MO(T)SAIQUES 2

"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."

Milosz

lundi 5 août 2013

P. 254. La nuit du 4 au 5 août 1952 : moins de 200m séparent la famille Dominici de la famille Drummond qui en perd la vie...


.


"P. V. de constatation à la suite de l'assassinat de la famille DRUMMOND à LURS (B. A.).
L'an mil neuf cent cinquante deux, le cinq Août
".
(Original du Procès Verbal de 11 pages, Doc. JEA/DR).

Le Figaro Magazine

- "L’affaire Dominici porte en germe, quelle que soit l’opinion que l’on porte sur la culpabilité ou l’innocence de Gaston, tous les maux dont aujourd’hui la Justice se plaint : médiatisation, politisation, ambition, approximation".
(11 novembre 1993).

Gordon Young

- "Un crime maladroitement commis, une enquête maladroitement menée, un procès maladroitement conduit, un accusé maladroitement jugé."
(Envoyé spécial du Daily Mail). (1).

Jean Laborde résume l'affaire


- "Chacun [Dominici-Drummond
] cru voir en l’autre un ennemi, une menace, un danger. Ce fut le drame, mélange de peur, de colère, d’ivresse peut-être." (2)

Dates


Basses-Alpes (futures Alpes de Haute Provence). Le soir du 4 août 1952, la famille Drummond, roule dans son Hillman sur la N 96. La voiture, immatriculée en Angleterre, vient de Digne. Les Drummond décident de dormir à la belle étoile sur le territoire de Lurs. Ils sont trois : Jack, 61 ans, Anne, 47 ans et leur fille Elizabeth, 10 ans.
Le 5 à l'aube, leurs cadavres sont retrouvés sur les lieux, soit à près de 165 mètres d’une ferme dite de la Grand-Terre. Jack et Anne Drummond sont tombés sous les balles d'une carabine US W1 Rock-Ola. Leur fille eut le crâne fracassé par la crosse de la même arme. Un éclat du bois de cette crosse fut retrouvé sous la tête de la victime. Les enquêteurs découvrirent ensuite que ce calibre 30, jeté dans un trou de la Durance toute proche, appartient aux Dominici.
Assises de Digne. Le 17 novembre 1954 débute le procès de Gaston Dominici, 77 ans, patriarche de la Grand-Terre.
Le 28 novembre, la Cour reconnaît coupable des trois meurtres Gaston Dominici qui ne bénéficie d’aucune circonstance atténuante. Sa condamnation à mort est prononcée.
En juillet 1957, le Président Cotty commue la peine en détention perpétuelle.
Le 13 juillet 1960, « le plus vieux prisonnier de France », obtient, signée par de Gaulle, une remise de peine signifiant la liberté.
Le 4 avril 1965, mort de Gaston Dominici.

Synthèse par La Libre Belgique


- "Assez rapidement, plusieurs membres de la famille Dominici apparaîtront suspects au commissaire Sébeille, chargé de l'enquête : le père Gaston et ses fils, Gustave et Clovis. Après moult péripéties, Gaston passe aux aveux, puis les rétracte, et ce à plusieurs reprises. Il est inculpé. L'affaire fait grand bruit, non seulement en France mais aussi outre-Manche. L'enquête est suivie par une nuée de journalistes, dont certains dorment en travers de la porte du commissaire pour éviter qu'il ne les sème.
Quant au procès qui s'ouvre en novembre 54, des écrivains tels que Jean Giono et Armand Salacrou en feront la relation. A l'âge de 77 ans, «le patriarche» est condamné à mort, au terme de plusieurs jours d'audience émaillés de multiples incidents."
(2006).

Gaston Dominici sous le regard et la plume de Jean Giono


- "Assassinat mis à part, tout le monde est d'accord pour reconnaître que Gaston D... est un grand caractère. Peut-être mufle, goujat et cruel, mais incontestablement courageux, fier et entier. Une hypocrisie très fine. Renaissance italienne. La Cour, les hommes habillés de rouge, les gendarmes et les soldats ne l'impressionnent guère ou, s'ils l'impressionnent, il ne le montre pas. On a vu qu'il répond du tac au tac au Président sans insolence, avec bon sens. Même à ses risques et périls, il tient tête, et malgré tout ce que disent les enquêtes psychologiques, il tient tête sans colère. Il est rusé mais il n'est pas habile. A maintes reprises, il s'est montré laid. Je le crois capable de générosité à condition que cette générosité soit un spectacle." (3)


Détective, "Le premier hebdomadaire des faits-divers", publie un semblant d' "étude" des instincts, de l'affect et de la cérébralité de Gaston Dominici (Doc. JEA/DR).

