MO(T)SAIQUES 2
"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."
Milosz
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."
Milosz
lundi 21 janvier 2013
P. 217. "Les pâtissières" de J-M Piemme
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Les pâtissières.
Auteur : Jean-Marie Piemme.
Metteur(s) en scène : Nabil El Azan assisté de Théo Zachmann.
Production Co-Réalisation : Les Déchargeurs / Compagnie La Barraca, théâtre monde. La compagnie La Barraca est conventionnée DRAC Ile de France. Le spectacle bénéficie du soutien de l'Adami et de la copie privée. En partenariat avec le Figaroscope.
Les Déchargeurs, salle Vicky Messica du 08 janvier 2013 au 02 mars 2013 à 19h30.
Lumières : Philippe Lacombe.
Durée : 1h25.
Avec : Chantal Deruaz, Christine Guerdon, Christine Murillo.
Scénographe(s) : Sophie Jacob.
Costumier : Daniéle Rozier.
Nabil El Azan, metteur en scène
- "Comme chez Tchekhov, comme chez Beckett, le temps est à l’œuvre dans Les Pâtissières. Le temps qui passe, le temps suspendu du rêve, et tous ces temps qui changent… Si bien que le discours des personnages s’en trouve modelé, malaxé, détourné, jusqu’au brouillage parfois ! Malin en effet qui puisse affirmer à quel moment exact de leur vie de retraitées ces pâtissières en sont quand elles parlent. Mais on n’est pas chez Tchekhov, ici ; encore moins chez Beckett. Avec un cadavre dans le placard et une enquête policière en cours, faut regarder plutôt du côté de chez Capra, de chez Audiard pourquoi pas, ou encore, en poussant un peu loin la fantaisie (comme j’ai envie de le faire), de chez Tim Burton.
De trompe-l’œil en faux-semblants, de simulacres en jeux de piste, la pièce avance pourtant sur des réalités familières, douloureuses même, de la vie. Ce qui me séduit particulièrement dans cette comédie grinçante c’est que les choses ne sont tout à fait pas ce qu’on croit qu’elles sont. On est bien au théâtre, au fond, avec ces Pâtissières-là. Vu sous cet angle, l’espace de la pièce, cette terrasse d’une maison de retraite où Mina, Flo et Lili « papotent », ne serait alors qu’un immense dispositif de jeu. Jeu de rôles, de miroir en abîme, jeu de massacre. Alors jouer, avec les deux Christine et la Chantal, on ne va pas se priver."
Francis Dubois
- "La première qualité de ces " Pâtissières" c’est le texte de Jean-Marie Piemme dont la structure échappe à la chronologie des événements et le ton entre la comédie, le drame en demi-teinte, la nostalgie sans excès et l’histoire policière.
Le récit jongle avec le temps, avec les époques et avec les différents genres pour le plus grand bonheur du spectateur qui s’y perd, mais s’y retrouve toujours et subit le charme d’une interprétation de haut niveau, solide et malicieuse, parfois farceuse, toujours jubilatoire."
(SNES-edu).
Gilles Costaz
- "Le dialogue semble quotidien, pas littéraire pour un sou et cache longtemps sa nature : est-ce de la rigolade ou une cuisson haut de gamme à plusieurs saveurs ? C’est tout l’art de Jean-Marie Piemme – le plus grand auteur du théâtre belge aujourd’hui – de bricoler le langage pour qu’il ait l’air de la parole gouailleuse en allant, en réalité, beaucoup plus loin que les bons mots chers aux dialoguistes de cinéma. L’air de rien, il saisit trois destins et, sans nostalgie, toute une société qui implose à travers ses trois personnages."
(Webthea).
Armelle Heliot
- "Aux Déchargeurs, viennent de débuter les représentations d'une comédie cocasse, féroce, malicieuse.
Cette création, modeste dans ses moyens financiers, mais d'une perfection formidable, bénéficie de la qualité d'une équipe remarquable.
On ne vous racontera pas l'argument d'une manière trop précise : disons qu'il y a trois soeurs, les Pâtissières. Elles avaient hérité l'affaire et l'art de petits gâteaux de leur père. Elles ont bien tenu la maison, mais voici qu'elles doivent vendre...Elles ont l'âge d'une sage retraite. Mais...
Chut ! Il y a dans ce thriller domestique, un vrai suspens...Un suspens pour rire, car l'essentiel est donné d'entrée...mais raison de plus pour ne pas en dire trop...
Jean-Marie Piemme a un excellent sens du théâtre et sa comédie est très bien construite. Ici, le plus, c'est une mise en scène précise, ludique, intelligente, tout en finesse de Nabil El Azan. Il a ici déployé un art fluide et précis, tout en détails subtils."
(Le Figaro, 11 janvier 2013).
Sylviane Bernard-Gresh
- "Le texte de Jean-Marie Piemme, sous des dehors pas très sérieux, porte un regard caustique sur notre époque. Christine Murillo est Mina, la généreuse ; Christine Guerdon, Flo, l'emmerdeuse, et Chantal Déruaz est Lili, l'enfant gâtée. Les trois comédiennes sont délicieuses, complices, drôles, acides et très bien dirigées par Nabil El-Azan."
