me donne toujours l'idée de cette parabole. Une famille est réunie dans sa maison. On frappe à la porte. Entre un inconnu qui demande l'hospitalité ! Son air étranger étonne, mais on le reçoit. Il reste. Après le couvert, c'est le lit qu'il réclame, puis bien d'autres choses. Après avoir apitoyé ou amusé, il agace, importune, puis encombre et effraie. On le rabroue, il se cabre et vous traite d'inhumain."
(9 mai 1940, p. 188).

Vérole

- "Tout ce monde radical et socialiste est vérolé de Juifs et de Juives. Que pense un franc-maçon qui se sent livré aux Juifs ? Il en prend son parti, crâne et s'exerce à les aimer."
(13 octobre 1939, p. 94).


Membre du Parti Populaire Français, Drieu ne pouvait qu'encenser le "chef" Doriot (Doc. JEA/DR).

NOTES :

(1) Brasillach décrit par Drieu :
- "Il y a des pédérastes, des gousses et des opiomanes de droite : Brasillach." (24 octobre 1939, p. 108).

(2) Pierre Drieu la Rochelle, Journal, 1939-1945, Présenté et annoté par Julien Hervier, Col. Témoins Gallimard, 2009, 520 p.
Les références de l'abécédaire antisémite dressé ici, se rapportent à ce Journal.

(3) Benjamin Crémieux (1888-1944). Ecrivain. Déporté racial mort à Buchenwald.

(4) Georges Mandel (1885-1944). Ministre de l'Intérieur en 1940. Interné par Vhicy qui le livra aux Allemands. Ceux-ci finirent par le remettre à la Milice qui l'assassina le 7 juillet 1944.

(5) Ses obsessions morbides lui font dénoncer à tort Aragon, Laval, Marat, Gaston Palewski et Weygand comme présentant des origines juives.

(6) Des juifs ayant fui l'Allemagne et l'Autriche pour se réfugier en France, furent internés dans des camps à la sinistre réputation amplement méritée tels Milles, Gurs, Le Vernet et Saint-Cyprien...

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35 commentaires:

  1. On en revient toujours au même débat, l'artiste doit-il être au dessus des lois ?
    Naturellement, je réponds non et je réponds non aussi à ceux qui parlent de liberté d'expression !
    Oui, certains "artistes" devraient décidément tomber dans l'oubli !
    Merci pour cette mise au point sur Drieu La Rochelle...

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    1. Francis Ponge espérait que :
      - "Le rôle de l'artiste est de réparer le monde, tel un horloger."
      L'antisémite, lui, veut faire tourner le monde à son heure qui est celle de la haine et, en conséquence, de la destruction d'êtres humains condamnés à mort pour cause de différences...

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    1. Et encore, sur cette page, seulement quelques gouttes de cette littérature irrespirable...

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    1. Je ne cesse de m'en excuser. Auprès d'abord des rescapés, de leurs familles et de leurs descendants. Mais il me semble essentiel de ne pas se contenter de coller l'étiquette "antisémite" à côté d'un nom célèbre de la littérature française (voir mes pages sur Céline, quelques membres de l'Académie française, et dans une moindre mesure - question célébrité - Béraud).
      Et donc prouver pour chaque écrivain cité, cet antisémitisme, ses ignominies, ses enflures, ses obsessions. En retenant justement pour preuves leurs écrits, sans manipulation et dans le respect des sources.

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  4. Un de plus ! Les honneurs rendus à ces tristes célébrités de notre littérature sont inquiétants, en effet.

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    1. On entend au creux de l'oreille la chanson de Brel : "Au suivant... Au suivant..."

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  5. Preuves à l'appui, bien sûr...et c'est effrayant.

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    1. Et malgré les preuves, ce genre de compliment :
      - "Il y a dans les gens comme vous, qui parlez d'un auteur sans l'avoir lu quelque chose de profondément malhonnête."

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  6. Que le papier d'emballage soit Bible, de soie ou de papier journal, le contenu reste ce qu'il est: de la m... Nauséeux.

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    1. Malgré quoi, dans Bibliobs, Sollers estime-t-il que Drieu "mérite" La Pléiade :
      - "Certes, il a été fasciste. Certes, ses imparfaits du subjonctif sentent la poussière. Mais Drieu la Rochelle reste un bon mauvais écrivain."
      Pas un mot sur l'antisémitisme. Exercice de prestidigitation...

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    2. Pour la prestidigitation, SOllers s'y entends...
      N'était-il encore, il y a peu, responsable chez Gallimard, de la Pléiade ?
      CQFD

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    3. c'est le plus convaincant des renvois d'ascenseur et donc de CQFD...

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  7. La nausée à la lecture de toutes ces notes et l'indignation.
    Quant à Sollers, il baisse dans mon estime. J'éviterai dorénavant de le citer!