A quatre reprises, Dominici avoua le triple meurtre, par exemple dans cette déposition


- "L'homme [Jack Drummond] est venu sur moi. Il a essayé de m'enlever l'arme. Nous nous sommes débattus un instant. Nous nous trouvions à ce moment-là à l'arrière de la voiture. L'homme tenait l'arme par le canon. Je ne sais comment à un moment un coup est parti sans que j'aie volontairement appuyé sur la gâchette. J'insiste sur ce point : ce premier coup a été accidentel. La balle a traversé la main de mon adversaire qui a cependant essayé de m'attraper à la gorge. Comme je me rendais compte qu'il allait prendre le dessus (je sentais, en effet, qu'il était plus fort que moi), j'ai tiré un second coup à bout portant. Il a fui en passant derrière la voiture. Je l'ai poursuivi et alors qu'il traversait la route, j'ai tiré une troisième fois. Lorsqu'il est arrivé de l'autre côté de la chaussée, il est tombé pour tout du bon.
La femme s'est mise à crier. Me retournant vers elle, j'ai tiré dans sa direction. Je ne me souviens pas si, sur elle, j'ai tiré une fois ou deux fois.
À ce moment, la petite est sortie de la voiture par la porte arrière. Elle a un peu crié, mais guère. Elle est partie en courant en direction du pont de chemin de fer, en coupant droit entre le mûrier et les buissons. Je l'ai poursuivie. J'ai tiré une première fois. Le coup a raté. Une seconde fois, j'ai manqué mon but. Puis je me suis aperçu que je n'avais plus de balle dans le chargeur. Je n'ai pu d'ailleurs m'expliquer cette circonstance, car je croyais le chargeur plein. Certainement, j'avais dû perdre des cartouches en route."
(13 novembre 1953, 11 h 15).

Pour expliquer les crimes, Dominici affirma donc s'être rendu près de la voiture stationnée à proximité de sa ferme. Pour voir. Dans l’une de ses versions, la plus crue (je ne la publie pas in extenso sur ce blog par respect envers la victime), il aurait effectivement vu une femme, laquelle lui fit des avances… Pour aboutir à des rapports sexuels !!! Mais voilà le mari qui les surprend. Scène de violence. Coups de feu. Jack Drummond abattu, restent deux témoins à faire taire à jamais... Autant de victimes que Dominici appela ensuite : "les crevés".
Giono a choisi l'adjectif d’"immonde" pour qualifier la défense de Dominici pour justifier le triple meurtre.

Frédéric Pottecher

- "Jamais on n’avait vu une enquête judiciaire durer si longtemps : plus de quinze mois. Beaucoup de gens disaient, dès l’ouverture du procès, que le vieux Gaston ne serait pas condamné à mort… On leur répondait que le dossier accablait ce beau vieillard à tête d’honnête homme. N’avait-il pas avoué à ses deux fils que c’était lui qui « avait fait péter les Anglais » ? Bien sûr, il avait ensuite contesté ces aveux, soutenant que ses fils étaient des contrebandiers, des voleurs (…).
Il était presque impossible de douter de culpabilité des Dominici, mais ce vieillard faisait douter de tout à cause de sa bonne figure, de ses mots, de ses variations, de ses rétractations qu’on eût dites parfois géniales !... On plaignait ceux qui devaient élucider le mystère Dominici." (4)


Les lieux du triple crime. En bas, à gauche : le corps du père; sous les arbres derrière l'Hillman : le cadavre de la mère; leur fille s'est enfuie par le pont à l'extrême droite : elle sera tuée à coups de crosse (Doc. JEA/DR).