(Télérama).
Jean-Marie Piemme,
Les Pâtissières,
Lansman Editeur, Carnières-Morlanwez, 2013, 48 p., 10 Euros.
915e ouvrage publié chez Lansman Editeur.
199e de la collection "Théâtre à Vif".
Prix des Metteurs en scène étrangers 2011-2012 décerné par le Centre des Ecritures Dramatiques Wallonie-Bruxelles.
Synopsis
- "Confrontées à des revers financiers qui les poussent à cesser leur commerce ancestral, les pâtissières - trois soeurs âgées de 60 à 70 ans - veulent entrer droites et fières dans l'éternité..."
Extraits
- "Flo : Dieu dit "l'Europe a fait son temps, c'est une volaille, je la coince entre mes genoux, je lui plume le cul". Comment être encore la reine de la basse-cour quand on a le cul plumé ? Sur ce, la pendule a sonné onze heures et j'ai pensé : la pendule aussi, il faudra la vendre."
(P. 12).
- "Flo : Je suis moche, ce matin. Mon visage est une vieille boîte en carton, les bords en sont déchirés, quelques papiers y traînent, je ne sais pas à qui ils appartiennent, le fond est humide et pour tout dire quasi percé. J'ai encore mille choses à y déposer, mais tout s'effondrera bientôt."
(P. 24).
- "Flo : On vit dans une société sale.
Mina : Pourquoi dis-tu ça ?
Flo : Perce que seule la cruauté a de l'avenir."
(P. 26).
- "Flo : Les caresses des êtres qu'on aime sont parfois douloureuses, elles pèsent sur votre peau comme une prison."
(P. 28).
- "Lili : Celle ou celui qui se résigne s'inflige une mort avant la mort."
(P. 31).
- "Flo : Les souvenirs sont plus vivants que les décombres."
(P. 44).
- "Mina : Dans cent ans, ici quelque chose enchantera les gens. Quoi ? Nous ne savons pas. Ils capteront des vibrations anciennes (...). Leur curiosité sera infinie. Ils nous imagineront. Ils nous seront reconnaissants d'avoir été là. Ils comprendront ce que nous avons voulu être. Ils diront que nous sommes une partie d'eux-mêmes enfouie dans le temps. Et dans l'éclat des yeux qui se souviennent, nous n'aurons jamais été aussi vivantes..."
(P. 46).
Simiane-la-Rotonde (Ph. JEA/DR).
La couverture de ces "pâtissières" chez Lansman Editeur, vous aura peut-être donné une vague impression de déjà vu. Et pour cause, l'illustration fut publiée sur la page 80 de ce blog (le 13 octobre 2011), page rassemblant quelques "Enseignes" rurales de France.
Loin de participer aux festins auxquels s'invitent les requins chagrins qui plagient à tort et à travers les blogs, l'éditeur espéra que cette photo pourrait lui être offerte pour la présente édition. Aussitôt demandé, aussitôt fait.
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entendu dire beaucoup de bien - oui c'est vrai, à défaut de voir la pièce je pourrais la lire
RépondreSupprimerchouette si des échos n'ayant pas froid aux yeux ont traversé les murs opaques des intempéries pour parvenir jusqu'en Avignon, ville capitale dans l'histoire du théâtre...
Supprimer"une cuisson haut de gamme à plusieurs saveurs", je me ferai moi aussi un délice de lire ce texte!
RépondreSupprimerc'est l'histoire d'un naufrage
Supprimerles terriens ne les regardent pas avec les mêmes yeux que les insulaires...
Il a bien raison cet éditeur : elle est très belle...
RépondreSupprimeril est épatant, cet éditeur, de publier des centaines de titres, tout doux, dans un recoin de Wallonie, sans fracas publicitaires, avec une persévérance lumineuse, par amour des froissement de rideaux se levant avec élégance sur les mystères du théâtre...
SupprimerEh oui ! Jean-Marie Piemme secoue le cocotier... pour notre plus grand bien...
RépondreSupprimermessage personnel : ta carte te parviendra en retard pour cause de grand format géré avec des gants par la poste...
SupprimerUn programme gourmand, en quelque sorte... Merci !
RépondreSupprimerseule absence : un salon de thé... mais il y a votre blog
Supprimer"Les souvenirs sont plus vivants que les décombres."
RépondreSupprimerPâtisserie et petits fourires ?
au théâtre mieux vaut évoquer les moulins que les fours... même pour rire
SupprimerIl a un très bon goût cet éditeur et vos pâtissières me semblent tout sauf trop sucrées.
RépondreSupprimeret s'il cherchait une photo pas banale de Venise, il suffirait que l'éditeur prenne le chemin de votre arbre à palabres...
SupprimerUn titre bien alléchant!Je suppose que la pièce laisse un goût de "revenez-y"!
RépondreSupprimerl'accueil du public ne semble pas le démentir...
SupprimerLa photo est parfaite pour le livre !
RépondreSupprimerune rencontre totalement improbable entre un coin de Drôme assiégé par le soleil, un auteur belge mais sans frontière, un éditeur passant par ce blog et un touriste sans autre guide que sa fantaisie...
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