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    1. Sollers ajoute :
      - "Faut-il craindre, avec cette Pléiade, on ne sait quelle réhabilitation qui favoriserait le fascisme en France ? Des imbéciles automatiques ne manqueront pas de le dire, mais, à s'en tenir là, on est dans Pavlov, et on sait bien que le silence et la censure ne font qu'aggraver les fantasmes."
      Le problème se situe ailleurs : à savoir cette chape de plomb déposée par Sollers - qui SAIT - sur l'antisémitisme forcené de Drieu.
      La Pléiade ne réhabilite pas l'antisémitisme. Elle le masque. Elle en détourne l'attention. Sollers lui-même camoufle cet antisémitisme et le ... censure pour mieux blanchir Drieu !

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  8. Je ne savais pas...
    j'ai lu toutes les citations de ce triste monsieur, c'est incroyable!
    Et abject...

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    1. incroyable mais la France fut inondée par ce genre de "littérature" pendant les années où l'extrême droite exerça le pouvoir en collaboration avec les nazis
      l'antisémitisme avait son secrétaire d'Etat au gouvernement de Vichy, des policiers spécialisés, ses journaux à très grand tirage, ses films, ses pseudos scientifiques etc...

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  9. Bonne idée d'avoir fait cet article qui assainit l'atmosphère en cette période où il y a encore trop de gens qui se laissent berner par des propos infâmes et mensongers!

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    1. Détesté par Drieu, Jean Paulhan écrivait :
      - "La littérature se fait au goutte à goutte".
      Celle de Drieu, quand il lâche son antisémitisme, se fait avec une pompe à purin !

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  10. Je préfère Maurice Ronet à Drieu La Rochelle : mais fallait-il interdire le film de Louis Malle, "Le Feu follet" (1963) ?

    Il y a une sorte de "pédagogie" à tirer (ce que vous faites) de ces écrits concernant l'antisémitisme.

    Sinon, ne pas en parler du tout ?

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    1. A mon niveau, je n'ai jamais écrit (ni donné de conférence) pour mettre mon grain de sel en faveur d'une interdiction.
      Mais face aux tambours et aux trompettes de La Pléiade, j'ajoute à ce tintamarre la petite crécelle qui avertit et confirme : Drieu est incontestablement antisémite. Le taire sciemment relèverait, à mon estime, d'une sorte de non assistance aux victimes de la judéophobie.

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    2. Je m'en doute bien.

      Je voulais simplement souligner que vous faites oeuvre de salubrité publique (et donc de pédagogie indispensable) !

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    3. D'abord en vous remerciant, ensuite il est vrai en regrettant d'avoir placé ma réponse comme si elle vous concernait seul et directement alors qu'elle n'apporte de précisions qu'à des personnes rarement de passage

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  11. Réponses
    1. La Pléiade, c'est la NRF que Drieu fit "ramper" à ses pieds. Non seulement, elle ne lui en garde aucune rancune mais elle lui paye comme une dette....

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  12. Linceul ou l'un seul... On aimerait qu'il retourne au silence.

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    1. à condition que Le Pen, ne se contentant pas de citer Brasillach, passe à Drieu...

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    2. Grâce à La Pléiade, on pourra dire (pour ceux qui ne le connaissaient pas, en livres de poche par exemple) : "Drieu existe, je l'ai rencontré" !

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  13. Il serait impropre de dire que la Pléiade se borne à présenter l'homme tel qu'il est. L'accepter dans ses collections est nécessairement une consécration. Où allons-nous ?Par ailleurs, comment, en étant un intellectuel (mais qu'est-ce qu'un intellectuel ?), peut-on verser dans des slogans aussi simplistes et aussi abjects ? Il y a là pour moi un mystère.

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    1. Lautréamont :

      - "Toute l'eau de la mer ne suffirait pas à laver une tache de sang intellectuelle."

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  14. on a déjà eu ce débat avec Céline au début de l'année! Il me semblait que certains crimes étaient imprescriptibles?

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    1. mais Drieu la Rochelle s'est suicidé
      donc pas de jugement
      à titre personnel, j'ajouterai que les tribunaux ont rendu une justice trop hâtive à la fin des hostilités (mais ceux qui échappèrent à la peine capitale obtinrent des remises de peine puis des libérations tout aussi précipitées)
      enfin l'antisémitisme ne pesa guère dans les motifs de condamnations (à peine quelques instants lui furent consacrés pendant le procès de Pétain)
      la notion de crimes contre l'humanité ne fut élaborée que lorsque le moment de la prescription des crimes de guerre arrivait à l'horizon
      il fallut donc attendre les années 70 et encore plus 80 pour que la sensibilité publique aux désastres de la Shoah ne se traduisent enfin en termes de loi
      avec pour résultat par exemple qu'un seul haut fonctionnaire français ait jamais été condamné pour "complicité de crimes contre l'humanité" : Papon...

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  15. Merci JEA de vous plonger dans ce travail de réhabilitation !
    J'admire votre courage, je "m'autorisais" Drieu...je remets donc ma pendule à l'heure.

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    1. Mais quand la lassitude guette, je relis Elie Wiesel :
      - "Il fut un temps où tout m'incitait à la colère, et même à la révolte. Contre l'humanité complice. Plus tard, j'éprouvais surtout de la tristesse. Pour les victimes."

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