La première audience décrite par Jean-Marc Théolleyre


- "Les journalistes anglais n’en reviennent pas : « C’est vraiment toujours la même chose dans les procès, en France ? », demandait l’un d’eux, la mine complètement ahurie, à la sortie de l’audience hier soir mercredi [19 novembre 1954]. Cette stupéfaction n’avait qu’une seul motif : la façon dont le président Bousquet venait de conduire l’interrogatoire sur les faits de Gaston Dominici. Il faut bien le dire, cet interrogatoire n’avait été qu’un long monologue du magistrat, mais en forme de réquisitoire. On a eu l’impression que pendant trois heures et demie M. Bousquet cherchait le « knock-out », voulait arriver à tout prix à confondre son accusé, à lui faire lâcher un mot compromettant et irrémédiable, qu’il aurait saisi comme une balle au bond. Mais rien n’est venu : le vieux fermier a maintenu ses dénégations. Il a répété vingt fois cette même phrase à laquelle il s’accroche : « Ce n’est pas vrai : mais je vous dis ce que je sais et ce que j’ai vu. » (5)

Ecoeurement d’Armand Salacrou

- "Si j'avais su, je ne serais jamais venu à Digne ! Tout ce que l'on peut voir, entendre, tout ce que l'on peut supposer pour expliquer ce crime sans mobile et pour donner un sens à ces silences qui, deux ans plus tard, se déchirent avec la violence d'un règlement de comptes, toutes ces choses ne sortent jamais de l'horrible." (6)

L’affaire en général et le procès en particulier, servent d’enceinte au centre de laquelle se déchire cruellement toute une famille. Lourds silences, secrets et mensonges empêchent la justice de faire un peu lumière sur le cercle fermé des Dominici. Car, si Gaston Dominici a traîné le boulet de ses anciens aveux ensuite rétractés, il fut accusé par propre son fils, Gustave, lequel fluctua jusqu’à l’ignominie dans les mises en cause de son père.

Jean-Marc Théolleyre et Gustave Dominici


- "Le procès Dominici – et non le procès de Gaston Dominici – a atteint mercredi 25 novembre l’un de ses sommets. Pendant trois heures une atmosphère étouffante s’est abattue sur le prétoire. Pendant trois heures on a vu le spectacle d’un homme – Gustave Dominici - soutenant avec une passivité animale les pires absurdités. Ni le président qui menait contre lui un interrogatoire tambour battant ni les sursauts d’indignation de la salle à chacune de ses réponses ne sont parvenus à l’ébranler.
Gustave Dominici, qui avait accusé son père, qui avait été convaincu cent fois de mensonges, qui les avait reconnus, est revenu sur tout cela. Impavide, borné, ridicule et même odieux – à moins qu’il ne soit inconscient – cet homme est resté à la barre pour soutenir l’impossible (…).
Ce qui est plus grave c’est que le procès tout entier est construit sur la déposition d’un homme de cette nature." (7)

Face à la Cour, Gustave revient sur ses accusations visant son propre père et comme pour se dédouaner, il met en cause son frère Clovis.

Gustave Dominici


- "Il [Clovis] m’avait dit : « Tu le sais que c’est papa qui a tué les Anglais. » Moi, j’avais répondu : « Non », car papa n’est pas capable de faire cela. C’est là que j’ai compris que Clovis voulait me faire entendre que mon père était un assassin. Mais quand ils ont voulu me le faire avouer à la police, je n’ai pas voulu le croire car je le sais innocent !"
(Audience du 25 novembre 1954).

Du patriarche Gaston Dominici, certains s’évertuèrent – sans preuves ni témoignages convaincants - à élargir le cercle des présumés coupables à ses fils Gustave en y ajoutant son petit-fils, Roger Perrin…
Peu de partisans accordaient une innocence totale au patriarche mais du moins ne devait-il pas tomber seul.

L’Aurore veut plusieurs coupables (sans les nommer)

- "Ce procès devient terrifiant. Il va tout droit vers l'erreur judiciaire. Laquelle ? Celle-ci : il n'y aura qu'un seul condamné et il y a pourtant plusieurs coupables. La Cour n'y peut rien puisqu'elle n'a à connaître que d'un inculpé. C'est tout ce qu'une enquête de deux ans a pu lui mettre sous la dent.
Que Dominici soit l'auteur principal, il n'y a pas de doutes là-dessus, mais il n'en est pas le seul auteur : il y a au moins un co-auteur et un nombre indéterminé de complices. Complicité du silence et du mensonge."
(8e audience).

