MO(T)SAIQUES 2

"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."

Milosz

lundi 7 janvier 2013

P. 213. "Faire quelque chose", le film



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Coopérative DHR, cliquer : ici.

Synopsis

- "A la rencontre des derniers résistants français de la deuxième Guerre mondiale, l’auteur recueille la parole de ces nonagénaires saisissant par leur vivacité d’esprit et la force intacte de leurs espérances. Au début des années 1940, tous ont décidé de « faire quelque chose » contre ce qui leur paraissait inacceptable. Conçu comme un dispositif de transmission générationnelle, le film est le récit de leurs combats et des valeurs qui les ont portés. Ces échanges font évoluer le temps du film du passé vers le présent et questionnent sur ce que peut être l’engagement aujourd’hui."

Vincent Goubet

- "Ce qui m’intéressait était de rendre l’histoire vivante. Que l'on puisse l’écouter comme si c’était son grand-père ou son voisin qui nous racontait son enfance. Je pense que l’histoire appartient à tout le monde et qu’il est important de savoir se l’approprier même si l'on n’est pas un expert."

Sorje Chalandon

- « Pourquoi êtes-vous entré dans la Résistance française ? »
Trente-trois clandestins répondent (…).
Français, immigrés, ils nous racontent l’humiliation de la défaite, la craie – première arme de résistance – pour tracer la victoire sur les murs occupés. Ils avouent avoir tué sans regret. Ils ont été torturés, emprisonnés, déportés. Ils en parlent aujourd’hui avec douceur et simplicité, « Il fallait le faire quoi », sourit Josette Dumeix la communiste. S’indigner, c’était combattre."
(Le Canard enchaîné, 2 janvier 2013).


Septembre 1941, deux résistants des premières heures (Doc. JEA/DR).


Coopérative Direction Humaine des Ressources

- "Le plus frappant dans Faire quelque chose, c’est l’esprit de ces témoins – de 87 à 98 ans – déconcertants d’énergie, de malice et d’espoir. Ils avaient autour de 20 ans en 1940, ils nous racontent ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont cru, ce à quoi ils croient encore, plus d’un demi-siècle après cette période à la fois obscure et mythique de notre histoire. Ils nous parlent d’une histoire « à taille humaine ». Une des particularités de ce film est de nous donner à sentir comment la Résistance fut aussi, beaucoup, faite de petits gestes, de coups de sang, d’intuitions, d’émotions.
Des actes de courage insensés, sans aucun doute, mais aussi tout un cortège d’erreurs, de tâtonnements, de déceptions, d’initiatives qui réussissent ou qui échouent à « peu de chose près »."
(Editorial).

Sandrine Marques

- "Qu'est-ce qui a poussé des hommes et des femmes à entrer dans la Résistance en 1940, au moment où la France s'engageait dans la voie délétère et nauséabonde de la Collaboration ? C'est à cette interrogation que répond le pertinent documentaire de Vincent Goubet, réalisateur engagé d'une trentaine d'années, pour qui la présence du Front National au second tour des présidentielles en 2002 a motivé la réalisation de ce film.
Grâce au soutien de Yves Blondeau, conseiller historique sur le film et à l'association pour des études sur la résistance intérieure (AERI) de Serge Ravanel, Raymond et Lucie Aubrac, le jeune documentariste a rencontré plus de trente témoins, anciens résistants. Face caméra, ils racontent d'une même voix leur indignation face à la France de Pétain qui les a conduits à vouloir infléchir le cours funeste des événements. Ils confient leur soif inextinguible de liberté, les camarades tombés aux mains de la milice, les tortures, la débâcle et le dénuement, avant la mobilisation de toutes les forces en présence."
(Le Monde, 1er janvier 2013).


Face notamment à la Résistance en France, 175 sièges de la Gestapo (Doc. JEA/DR).


Francis Dubois

- "Il n’y avait pas, comme le relatent les livres d’Histoire, que des héros et des traîtres. Et si la Résistance a bénéficié d’une belle énergie fédératrice, elle fut aussi traversée par des conflits entre les différentes tendances, communistes, socialistes, gaullistes.
On comprend mieux en écoutant les témoins qui interviennent dans le film et dont les révélations s’imbriquent à la façon d’un puzzle, les raisons qui les ont amenés à s’impliquer : une force d’indignation, de défense et de refus, une aspiration à entrer instinctivement en opposition avec l’occupant pour gagner du terrain jusqu’à aboutir à l’édification audacieuse d’un programme national de résistance."
(Le SNES, 1er janvier 2013).

Nicolas Didier

- "Beaucoup se sont sentis « trahis » par de Gaulle, quand, en 1944, il s'est progressivement éloigné du CNR (Conseil national de la Résistance). Des années plus tard, il y a ceux qui ont décidé de témoigner— comme Raymond Aubrac, toujours plein d'humour, lors de ses interventions dans les écoles et les facs. Ceux dont l'engagement s'est mué en bénévolat associatif — comme Jean-Marie Delabre, qui fait régulièrement la lecture à des gamins de banlieue. Le plus émouvant, ce sont les plongées fugaces et poétiques dans le quotidien de ces hommes, anciens membres de « l'armée des ombres », redevenus, pour certains, anonymes à la Libération."
(Télérama, 2 janvier 2013).


Cheminots résistants de la gare d'Amagne-Lucquy (Ardennes de France). L'un d'entre eux permit l'évasion de dix juifs du Judenlager des Mazures transportés par wagons à bestiaux de Charleville vers Drancy, le 5 janvier 1944.
Debouts, de g. à dr. : Gaston VENET, FFI, employé de chemin de fer du dépôt, maire après guerre,
Yves CHAUDRON, moniteur d'éducation physique au centre SNCF,
Emile LEDUC, employé de chemin de fer au dépôt d'Amagne-Lucquy,
Robert AUBRY, gendarme,

A l'avant plan : Charles Imard, réfractaire au STO, futur engagé dans l'armée de l'Air,
Jean GUILLON, gendarme à Lucquy.
Cette photo fut prise à la libération. Auparavant, soit le 24 juin 1944, quatre résistants de ce groupe avaient été fusillés : René Arnould, Georges Boillot, Lucien Maisonneuve et Robert Stadler.
(Arch. JEA/Droits réservés).





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5 commentaires:

  1. Excellente idée de leur donner la parole, de montrer leur visage, d'enregistrer le témoignage de ces résistants français.
    Vous imaginez bien comme je pense à ma mère (résistante belge et survivante, 91 ans) et à mon oncle Hilaire Gemoets (résistant fusillé à 20 ans) en découvrant votre billet du jour.
    Encore merci, JEA, de m'avoir encouragée à écrire un peu de leur histoire. Bonne journée.

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  2. Voici un film qui trouve bien sa place dans votre blog!

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  3. J'ai entendu à la radio des extraits d'interviews de ce film : sans aucun doute, à voir, comme leçon de courage toujours valable !

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  4. Comme Dominique j'ai entendu des voix, des émotions à la radio...extrêmement importants ces témoignages.
    merci JEA, très amicalement.

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  5. Un film à voir manifestement je vais aller aux renseignements car j'ai raté l'interview radio !

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