Me Emile Pollak, avocat de Gaston Dominici


- "Nous avons la certitude que tous les hommes et femmes du clan Dominici ont menti. C'est à la Grand-Terre que se trouve la vérité. Alors allez-vous vous contenter de cette victime expiatoire ? Alors qu'il y a d'autres présumés coupables comme Roger Perrin [petit-fils de l’accusé] ou Gustave Dominici. Vous allez répandre le sang de ce juste ? Pas de lâcheté ! Ne comptez que sur vous-même ! Il n'y a pas de disposition légale qui puisse sauver un vieillard de l'échafaud. Prenez garde aux erreurs judiciaires ! Dans ce dossier il n'y a pas de preuves matérielles, vous avez deux fils qui veulent assassiner leur père ! Messieurs les jurés, vous ne serez pas leurs complices !"


La famille Drummond et Gaston Dominici que son avocat qualifie de "juste" (Mont. JEA/DR).

Conclusion de Jean Laborde


- "Le commissaire et le juge se sont comportés comme des toreros qui savent amener le taureau dans l'étoffe rouge mais ne parviennent pas à le faire passer, ce qui est le but du combat. Gaston, Gustave, les autres sont restés empêtrés dans la muleta de la justice, ils l'ont secouée et déchirée, finissant cependant par mourir. Mais aucune distribution d'oreilles n'a suivi : ainsi sont sanctionnés les maestros qui ont liquidé leur taureau sans convaincre le public. 

La justice est parvenue à la vérité par de mauvais chemins. Seule compte à la guerre la dernière bataille : il est parfois difficile d'oublier celles qui ont été perdues entre-temps. Soit par honnêteté, soit parce qu'ils se sont égarés à travers les incroyables mensonges de la famille, Edmond Sébeille [le commissaire] et Roger Périès [le juge d’instruction] ont laissé dans ce dossier d'immenses trous par lesquels s'est engouffré le vent. Malgré tout, ils sont probablement parvenus à la vérité. Convaincus d'avoir raison, ils imaginaient que leur propre conviction était transmissible. Elle le fut en ce qui concerne les jurés. Elle ne le fut pas pour l'opinion qui doute encore. L'étude sans passion d'un dossier aux proportions démentielles montre que la vertu n'a pas forcément ce pouvoir percutant que lui prêtent les optimistes. Elle est la leçon d'une terrifiante et baroque histoire." (8)

Autour du triple crime de Lurs, fleurirent de fausses pistes tendant toutes à disculper Gaston Dominici.
En voici deux : celle de prétendus résistants (communistes contre d'autres) réglant la nuit du 4 au 5 août 1952 leurs comptes avec quelque retard sur la fin de la guerre. Ou encore celle d’espions russes et d’agents de l’ouest venus dans les Basses-Alpes pour une sombre histoire de services secrets impliquant Sir Drummond.

A l’exception d’Orson Welles (9), cinéma et télévision tinrent à décrocher les palmes de la confusion entre réalité et fiction à propos de cette tragédie. Un film et un téléfilm se distinguèrent par une totale absence d’objectivité sous le prétexte d’une « reconstitution fidèle » !!!
Jean Gabin dans L'Affaire Dominici de Claude Bernard-Aubert (1973) puis Michel Serrault dans L’Affaire Dominici (10) de Pierre Boutron (2003) mirent leur talent évident au service d’un patriarche dont l’innocence relevait du dogme. Le brave homme en sortait les mains blanches. Allez chercher ailleurs le ou les vrais coupables. Depuis lors, on attend toujours en vain.

Les Drummond, trois victimes trop souvent oubliées, ont bien involontairement approché la Grand-Terre. Un microcosme régi par des lois particulières, à commencer par celle du silence. Une famille Dominici dont les haines recuites ont été plus fortes que la recherche de la vérité. Ce coin des Alpes de Haute-Provence, avec la Durance pour rafraîchir une nuit étoilée, devint le décors d’un drame total. Il n’y eut pas rencontre entre des paysans et trois touristes innocents mais confrontation certes pas préméditée mais mortelle.


Sur le premier PV : les identités des trois victimes. Document signé par le Commissaire Sébeille (Doc. JEA/DR).

NOTES


(1) Gordon Young, Valley of Silence, Robert Hale Limited, London, 1955, 193 p.

(2) Jean Laborde, Un matin d’été à Lurs, Robert Laffont, Coll. Ce jour-là, 1972, 447 p.

(3) Jean Giono, Notes sur l'affaire Dominici suivi de Essai sur le caractère des personnages, Gallimard, Coll. folio, 2008, 114 p., p. 68.
Lire la P. 129 de feu « Mot(s)aïques » : Dominici sous la plume de Giono.

(4) Frédéric Pottecher, A voix haute, JClattès, 1977, 392 p., pp. 289-290.

(5) Jean-Marc Théolleyre, Gaston Dominici : le juge et le paysan in Le Monde, Les grands procès, 1944-2010, Ed. les arènes – Europe 1, 2009, 567 p., p. 119.

(6) Armand Salacrou, L’Express, Impressions d’audiences.

(7) Jean-Marc Théolleyre, op. cit., pp. 128 et 129.

(8) Jean Laborde, op. cit., p. 440.

(9) En 1955, Orson Welles entreprend de réaliser un film de 26 minutes sur l’affaire Dominici et ce, pour le lancement de la toute nouvelle chaîne de télévision britannique : ITV.
Ce document : "La Tragédie de Lurs", n’a jamais été achevé.

(10) Les correcteurs du Monde :
- "La télé repasse ce soir le téléfilm sur l'"affaire Dominici" qu'elle avait sorti en 2003, avec Michel Serrault dans le rôle titre. Sa malhonnêteté consiste à présenter comme une reconstitution historique fidèle une œuvre qui mêle histoire et fiction, à l'appui d'une des nombreuses hypothèses (et pas la plus sérieuse) qui ont été émises à l'occasion de cette affaire criminelle."
(Blog Sauce Piquante, Le Monde, 15 août 2007).




20 commentaires:

  1. un beau texte de Giono aussi dont n'ai plus le titre en tête

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    1. A ma connaissance certes limitée, Giono suivit le procès. Non des bancs de la presse mais fait exceptionnel, depuis un siège ajouté juste derrière le président de la Cour.
      Sa bibliographie ne mentionne pas d'autre publications que :
      - "Notes sur l'affaire Dominici" suivi de "Essai sur le caractère des personnages", chez Gallimard puis en réédition dans la Coll. folio, 2008, 114 p.
      Comme précisé dans la note (3) ce livre est ouvert en long et en large sur mon ancien blog, c'était le 8 juin 2009.

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  2. Crimes épouvantables : ces trois victimes, une famille, une halte tragique.

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    1. L'affaire fut longtemps suivie en Belgique aussi. Les envoyés spéciaux étaient comme fascinés par une tragédie aux rebondissements imprévisibles. Loin du folklore mais avec le visage de cette gamine s'encourant pour échapper à la mort, poursuivie par un assassin qui faute de munitions pour tirer encore, lui fracassa le crâne au point de briser la crosse de sa carabine (souvenir de la libération)....

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  3. je me souviens avoir lu les notes de Giono et bien sûr vu le film avec Jean Gabin
    je suis assez d'accord avec le dernier paragraphes : des victimes oubliées, si beaucoup se souviennent de G Dominici bien peu seraient capables de donner le nom des victimes
    A rapprocher pour moi de certaines affaires corses où la vérité n'est jamais révélée

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    1. Et aussi l'affaire Grégory. Mais entre branches d'un même arbre familial...

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  4. terrible image de détective... Il n'est pas sûr que les chaînes d'info en continu soit tellement éloignées de ce modèle.

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    1. pas encore de tv sur place, quelques images dans les actualités cinématographiques (l'INA en garde quelques traces)
      mais dans la presse écrite, des fleuves d'articles dont certains n'ont cessé de charrier des fantasmes plus ou moins tordus, des élucubrations qui donnent le vertige, du remplissage pour vendre à la ligne
      alors que la tragédie se suffisait à elle-même, si l'on ose l'écrire...

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  5. Il y a eu tant d'écrits, de reportages, de films sur cette affaire, elle demeurera toujours un mystère, les intéressés ne sont plus là et encore leur interprétation de la réalité dépendait d'un ressenti particulièrement effrayant.
    Une pensée pour les victimes qui ne furent simplement qu'un prétexte à dénouer des haines dont ils n'étaient pas acteurs ...

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    1. au cimetière de Forcalquier, trois croix dont celle d'une gamine...

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  6. Toute une époque...je me souviens des émissions qui transmettaient cette affaire et la voix de Frédéric Pottecher qui donnait une dimension de fiction policière;ce sont des souvenirs qui marquent l'enfance!

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    1. souvenir, souvenir...
      héritier de la tradition du Théâtre du peuple à Bussang, Frédéric Pottecher mettait en scène ses reportages judiciaires
      à lui seul, il jouait avec autant de voix que nécessaire, les protagonistes d'une affaire judiciaire, d'un procès devenant une pièce de théâtre
      mais qu'on ne se méprenne, ce journaliste se montrait rigoureux, allant à l'essentiel, d'une grande honnêteté intellectuelle...

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  7. Un "pourquoi?" qui hante les esprits et qui n'a de réponse que dans le silence complices de familles...un grand Gabin dans le film, des vies se terminant de façon in-sensée.

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    1. A propos du Gabin-Dominici, 21 ans après le triple crime
      Nicolas Jouenne :
      - "Jean Gabin. Dans l'un de ses derniers grands rôles, le monstre sacré livre une performance époustouflante de réalisme dans la peau de ce patriarche bourru et taciturne dont les agissements restent, plus de soixante ans après les faits, toujours un mystère..."
      (Le Figaro, 11 février 2013).

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  8. Il s'agit bien d'une énigme qui à ce jour n'est toujours pas élucidé. Très triste de savoir que les victimes sont restées en second plan dans ce procès. C'est un phénomène que l'on retrouve dans bien des procès.
    Merci J.E. de nous rafraichir la mémoire.

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    1. Des victimes, seul le père fut épisodiquement évoqué. En agent secret !!! Alors que Jack Drummond était un nutritionniste réputé. Sa seule célébrité était d'avoir mené à bien des recherches sur les vitamines destinées à une population anglaise en manque lors de la guerre et pour les déportés qui, au sortir des camps, étaient encore en danger de mort s'ils ne recevaient pas une nourriture appropriée.
      Anne, sa seconde épouse fut son adjointe dans ces recherches. Gaston Dominici (77 ans) accabla la mémoire de cette mère (47 ans) avec des affirmations et descriptions aussi scabreuses qu'indignes. Les partisans du patriarche se gardent d'évoquer ce pan entier des aveux.
      Enfin, leur fille de 10 ans, agonisa longtemps, le crâne fracassé, parce que ses parents n'avaient pas imaginé une seconde qu'un paysage de Basses Alpes allait devenir un enfer en réduction...
      Cette famille s'est éteinte là-bas. Ne restait en Angleterre que la mère d'Anne.
      La Mairie de Forcalquier décida que les trois victimes puissent reposer au cimetière municipal où les trois croix sont encore fleuries.

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  9. Là où le navire humain s'échoue... dans la vase et la boue.

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    1. merci à toi, Albert, il n'y a pas de commentaire plus juste...

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  10. Je n'étais pas née lors de cette affaire, mais pourtant, elle est très présente à mon esprit.
    Je me souviens avoir parcouru ce village de Lurs à pied, jusqu'à la sortie du village et avoir ressenti une pesanteur dans l'atmosphère, une sorte de chape oppressante.
    Il est évident que les victimes ont été oubliées et vous replacez bien leurs personnalités, ce qui rend le crime encore plus crapuleux.

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    1. après la mort du patriarche, la Grand'Terre a été vendue, maquillée en resto, puis le soufflé de l'actualité retombant, est devenue un grenier de l'oubli tandis qu'une autoroute a été imposée pour balafrer définitivement le paysage...
      la vie de la petite Élisabeth ne tenait qu'à un fil ténu, rompu à coups de crosse, dans la rubrique "faits divers"

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